cattou;2648621 a dit :c'est peut etre un peu hors sujet, car en dehors du débat "madame/mademoiselle" mais...
non, "princesse" n'est pas synonyme de walt disney.
c'est tellement réducteur de penser de cette manière.
les princesses étaient autrefois (et le sont encore aujourd"hui), certes des pions sur un échiquier, passant du père à l'époux, mais elles étaient bien plus que cela : des femmes extrêmement cultivées, parlant plusieurs langues, montant à cheval, jouant de la musique et surtout la très grande majorité d'entre elles oeuvrait pour des oeuvres de charité et jouait un rôle politique officieux auprès de leurs époux, quand elle n'assurait pas la régence en cas d'absence ou de décès de ce dernier.
donc non, si on s'éloigne des clichés des contes et des dessins animés, le terme n'est pas si injurieux que cela.
il faut parfois élargir son esprit, et se souvenir que les vrais princesses ne s'appellent pas aurore, belle ou jasmine et ne passent pas leurs vies à parler à des animaux en se brossant les cheveux.
la vie ne se résume pas à disney.
ceci étant dit, ça ne change rien à le teneur de l'article d'alix girot de l'ain qui est tout bonnement ridicule...
Peu importe l'acceptation qu'on fait du terme "princesse" (pour être honnête, j''ai repéré cet édito bien avant cet article de Jack Parker et ait été atrocement choquée par cette histoire de princesse) il est pour moi de toutes façons très négativement connoté.
Par ce que ce pouvoir officieux que tu évoques (et qui n'était absolument pas l'apanage des princesses, il était celui de toute dame de la noblesse en réalité, surtout si elle était la maîtresse d'un homme important) est cantonné dans la passivité et la clandestinité. Pour être plus claire, ce n'est pas la même chose d'être princesse et d'être reine. La princesse n'a pas de pouvoir par elle-même. Pour connaître l'ascension sociale il lui faut séduire un prince et l'épouser. Et même si elle l'influence beaucoup politiquement, elle ne sera jamais reconnue pour elle-même.
Cette histoire de princesse m'énerve prodigieusement parce qu'elle dénie totalement aux femmes le statut d'êtres indépendants, responsables et autonomes, capables d'exister sans le secours des hommes.
On peut aimer être protégée, ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas exister sans cette protection. Les femmes sont fortes. (Moi qui t'écris et qui suis atrocement arachnophobe, je viens de noyer une énorme araignée toute noire dans la baignoire. Tu peux me croire quand je te dis que c'est un exploit. )
Et en plus, écrire que l'ambition des femmes, et en fait non je suis en-dessous de la vérité, leur "droit inaliénable" est d' "être des princesses", c'est perpétuer un stéréotype de genre qui a la vie dure. Je ne suis pas en train de dire qu'il faut empêcher les petites filles d'avoir envie d'être des princesses, mais pourquoi seraient-elles toujours cantonnées à ce rôle passif et décoratif ? Les filles ont aussi le droit d'avoir envie d'être des femmes-pirates, des cow-girls et des indiennes (d'autant qu'on ne le raconte pas souvent mais il y en a eu de célèbres et féroces femmes-pirates et cow-girls). Il faudrait peut-être que les magazines féminins prennent leurs responsabilités et essaient d'arrêter d'enfermer tout le monde dans des stéréotypes culturels aussi affligeants.
Bref, si cet article était juste con, peut-être cela ne serait-il pas si grave. Mais faire ainsi de façon plus ou moins revendiquée l'apologie du patriarcat, du paternalisme lubrique et de la ségrégation genrée, dans un magazine lu par des milliers de femmes pour lesquelles il fait office de guide de la "féminité" (même si le terme "féminité" est à prendre avec des pincettes, étant donnée que je ne vois pas l'essentialisme d'un très bon ?il) c'est lamentable et scandaleux.
Pour finir, Jack n'est pas la seule à s'indigner (et heureusement !) :
Elle, la case princesse en trop ?