Que tu n'aies pas eu l'impression de subir ces diktats n'empêche pas que d'autres si. Le faire remarquer c'est un peu nier leur ressenti et en même temps tu nous expliques que si, tu as subi ces diktats, grossophobie ambiante, tabou sur la puberté, la puberté c'est sale. Que tu n'aies pas était sexualisée dés l'âge de 9 ans c'est tant mieux pour toi et je trouve ça super bizarre que tu puisses te dire "j'aurais aimé qu'on me prévienne à cet âge que mon corps pouvait faire cet effet sur les garçons", prévenir dans un sens oui, pourquoi pas, sauf que là on a aucune condamnation et on donne juste des astuces pour éviter les remarques. Et ne nous voilons pas la face, même si ce livre est destinée aux jeunes filles, les frères, cousins, camarades de classe pourraient le lire et tout ce qu'ils liront c'est "pas de souci si tu embêtes une fille pour son apparence elle avait qu'à cacher son corps".
J'ai dû mal m'exprimer, parce que je ne vois pas du tout quand j'ai pu dit "j'aurais aimé qu'on me prévienne à cet âge que mon corps pouvait faire cet effet sur les garçons".
Je n'ai jamais dit ça.
Mais genre, absolument pas.
Je ne regrette pas de ne pas avoir été sexualisée, j'expliquais seulement pourquoi j'avais eu un rapport différent avec ce livre en comparaison avec la madz à qui je m'adressais. C'est tout.
De même que je ne vois pas en quoi je nie le ressenti des autres puisque je parle juste d'une expérience personnelle, comme beaucoup ici, il me semble. C'est assez malaisant de me dire ça, du coup, j'y comprends donc que je ne peux pas parler de ce que j'ai vécu et de mon rapport à la puberté parce que d'autres le vivent différemment. Merci de la bienveillance.
Je vais essayer de mieux m'expliquer : ce livre m'aurait aidée, parce qu'il s'y trouve des conseils que je juge intéressants par rapport à la nécessité que je ressentais quand j'étais petite. Les astuces pour éviter les remarques, elles m'auraient plu, même si ça ne suffit pas. Donc non, ce livre n'est pas idéal, mais il remplit son job à un certain niveau, ce qui m'aurait largement suffi au vu du non accompagnement que j'ai connu.
Petit encart sur la grossophobie : je ne considère pas en avoir subi, même si j'ai en effet été exposée à ce diktat (pas autant aux autres). Ma mère me disait de faire attention et de ne manger qu'en écoutant mes sensations de faim. Je n'y vois aucune oppression, aucuns conseils malsains, elle voulait juste m'éviter d'avoir les mêmes troubles alimentaires qu'elle, et elle s'en est plutôt bien sortie.
J'espère m'être mieux exprimée cette fois.
Sinon, oui, un deuxième Vice-Versa qui montre comment Riley affronte ce nouveau rapport au corps et aux émotions provoqué par la puberté, ça peut être superbe, j'adorerais aussi si c'était bien fait (et dans l'optique où ça n'existe pas, on va dire que ce sera forcément bien fait, surtout que c'est souvent bien, Pixar !
). Sous forme de série, pourquoi pas, ça permettrait de consacrer à un épisode à chaque aspect.
@Nastja Je compatis beaucoup pour ce que tu as subi pendant ton enfance. En fait, je comprends vraiment. Je sais que je n'avais pas non plus envie d'être porte-étendard d'un mouvement quelconque, parce que ça fait mal. Je laisse bien volontiers cela aux autres. On peut avoir des tas de problèmes autres, mais ceux-là s'ajoutent et peuvent clairement détruire la confiance qu'on peut avoir en soi. Et je n'ose imaginer ce que ça aurait été si on avait porter atteinte à ce sol, comme tu le dis, que représente l'enfance et sur lequel on construit le base de qui on est.
Quand on se moquait de moi, je voulais juste devenir transparente. J'étais solitaire, j'avais mon propre monde à moi, et je n'avais que faire d'exister d'une façon ou d'une autre dans le monde des autres. Donc me mettre un soutien-gorge ou pas, ça n'avait pas d'importance pour moi. Mais si en mettre un m'évitait d'avoir à subir l'intrusion d'éléments perturbateurs dans ma bulle, j'aurais dit oui. J'avais juste besoin qu'on me le dise, qu'on m'en donne le droit, la légitimité. Concrètement, entrer dans le moule, je ne le voyais pas comme un moyen de mettre de côté ma personnalité ou mon identité, mais juste comme une protection à construire pour dissimuler que je n'étais de toute façon pas dans le moule quoi qu'il arrive. Je n'avais pas ce lien avec mon corps, avec le reste du monde, qui fait que j'avais besoin de le façonner pour m'affirmer à travers lui. Et on avait déjà trop de raison de me rejeter pour que je n'en rajoute sur des détails qui n'avaient pas d'importance pour moi...
@ChansonMuette Je suis tout à fait d'accord, il faut brasser large. C'est laborieux, mais ce serait bien. En attendant, je me serais contentée de ça.