double post (pour cause de big up du premier post, donc par honnêteté pour celles qui ont bigupé, je poste un deuxième post indépendant), désolée.
Ce "boulet". Ce choix place les mecs cis en position de victimes, se focalise dès le premier mot sur la souffrance qu'ils peuvent ressentir.
Mais ce serait probablement mieux passé avec une discussion avec un homme avec plus de recul et plus d'humilité sur le sujet.
Voilà c'est un peu ce que je pense aussi. Ca aurait donné un meilleur résultat avec un homme plus déconstruit, ou bien une des minorités qui ne correspondent pas à l'image imposée par la société de ce que doit être un homme.
Après, je pense que le terme de boulet peut se justifier pour les catégories d'hommes (issus de la communauté lgbt ou victimes de violences, par exemple) qui ne correspondent pas à ce que la société attend d'eux car les injonctions à la virilité les empêche justement d'accéder à une reconnaissance et une légitimité aux yeux de cette société.
dans notre quotidien, une fois sur deux lorsqu'on aborde un des effets du sexisme, il y a un mec pour venir confisquer l'exposé de *telle violence systémique* pour venir placer les hommes en tant que victimes (et les dédouaner de la place d'oppresseurs du même coup).
Je suis évidemment d'accord, c'est un classique, mais je mettrais un cas particulier : comme je disais quelques messages plus haut,dans le flot de maletears, parfois on peut avoir affaire à une vraie victime qui parle et qui ne sait pas comment parler de sa souffrance, et dans ce cas, je pense qu'il faut l'encourager à en parler tout en lui indiquant qu'elle sera beaucoup mieux écoutée si elle prend le soin d'indiquer qu'il a bien conscience de faire partie d'une minorité (sans vouloir rabaisser la gravité de son vécu) dans un contexte de violences très largement infligée aux femmes.
Du coup, je fais la différence entre instrumentalisation et discours d'une véritable victime.
Après voilà, il me semble indiscutable que les discours instrumentalisateurs sont très largement majoritaires par rapport à des victimes qui ne savent pas trop comment parler de la violence qu'ils ont subie, c'est d'ailleurs un discours qui est assez facilement reconnaissable, et d'ailleurs ces victimes homme s'en plaignent elles-mêmes et ont une très sérieuse impression de n'avoir finalement aucun espace pour en parler.
Ces discours instrumentalistes sont des discours nocifs qu'on doit supporter quotidiennement et qui nous font du tort, mais qui font aussi du tort à ces minorités masculines (à cause du risque qu'on les confonde avec les instrumentalisateurs).
Après, on pourrait très bien dire "au lieu de nous embêter, ils pourraient se réunir pour en parler", mais je pense que c'est assez compliqué pour eux car il semblerait qu'il y a une désolidarisation massive de ces hommes victimes de la part des autres hommes. Aussi, ils font partie d'une minorité, et beaucoup ont apparemment très peur d'en parler (ou ne sont pas éduqués à ça, ou les deux), et ils semblent en effet davantage écoutés d'une manière saine (cad sans se faire ridiculiser, nier, ou instrumentaliser) par les femmes que par les hommes. Et les seuls endroits "masculins" où on leur donne l'illusion de trouver du soutien, ce sont apparemment des groupes mascus.
En tout cas c'est ce qu'il semble en ressortir des discussions que j'ai eues avec quelques uns de ces hommes.
D'où mon impression justement que pour ces minorités, pour le moment, leurs meilleurs alliés, ce sont des femmes, et pas des hommes.
Du coup, certaines victimes hommes se sentent perdues et de mon point de vue, je peux comprendre que des vraies victimes essaient quand-même de parler de leur vécu et que ça sera maladroit, au moins au début, jusqu'à ce qu'on leur donne les armes pour parler de leur vécu sans donner (autant que possible) de mauvaises impressions.
Après, justement, j'ai toujours apprécié que Mad fasse quelques articles sur ces sujets-là et que la communauté ici est globalement beaucoup plus saine que sur d'autres espaces médias.