@Emel-
Tu parles de faire la part de différences sociales, générationnelles, culturelles, etc. Mais justement, une des caractéristiques du sexisme c'est qu'il transcende les classes et les cultures.
Et paradoxalement, tu te bases sur ton expérience individuelle pour expliquer ta proximité avec des hommes plus compréhensifs. C'est très bien pour toi, mais ça ne permet pas d'extrapoler à l'échelle d'un groupe genré ou social. Quand on parle de système oppressif on dépasse le témoignage individuel. Bien sûr qu'il y a des mecs cis bien, et encore heureux! ça n'empêche pas que statistiquement les femmes sont bien plus sujettes à être victimes de violences, à être discriminées au travail, etc etc. ça n'empêche pas non plus que des femmes soient sexistes (sexisme intégré je crie ton nom), et pas bienveillantes, etc... mais là on est pas dans l'observation statistique.
L'échelle familiale n'est pas un échantillon représentatif de la société, pour parler significativité
. C'est très bien que tu aies la chance d'être dans une famille un peu plus égalitaire, mais je ne vois pas en quoi ça rend moins légitime le combat pour une égalité à l'échelle de la société?
Peut-être que l'égalité ne sera pas atteinte sans les hommes, en mode "HeforShe" etc, mais jusque là on n'a pas énormément d'initiatives masculines dans ce sens #euphémisme. Au regard de l'histoire les droits s'acquièrent aux prix de longs et douloureux combats, quelque soit le groupe social discriminé concerné...
Sur le fait que l'émancipation des femmes n'ait potentiellement rien à voir avec la définition de la masculinité. Il me semble qu'une certaine construction de la masculinité toxique est directement à l'origine de dangers et discriminations qu'on subit en tant que "groupe social femmes". C'est parce qu'il y a des représentations masculines où l'on se passe de consentement et c'est valorisé, sexy, que des hommes violent (parfois sans s'en rendre compte). 1 femme sur 5 victime de viol ou de tentative de viol. C'est parce que les hommes sont dès leur enfance éduqués à prendre davantage la parole qu'ils la partagent beaucoup moins ensuite dans le monde pro et ailleurs, qu'ils coupent la parole, dénigrent, et contestent la parole féminine. C'est parce qu'ils se construisent en opposition avec le genre féminin qu'ils en viennent pour certains à considérer plus facilement qu'une femme est moins compétente. Et il ne faut surtout pas faire *telle chose* "comme une fille, pas être une femmelette, ou tout autre épithète féminin considéré comme une insulte. Que la société présente aux hommes comme aux femmes des modèles inatteignables (et que tous en souffrent) n'empêche pas qu'un modèle vient directement influencer des comportements violents et discriminants envers les non mecs-cis.
Pour la charge mentale, ce n'est pas parce que nos pères et nos frères bossent et ne font "qu'aider" dans le meilleur des cas qu'ils sont de mauvaises personnes, mais ça montre bien qu'il faut faire changer les comportements ; encore une fois on ne parle pas de la moralité et de la gentillesse d'individus mais de faits sociaux largement répandus.
Je pense que le mépris envers les femmes est répandu (avec peut-être des variantes) dans toutes les classes sociales. Entre les potes de Victor qui parlent des femmes comme des bouts de viande et ce que peuvent vivre les femmes dans le monde politique et dans les grandes entreprises, je ne suis pas sûre qu'on puisse attribuer des "points de respect" plus aux uns qu'aux autres, malheureusement.
Je ne comprends pas comment on peut en vouloir autant aux femmes qu'aux hommes quand les uns sont les victimes, et les autres profitent des avantages à être hommes cis, qu'ils le veuillent ou non, qu'ils tentent de comprendre ou non...