Il y a une chose quand même qui est très gênante sur ce topic.
Plus j'y pense, plus j'ai l'impression que ce qui est dit par les 'militantes intersection elles" est confisqué.
On se sert de choses vraies et que toute personne de bonne foi sait, à savoir s'appuyer sur le vécu des concernés et sur des analyses 'sociologiques'/travaux reconnus, pour museler les personnes qui ne sont pas résignées à accepter qu'on les traite mal.
C'est ce qui sous tend ce débat et c'est pour ça que des madz en totale opposition avec mes convictions peuvent de bonne foi BU un post que je vais apprécier aussi.
J'ai l'impression d'un piège. Des madz se servent du pretexte de la recherche de l'équilibre parce qu'elles ont mal vécu qu'on leur dise qu'elles ne sont pas logiques, juste oppressives.
En fait, c'est le procès des madz qui ont le mauvais goût de ne pas se laisser faire quand on est transphobe ou raciste avec ielles.
Ce n'était pas le but de Mymy mais c'est ce que ça devient. J'ai l'impression que pour certaines, ce qui est dit est 'Fermez vos gueules" et bizarrement, malgré ce qui est dit depuis le départ, ce ne sont pas des militant.es qui disent ça. C'est plutôt les "raisonneuses".
Je pense que je vois ce que tu veux dire, à la fois je le comprends et je le comprends pas. Personnelement ça ne me choque pas particulièrement de me faire BU par des madz dont je ne partage pas les positions d'habitudes, comme parfois je peux être d'accord avec elles et d'autres fois en complet désaccord.
Ca ne me dérange et ne me perturbe pas parce que... le monde n'est pas binaire, on peut avoir des accords et des désaccords avec une même personne et surtout dans les débats d'idées il n'y a pas UNE vérité absolument.
Après je ne veux pas qu'on me fasse dire ce que je n'ai pas dit, tout discours raciste, sexisme, homophobe, etc n'a pas sa place ici et nul par aillerus d'ailleurs et c'est complétement normal que ce genre de discours soient démolis (et selon le type d'arguments on est pas obligé de le faire de manière pédagogue).
Pour tout le reste, dans les débats d'idées militants où on ne partagerai pas toutes et tous les mêmes idées quand bien même on partagerai un vécu commun, je trouve que c'est important d'appeler à la bienveillance et de rappeler qu'il n'y a pas une vérité, qu'on imposerai à grand coup de sophisme et d'arguments d'autorité.
Pour moi la parole des concernée c'est la base et... ça me permet de nourrir mes reflexions sur tels ou tels sujets que je ne "vis" pas même si j'en suis souvent spectatrice. Bien sur que je ne peux pas comprendre ce que mes amis vivent sur certains point, comme eux ne peuvent pas appréhender aussi bien que moi certaines choses.
Et en même temps, que ça soit par rapport aux oppressions que j'ai pu et que je vis encore ou celle qui me concerne personnelement moins, ça ne m'empêche pas de me nourrir de lectures, d'essais et de témoignages de concernés, d'essais sociologiques qui vont être écrit par des concernés ou pas. En ce moment je lis de nombreux essais féministes de sensibilités très différentes (pro ou "anti" sexe par exemple), de féminismes essentialiste, radicaux, d'études de socio assez poussées sur le genre, etc. Parfois je suis d'accord, parfois non, certaines reflexions me parlent plus que d'autres forcement et c'est probablement lié à mon vécu et ma construction personnelle. Est-ce que ça veut dire qu'ils y a forcement des féministes en tort et des féministes qui détiennent la vérité? Lorsqu'on sort de propos et théories problématiques pour ettayer son point de vue sur dces sujets divers et variés, doit-il vraiment y avoir une dichotomie "tu as tort" et "tu as raison"? Je pense que le monde est complexe, qu'on a tous des vécus différents qui ont pu nourrir des vécus différentset qu'on ne sera pas toutes et tous toujours d'accord, sans que ça soit un "problème".
Cet article a été posté sur un groupe militant féministe sur lequel je suis et à donné lieu à de nombreux commentaires et je trouve que ça a été une bonne illustration de l'article (je ne dis pas ça positivement en fait) parce que certaines personnes étaient d'accord, d'autres non et... il n'y avait pas de placepour la nuance (je précise que j'ai pas participé, juste lu). Si tu était d'accord c'est forcement que tu estimais que la parole des concernés n'avait pas de valeurs.Une partie des debatteurs ontsortis leurs cartes de oncernés, ce qui était assez cocasse puisque tout le monde était conceernés par au moins 1, 2 voir 3 oppressions, la bienveillance a disparu en 4 lignes et direct les positions adverses, d'un sens ou dans l'autre, ont été caricaturés. Et si tout simplement, on pouvait pas accepter qu'il y peut y avoir des nuances dans les raisonnements? Que oui il y a du vrai dans cette articles et qu'inventer des connecteurs logique que Mymy n'a pas écrit pour en déduire à quel point cet article est x-phobe et que si tu t'y retrouves c'est que tu l'es toi aussi, et qu'un ptit ban te ferait du bien. Je ne sais pas si ce que j'écris est une caricature de SJW, vu que je vois que vous en avez parlé plus haut, et sincérement pour moi c'est pas le sujet. Mais c'est pile le genre de truc qui m'exaspère dans les milieux militants sur internet, où il n'y a aucune sorte de nuance dans les reflexions. Je dis pas qu'on retrouve ça partout, et je ne le pense pas vraiment non plus, c'est juste que c'est un exemple qui illustre assez bien l'article j'ai trouvé, c'était assez cocasse.
Je ne crois pas que la parole des non-concernés soit importante pour faire avancer une lutte, je pense que la plupart du temps elle est superflue, inutile, et parfois nocive. Par contre je ne pense pas que les raisonnements caricaturaux, quand bien même ils défendent "la" cause, soient très utiles non plus...
Et je trouve que c'est article est important quand il parle des débats entre concernés, si deux ou plusieurs concernés ne sont pas d'accord entre eux, comment on détermine "le gagnant"? La plupart du temps bien sur que la personne concernée est celle qui est la plus à même de savoir de quoi elle parle, mais lorsqu'il y a des désaccords? Etre concerné ne veut pas forcement dire qu'on a tous le même vécu, et parfois des expériences très très très différentes sur un même sujet. Il y a un sujet qui me tiens à coeur et pour lequel j'ai été concernée pendant la plus grande partie de ma vie (et sur lequel je ne débat plus), comment je fais lorsque j'expose mon point de vue, que j'essaye d'élargir le cadre de la reflexion, parce que j'estime que mon vécu seul ne peut pas tenir un raisonnement complet, je me sers surtout de mon vécu pour illustrer, pas pour démontrer, comment je fais quand on me répond juste: Je suis concerné tu as tort". Je réponds "moi aussi" et on en reste là? On empile nos cartes? On s'insulte? Ou on en déduit que puisque je ne suis pas d'accord je ne suis pas "déconstruite" (ou inversement, j'aurai pu prendre l'exemple où c'est moi qui ait raison).
Je n'aime pas trop que tu opposes les "militants" aux "raisonneurs", j'imagine que tu as pris ces mots fautes de meiuxmais... on peut aussiêtre concerné et raisonner, être militant et raisonner, raisonner et dire de la merde, raisonner, ne pas être concernée et dire quand même des choses très pertinentes et qui augmente de références socios et viennent confirmer des témoignages de concernés. Bref il y a plein de combinaisons possible et j'en reviens à ce que je disais au tout début, il n'y a pas de pensées binaires sur le sujet. On ne devrait pas arriver sur certains débat à "si vous n'êtes pas avec nous c'est que vous êtres contre nous". Des fois non, on est juste pas d'accord sur un point ou un autre, on en discute et on avance chacun de nos côtés, voir même tous ensemble, nos reflexions.
Le sujet c'est peut être "comment communiquer pour faire avancer les choses, le tout sans blesser personne?" La réthorique c'est bien si ça permet de faire avancer les reflexions des uns et des autres, si c'est juste pour s'écouter parler et "gagner" des débats... bof