@Pasd'idéespourunpseudo
Concernant la place des douleurs chroniques dans la culture transmasculine, je n'ai pas de ressources à proposer donc ce que je vais dire est vraiment à prendre comme des réflexions personnelles par rapport à ce que j'ai ou observer.
Le fait est qu'on s'est rendu compte, entre nous, qu'il y avait une corrélation forte entre douleurs chroniques (le plus souvent, Syndrome d'Ehler Danlos souvent abrégé SED, fybromialgie, endometriose...) et transidentité. Plus précisément, on retrouve davantage d'occurence de ces maladies chez les personnes transmasculines que dans la population cis. C'est aussi le cas pour les Troubles du Spectre Autistique, sans doute que cette neuroatypie permet plus de flexibilité par rapport aux normes de genre. En outre, de nombreuses études et témoignages laissent à penser qu'autisme et douleurs chroniques sont également liés.
On peut ajouter à ça les conditions spécifiques dans lesquelles les personnes transmasculines grandissent, nous sommes particulièrement vulnérables aux agressions sexuelles et au harcèlement scolaire, ainsi qu'au rejet familial et aux violences médicales. Dans ces conditions s'ajoutent donc des occurrences supérieures à la moyenne de dépressions, de ptsd, d'anxiété chronique etc. Tous ces troubles psychologiques ont pour symptôme, entre autre, des douleurs chroniques.
J'ai donc envie de dire : de fait, les douleurs chroniques font partie de la culture transmasculine et pour cause : on est extrêmement nombreuxse à en souffrir.
Dans mon cas, ça a un impact notamment sur ma manière de vivre mon endometriose. J'ai déjà mal PARTOUT et TOUT LE TEMPS, je n'associe donc pas spontanément ces sensations douloureuses, viscérales, à la féminité. Lorsque j'ai cherché des ressources pour gérer mes douleurs, et notamment mes douleurs liées aux règles, c'est auprès de la communauté trans que j'ai trouvé le plus de soutien et de réponses, peut être justement parce qu'après d'elleux il y avait une certaine habitude à réellement prendre en compte la souffrance et de manière moins axée sur le genre, sur ''l'essence féminine''.
L'endometriose peut être particulièrement dure à vivre lorsqu'on est un mec trans, c'est un sentiment qui peut se rapprocher de la double peine lorsque la dysphorie s'ajoute à la douleur. Néanmoins, la testostérone de substitution peut grandement aider dans ces cas là comme traitement contre les symptôme de L'endometriose, les connaissances empirique de la communauté à ce niveau sont donc hyper précieuses et nous soudent.
Par ailleurs, il y a une sorte de culture ''cyborg'' on va dire. C'est que, il a fallu accepter un traitement hormonal qui bouleverse notre corps et en fait un ''Corp trans'', c'est à dire que même si nous avons des corps d'hommes, ils restent visiblement trans. Nous avons dû accepter parfois des traitements lourds, des aides à la mobilité, des techniques spécifiques pour vivre au quotidien malgré nos conditions physiques et mentales.
Nous avons à faire avec le corps médical très fréquemment, à la fois pour nos transitions et pour notre santé générale, nous sommes aussi nombreuxse à être en contact avec la psychiatrie. Dans les trois cas, certaines de nos particularités sont jugées, remises en cause, on a donc l'habitude de se justifier et de lutter pour avoir accès à des soins adaptés. On ne peut tout simplement pas séparé la transidentité du reste. On peut parler d'intersection, en fait. Une des manières de retourner le stigmate dans la communauté transmasc, c'est de rire de nos vies fabriquées, rafistolées. C'est une force !
On se marre avec ce genre de truc, par exemple ^^