Mais en fait, plus jeune, j'étais comme beaucoup d'entre vous. Je disais "tromper c'est pas bien, je ne le ferai jamais. Et les circonstances ont fait que , bah j'ai été amenée à le faire, et du coup j'ai revu un peu mon jugement.
Je ne sais pas si c'était ton intention, mais je ne peux m'empêcher de voir un peu de condescendance dans ce message : genre "vous êtes jeunes, vous avez des idéaux, c'est mignon, mais vous verrez quand vous aurez un peu fait l'expérience de la Vraie Vie". Et ça me gêne pour deux raisons :
- On peut se tenir aux principes moraux qu'on s'est prescrits en prenant de l'âge et en avançant dans la vie, ce n'est pas du tout incompatible. Perso je suis encore relativement jeune mais j'ai fait l'expérience de l'infidélité très tôt (indirectement, hein
je n'étais pas en relation monogame quand j'étais enfant
) et mon avis là-dessus n'a pas changé depuis. Du coup j'ai de bonnes raisons de penser qu'il sera le même dans dix ans. Et encore une fois, je le répète, je n'exclue pas que ça puisse m'arriver d'être la personne qui trompe et/ou la personne avec qui on trompe, parce qu'on peut toujours se retrouver dans des situations compliquées sans l'avoir réellement voulu, mais si c'était le cas j'espère que je ne me cacherais pas derrière des excuses faciles et des "oui mais j'étais malheureuse
". Et surtout j'espère que la situation ne s'éterniserait pas et que des solutions seraient rapidement trouvées de manière à ce que les personnes impliquées en souffrent le moins possible. Bref il arrive parfois que les épisodes de vie qu'on traverse renforcent justement nos principes et nos idéaux au lieu de les affaiblir.
- Je trouve ça bien trop facile de mal agir et de s'en dédouaner en renvoyant les autres à leur inexpérience de la vie (présumée en plus, parce qu'encore une fois tu ne sais rien de ce qu'on a vécu ou non). Ton histoire personnelle ne me regarde en rien, mais par contre sur le principe général de la tromperie je trouve que c'est bien commode quand on voit que les autres la condamnent de se dire "boarf de toute façon ils savent pas ce que c'est vraiment, s'ils s'étaient retrouvés dans une telle situation ils auraient peut-être craqué aussi". Peut-être... ou peut-être pas, justement.
Sinon l'argument "oui mais la personne sait pas donc ça peut pas lui faire du mal" c'est vraiment le plus haut degré de la lâcheté et de l'égoïsme à mes yeux. On a tout gagné quand on y a recourt : on a pu faire ce qu'on voulait au mépris des sentiments de son/sa partenaire officiel.le mais on se donne quand même bonne conscience en faisant semblant de s'en soucier, sur le mode du : "tu comprends, ça lui ferait trop de mal d'appendre ça
". Quelle hypocrisie ! Bref le beurre et l'argent du beurre en gros. En plus on enlève à l'autre le droit de décider de sa propre vie avec toutes les données en main : il y a plein de gens qui ne supporteraient pas de rester dans une relation avec quelqu'un d'infidèle.