"Tu peux très bien vivre cet amour en quittant ces personnes sans leur manquer de respect, sans leur mentir, sans les tromper, tu n'es pas obligé de rester avec eux et de commencer cette relation amoureuse en même temps que tu poursuis celle que tu entretiens avec eux."
On vit pas dans un monde de bisounours où tout se fait dans la douceur et selon un code bien précis. Regarde
Je suis dans un couple bien fondé mais l'amour me tombe dessus.
Qu'est-ce que je dois faire ?
Tout abandonner d'un coup ? Détruire d'un claquement de doigts tout ce que j'ai construit depuis un certain temps ? Détruire ma vie pour quelqu'un que je viens de rencontrer ? Et si ça ne va pas plus loin ? J'aurais tout perdu.
Il faut prendre le temps de construire un couple avant de s'installer complètement dans la nouvelle vie qu'il engage. Encore plus lorsqu'il s'agit d'une relation extra-conjugale. En effet, dans un couple il ne faut pas brûler les étapes, une relation qui aurait pu être merveilleuse peut s'en retrouver gâcher par manque de prudence, par précipitation...
Car on peut ressentir encore un peu d'affection et de respect pour le partenaire officiel et ne pas vouloir détruire tout d'un coup une relation que l'on a mis des mois ou des années à construire. Peut-être qu'en prenant son temps, on peut réaliser que l'on fait une erreur et engager une nouvelle étape dans la relation.
Parce que si on suivait ces règles de respect et d'impulsivité du coeur, je pense qu'on aurait été bien malheureux en:
- détruisant des couples déjà établis pour une amourette
- gâchant le potentiel d'une relation en voulant aller trop vite.
Tu me dis qu'ils auraient pu aussi avoir une période de vie célibataire avant de se mettre ensemble, mais encore là, c'est compliqué. On ne peut pas se détacher tout d'un coup de sa vie d'avant. Cela prend du temps et c'est difficile.
Je trouve que la position du "oui mais faut pas mentir ni trahir" ne tient pas en compte la complexité des sentiments qui peuvent ébranler une personne. Ce qui fait que c'est vraiment une personne et non un sujet qui obéit à des règles ou une morale. Et la force des sentiments et de l'amour c'est que cela dépasse certaines règles, certains codes moraux. Et c'est pour ça que ça fait mal parce que l'expression de ces sentiments qui vont à l'encontre de la morale nous obligent à abandonner progressivement notre manière de vivre pour finir par être nous-même.
Ah mais oui, je suis d'accord. Ne pas le dire à ton partenaire te laisse une marge de manœuvre pour faire marche arrière et ne pas assumer cette décision au grand jour. Ca peut en effet être une raison derrière le fait de tromper l'autre.
Cependant... je ne vois pas pourquoi m'expliquer l'intérêt que cela peut avoir rend cela plus louable, plus moral. Et comme c'était la question que tu posais à la base, j'ai un peu l'impression que tu t'écartes du sujet en te focaliser sur autre chose, que tu confonds la "moralité" d'une action et la "malfaisance" d'une personne. On peut avoir manqué de morale et ne pas avoir voulu faire de mal à l'autre, c'est possible, et je ne dis pas le contraire.
De même que je ne te parle pas de bisounours, je te parle de respect. Et j'espère bien que les bisounours ne sont pas les seuls à juger qu'il est important de respecter l'autre.
Alors oui,
moralement, il vaut mieux :
- "détruire ce couple" déjà établi pour cette "amourette", puisque tu ne peux pas te passer d'elle... du moins, par "détruire", je veux plutôt dire "donner au partenaire la possibilité d'avoir prise, lui aussi, sur son couple, pour savoir s'il veut le détruire ou non",
- risquer que cette relation ne fonctionne pas sans avoir son partenaire en filet de sauvetage au cas où ça ne va pas (parce que moralement, non, on ne peut pas tout avoir, ce n'est pas correct, les gens ne sont pas des bouche-trous !),
- ou ne pas se lancer dans cette amourette et maintenir son couple en place.
C'est sûr que c'est un risque. Ce n'est en effet pas toujours facile. Loin de là. Il faut faire un choix, c'est douloureux, et on a bien envie de ne pas le faire, ce choix, parce que c'est plus agréable
pour soi de s'en tenir à vivre ces deux situations qui nous plaisent et à en rester là.
Parce que c'est tout à fait vrai... tu peux regretter ensuite d'avoir quitté ton compagnon si c'est ce que tu décides. Tu peux t'en vouloir d'avoir dû mettre fin à votre relation parce qu'il voulait resté exclusif et préférait donc en rester là, après cette petite amourette terminée. Tu peux aussi regretter de ne pas avoir découvert cette personne avec qui tu avais envie de coucher, si tu décides de juste rester fidèle et en couple exclusif. Tu peux te sentir frustrer dans ces deux cas. Tu peux ressentir énormément de choses, en fait, et ça fait peur, parce que tu ne maîtrises pas ce qu'il adviendra, et que tu ne sais pas encore si cette amourette vaut le coup de perdre tout ce confort et tout ce lien que tu as construit jusque là...
Mais en fait... je ne vois pas ce que ça change par rapport à ce que je disais.
Le fait que ça soit
difficile ne veut pas dire qu'il est
bien de fuir ses responsabilités et de manquer de respect à quelqu'un. Clairement, je ne vois vraiment pas en quoi le fait que ça soit difficile à vivre rende le fait de piétiner le consentement de son partenaire
normal.
En réalité, cela n'a jamais eu à être facile, parce qu'on ne va pas se mettre à juger de moral ou pas uniquement ce qui est facile ! Cela prouve encore une fois que les êtres humains sont faillibles, qu'ils vont parfois préféré faire quelque chose de mal plutôt que de risquer d'aller mal... Mais cela ne vient en rien contrer cet état de fait comme quoi tu manques de morale en faisant ça. Comme quoi tu as mal agi vis-à-vis d'une personne.
Au passage, je trouve pertinent d'expliquer ces raisons qui te poussent à tromper, parce que c'est le sujet du topic, qui cherche à expliquer, à donner des raisons. À comprendre.
Cependant, ce topic n'est pas là pour conclure que ce n'est pas mal de tromper son compagnon. Chercher à comprendre ne signifie en effet pas qu'il faut omettre le fait que ces raisons à verbaliser soient liés à un acte répréhensible. Elles le sont, elles le restent, point.
Tu te demandais en quoi l'amour naissant entre deux personnes pouvaient naître d'un manque de morale... Eh bien je le redis : le manque de morale ne fait pas référence au fait qu'ils se soient ensemble pour vivre leur relation, mais au fait que les partenaires aient été trompés au passage. Pour leur confort, les sécuriser le temps de voir quelle situation leur convient le mieux, leur permettre de faire marche arrière, pour leur plaisir aussi... Mais aussi, et immanquablement, dans l'irrespect total de ceux qui partageaient leurs vies.
Tout ce que je dis, c'est que faire ce choix, aussi difficile et complexe soit-il, est égoïste vis-à-vis de ces partenaires qui voulaient rester exclusifs. Penses-tu que j'ai tort en disant ça ? Le penses-tu réellement alors que tu cites toi-même des raisons en lien avec tes besoins, ta volonté de bien-être et ta sécurité pour expliquer le fait de prendre un amant ?
Tu dis qu'on est pas obligé de rester avec quelqu'un toute sa vie pour être conforme à la morale, mais en même temps tu tournes le dos au fait qu'une transition entre une relation et une autre est quasiment obligatoire.
Je ne tourne le dos à rien.
Je dis qu'il est IRRESPECTUEUX pour ton partenaire de le TROMPER. Le fait qu'il puisse y avoir une transition entre une relation et une autre n'implique pas nécessairement la tromperie, du coup je ne vois pas le rapport...
Et le fait que cela arrive ne veut pas dire, à nouveau, que cela devient respectueux de tromper l'autre. Et heureusement, parce que ça voudrait dire que quasiment tout le monde est amené à tromper son partenaire, puisqu'il est de nos jours assez rare de ne connaître qu'un seul partenaire dans sa vie, et qu'on est donc nombreux à avoir connu des transitions d'une relation à une autre.
Alors oui, une transition peut être difficile à gérer, elle peut amener quelqu'un à tromper l'autre. Mais cela ne veut pas dire qu'à un moment cette personne qui en a trompé une autre a eu RAISON de le faire. Tout éprise de sentiments qu'elle était, les faits resteront les mêmes : elle n'a pas respecté le consentement de son compagnon, elle n'a pas vu avec lui s'il consentait à cette relation ou pas, elle lui a ôté la possibilité de faire un choix très certainement important
pour lui. Cette personne se sera fait passer avant l'autre.
La volonté de blesser l'autre n'était pas nécessairement là, bien sûr... Mais qu'on ne dise pas que se faire passer avant l'autre n'est pas égoïste, encore moins que bafouer son consentement est moral. Vraiment. Assumer son adultère, c'est aussi avoir conscience du fait qu'on a manqué de morale, de respect, même si c'était parce qu'on pensait à soi en priorité, et qu'on a parfois du mal à ne pas le faire par moment. Tu ne crois pas ?