Pourquoi le métier de prof inspire-t-il de moins en moins de monde ?

26 Septembre 2012
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@Eliantha l'autre gros avantage de l'agreg' en plus du salaire c'est que tu as trois heures de moins devant élèves ça aide un peu ;)
Pour les réformes annoncées, oui ça n'aide pas, notamment cette obsession qu'un bon prof est un prof qui n'est pas dans la salle et qui n'enseigne pas, car, après tout, la connaissance, les élèves la trouvent sur google et wikipedia, donc on sert plus à grand chose. La bras droit de Belkacem avait sorti que le prof idéal quitte la salle et laisse les élèves travailler seuls.
 
9 Mars 2014
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Bordeaux
Personnellement je suis vacataire (enfin maintenant on dit contractuelle) en histoire-géo pour des niveaux sixième à terminales de tous types (générale, techno ou pro) et je suis présentement en attente d'un appel de mon rectorat pour un poste pour la rentrée qui a lieu vendredi prochain...

Après une licence histoire parcours géographie mes profs de fac nous ont tous incités à partir non pas en Master MEEF pour préparer directement le concours mais en Master recherche voie soit disant "royale" pour ensuite passer CAPES et agrégation. Résultat, j'ai un master et foiré les deux concours lors de ma première tentative cette année.
Je ne regrette rien de mon parcours, j'ai adoré faire de la recherche en dépit de ma déception relative à mon directeur de recherche qui n'envisageait pas mon sujet de la même façon que moi (j'ai travaillé sur l'étude des matériaux dans les manuscrits de l'académie royale des sciences de bordeaux au XVIII°siècle, l'histoire des sciences étant totalement mon dada).
Cependant, l'agrégation est extrême difficile et le nombre de places restreint, pour le capes diminution de 20% environs pour les places disponibles et un nombre de candidats au concours toujours très élevé. Ce que je regrette aussi c'est que, d'après mes profs de préparation agrégation pour les oraux, je suis "tout à fait capable de tenir une classe et faire un cours de qualité" ainsi mon point fort n'est pas l'écrit ; hors je n'ai pas pu aller aux oraux "montrer ce que je sais faire" puisque ce sont les écrits que j'ai foiré.
Les écrits au CAPES d'histoire c'est :
- 6 sujets à l'étude (3 en histoire, 3 en géo)
- seulement 2 qui tombent (1/3 dans chaque matière)
- chaque épreuve dure 4 heures, le tout sur 2 jours.
Pour l'agrégation c'est encore une autre histoire (ahah jeu de mot nul) :
- 6 sujets à l'étude (4 en histoire, 2 en géo)
- 3 sujets d'histoire qui tombent et 1 en géo
- chaque épreuve écrite dure 7h, le tout sur 4 jours.

Cela fait non seulement énormément de travail en amont pour rien le jour où l'on est dans une classe (ce que j'ai pu tester en juin lors d'un remplacement) mais aussi beaucoup de frustration le jour des épreuves. L'avantage c'est qu'en dehors d'une question d'histoire et une question de géo, les sujets sont communs. Mais ce qu'on attend de l'aspirant n'est pas du tout la même chose bien entendu.

En outre la préparation qu'elle soit en MEEF ou pour l'agrégation est très limite avec des profs qui se sentent plus pisser (pas tous heureusement) et des résultats pour l'ESPE plus que moyens en réalité car remontés par les candidats sortant de la préparation agrégation. Il y a très peu de primo entrant en MEEF histoire géo qui ont leur CAPES du premier coup. Pour l'agreg' c'est encore pire.

En dehors de ces questions relatives à la formation qui, de fait, n'est pas particulièrement attractive, pour moi le salaire et la considération de la fonction sont deux freins majeurs à la volonté d'enseigner en France.
En effet à niveau égal (bac +5), un ingénieur gagne 2 à 3 fois le salaire d'un prof. Alors oui, le salaire d'un prof est calculé sur le temps de travail effectif (toutes les vacances ne sont en réalité pas des congés payés) étalé sur 12 mois ce qui fait baisser le salaire de base qu'ils toucheraient s'ils n'étaient payés que sur 10 ou 11 mois de travail lorsque l'on enlève ces fameuses vacances de soit disant 2 mois l'été. Sauf que, les établissements ferment mi/fin juillet et reprennent fin août. Il n'y a en tout et pour tout que 5 semaines de vacances effectives l'été et obligatoires puisque les établissements sont fermés. Alors oui un enseignant exerçant depuis plusieurs années peut peut être profiter des vacances en cours d'années mais un débutant ou simplement quelqu'un qui tient à continuer à faire évoluer son enseignement, lui, travaille pendant ces périodes et même l'été afin de pouvoir s'adapter à de nombreuses situations et fournir des cours de la meilleure qualité possible à ses élèves, ou tout simplement rester à jour dans ses connaissances.

Considérés comme des feignasses, des "tire au flanc" ou que sais-je encore, les enseignants doivent, si l'on combine l'ensemble des discours
- être bienveillants
- ne pas punir
- éduquer les enfants
- les instruires
- leur apprendre les bonnes manières de vivre en société sans trop les éveiller pour qu'ils n'aient pas l'idée de se rebeller par la suite
- ne pas fatiguer les élèves (voir les futurs reportages sur le poids des cartables toujours trop lourds... ça fait 30 ans que ça dure, ils font toujours le même poids, voire un peu moins mais ne soyons pas pénibles, et on a tous survécu à ce fameux sac à dos trop lourd qu'on portait sur une épaule et bien bas sur le dos parce que c'est plus cool).
- ne pas leur donner trop de devoirs (parce que bon les pauvres petits ils sont fatigués quand ils rentrent de l'école et puis bon les parents ont pas que ça à faire de surveiller les devoirs, corriger et aider leur marmaille hein).
- ne pas contrarier les enfants sur leurs croyances
- accepter qu'un parent qui ne connait rien à ta matière et n'a surtout pas ton niveau d'étude te fasse la leçon parce qu'il sait mieux que toi de toute façon parce que "vous les profs vous êtes cons et ignares"

Mais en dehors de ces inconvénients ou contre sens qui peuvent être déstabilisants (insérer sarcasme ici); il faut surtout accepter d'être vu comme un nuisible, pique assiette (comme la plupart des fonctionnaires) forcément ingrat (avec toutes ces vacances quand même et ce nombre d'heures de cours risible, tu vas quand même pas te plaindre de faire ton boulot, hein?), de se faire régulièrement rabaisser, insulter, moquer par une grande majorité de la société tout en étant rarement soutenu par sa hiérarchie. Le nombre de certifiés démissionnaires l'année de leur stage (donc avant même d'être titularisé) a explosé ces dernières années de même que le nombre d'enseignants titulaires en établissement ou remplaçants démissionnaires dans les 5 premières années d'exercice et, personnellement, je trouve ça plus alarmant que la diminution du nombre de candidats.
Qu'est-ce que ça peut faire qu'il y ait moins de candidats puisque dans tous les cas il y a de moins en moins de places? Le ratio de réussite en histoire au CAPES est le suivant : 1 candidat sur 4 est admissible et va donc aux oraux en moyenne. Pour ceux qui vont aux oraux on est sur un ratio de 1/2 qui est admis.
Le fait que les certifiés démissionnent avant d'être titularisés ou que d'autres le font dans leurs premières années d'exercice est forcément le signe que le système éducatif français va mal, que les classes surchargées sont de moins en moins gérables ou alors que les nouveaux profs ne sont pas suffisamment renseignés/préparés à leur métier ou les deux (probablement les deux en fait) ; c'est le signe pour moi d'une société déclinante qui ne fait pas les choix qui s'imposent pour son avenir et essaie tant bien que mal d'écoper l'eau d'un navire qui sombre sans que les élites dirigeantes ne daignent s'en préoccuper sous des prétextes toujours plus vacillants.
La débâcle de parcours sup cette année n'est pas la seule dans le système de l'orientation mais c'est celle dont on parle, quid des collégiens que l'on traîne d'une année sur l'autre sans les faire redoubler, que l'on force à accepter un enseignement professionnel dont ils n'ont que faire ou dont les parents insistent pour qu'ils passent en seconde générale alors que le niveau troisième n'est pas atteint, quid de ces élèves en difficulté que l'on laisse se noyer non pas par désintérêt de la part de nous autres enseignants mais par manque de moyen.
Une collègue prof de maths me disait l'autre jour "si je veux prendre deux minutes par élèves pour vérifier les exercices et leur expliquer individuellement ce qui va ou pas, je perds une heure de cours dans une classe de 30 élèves" en réalité elle perd plus que ça parce que si on passe 2 minutes par élèves dans une classe de 30 (classe considérée comme moyenne en terme de quantité d'élèves) on passe en réalité 60 minutes au total à vérifier les cahiers, sauf qu'une heure de cours ne dure pas 60 minutes, elle en fait au mieux... 50 sans compter le temps que les élèves s'installent qu'on fasse l'appel et les rappels si besoin de certaines choses relatives à l'organisation du cours (exercices à faire, contrôles à venir,...). On rajoute à ça que 2 minutes c'est court, très court, trop court pour prendre le temps avec un élève. Et on se rend compte qu'on ne peut faire son travail "qu'au mieux". C'est forcément décourageant quand on s'en rend compte.
Dans le même genre, on voit de façon récurrente depuis quelques années des diminutions d'horaires pour l'ensemble des matières mais particulièrement les humanités (lettres classiques/modernes, langues, histoire et géographie) avec des programmes qui eux ne changent pas en termes de quantité d'informations à donner pour les enseignants et à ingurgiter pour les élèves en particulier pour les lycées.

Je suis contractuelle, j'ai fait toutes mes études dans le but d'enseigner, je retente d'ailleurs les concours cette année, mais parfois je me dis que ce décalage entre les institutions et la réalités du terrain ne pourra jamais être comblé et qu'il fait beaucoup plus de mal que de bien, aux individus dans un premier temps qu'ils soient personnel administratif, enseignant ou élève mais aussi à la société et ça me rend malade que le "pays des Lumières" dont on est si fier soit à ce point gangrené et amputé de sa capacité d'érudition pour des raisons économiques à court terme qui ne fonctionnent pas et ne fonctionneront jamais. Je suis malade qu'un enseignant soit perçu comme un parasite social alors qu'il est là pour construire l'avenir, pour transmettre un savoir quel qu'il soit ; je suis malade que notre fierté historique se transforme en handicap sociétal, sclérosant notre vision de l'éducation et de l'instruction dans une perspective d'ubérisation de l'enfant et de son devenir.
Je comprends que le métier attire moins étant donné que tout est fait pour qu'il ne soit plus attractif. Que le gouvernement (quel qu'il soit par ailleurs) se plaigne de cet état de fait tout en proposant des solutions qui ne font que démunir un peu plus la fonction montre bien à quel point il ne s'agit là que d'une tentative pour se dédouaner de ses responsabilités quant à cet état de fait en rejetant la faute sur les étudiants et les jeunes. Le tout derrière un "nous ne comprenons pas pourquoi" bien hypocrite.

Désolée pour le pavé indigeste et écrit avec un peu d'agacement au point qu'il soit construit de façon pour le moins aléatoire.

P.S. : @ElizaBennet, tu as tout dit de façon bien plus claire et exhaustive que moi, merci!!
 
26 Septembre 2012
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Oh et n'oublions pas les derniers mythes en vogue pour dire à quel point on est feignants:
- on trouve tous nos cours sur le net ou on nous donne une sorte de grand livre du professeur où y'a tout déjà prêt. Un mec que je connais pensais qu'on avait tous.tes la même progression et les mêmes cours ( ce qui est faux) car on nous disait en détail que faire, comment et dans quel ordre
-on corrige les copies pendant les évaluations des autres classes ou quand les élèves ont un travail à faire. Donc hors des 18 heures de cours on fout rien
 
9 Mars 2014
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Bordeaux
J'ai corrigé mes premières copies en juin : travail non obligatoire d'un exercice demandé par le prof que je remplaçais pour une courte durée et que je n'aurai pas eu le temps de corriger en classe et pour lequel 'javais prévu une reprise rapide pour ceux qui décidaient de ne pas me le rendre (fin d'année tout ça tout ça).
J'ai eu la bonne surprise d'avoir presque la moitié de chaque classe me rendant son travail (en comptant les absents dans le nombre d'élèves total, ce qui au mois de juin est un exploit pour des troisième faut pas déconner) et la mauvaise de pas savoir par où commencer. Quand c'est pas toi qui fait l'exercice : quel barème appliquer à l'ensemble des questions? Sur quels critères attribuer les points? Et combien à l'intérieur d'une même question?
Une fois ceci fait, que mettre sur les copies? corriger en intégralité ou juste mettre des remarques? mettre une remarque générale ou juste une appréciation?
Pour la correction en elle même :
- lire ou déchiffrer la copie,
- voir si ça correspond à la réponse attendue, dans quelle proportion?,
- noter la correction, les remarques, compter les points, vérifier pour être sur de pas se planter,
- mettre une remarque générale personnalisée (pour qu'ils puissent s'améliorer facilement et de façon quasi instantanée parce que bon à 15 jours du brevet ils flippent les mioches)
ça m'a pris plus de 8h pour....20 à 25 copies. Deux sur le lot n'ont pas rendu le bon exercice, j'ai pris le temps de corriger ce qu'ils m'avaient rendu parce que bon ils ont fait l'effort de le faire.

Alors le mythe du prof qui fout rien quand il est pas devant sa classe... on va dire que les réfractaires de ma famille ont vite compris que c'était un mythe justement (cela dit quand t'appelles et qu'on te répond par "j'ai pas le temps je corrige mes copies en essayant de ne PAS m'arracher les cheveux, perdre un oeil ou m'étouffer de rire! Qu'est-ce que tu veux?" tu finis par comprendre que l'autre est occupé je suppose).

Je me rappelle que suite à ma première journée ( grosse la journée : 6 classes ) je ne supportais plus ma propre voix et j'avais la gorge en feu. Ma mère m'a appelée pour prendre des nouvelles et discuter 10 minutes avec elle a été un véritable calvaire parce que je supportais plus de m'entendre parler...
 
30 Septembre 2012
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Le système de mutation tel qu'il existe aujourd'hui est critiquable, mais c'est encore le seul moyen d'être sûr d'offrir à tous les élèves de France des enseignants formés de la même manière, qu'on soit dans le XVIe arrondissement ou dans la campagne profonde.

Pour le coup, je suis moyennement d'accord. Dans le primaire, le concours est académique. Il y a des académies où il faut en moyenne 13 pour l'avoir, et d'autres où il faut 5. Bah moi je ne trouve pas ça normal d'avoir 5 à un concours comme cela et de devenir professeur des écoles.
 
H

Hécamédé

Guest
Bon sinon , il y a des côtes vraiment top, et en premier lieu celui des parents et enfants reconnaissants (il y en a ! Peu , mais ils existent ). Rien de plus agréable que de recevoir en fin d'année un petit mot (assorti parfois d'un cadeau) avec : "merci vous avez aidé mon enfant à grandir ", ou même "vous lui avez redonné goût al'ecole il me parle souvent de votre gentillesse" , "maîtresse je t'aime je travaillerai bien l'année prochaine promis "! Etc etc :loveeyes: :free:
 
8 Juin 2015
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Pour le coup, je suis moyennement d'accord. Dans le primaire, le concours est académique. Il y a des académies où il faut en moyenne 13 pour l'avoir, et d'autres où il faut 5. Bah moi je ne trouve pas ça normal d'avoir 5 à un concours comme cela et de devenir professeur des écoles.

Surtout que le niveau demandé est pas incroyable non plus. Je trouve que laisser enseigner quelqu'un qui a eu 5 est très choquant.


Sur le sujet général j'ai vraiment l'impression qu'aujourd'hui on considère les enseignants comme les ouvriers de l'éducation : fait ce qu'on te dit, réfléchis surtout pas trop, applique les consignes et ne fait pas d'histoire. Avec les problèmes de discipline qui sont fuit (les directeurs qui font la mediation et passent au dessus des decisions des enseignants, le systeme des établissements qui se refilent les exclus...), la formation que de l'extérieur je trouve assez nulle et inadaptée, et un salaire assez minable et qui n'a pas suivi l'augmentation du niveau d'étude demandé.
Pour être honnête j'étais assez contente qu'on tape sur certains privilèges (la retraite a 45 ans pour avoir bien pondu... :scream: ) mais je compatis concernant les conditions d'exercice actuelles.

Que ce genre de profession n'attire plus alors qu'il y a une vraie base "vocation" au sein d'une partie de la population traduut un profond problème structurel.
 
25 Juin 2014
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Besançon
Je n'aurai qu'un mot à dire à tout ceux qui doutent : Foncez ! Si vous voulez vraiment faire ce métier c'est pour des considérations qui vous tiennent à coeur et qu'importe les difficultés, vous savez que vous aimerez ça !
J'ai toujours voulu être prof. Après mon BAC je suis donc partie sur ma licence d'Anglais avec en tête de faire l'IUFM et là BAM BAM BAM, en cours de licence, la masterisation est passée... rude... Trois petits boulots à cotés de mes études, j'ai redoublé ma L3, je ne me sentais pas de faire un MASTER et donc un MEMOIRE et en plus passer un CONCOURS (je ne sais combien de fois) pour rappeler toute ma vie à des élèves de ne pas oublier le mother-fucking S à la 3e personne !
J'ai pris le risque de partir avec ma licence en poche et commencer à enseigner en formation pour adultes, puis j'ai monté mon autoentreprise et donné des cours particuliers. Puis j'ai postulé dans un CFA où j'ai été acceptée et c'est le B-O-N-H-E-U-R ! Bon ça fait 4 ans et demi que j'y suis et je suis toujours pas à temps plein (pas assez de besoin , j'attends le départ en retraite d'une collègue) mais j'attends patiemment pour ses gros points positifs :
- les petits effectifs : mes "grosses" classes font 17 élèves environ, en général c'est autour de 10 élèves
- la possibilité d'avoir pu travailler là où j'ai postulé (et pas d'avoir été envoyée n'importe où)
- une équipe pédagogique bienveillante et une administration pas chiante et qui nous supporte : on a aussi des débordements (insultes, violence, non respect...) mais quand ça arrive on peut virer l'élève de classe et ne pas avoir à gérer ça le reste de son cours. Les sanctions sont ensuite prises au BVS
- un avancement dans le salaire avec une grille d'évolution du point définie à l'embauche (établissement privé)
- le fait que les élèves soient en alternance : quand une classe est plutôt chiante, ben on a le temps de la digérer puisqu'ils partent en entreprise et qu'on ne les revoit que 2 à 3 semaines plus tard
- le statut des élèves : ce sont des apprentis donc des salariés et ils prennent la mesure de l'importance de leur implication en cours (c'est pas systématique hein sinon ce serait le rêve ! mais les plus sérieux s'accroche et les moins intéressés finissent par abandonner) et la plupart sont bien suivis par leur maître d'apprentissage
- la liberté de création de cours ! Je fais ce que je veux ! Bon je pense que ça a aussi à voir avec la matière puisque le but des cours d'Anglais c'est des les amener à un niveau de langue mais je peux traiter les sujets que je veux, plus ou moins dans la forme que je veux (en vrai, l'inspection nous demande de faire comme en général, des travaux par séquence et tout et tout, mais comme ils ne viennent JAMAIS nous inspecter (une fois tous les 10 ans en moyenne dans mon CFA...) ben on a moins la pression)

Sinon j'ai à faire avec des problèmes comme vous aussi, matériel vieillissant, parents qui suivent pas, élèves mal orientés, manque de confiance en soi (surtout en CAP, beaucoup arrivent ici par défaut et parce qu'on leur a dit qu'ils 'ne valaient pas mieux que ça'. Certaines classes je passe un an à faire des bases et des broutilles justes pour leur redonner confiance et leur prouver que ce ne sont pas des merdes et qu'ils sont capables de beaucoup). Le fait que les formations CAP / BAC PRO soient assez mal perçues en général et vues comme des voies de garages pour cancres (ce qui est faux : la plupart sont des élèves intéressés et qui font preuve d'investissement et de réflexion pertinente)

Alors sincèrement, vous qui aimez l'enseignement et qui êtes déçus du système de l'éduc nat, essayez de venir vers l'alternance : cela peut certainement combler ce qui ne vous plait pas dans vos établissements actuels ;)
 
30 Octobre 2017
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@Clematis
Le rôle de l'école est d'instruire et d'apporter des savoirs pour pouvoir avoir le choix plus tard dans les formations et le travail.
Certes, le vivre ensemble est inéluctable mais ça ne devrait pas être LA grande priorité, sinon on ne ferait que des cours d'éducation civique. Le vivre ensemble "s'apprend" tous les jours, dans ton immeuble, à ton club de sport, en faisant la queue à la poste.
Si la priorité de l'enseignement était le vivre ensemble comment feraient les enfants scolarisés chez eux?

Sinon c'est tellement dommage que l'éducation nationale ne mette pas plus de moyens pour rendre le métier de professeur plus attractif (et pas la voie par défaut de beaucoup d'étudiants de lettres et sciences humaines qui ne savent plus trop où aller après leur M2). Les salaires devraient être revalorisés et pas qu'un peu. Commencer à 2000€ nets seraient vraiment motivateur et une preuve que ce métier apporte énormément à la société. Les classes devraient être moins chargées et les profs devraient être mieux considérés et respectés. Et faire un concours pertinent avec le métier.

Malheureusement on sent pointer le véritable dessein de l'État. Rendre la profession plus rentable donc soit imposer deux matières par prof (Anglais/Histoire par exemple), soit augmenter les heures en automatisant certaines tâches (je vois bien un jour venir le QCM électronique qui est corrigé par l'ordi dans certaines matières - et ensuite on dira au prof qu'il n'a plus à corriger ses contrôles donc il peut faire quelques heures de plus par semaine), soit en fonctionnant comme dans le privé et en laissant les établissements choisir leurs enseignants (en passant ils supprimeront le concours et on demandera à un prof d'anglais d'avoir vécu 10 ans à l'étranger, ou d'être natif, ou d'avoir beaucoup d'exp... Ça sera la folie pour trouver un poste, la concurrence sera rude). Et les profs seront des profs "freelance".

Enfin j'ai peur pour l'avenir.
 

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