Je viens de terminer Les Années ! La forme du texte est devenue plus traditionnelle après progression. Les dernières pages ont fait écho au début : des phrases-points-de-lumière, comme des pensées qui surgissent et disparaissent presque instantanément. Seule l’écriture fixe leur impermanence définitivement… Le travail d’Annie Ernaux a été magistral. Je suis époustouflée. Dans cet ouvrage, l’autrice vient confirmer ma brève analyse de L’Évènement en parlant d’une « existence singulière donc mais fondue aussi dans le mouvement d’une génération » et d’« autobiographie impersonnelle ». J’adorerais avoir ce mélange de détachement et d’ancrage pour décrire m/la vie ! Partir de soi pour rendre compte d’un vécu collectif, c’est fort.J’ai commencé Les Années d’Annie Ernaux. L’énumération et le flot de parole presque continu me poussent à ne pas m’arrêter, je dois lire jusqu’à (l’)épuisement pour reposer le livre. Cela me rappelle l’été 2015, lorsque je lisais religieusement, dans ma chambre de bonne, « Nombres* » (?) de la Bible œcuménique, que j’avais achetée d’occasion dans une bouquinerie pour mieux comprendre les références des romans de mes autrices favorites du XIXe siècle. J’ai pensé à Tombe, d’Hélène Cixous, que j’ai lu chez ma mère à la vitesse grand V, animée par la même ferveur. Enfin à Colette, pourquoi je ne sais pas, peut-être parce qu’elle aussi décrit des mœurs d’une autre époque.
J’ai envie de courir et d’arriver à la fin, et à la fois je déguste les images, les sensations… Ce texte est baigné de lumière.
*Ici, un aperçu du contenu.
Dans le recueil que j’ai emprunté il y a encore : Les Armoires vides, La Honte, La Femme gelée, La Place, Journal du dehors, Une Femme, « Je ne suis pas sortie de ma nuit », Passion simple, Se perdre, L’Occupation.
Je prends vos recommandations !