Pour faire avancer un peu mon challenge perso de lire des auteurs du monde entier, je me suis fait une petite sélection d'auteurs/trices africain.es. Encore faut-il les trouver
. Ma première quête a été pour le moins infructueuse vu que au final je suis rentrée avec seulement une autrice racontant sa vie dans une ferme/plantation de café en Afrique et qui est ... danoise (oui, oh, ça va , hein. Et puis j'avais pas encore lu d'auteur/trice danois.e).
La ferme africaine de Karen Blixen.
Au début j'ai un peu tiqué parce que j'ai pris ce livre au hasard et voir qu'il fait 500p. m'a mis la pression ("y a intérêt à ce que tu l'aimes!") et que dans l'avant-propos l'éditeur se targue d'une nouvelle traduction faite à partir du danois (et pas depuis la traduction anglaise comme la 1ere édition) et collant aux propos de l'autrice. De ce fait, il rappelle que ça a été écrit au début du XXe siècle, et qu'il ne faut pas être choqué de certains termes employés (nègres, mes gens, etc.)
Bref, un pavé de 500p. aux sous-entendus malsains. Chouette.
Mais en fait il n'en est rien. Alors oui, à notre époque l'autrice choisirait d'autres termes, mais en la lisant on comprend qu'elle ne se sent pas supérieure aux Noirs qui l'entourent du fait de sa peau blanche. Nègre n'est clairement pas connoté négativement. Son livre est une déclaration d'amour à l'Afrique et à ses peuples donc la taxer de racisme serait malvenu: elle relate les différences de comportements, de façon de voir les choses etc comparé aux européens mais sans aucun jugement de valeur mieux/pire. Elle constate une différence, point.
Quant au contenu, j'avais peur que ce soit trop centré sur la production de café (organisation des transports, compta, ventes, tout ça) et en fait pas du tout. La ferme est immense, compte sa demeure mais aussi toutes celles des gentes qui vivent sur et de son exploitation donc finalement c'est une vie de village qu'elle raconte, avec ses personnages, son organisation, ses drames, ses petits événements marrants qui sortent du train-train. J'adore, et en plus c'est une belle écriture qui se lit facilement sans être "facile" (comprendra qui peut
). J'ai lu 200 pages en 3 jours (de nuit, après le boulot), c'est tout dire.