J'ai pas mal lu ces dernières semaines/mois, principalement des policiers !
Miséricorde de Jussi Adler Olsen. Pas désagréable, mais pas transcendant non plus. Je n'ai certes pas vu venir la résolution tout de suite, mais c'était assez laborieux pour en arriver là, je trouve. Hormis Merete, la victime, pour qui on a de la compassion de par sa situation, je n'ai pas trouvé les personnages particulièrement attachants ou intéressants, je dois dire que je suis laaaasse du concept du perso principal mec de la quarantaine divorcé qui le vit mal et commente le physique de ses collègues (bon, il se fait remettre à sa place à un moment quand il prend rendez-vous avec une psy juste parce qu'elle lui plaît, j'avoue que ce passage était pas mal
), et j'ai trouvé le traitement de l'homme à tout faire (littéralement, il est employé de ménage-secrétaire-assistant, et on rigole qu'il a l'air couillon avec ses gants en plastique) syrien, Assad, d'un ennuyeux racisme bien trop prévisible. Il est présenté comme intelligent, mais avec un côté enfantin (très souriant, un peu à l'ouest, servile) qui justifie presque le paternalisme et les préjugés du personnage principal (qui, si mes souvenirs sont bons, lui demande sérieusement si c'est un criminel de guerre ??? et s'il a des activités criminelles sur son temps libre ?), mais bon, c'est un gentil arabe, donc il apporte quand même des pâtisseries faites par sa femme.
Bref, je ne suis pas spécialement attirée par la suite des livres de l'auteur, sauf si je tombe sur un plus récent (celui-là date de 2007) à 50cts, dans l'espoir que le style ait un peu évolué.
Puis trois de la même autrice, Elizabeth George :
Une patience d'ange. Le premier que je lisait de cette autrice, et qui m'a donné envie d'en lire d'autres ! J'ai vraiment adoré chercher le lien avec le prologue pendant les deux-tiers du bouquin, tant que j'étais surexcitée quand j'ai enfin compris et je me suis dépêchée de le finir pour le confirmer et avoir les détails. Cela faisait longtemps que ça ne m'étais pas arrivé. Je l'avais pioché parce qu'il était relativement épais, et je m'en félicite, il laisse le temps de se mettre dans l'ambiance, de soupçonner tout le monde, et de s'attacher aux personnages, que j'avais envie de découvrir dans le début et la suite de leurs aventures (même si je suis spoilée sur une partie de la fin de celui d'avant, du coup x) ).
Enquête dans le brouillard. Premier livre de l'autrice et début, donc, de la série avec ces personnages. Je l'ai abordé en ayant du coup lu un des suivants, et c'est vraiment sympa et rigolo de voir l'évolution des relations entre les personnages principaux et récurrents. J'ai un peu moins accroché à l'intrigue que pour les autres, mais ça reste une bonne lecture, avec une ambiance et des paysages qui mettent dans le bain. En revanche, gros spoiler, mais je préfère le noter parce que personnellement, je ne l'ai pas vu venir (même s'il y a quelques indices qui font que j'aurais pu), gros trigger warning.
Cérémonie barbare. Troisième livre de la série, il en manque donc un entre celui-ci et le précédent, mais hormis un petit spoiler sur l'évolution de la relation avec un personnage récurrent, je n'ai pas eu l'impression que ça gêne quoique soit. J'ai vraiment beaucoup aimé celui-là, tout le monde est un suspect crédible, tout le monde a soit merdé dans son boulot soit commis des faits répréhensibles (qui vont du simple au pire), on passe son temps à douter, soupçonner tout le monde et s'arracher les cheveux devant à quel point tout le monde est un connard lâche. Pas mal de trigger warning là aussi, bien qu'au vu du résumé au dos du livre (en VF en tout cas), le fait qu'il va y avoir des questions de pédophilie, de torture et d'abus sexuels en milieu scolaire est clairement annoncé, ceci dit, je vois au moins trois autres trucs qui peuvent être choquants/dérangeants, et qui ne sont pour le coup pas annoncés, un seul est vraiment un spoiler sur l'enquête, les autres non.
En plus de cela, un des personnages principaux a des parents âgés, en mauvaise santé, et sa mère souffre d'Alzheimer, c'est particulièrement présent dans les livres du début de la série et ça ne laisse pas indifférent.
Après ma première lecture, en recherchant ce qu'avait écrit l'autrice, j'ai été surprise de voir qu'elle avait aussi écrit Saratoga Woods, que j'avais tenté de lire il y a quelques années et tellement pas accroché que je n'ai jamais réussi à en lire plus d'un quart et ai fini par le remettre dans une boîte à livre ! Au final, j'aime beaucoup sa plume dans des romans plus terre-à-terre.
Dark Places de Gillian Flynn. J'ai détesté, grands dieux !
Cette meuf a un problème avec les femmes, sérieusement. C'est l'auteur de Gone Girl, donc j'imagine que si vous avez aimé Gone Girl, vous aurez une chance d'aimer celui-là ? En tout cas plus que moi. Je me suis lancé dedans en me doutant que je n'aimerais, j'aime bien m'énerver toute seule parfois, mais en tombant dessus, je me suis dit "hé, si ça se trouve, c'était juste Gone Girl qui était hyper misogyne, voyons si celui-là est au moins pas mal"...et bien non. Il n'est pas pas mal du tout !
Je vous jure cette meuf a un problème. Son écriture suinte le mépris. Manifestement, elle SAIT écrire de chouettes personnages, bien construits, réalistes, auxquels on peut s'attacher même si ce ne sont pas des anges. J'ai vraiment bien aimé les passages de Ben. C'est un bon personnage. Dommage que le personnage principal n'ait pas eu droit au même traitement ? On a de la compassion pour elle un peu par défaut, parce que bah, elle a vécu des trucs horribles, elle est traumatisée, c'est normal de ne pas être parfait, d'avoir des troubles du comportement, etc. Mais elle n'est rien d'autre que ça et c'est pas creusé, c'est très en surface, et ma foi, elle est super antipathique, la pauvre. On a un peu l'impression que le vrai personnage principal, c'est Ben, c'est le seul qui est intéressant et bien fait (avec leur mère, dans une (très) moindre mesure) et que le personnage principal (je ne sais même plus comment elle s'appelle
) est juste là parce qu'il faut bien quelqu'un dans le présent pour nous déplacer d'un point A à un point B dans l'intrigue.
Bon, je spoile allègrement, hein, c'est pas comme si je recommandais le bouquin, au contraire, sauf si vous aimez la lecture rageuse. Là, ça fait trois fois que j'essaye de faire une phrase qui commence par "le pompon c'est quand même..." mais y'a trop de trucs qui me viennent à l'esprit pour compléter.
Donc parmi les nombreux pompons (c'est une véritable guirlande, ce machin) :
- TW pédophilie. Le frère de quinze ans est accusé d'agressions sexuelles et/ou viol sur des petites filles. Mais ce sont toutes des menteuses qui étaient encouragées dans leur mensonge par les adultes et ne savaient pas comment s'en tirer pour les unes, soit voulaient de l'attention pour les autres. J'ai pas vu la nécessité de ça, hormis de sortir un suspect potentiel de nulle part, dont on causera à peine au final. Surtout que dans les flashbacks, il roule une pelle à une des gamines de onze ans, maaais c'est elle qui a commencé. 'fin, j'ai pas compris l'utilité d'en faire tout ça. Pourquoi ne pas en être resté à ce geste-là, qu'elle dénonce, à la limite, qu'elle aurait pu exagéré à force de questions ? Pourquoi en faire un truc où une dizaine de gamines sont toutes des menteuses (et les travailleurs sociaux des incompétents qui poussent les fillettes à de fausses confessions) ? Et dont les parents ont limite l'air d'apprécier l'attention, se regroupent avec tous leurs gosses avec des jeux et des gâteaux (le personnage principal, dans ses souvenirs, croyait que c'était une fête d'anniversaire), le psychologue interroge une des gamines devant tout le monde...
Et la façon dont c'est écrit ne sonne pas dénonciateur, ça laisse juste une sale impression.
- L'autrice insulte son lectorat.
Les meufs qui s'intéressent aux affaires criminelles sont des hystériques qui sont trop fans des assassins et harcèlent les victimes, veulent être la mère ou l'épouse des tueurs, n'ont pas de vie, sont grosses, moches et ne font rien d'intéressant... Y'a littéralement un passage à une convention où le perso principal remarque qu'il y a peu de meufs, et on lui répond que ouais, les meufs, ça les intéresse pas (ce qui est statistiquement tellement faux
) et quand ça les intéresse, elles papillonnent d'affaire en affaire et se lassent une fois que c'est passé de mode, avec petit passage illustratif des seules meufs de la pièce en train de regarder un montage pour une personne disparue avec des coeurs et des chatons et de s'échanger des photos, le nez collé à leurs téléphones. Alors que les mecs, ils font des recherches, eux, ils sont sérieux, et ils sont intéressants.
Meuf, la majorité de ton lectorat doivent être des femmes, ta gueule, quoi ! 
- Le dénouement est absurde. C'est tiré par les cheveux, ça sort de nulle part, c'est improbable et incohérent au possible (différents membres de la même famille ont été tués en même temps dans la même maison, mais par deux tueurs différents, indépendants, qui ignoraient ce que faisait l'autre et pour des motifs différents, mais bien sûr !
), on te ressort un tueur en série évoqué en UNE phrase au début du bouquin, les mobiles et l'histoire de celle qui au final est la méchante sont juste...chelou et bancal. C'est juste...pff.
C'est dommage parce que le concept d'une potentielle erreur judiciaire dans les années 80 (pendant la "satanic panic" parce que les enquêteurs avaient décidé que c'était un crime sataniste, et refaire l'affaire en démontant leur thèse en sachant maintenant que la plupart de cette crise était du fantasme, c'était intéressant. Mais au final, le crime est pas sataniste, mais les coupables étaient satanistes quand même. Et ils ont pas fait de sacrifice humain, mais ils ont fait des sacrifices d'animaux quand même (la même nuit aussi, d'ailleurs). Et ce sont pas des violeurs d'enfants mais ils sont quand même creepy avec les enfants. 'fin, ça démonte rien du tout, quoi. Ils n'avaient pas tort de crier au satanisme, c'était littéralement des satanistes drogués, violents et creepy. Y'a juste un random tueur en série sorti de nulle part en plus.
Et pour finir, Gather the Daughters (en français : Et nous ne vieillirons jamais, j'aime vraiment bien ce titre-là, il lui va super bien) de Jennie Melamed. Pas un policier ! Le seul de cette fournée. C'est un des livres les plus glauques que j'ai jamais lu, mais il est extrêmement bien fait, à mon humble avis pas spécialiste. L'autrice travaille en psychiatrie et est, elle, spécialiste des traumatismes et des abus sur les enfants, et je trouve que ça ressent énormément dans son travail. C'est solide, ça se tient, le sujet est extrêmement dérangeant mais l'écriture ne l'est pas. On voit les personnages se débattre entre leur instinct et leur culture, mis face à leurs contradictions, on explique sans jamais excuser (c'est juste encore plus dur), le contexte est tellement bien construit. J'ai commencé le livre en ayant l'impression qu'il était à mi-chemin entre thriller et dystopie, et c'est exactement cela, mais pas de la façon dont on s'attend, en tout cas pour moi (en regardant un peu sur internet après coup, j'ai vu d'autres résumés qui spoilaient un peu, j'ai trouvé ça dommage). C'est prenant, angoissant, glauque, triste (ayez un stock de mouchoirs x) ), mais les points de vue des jeunes ados qui ne comprennent pas complètement ce qui ne va pas offrent un point de vue innocent, et parfois joyeux et chaleureux, avec de belles amitiés, une belle sororité. On les voit s'amuser de choses amusantes comme s'amuser d'horreurs. Ce contraste-là peint vraiment une ambiance particulière. Les personnages principaux sont attachantes, intéressantes, toutes en nuances, et offrent des points de vue variés, différents vécus tout aussi intéressants et légitimes, qui permet d'éviter d'avoir l'impression que le livre présente des "bonnes victimes" et des "mauvaises victimes", il n'y a aucun jugement sur leurs façons de vivre avec ce traumatisme dont elles sont parfois à peine conscientes.
Et puis plus on avance dans le livre, et plus on doute, moins on est sûr, on avance en même temps que les personnages, parfois un peu avant, parfois un peu après eux.
Bref, je le recommande très chaudement, mais avec un gros gros trigger warning. On le devine à demi-mot pendant une bonne moitié du bouquin, mais ça peut devenir assez cru et clair par la suite, même si ce n'est jamais écrit de façon..."violente", le vocabulaire est simple et descriptif, sans détail inutile, ce n'est pas choquer pour choquer.
Miséricorde de Jussi Adler Olsen. Pas désagréable, mais pas transcendant non plus. Je n'ai certes pas vu venir la résolution tout de suite, mais c'était assez laborieux pour en arriver là, je trouve. Hormis Merete, la victime, pour qui on a de la compassion de par sa situation, je n'ai pas trouvé les personnages particulièrement attachants ou intéressants, je dois dire que je suis laaaasse du concept du perso principal mec de la quarantaine divorcé qui le vit mal et commente le physique de ses collègues (bon, il se fait remettre à sa place à un moment quand il prend rendez-vous avec une psy juste parce qu'elle lui plaît, j'avoue que ce passage était pas mal


Puis trois de la même autrice, Elizabeth George :
Une patience d'ange. Le premier que je lisait de cette autrice, et qui m'a donné envie d'en lire d'autres ! J'ai vraiment adoré chercher le lien avec le prologue pendant les deux-tiers du bouquin, tant que j'étais surexcitée quand j'ai enfin compris et je me suis dépêchée de le finir pour le confirmer et avoir les détails. Cela faisait longtemps que ça ne m'étais pas arrivé. Je l'avais pioché parce qu'il était relativement épais, et je m'en félicite, il laisse le temps de se mettre dans l'ambiance, de soupçonner tout le monde, et de s'attacher aux personnages, que j'avais envie de découvrir dans le début et la suite de leurs aventures (même si je suis spoilée sur une partie de la fin de celui d'avant, du coup x) ).
Enquête dans le brouillard. Premier livre de l'autrice et début, donc, de la série avec ces personnages. Je l'ai abordé en ayant du coup lu un des suivants, et c'est vraiment sympa et rigolo de voir l'évolution des relations entre les personnages principaux et récurrents. J'ai un peu moins accroché à l'intrigue que pour les autres, mais ça reste une bonne lecture, avec une ambiance et des paysages qui mettent dans le bain. En revanche, gros spoiler, mais je préfère le noter parce que personnellement, je ne l'ai pas vu venir (même s'il y a quelques indices qui font que j'aurais pu), gros trigger warning.
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Dark Places de Gillian Flynn. J'ai détesté, grands dieux !



Bon, je spoile allègrement, hein, c'est pas comme si je recommandais le bouquin, au contraire, sauf si vous aimez la lecture rageuse. Là, ça fait trois fois que j'essaye de faire une phrase qui commence par "le pompon c'est quand même..." mais y'a trop de trucs qui me viennent à l'esprit pour compléter.

- TW pédophilie. Le frère de quinze ans est accusé d'agressions sexuelles et/ou viol sur des petites filles. Mais ce sont toutes des menteuses qui étaient encouragées dans leur mensonge par les adultes et ne savaient pas comment s'en tirer pour les unes, soit voulaient de l'attention pour les autres. J'ai pas vu la nécessité de ça, hormis de sortir un suspect potentiel de nulle part, dont on causera à peine au final. Surtout que dans les flashbacks, il roule une pelle à une des gamines de onze ans, maaais c'est elle qui a commencé. 'fin, j'ai pas compris l'utilité d'en faire tout ça. Pourquoi ne pas en être resté à ce geste-là, qu'elle dénonce, à la limite, qu'elle aurait pu exagéré à force de questions ? Pourquoi en faire un truc où une dizaine de gamines sont toutes des menteuses (et les travailleurs sociaux des incompétents qui poussent les fillettes à de fausses confessions) ? Et dont les parents ont limite l'air d'apprécier l'attention, se regroupent avec tous leurs gosses avec des jeux et des gâteaux (le personnage principal, dans ses souvenirs, croyait que c'était une fête d'anniversaire), le psychologue interroge une des gamines devant tout le monde...
Et la façon dont c'est écrit ne sonne pas dénonciateur, ça laisse juste une sale impression.
- L'autrice insulte son lectorat.




- Le dénouement est absurde. C'est tiré par les cheveux, ça sort de nulle part, c'est improbable et incohérent au possible (différents membres de la même famille ont été tués en même temps dans la même maison, mais par deux tueurs différents, indépendants, qui ignoraient ce que faisait l'autre et pour des motifs différents, mais bien sûr !

C'est dommage parce que le concept d'une potentielle erreur judiciaire dans les années 80 (pendant la "satanic panic" parce que les enquêteurs avaient décidé que c'était un crime sataniste, et refaire l'affaire en démontant leur thèse en sachant maintenant que la plupart de cette crise était du fantasme, c'était intéressant. Mais au final, le crime est pas sataniste, mais les coupables étaient satanistes quand même. Et ils ont pas fait de sacrifice humain, mais ils ont fait des sacrifices d'animaux quand même (la même nuit aussi, d'ailleurs). Et ce sont pas des violeurs d'enfants mais ils sont quand même creepy avec les enfants. 'fin, ça démonte rien du tout, quoi. Ils n'avaient pas tort de crier au satanisme, c'était littéralement des satanistes drogués, violents et creepy. Y'a juste un random tueur en série sorti de nulle part en plus.

Et pour finir, Gather the Daughters (en français : Et nous ne vieillirons jamais, j'aime vraiment bien ce titre-là, il lui va super bien) de Jennie Melamed. Pas un policier ! Le seul de cette fournée. C'est un des livres les plus glauques que j'ai jamais lu, mais il est extrêmement bien fait, à mon humble avis pas spécialiste. L'autrice travaille en psychiatrie et est, elle, spécialiste des traumatismes et des abus sur les enfants, et je trouve que ça ressent énormément dans son travail. C'est solide, ça se tient, le sujet est extrêmement dérangeant mais l'écriture ne l'est pas. On voit les personnages se débattre entre leur instinct et leur culture, mis face à leurs contradictions, on explique sans jamais excuser (c'est juste encore plus dur), le contexte est tellement bien construit. J'ai commencé le livre en ayant l'impression qu'il était à mi-chemin entre thriller et dystopie, et c'est exactement cela, mais pas de la façon dont on s'attend, en tout cas pour moi (en regardant un peu sur internet après coup, j'ai vu d'autres résumés qui spoilaient un peu, j'ai trouvé ça dommage). C'est prenant, angoissant, glauque, triste (ayez un stock de mouchoirs x) ), mais les points de vue des jeunes ados qui ne comprennent pas complètement ce qui ne va pas offrent un point de vue innocent, et parfois joyeux et chaleureux, avec de belles amitiés, une belle sororité. On les voit s'amuser de choses amusantes comme s'amuser d'horreurs. Ce contraste-là peint vraiment une ambiance particulière. Les personnages principaux sont attachantes, intéressantes, toutes en nuances, et offrent des points de vue variés, différents vécus tout aussi intéressants et légitimes, qui permet d'éviter d'avoir l'impression que le livre présente des "bonnes victimes" et des "mauvaises victimes", il n'y a aucun jugement sur leurs façons de vivre avec ce traumatisme dont elles sont parfois à peine conscientes.
Et puis plus on avance dans le livre, et plus on doute, moins on est sûr, on avance en même temps que les personnages, parfois un peu avant, parfois un peu après eux.
Bref, je le recommande très chaudement, mais avec un gros gros trigger warning. On le devine à demi-mot pendant une bonne moitié du bouquin, mais ça peut devenir assez cru et clair par la suite, même si ce n'est jamais écrit de façon..."violente", le vocabulaire est simple et descriptif, sans détail inutile, ce n'est pas choquer pour choquer.
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