Je vous partage mes dernières lectures de 2020 !
Cent mille journées de prières, 2011, HP Loo et M. Sterckeman
Cent mille journées de prières est un roman graphique divisé en 2 tomes qui aborde le génocide perpétré par les Khmers rouges au Cambodge à la fin des années 70.
L’histoire adopte le point de vue de Louis, 8 ans, qui vit en France mais qui a des origines eurasiatiques. Louis ne sait rien de son père qu’il n’a jamais connu et il s'invente tout un tas d’histoires … C’est un enfant solitaire.
Pour tenter de rompre sa solitude, sa mère, Laurence, lui offre un canari, qui devient peu à peu le confident de Louis, mais cet oiseau meurt et Louis décide de la garder dans sa chambre, persuadé qu’il connaît son histoire. Peu à peu, cet oiseau mort prend une place centrale dans la narration …
Le style graphique en noir est blanc est assez particulier et un peu « glauque » cela correspond bien à l’histoire mais je n’ai pas accroché. En revanche, cette lecture m’a permis de découvrir cette partie de l’histoire que je ne connaissais pas du tout.
Les roses fauves C. Martinez, 2020, 350p
Les roses fauves est le second roman que je lis de cette autrice après Le cœur cousu. Ces deux romans sont liés puisque c’est suite à une anecdote racontée par l’une des lectrices du cœur cousu que l’autrice à eu l’idée de ce roman.
En effet, en Andalousie, une tradition veut que quand une femme sent la mort approcher elle écrive tous ses secrets et les enferme dans un cœur cousu qui se transmettra de génération en génération. C’est ce fardeau que porte Lola, l’héroïne du roman, postière en Bretagne.
Mais ce roman c’est bien plus que cela et il n’est pas évident d’en proposer un résumé sans tout dévoiler, tant il est riche et complexe !
En effet, une auteure part s’exiler dans la campagne bretonne pour tenter d’écrire un roman sur Barbe bleue mais c’est tout autre chose qui naitra sous sa plume. Ici l’auteure est un personnage du roman à part entière, à la fois le narrateur et « l’inventeur ».
En lisant ce livre j’ai eu l’impression de lire comme pleins de morceaux de romans, d’histoires différentes qui vont pourtant se croiser et ne former plus qu’une. L’histoire de Lola et de sa famille, l’histoire d’un village breton et le scenario d’un film vont s’entremêler pour donner Les Roses Fauves …
J’ai vraiment beaucoup apprécié ma lecture, encore plus que le cœur cousu. La place importante prise par l’auteur dans la narration y est certainement pour quelque chose puisqu’on entre dans le processus de création du roman.
J’ai aussi beaucoup apprécié l’aspect onirique, mystique ; l’intervention du surnaturel dans cet environnement totalement classique voir même banal. Sur ce point ce livre m’a fait penser à Chocolat Amer de L. Esquivel. J’ai aussi pensé au parfum de Süskind tout au long de ma lecture puisque l’odorat est un élément fort de ce roman.
En bref, ce roman est un vrai coup de cœur, et j’ai déjà envie de me replonger dans l’histoire, maintenant que j’en connais le dénouement pour mieux faire attention à tous les petits détails et indices semés au fil des pages.
La police des fleurs, des arbres et des forêts, R.Puertolas, 2018,315p
J’ai piqué ce roman dans la pile à lire de mon amoureuse, je me suis donc lancé dans cette lecture un peu au hasard, en ayant seulement lu la 4eme de couverture et c’est une belle découverte !
Ce roman nous plonge en plein été 1961 dans le village de P. où un drame vient d’avoir lieu : Joël, viens d’être retrouvé, tué découpé en morceaux et jeté dans la cuve de l’usine à confiture ….
Mais qui à bien pu commettre un si horrible crime dans ce village si tranquille ? C’est ce que l’inspecteur de la ville de M. dépêché sur place entend bien découvrir. Sa tâche n’est pas facilitée par l’empressement des habitants à donner une sépulture à se pauvre Joel ni par les réseaux téléphoniques coupés … On suivre donc l’enquête par le biais d’échange épistolaire entre l’inspecteur de police et la Procureure.
Un dénouement pour le moins inattendu …. Pour ma part je n’y ai vu que du feu ! Le tout dans une ambiance champêtre et rurale, ou l’inspecteur de la grande ville se croit supérieur aux pauvres villageois arriérés …
Un bruit étrange et beau, ZEP, 2016, 85p
Dans ce roman graphique on découvre William, moine Chartreux ayant fait vœu de silence et retiré du monde depuis 24 ans. Pour toucher un héritage qui pourrait aider sa congrégation celui-ci va sortir de son isolement et se rendre Paris … Cet événement va alors l’amener à interroger une nouvelle fois ces choix. Interrogations compliquées par sa rencontre avec une jeune femme dont les jours sont comptés ….
Pour mieux rendre compte de ce silence, le texte est réduit à son minimum, laissant une large place aux planches monochromes dont les couleurs varient au fil des pages
Je ne sais trop que retenir de cette lecture …
Liv Maria, J.Kerninon, 2020, 272p
J’ai choisi de lire ce livre, suite à la lecture d’un avis sur la rentrée littéraire dans un magazine. Et il faut dire qu’il à pas mal fait parler de lui à sa sortie
C’est un portrait de femme, le récit de la vie de Liv Maria. Fille d’une insulaire bretonne et d’un marin norvégien Liv Maria grandit sur cette petite ile dans l’insouciance, entourée de l’amour de ses parents et de ses oncles jusqu’au jour où elle est envoyée à Berlin par sa mère pour étudier. Elle va alors vivre plusieurs vies, devenir l’étudiante amoureuse de son prof, la jeune globetrotteuse, puis femme d’affaire et enfin mère de famille rangée. C’est la vie de cette personne que l’on suit à travers une narration fluide et poétique, qui interroge les identités et le rôle des secrets.
Plus que l‘histoire en elle-même c’est le style que j’ai apprécié pour cette lecture, je regrette tout de même la fin un peu trop rapide à mon goût.
Liens de sang, O.E Butler
Ce livre était dans ma pile à lire depuis très longtemps, j’en avais entendu parler dans un podcast et j’ai enfin décidé de l’emprunter à la bibliothèque et de le lire ! Ce fut une très belle découverte, je suis toute de suite entrée dans l’histoire et j’ai apprécié le style de l’autrice que j’ai trouvé très fluide.
1967, en Californie, Dana est noire Kevin et blanc. Ils se sont récemment mariés et s’installent dans leur nouvelle maison en Californie. Mais, Dana est prise de malaise et d’évanouissement. Elle disparait alors du salon pour quelques instants et se retrouve transporté en au XIXème siècle en pleine Amérique esclavagiste. Petit à petit au fil, de ses disparations, elle va comprendre qu’elle est envoyée dans le passé pour sauver un de ses ancêtres, un blanc nommé Rufus. Dana va alors se retrouver à vivre en esclave à la manière de ses ancêtres. Le choc et l’adaptation ne seront pas aisés …
L’écriture fluide et douce contraste avec les horreurs vécues par Dana, j’ai trouvé que cela apporte un vrai plus à l’histoire. C’est entre autres grâce à cette fluidité que j’ai eu envie de connaitre la fin et c’est ce qui m’a rendue la lecture si intéressante.
Un livre qui interroge sur les liens que nous entretenons avec nos ancêtres, l’héritage culturel et social inconscient que nous partageons avec eux. Quelle influence cela peut avoir sur nos vies ?
Algues Vertes l’histoire interdite I.Leraud & P Van Hove, 160p, 2019
« Depuis la fin des années 1980, au moins quarante animaux et trois hommes se sont aventurés sur une plage bretonne, ont foulé l'estran et y ont trouvé la mort. »
Ce roman graphique dont une partie a été publié dans la revue dessinée s’intéresse aux phénomènes des marées vertes en Bretagne. Une enquête journalistique de plusieurs années qui tente de faire la lumière sur des morts inexpliquées, qui analyse les pratiques agroindustrielles et les omertas internes et externes.
C’est un travail très complet, très intéressant qui a fait beaucoup de bruit par chez moi (tout près de certaines des plages les plus touchées par les algues vertes en Bretagne). En effet, ce livre et son autrice ont été mal accueillies par toute une partie de la population, preuve que son enquête dérange. En effet, malgré les apparences ce phénomène est loin d’avoir disparu et l’on compte donc plus de 40 ans d’inactions pour agir à la source du problème !
Pars vite et reviens tard, F.Vargas, 347p, 2001
Second roman que je lis de cette autrice, conseillé par mon amoureuse.
Dans ce roman le commissaire Adamsberg fraichement muté enquête sur de mystérieux 4 peints sur des portes d’appartements mais aussi sur d’obscurs messages postés dans la boite de Joss le crieur. Ces messages annoncent l’arrivée d’une terrible maladie…
J’ai eu plaisir à retrouver le commissaire Adamsberg et j’ai beaucoup aimé le personnage de Joss, ancien marin breton devenu crieur à Paris. J’ai également apprécié l’aspect « historique » de l’enquête qui pousse le commissaire à étudier certains événements survenus au Moyen-Age.
Quand nos souvenirs viendront danser, V.Grimaldi, 359p, 2019
J’ai commencé ce roman dans le train à l’occasion des fêtes de fin d’année. En effet, à cette occasion j’avais envie d’un roman que je pourrais lire par petits morceaux sans me perdre dans les personnages ou oublier l’intrigue.
Anatole, Joséphine, Marius, Rosalie, Gustave et Marceline, la narratrice, sont voisins et octogénaires. Ils habitent impasse des Colibris depuis plus de 60 ans, ils ont été amis mais la vie les a éloignés... Sauf que le maire de leur petite commune à décider de raser leurs maisons pour construire une école. Ils vont alors se ressouder et mener diverses actions pour lutter contre ce projet qui détruirait leurs souvenirs. Petit à petit ils vont recevoir un large écho médiatique …Cela suffira-t-il à faire abandonner le projet au maire ?
Le chat du rabbin, tome 10 Rentrez chez vous, J .Sfar, 2020, 90p