Je viens de finir le dernier roman traduit en français d'Arnaldur Indridasson, La pierre du remords.
Perso' j'aime beaucoup cet auteur de livres d'enquêtes policières et non de polar ou thriller (et je tiens à ce distinguo). Créateur du taciturne commissaire Erlendur, A.Indridasson a aussi produit une trilogie intéressantes sur l'Islande pendant la IIème Guerre (la trilogie des ombres). A chaque fois, outre une enquête policière, somme toute classique, mais très bien construite, l'auteur nous livre des petites sociétales, socio-culturelles, éco', socio-politiques sur l'Islande.
Loin des clichés sur un pays plein de folklore, de geiser, de paysages lunaires, de peuple simple etc...(même si on est d'accord cela se rencontre en Islande). L'Islande est bien une société européenne, industrialisée et libérale avec ses réussites, ses combats mais aussi ses torts, ses drames et ses graves défauts.
Dans ce nouveau roman, on quitte Erlendur pour suivre Konrad, policier à la retraite qui enquête en free lance à l'occasion sur des affaires apparemment banales. Là, Vallborg, femme d'un certain âge et d'un âge certain, se mourant d'un cancer, lui demande de retrouver l'enfant qu'elle a eu en 1972 mais qu'elle a immédiatement abandonné sans même savoir si c'était une fille ou un garçon. Konrad refuse, il ne voit pas l'intérêt et Vallborg pourrait le ou la retrouver en creusant un peu plus les archives de l'état civil et de l'hôpital. Sauf que Vallborg meurt, assassinée, dans son petit appartement de Reykjavik. Konrad, pris de remords sincères, enquête pour retrouver l'enfant mais aussi l'assassin de la mère. Parallèlement, il enquête sur l'assassinat de son propre père, un truand notoire, violent et sans aucun scrupule, même avec ses propres enfants.
Comme d'habitude, c'est bien mené, c'est bien distillé. A.Indridasson se penche sur la libération sexuelle notamment des Femmes, l'avortement, leur sexualité, le viol et son traitement, la religion, la famille etc...On apprend toujours plus sur l'Islande. Mais bien que conquise par le travail de l'auteur, sur ce roman j'émets des bémols :
- Erlendur, c'est de la dépression nerveuse en paquet de dix tellement sa vie est ratée et taciturne. Heureusement qu'il a son métier. Konrad est plus équilibré, en apparence, plus normal mais franchement l'histoire de son père et son assassinat ne m'ont pas particulièrement attirés. Mouais....;
- Il y a une pirouette finale un poil exagérée. Ok, l'Islande est petite, 364 000 habitant.es plus ou moins dont environ 130 000 vivent à Reykjavik. mais quand même....
Je recommande