J'ai fait ma mauvaise élève, je suis pas venue vous raconter mes lectures (je suis toute déboussolée depuis mon inscription sur babelio: je veux participer là-bas, je veux alimenter mon blog et je veux vous raconter, le tout en n'écrivant pas toujours la même chose. Du coup des fois j'ai la flemme).
Donc j'ai lu:
Les Frères Karamazov de Dostoïevski. Un monument littéraire. Le vassal des
Misérables (parce que rien n'égale les
Misérables, même si les deux ne traitent pas du même sujet). L'histoire en deux mots: le vieux Karamazov père, ignoble dans son genre, rend la vie dure à ses fils déjà adultes. Des histoires de trahison, d'amour et de meurtre (pour pimenter) qui permettent avant tout d'introduire quantité de réflexions sur la morale, le bien et le mal, la justice, la foi... c'est un texte exigeant mais qui se laisse lire, son seul vrai défaut ce sont les longueurs dues au fait qu'au départ c'était publié en feuilleton, mais franchement je chipote.
Oh boy! de Marie-Aude Murail. Sûrement la seule autrice dont je ne prends même pas la peine de lire la 4e de couverture tellement j'ai confiance. J'avais vaguement connaissance que ça parlait d'un jeune adulte homosexuel. Mais j'avais perdu de vue que cette autrice n'a pas peur d'aborder des sujets difficiles auprès de ses jeunes lecteurs. Je me suis pris en pleine face 3 enfants orphelins, un homosexuel qui s'assume sans s'assumer et une maladie grave en prime. Ce qui m'a sauvée de la déprime, c'est la délicatesse avec laquelle Marie-Aude Murail traite toujours ses sujets, et l'aura d'humanité qu'elle pose sur tout. Au final c'est passé en douceur et j'ai aimé.
Brocéliande de Jean-Louis Fetjaine (généreusement fourni par
@J_Serpentine ). Suite et fin du
Pas de Merlin. Je n'ai pas perdu de temps pour le lire, tant que la ratatouille de clans, de persos et de batailles était encore fraîche dans ma mémoire. De base, la fantasy pure, chez moi c'est vraiment à petite dose. Ce qui avait sauvé le tome 1, c'était justement la ratatouille (le pan historique, donc). Le tome 2 s'attachant davantage à la quête de Merlin pour retrouver ses origines, la fantasy est plus présente et j'ai moins aimé. Disons que je suis contente de l'avoir lu pour connaître la fin, et parce que Merlin et le père Blaise m'étaient sympathiques, mais je ne lirai rien d'autre de cet auteur (et juste: TW viol dans les 2 tomes: ça traîne pas sur 12 pages mais les détails sont suffisants pour que ça puisse déranger)
Kitchen et
Moonlight shadow de Banana Yoshimoto. Décidément, toutes mes incursions dans la littérature japonaise contemporaine sont un jackpot. Toujours inattendu, sans en faire des caisses, avec une belle qualité d'écriture. Dans ces deux nouvelles qui traitent du deuil, c'est pareil. Dans Kitchen, Mikage a perdu très tôt ses parents, puis ses grands-parents, puis enfin Eriko, femme transexuelle l'ayant recueillie, et trouve son salut en cuisine. Dans Moonlight shadow, c'est Satsuki qui tente de s'en sortir après le décès de son petit-ami, aidée par son beau-frère (qui lui-même porte en cours l'uniforme de sa petite-amie décédée pour exorciser la douleur) et Urara, jeune femme énigmatique. Le deuil, c'est jamais gai en littérature et pourtant, pourtant, ici tout est dosé pour ne jamais sombrer dans le pathos. C'est très introspectif, tout est joliment dit, avec juste les mots qu'il faut, pas plus, pas moins, le tout auréolé d'espoir. (et sur une note plus gaie: les mentions de tous les plats m'ont tellement donné envie de commander japonais!)
En cours:
L'anomalie de Hervé Le Tellier. Je suis curieuse parce que Goncourt, et réticente parce que Goncourt (d'habitude je ne comprends jamais pourquoi c'est précisément CE livre qui a reçu le prix). Pas encore assez avancée pour m'en faire une idée.