LoveAndPeace;3196546 a dit :
J'ai commencé Vie secrète de Pascal Quignard, quelqu'un a déjà lu cet auteur ? Il est vraiment inclassable. C'est un mélange de fables, de contes, de pensées volatiles, d'autobiographie, de roman ... bref, ce livre n'a vraiment aucun genre attitré mais pour le moment, ça me plait parce que c'est très fin, très intelligent et très sensuel (j'adore les livres qui mettent en avant les sens).
Sur Steinbeck, j'ai Des Souris et des Hommes dans ma bibliothèque depuis à peu près toujours et je ne l'ai encore jamais ouvert malgré tout le bien qu'on m'en a dit. Il faut absolument que je le lise, tant je sens que cet auteur va changer ma vie.
De Quignard, j'ai lu
Tous les Matins du Monde : je n'avais pas vraiment apprécié. J'ai trouvé qu'on restait trop à l'extérieur de l'histoire. Habituellement - ou en tout cas, généralement - le choix de ne pas tout dévoiler de l'histoire, ou de l'intériorité des personnages ne me dérange pas. Mais là, entre la briéveté du roman, le grand nombre d'ellipses temporelles, l'écriture lapidaire et hachée, j'ai eu l'impression d'être toujours trop éloignée de l'histoire et des personnages. Du coup, j'ai trouvé ça dommage, parce que l'histoire, les relations entre les personnages et leurs rapports à la musique sont très intéressants, et j'ai donc été déçue de ne pas avoir réussi à être entraînée par les mots. Par contre, le passage où il décrit la voix de la viole est très beau.
Et pour
Des Souris et des Hommes, lance-toi vite ! Il est superbe, et bouleversant. Je n'arriverai pas trop à en parler sans dévoiler tout le livre par contre. Le roman est très court, et pourtant, il y a une multitude de choses qui sont dites - comme la mise à l'écart des minorités, ou la critique des écarts sociaux et de richesse. On retrouve d'ailleurs ces aspects dans
La Perle, qu'il faut absolument lire aussi. Il peut paraître un petit peu manichéen aux premiers abords, mais pourtant est très réaliste sur la course à la richesse, l'éloignement de la ville riche de la nature, le rejet des communautés plus pauvres, la "perversion" que la richesse (ou que le désir de rchesse) peut ammener... C'est un très beau conte. Et j'aime beaucoup la poésie qui s'en dégage (les musiques qu'il entend par exemple) - on retrouve aussi une poésie dans
Des Souris et des Hommes, mais je la trouve très différente. Les deux sont très mélancoliques. Par contre, dans
Des Souris et des Hommes, on n'est pas vraiment dans une image très glorieuse de la femme : la seule représentante de la gente féminine est assez semblable à la Cathy d'
A l'est d'Eden, (en moins "pire" quand même

) une femme dangereuse par sa beauté et son pouvoir de séduction. Steinbeck n'était pas quelqu'un d'éminemment féministe
