Quelles sont les pires remarques ou insultes sexistes que vous avez entendues?

[Neverland90]

Je crois que c'était mardi, je mangeais dehors en terrasse mon dessert un moelleux au chocolat quand un gars (inconnu) m'interpelle et me conseille de faire attention car selon lui : "je risque de prendre du poids si j'en mange tous les midis et ça serait dommage parce que je suis mignonne".
Encore une injonction sur le poids, chose dont je me suis jamais souciée je manque peut être de modestie mais je ne me considère pas comme ayant trop de poids. Mais c'est la première fois que j'ai à faire à ce type d'injonction. Heureusement, pendant mon adolescence mes parents ne voulaient pas que je lise des magasines féminins, pendant longtemps le seules lectures que j'ai eu c'était série mag et Picsou.
Bref, ce mec m'a bien énervé et le pire c'est que j'étais trop étonnée pour lui répondre quelque chose.

 

[Elsiya]

@Tiph-Jiminy J'ai l'impression que c'est le pendant le plus sournois du sexisme. Le fait qu'il divise, qu'il empêche, qu'il oppresse même en silence.
Le pire, comme tu le dis, c'est que cela nous monte parfois les unes contre les autres, oui. Je ne connais pas une seule femme qui n'ait pas, un jour, fait preuve de mysogynie. Mais selon moi, c'est quand on commence à s'en rendre compte, quand on se reprend, quand on commence à réfléchir aux implications de nos propres comportements en plus de ceux des autres, qu'on commence à l'exprimer, qu'on progresse.

Je suis une licorne à paillettes, je crois vraiment qu'on peut faire progresser les choses dans le bon sens en se posant les bonnes questions et en n'hésitant plus à être à l'aise avec nos propres choix...ainsi qu'en respectant ceux des autres.

 

[Elin Chaplin]

Ce topic est un petit peu déprimant. Je crois que la pire remarque sexiste est venu de mon père.
C'était après avoir passé un an en Norvège pour mes études - le rêve niveau harcèlement de rue. Un seul accident en un an, je respirais *nostalgie*
Bref, je suis en voiture avec mon père, on discute et je lui dis que j'ai vraiment apprécié mon année à l'étranger juste pour ça. Par contre, je stresse un peu à l'idée de retourner dans mon école qui se trouve dans un quartier un peu craignos et où j'ai déjà eu des problèmes de ce genre. Je lui dis qu'en France je ne me sens pas toujours en sécurité dans la rue et que ça me pourri un peu la vie des fois.
Et là il me répond:
"Mais tu n'as qu'à te trouver un copain si tu ne te sens pas en sécurité dans la rue"

...

Merci Papa de me voir comme un steak
Je n'ai rien dit sur le coup, je crois que je ne me suis même pas rendue compte de l'ampleur du truc. C'est après en y réfléchissant que j'ai compris qu'un truc clochait. Mon père me proposait comme solution d'être en permanence accompagnée. Cela voulait dire que pour me rendre en COURS je devais avoir à ma disposition un mâle et que je devais l'attendre pour rentrer le soir. Bonjour l'indépendance.
Quand je l'ai dit à ma mère elle s'est énervée aussi.

En fait quand j'y repense mon père a toujours été plus ou moins obsédé par la question des copains. Il arrêtait de me faire des remarques du style "C'est bien, tu prends la pilule mais tu n'as pas le copain qui va avec" (traitement hormonal, tu te rappelles?)
A l'écouter, avoir un copain m'aurait permis d'intégrer l'ENA et de devenir secrétaire de l'ONU en moins de deux ans

Pourtant mes parents se sont toujours répartis les tâches dans la maison (papa aux fourneaux, maman avec un marteau, etc.)

 

[JessyfromParis]

La dernière il y'a une semaine un mec "un cul pareil ça doit être un bonheur de vous enculer"
Sinon comme toutes quelques "dragueurs" trop enthousiastes et autres remarques lourdes.
Mains baladeuses en boîte (Ça m'est arrivé dans les transport mais assez rarement ) ou le mec qui fait genre il est obliger de se coller a toi et tu sens bien son érection contre ton cul.
Et j'ai déjà vu un mec se branler aussi mais y'a longtemps.

 

[NoirCobalt]

@Gadda, oui ça va mieux, merciiiii ! j'ai recroisé le relou en question en plein aprem alors que j'étais avec des amis, et il m'a fixée un long moment, ce qui me laisse penser qu'il se souvient très bien de moi... En fait ce qui est plus dur c'est la réaction des gens qui ont l'air de me mépriser parce que j'ai pas envie de me laisser insulter, comme si j'étais une provocatrice, alors que je suis sûre qu'ils se laisseraient jamais parler comme ça.

Sinon un jour avec ma mère on faisait des courses, un mec arrêtait pas de gueuler des "putain" à tout bout de champ, ma mère le regarde et lui dit "où ça ?" et il lui répond "y'a que d'ça ici" (il était avec sa femme et ses enfants) et il s'éloigne en ricanant.
Et aussi les parents du mec avec qui je vis qui attendent de moi que je m'occupe des papiers de leur précieux rejeton (pour la caf ça passe encore même si j'ai du mal avec le fait qu'on me reproche de pas avoir déposé un dossier que j'ai intégralement constitué et auquel il ne manque que la signature de leur fils, mais alors pour la CPAM de Monsieur qui n'a pas encore son changement de mutuelle étudiante alors qu'il travaille depuis DEUX ANS, là ça me troue le cul. Enfin à les entendre je devrais lui ranger ses papiers et lui faire son dossier dans son dos. Eh ben heureusement qu'on est pas en couple et mariés, qu'est ce que ce serait ?!)

 

[Camouille la grenouille]

Je reviens en rajouter une couche, après une réflexion de ma petite soeur (au collège) :
Elle est très sportive, championne d'escrime et plus endurante que des garçons
Aux exercices de VMA elle est en haut du barême des filles (vu qu'il y a un barème fille et un barème garçon ce que je peux encore comprendre sur le plan biologique) mais son prof ne lui met jamais de notes meilleures que les garçons qu'elle bat à la course parce que c'est pas "normal".
On lui a donc dit d'en parler avec son prof et il a changer un peu ça méthode mais...il la laisse sousclassée.
Tout ça pour ne pas la faire courir toute seule du coup elle garde quand même des notes qu'elle ne mérite pas Mais au moins il a changé radicalement de point de vue en lui mettant des notes supérieure à celle de garçons moins bon et il l'a défendu quand ils se sont plaints en disant qu'une fille ne pouvait pas être meilleure qu'un garçon.
Un point positif donc!

 

[Paprika24]

@Spiroulette: bon du coup c'est qu'ils rechignent à faire de la paperasse supplémentaire... mais même dans ton cas je trouve que ce n'est pas juste, l'argent n'est pas versé sur un compte commun et surtout le fait que le nom de l'autre personne n'apparaisse nulle part... je trouve ça aberrant.

 

[LovelyLexy]

En voyant tout ce que vous avez subi, les filles je me sens ... Et je me sens d'autant plus triste que je me rends compte que j'ai tellement été face au sexisme dans ma famille/avec mes proches ( j'en ai changé depuis)/au boulot que je n'arrive pas à déterminer laquelle est la pire. J'ai eu ma dose de slut shaming/culture du viol/victime blaming ( remarques sur mes vêtements? Check. "Mais vu comme t'étais habillée..."? Check...), de stéréotypes, comme vous toutes. Me viennent en tête:
-La première fois que j'ai été suivie dans la rue ( et où le mec envisageait de me violer, quand j'ai claqué la porte il a essayé de l'ouvrir en hurlant des obscénités) et que j'avais 15 piges, totalement naive, qui était si choquée que j'en ai tremblé des heures: "Oui, mais en même temps tu portais cette robe, ça s'explique".
-La meilleure amie qui fredonne "salope, salope" dans la rue quand une autre femme est trop dénudée en été et critique le fait que je porte des robes courtes
-Les proviseurs qui critiquent des vêtements "soft" jugés aguichants alors que mes élèves mecs exhibent gaiement leurs caleçons...
Et j'en passe......

 

[Carry_On]

Ma grand-mère:

"Arrête de mettre des shorts enfin. Là si je t'emmenais place Pigalle, tu te fondrais dans la masse."

Ou, un jour où mon cousin parle de sa nouvelle copine durant un repas de famille, sa réaction : "J'espère qu'elle cuisine bien. On peut dire ce qu'on veut, c'est quand même important".

 

[Vespertina]

Une chose qui me dérange beaucoup, moi aussi, c'est qu'on associe constamment "féminité" avec des choses biens spécifiques (porter des talons hauts, des robes, du maquillage, être douce, gentille et gracieuse, ne pas dire d'insultes, ...). Alors que, pour moi, chaque femme a ses propres spécificités, et vit donc sa féminité à sa façon. Donc ça m'a pas mal choquée, un jour, quand ma mère et ma sœur m'ont dit - on parlait alors de mes Doc Martens, parce que ce sont des chaussures que j'adore - que c'était pas "très féminin"... Alors que je me sens pas plus "femme" quand je porte des talons et une jupe que quand je suis avec mes Docs et un pantalon
Dans le même genre, en CM2, premier choc du genre quand mon instituteur a dit à ma mère que je n'écrivais pas bien, et que c'était bizarre parce que d'habitude les filles écrivent bien...
Dans les deux cas, je dirais que ça m'a fait bizarre principalement parce qu'on insinuait que je n'étais pas une vraie fille. Désolée, mais, dans ce cas là, je suis quoi alors ???

Enfin, dans un autre genre, peut-être que ça s'éloigne plus du thème :
J'étais à un festival de musique, seule. Il faisait nuit, il pleuvait à verse, on était assez serrés dans la foule. Donc, quand j'ai sentie une main se posée sur mon épaule, je me suis dit que c'était sans doute une erreur, que son propriétaire s'était trompé... alors j'ai fais un petit mouvement d'épaule pour l'enlever. Et voilà que la main revient sur mon épaule... Cette fois-ci, j'ai eu un mouvement plus agressif, puis je me suis retournée, et à ce moment là le mec m'a dit "Oh, ça va, on est dans un endroit public !".
Y avait rien de vulgaire dans cette phrase, mais, sincèrement, il aurait pu me traiter de sale p*te je me serais pas sentie plus insultée. Voir quelqu'un me dire que, sous prétexte qu'on est dans un endroit public, mon corps le devient aussi et qu'il peut faire ce qu'il veut avec, j'ai pas trop apprécié

 

[haricovert]

Ma belle-mère, mon réservoir n°1 de répliques cultes:
"Pour une nana, c'est mieux de prendre une assurance tous risques pour la voiture.
-Pourquoi ?
-Parce qu'on est plus maladroites."
(je n'emploie pas le terme de nana, je l'aime pas, ça vient d'elle).
Elle m'en a sorti plein d'autres, mais j'ai que celle-là en tête.

Bon sinon, le classique numéro de drague dans le tram qui se termine en
"Et votre copain vous laisse prendre le tram toute seule à cette heure ci ? Il a pas peur ?"
CREEPY.

 

[Anna-S]

"Non mais je sais que le viol c'est faux, j'ai lu que si une femme ne voulait pas, ça ne pouvait pas entrer" (euh chéri, viens là on va discuter, non non, pas dans la cuisine y'a des couteaux à proximité)

Mon prof de sport "Bon, tu démarres avec 3 points d'avance parce que tu es une fille" ou encore "C'est génial la piscine, ça te va bien le Tee-Shirt mouillé".

Dans la rue "Retourne-toi sac à foutre quand je te parle"
"Je la violerai bien celle-la"