@PetitePaille C'est pas un peu fini les raccourcis ?

Oui en effet ça me semble assez évident qu'interdire la révélation du sexe pendant la grossesse ne va pas magiquement faire disparaitre des siècles de stéréotypes genrés, et merci bien, je suis également au courant du fait que le patriarcat a été inventé bien avant l'avènement de l'imagerie médicale.
D'autant que ce tu dis n'est pas franchement exact. Par le passé le traitement des enfants et notamment des très jeunes enfants on va dire 0 à 3 ans était largement moins différencié en fonction du genre assigné qu'aujourd'hui.
Les bambins portaient des robes quel que soit leur sexe (on dit
coucou au futur Louis XV, son harnais à bébé et sa robe qui ressemble fort à
celle d'Anastasia dans le dessin animé de la Fox

), alors qu'aujourd'hui le monde entier cherche à savoir si ton bébé est un garçon ou une fille en fonction du motif de son pyjama (car comme chacun le sait licorne = fille alors que dinosaure = garçon

)
Le traitement des enfants au cours des siècles est assez particulier et diffèrent énormément en fonction des époques, des régions, de la classe sociale, j'avoue ne pas m'y connaitre assez et n'avoir pas réussi à trouver des sources fiables suite à mes quelques recherches internet (et j'ai pas forcément que ça à faire) mais de ce que j'en sais les très jeunes enfants étaient traités de manière équivalente aka osef parce qu'iels savent pas parler, la différenciation se faisait + tard.
D'ailleurs si on parle des stratégies efficaces pour limiter les stéréotypes, le milieu de l'habillement serait également un excellent terreau, interdire les rayons différenciés en fonction du genre ce serait déjà un très bon pas sauf que d'un point de vue marketing c'est vachement moins bien pour le grand capitalisme, une chance sur deux de pas avoir le même sexe pour l'enfant suivant c'est plein d'opportunités pour vendre en double les même items. (Je sous-marine l'ECM Grossesse du Terrier où c'était justement le sujet ce matin, l'une des belettes racontait qu'une inconnue en apprenant qu'elle attendait une fille alors que son aîné était un garçon lui avait dit qu'elle allait devoir racheter tous les vêtements comme si des vêtements garçons étaient incompatibles avec un bébé fille)
@Kettricken Dans les 2 exemples cités en spoiler sur le deuil périnatal, les 2 personnes avaient bien cherché à connaitre à le sexe du futur bébé et dans les 2 cas, il s'agissait de celui "redouté", je ne suis pas sûre que le savoir ait pu les aider, au contraire, ça ajoute encore de la superstition, des angoisses. Mon amie en particulier a vécu une grossesse excessivement compliquée et très suivie. Elle n'a pas fait de déni de grossesse mais plutôt un déni de bébé et s'est créer une barrière avec lui, ne cherchait pas à créer de liens de peur de nouvelles souffrances. Elle ne l'a accepté qu'une fois né et qu'elle a pu le voir vivant. Ce bébé est resté 3 jours sans prénom. Est-ce que ç'eut été différent si on lui avait annoncé qu'elle attendait une fille ? Je serais bien incapable de le dire.
Tu me parles du lien, et je comprends tout à fait que l'idée d'avoir des infos sur le bébé surtout si on les sait disponibles (et qu'il existe une pression de la société pour les connaitre) semble terriblement tentante mais vraiment... Je ne comprends pas quel lien une personne essaie-t-elle de créer avec... des organes génitaux ?
Je ne vois pas quelle projection l'ont pourrait faire en fonction du sexe qui ne découle pas d'une représentation genrée. Tu me parles des soins aux bébés sauf que bon, peu importe le sexe, avoir 4 mois d'avance ça va pas changer la face du monde si c'est juste une histoire d'essuyer les fesses vers l'avant ou vers l'arrière ou de décalotter le prépuce pour éviter que ça macère. Et sur la sociabilisation c'est vraiment tout mon point. Limiter le genrage accru des bébés serait déjà un bon point de départ et ça commence pour moi avec les foetus. Si on laisse les foetus tranquille peut-être qu'on laissera un peu + les bébés tranquilles, puis les gosses etc. Ça va prendre un paquet de temps et ça va pas se faire avec juste une mesure qui peut semblait hyper arbitraire. Pour moi c'est une goutte d'eau dans un verre d'eau. Sauf que de goutte en goutte on le remplit.
@Camility Jane Je pense que les gens se fichent des pronoms, iels veulent savoir si c'est une fille ou un garçon parce que c'est une question courante et normée pour montrer son intérêt - et accessoirement donner son avis - et si le sexe correspond le + souvent au genre c'est tout simplement parce que l'on vit dans une société hétérocisnormative. C'était évoqué + tôt dans les commentaires mais en anglais il existe des pronoms neutres très simples et accessibles (pas comme en français où les formules neutres ne sont que moults néologismes pour pallier à une linguistique outrageusement binaire où même une bouilloire ou un canapé se voit attribué·es un genre arbitraire) et je ne pense pas que les pays anglo-saxons soient + épargnés que la francophonie pour ce qui est de vouloir savoir à tout prix le sexe du bébé.