Je poste beaucoup ici mais ça m'aide à faire le point.
Je me sens un peu déprimée. Le Canada et surtout mes amis du Canada commencent à me manquer. Là je viens de voir mes amies d'enfance, celles qui ont toujours été là pour moi, et pourtant c'est à ceux que j'ai rencontré il y a à peine quatre mois que je pense.
Je sais pas, j'ai toujours cette sensation d'être "bloquée" lorsque je suis dans ma ville natale. Pourtant je l'adore, j'adore ma famille et j'adore mes amis, j'ai un QG et des endroits où sortir, et lorsque je n'y suis pas cela me manque. Mais j'ai pas l'impression d'être totalement "accomplie" lorsque j'y suis. Il me manque un truc.
Je crois que mon année d'échange et ses possibilités infinies de rencontres et de découvertes me fait énormément de bien. J'ai soif de rencontrer des gens et de découvrir des nouveaux horizons. Je n'en peux plus de rester ici, j'étouffe.
C'est très paradoxal car je crois que je ne rigole jamais autant que lorsque je suis avec mes copines. Mais avec elles j'ai toujours l'impression d'être la bonne vieille Powpy, maladroite et un peu pataude, celle qu'on adore parce qu'elle fera forcément une gaffe au restaurant. Mais ce n'est pas ça que je suis. Depuis que je suis partie au Canada je me suis rendue compte que je pouvais être quelqu'un d'autre. Ou du moins que je pouvais être plus que ça.
Alors oui j'ai eu mes coups de blues là bas aussi. Mais ils sont aussitôt remplacés par les sorties, les gens, les rencontres, les échanges.
Je crois que je ne supporterais pas de retourner vivre dans ma ville natale. Pas après cette année d'échange. Du coup j'ai pris la décision de faire le M1 qui me tente depuis un moment dans une ville à côté de la mienne. Je me donne cette année pour réfléchir. Si le master me plaît, si je suis intéressée par ce que je fais, je continue dans cette voie et advienne que pourra. Dans tous les cas je sais que rien ne m'oblige à retourner dans ma ville. Et si ça ne me plaît pas, si je ressens encore cette frustration, cet étouffement, je me casse. Je me trouve quelque chose à faire ailleurs. Je pars à l'aventure. Ce serait carrément effrayant mais après tout c'est ça qui me fait me sentir vivante et je suis encore jeune.
Ca me rassure de pouvoir me donner une année de répit en plus. Je réalise que rien ne m'oblige à prendre une décision dans 4 mois pour les vingt-cinq années à venir. Cette perspective est tellement effrayante. Je crois que je ne suis vraiment pas faite pour vieillir et devenir une adulte responsable.