On s'est enfin vus après quatre mois sans se voir une seule fois, et quelques minis ruptures qui avaient laissé les choses dans un état plus que flou. J'ai passé trois jours avec lui, c'était bien, on s'est retrouvés, le temps a passé à une vitesse folle. Mais dès le premier soir, j'ai su que cette distance, que cette année en générale, avait eu raison de nous. Je l'aime encore incroyablement, lui aussi, il y aura toujours ce lien très très fort entre nous et cette tendresse folle. Mais je ne suis plus amoureuse, ou presque plus. Lui est également moins amoureux de moi. Tout ça nous a pas mal endommagé. C'est fini, quoi. J'ai du mal à réaliser que cette fois, c'est pour de vrai, que les choses sont enfin claires, enfin fixées. Ce n'est pas triste en fait (même si j'ai pleuré quand je me suis rendue à l'évidence, mais ça c'est parce que pleurer, c'est mon truc hein). Je suis contente que ces retrouvailles nous aient permis d'y voir plus clair, et après toutes les phases de doutes par lesquelles on est passées et qui étaient vraiment douloureuses, de savoir enfin où on en était. Mais même après qu'on ait mis les choses au clair, ça ne nous empêchait pas de se rouler dans le lit à s'embrasser, se toucher, rire à gorge déployée pour des conneries, et à s'aimer tout simplement. Mais pas avec le même amour qu'avant, pas avec la même intensité, la même passion, la même douleur. Mais ce que j'aime avec lui, c'est que la complicité qu'il y a entre nous, et l'amour que l'on se porte restera toujours une évidence, et il évoluera peut-être encore et encore vers autre chose. Mais tout ça ne disparaitra pas, en tout cas, ce n'est pas quelque chose que l'on souhaite. En attendant, il est hors de question d'arrêter de l'appeler par ses petits noms, de même pour lui; il est aussi hors de question d'arrêter de se parler, de se téléphoner, de se voir si l'on peut.
En fait, je suis vraiment fière de la relation magnifique qu'on a réussi à construire tous les deux depuis deux ans et demi. Et même si c'est toujours délicat de passer à autre chose, d'accepter la fin d'une époque, je suis contente de la façon dont tout ça s'est fait. Même que, avant d'ouvrir la porte pour le faire sortir de chez moi, le plus discrètement possible, à l'abri des regards inquisiteurs des voisins, il m'a dit "Mon c?ur, j'ai pété." alors je lui ai répondu : "Bon. Et ben au moins c'est un adieu qui nous ressemble", et on a ri comme deux débiles de cinq piges. Puis je lui ai donné mes recommandations du genre "Surtout, fais vite, fais toi discret. Et ne te retourne pas hein" (pour ne pas éveiller l'attention de mes commères de voisins, encore). Et puis après avoir refermé la porte, j'ai couru à toute vitesse à l'étage, jusqu'à la fenêtre de ma chambre, juste pour le voir partir, mais je ne l'ai pas vu. Et j'ai repensé à cette dernière phrase en souriant. J'ai trouvé ça cool et pas mal approprié à la situation.