Topic des Childfree-No Kid : pas de débat relatif au choix d'avoir des enfants ici

[NorthmanAddict]

C'est la première fois que je poste ici, je ne veux pas encombrer l'ECM avec ce sujet.
Je ne veux pas d'enfant : j'ai déjà un chien, que j'aime de tout mon cœur et qui remplit parfaitement le rôle de fournisseur d'amour inconditionnel. Ma mère a intégré que ce n'est pas de mon côté qu'elle peut espérer avoir des petits enfants
Je n'ai rien contre eux, j'en trouve même des qui sont adorables et amusants (tant que ça n'excède pas trente minutes).

Mais en fait, il y a un truc qui me déplaît dans la maternité, c'est l'injonction à l'allaitement et autres comportements "naturels" qui revient en force depuis quelques années. Je suis plus ou moins certains comptes insta, qui prônent notamment l'allaitement maternel (allaitement au sein). Chacune son choix, c'est très bien comme ça. Juste, même si les personnes s'en défendent, il y a une forme de "propagande" en mode "allaiter protège des maladies" "allaiter c'est ce qu'il y a de plus sain pour ton bébé" "c'est meilleur pour le développement affectif de l'enfant"
Ça me met très mal à l'aise. Il y a une sorte de culpabilisation des mères qui choisissent le biberon, comme si ça compromettait le développement de l'enfant.
Je n'ai tellement pas envie d'être confrontée à ça. Ça me rend presque malade. Comme je ne me vois pas être enceinte, accoucher. Être confrontée à l'inévitable charge mentale maternelle. Devoir tout faire comme il faut. Être jugée pour ne pas considérer cette période de la vie comme merveilleuse, pour ne pas vivre l'accouchement comme un moment magique qui "reconnecte au féminin profond".

Certains diraient que je suis égoïste et flemmarde, je pense juste à sauvegarder mon équilibre mental et mon peu de sérénité.

Spoiler: Santé mentale

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J'espère n'embêter personne avec mon post à rallonge

 

[Pipistrelle.]

Les madz qui veulent des enfants ou en ont ou les fence-sitters, on vous voit poster et big-upper pour défendre le travail domestique

Qui mérite moins de reconnaissance que le travail du sexe?

Sinon l'argument de "l'espace réservé" il a fait long feu. Quel que soit l'espace du forum, je refuse de m'imposer la moindre auto-censure. Les gens qui ne souhaitent pas débattre sont libres de zapper mes posts.

 

[Carlawn]

@NorthmanAddict C'est intéressant ce que tu dis autour de la culpabilisation des mères autour de l'allaitement. Outre les mouvements bio/naturels/spirituelles qui ont une influence, moi je vois ça comme un backlash du patriarcat. Plus les femmes acquièrent des droits au niveau économique, politique etc. plus la pression sur les femmes va se reporter sur d'autres sphères (l'apparence physique, la sexualité, la maternité etc.).

On est bloqués dans un système où la confiance et l'estime de soi des filles est sans cesse sabotés et où on cherche sans cesse à améliorer quelque chose en nous ou autour de nous. Les réseaux sociaux n'aident pas, car on passe notre temps à se comparer les un.es les autres. Sans parler du néo libéralisme qui encourage ce type de pensée ("changer l'individu plutôt que le système"). Et je pense que c'est d'autant plus pernicieux concernant le sujet des enfants, car ça touche directement à leur bien-être.

Je pense à l'exemple de Titiou Lecoq qui en avait marre de se taper toute la charge mentale et qui a délégué à son conjoint les rendez vous chez le médecin pour son enfant. Et quand la santé de son enfant a été en danger à cause de la négligence du père, c'est elle qu'on est directement venu accusé.
Ça me fait penser aussi à une interview d'une avocate spécialisée dans les cas de divorce, qui disait que la plupart des mères réclamaient la garde, indépendamment de leur situation, car elles avaient peur d'être considérés comme de "mauvaises mères". Ce qui équivaut limite à une mort sociale pour elles. Alors que les hommes n'ont clairement pas ce genre de cas de conscience et de stigmate sociale au niveau de leur engagement parental.

 

[Illyria]

@Lyt'chiie

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[Pipistrelle.]

Si tu avais lu mes posts sur le sujet, tu aurais noté que je demande des droits pour les travailleuses du sexe, afin qu'elles puissent avoir une sécu, un logement, un lieu de travail, un titre de séjour, bref, sortir de la précarité, et pas une "reconnaissance du travail du sexe".
De fait il serait hors sol de s'interroger sur un éventuel salaire pour le TDS, vu qu'il est déjà rémunéré. Aucun rapport avec la choucroute, donc.

Je me rappelle nettement t'avoir lue défendre cette idée en t'appuyant sur l'argument selon lequel le TDS est une activité professionnelle comme une autre et en le comparant à d'autres métiers mettant l'intégrité physique (voire mentale) à l'épreuve. Difficile à démontrer maintenant puisque je ne retrouve pas tes posts sur le sujet.

Sur le côté "attaques ad hominen" je te renvoie à ta remarque sur les "madz qui veulent des enfants et les fence-sitters".

Pour le reste je t'envoie un mp.

 

[Pipistrelle.]

@poulaga les messages en question étaient encore en ligne ce matin quand je t'ai répondu, hein!

Mais bref, je t'envoie un mp dans l'aprem.

 

[Louisette_]

Je trouve qu'on devrait tous recevoir suffisemment de thune pour vivre et développer des projets non-lucratifs sans avoir un travail. Si on est dans ce type de configuration, qu'on s'occupe de faire pousser de nouvelles variétés de tomates ou des gamins avec des mains propres, tout le monde considère bien que tu participes à la société.
Mais je trouverais un peu chelou, de choisir que parent au foyer mérite compensation et pas le fait d'être dans le bureau d'une asso, ou de contribuer à enrichir l'éco-sytème de ta ville. Ça me semble pas être une cause fondamentalement plus importante que les autres d'élever ses enfants à temps plein. J'aurai même tendance à penser que c'est un peu égoïste de ne se consacrer qu'à son noyau familial, mais je pense aussi que c'est surement un raccourci et un biais de ma part.

 

[Chat-au-Chocolat]

Perso je suis pour une politique ambitieuse de système de crèches (pour que la société prenne en charge les besoins), mais un salaire je ne suis pas favorable. Plutôt une pression pour que les hommes se bougent

Je crois que tu as tout résumé : il faut faire pression pour que les hommes se bougent.
Mon avis perso, c'est qu'aucune femme ne devrait avoir à rester au foyer (sauf si c'est son souhait profond, évidemment). De ce que j'en ai vu autour de moi, c'est très rarement un choix éclairé, mais un "choix" contraint. Parce que papa ne veut pas bouger son cul, prendre sa part et/ou réduire ses horaires de travail. Parce que papa considère que son métier et sa carrière sont les plus importants, et que ce n'est pas son rôle de s'occuper des gosses. Et aussi : parce que les femmes demeurent coincées dans des catégories de métiers moins bien rémunérés.

Et je ne pense pas du tout qu'on devrait verser une compensation financière aux femmes au foyer (ni aux rares hommes, d'ailleurs). Cette idée a tellement des relents d'extrême-droite que je me demande comment elle peut être acceptée dans les milieux féministes. Ce n'est pas à la société de payer pour des choix individuels, d'autant que les familles ont déjà pas mal d'avantages. Point.

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[Gringo]

Ben moi j'ai passé 2h le matin et 2 h l'aprem hier dans mon canapé à faire des petits jeux de logique assez durs en écoutant de la musique et j'ai surkiffé.
Le genre d'après-midi que tu ne peux pas avoir avec un enfant.

Sinon je suis bien embêté pour un couple d'ami:

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[Lyt'chiie]

Je pense que le problème fondamental n'est pas tant "faut il rémunérer le travail domestique" que de rétablir de l'égalité dans la charge que représentent un foyer et des enfants.
Dans une majorité de cas (et je ne parle que de ceux la), les enfants sont souhaités et conçus à 2 au moins. Il n'y a donc aucune raison que les 2 ne s'investissent pas à la même mesure.
Si on avait une égalité de chances, de postes et de salaires entre les hommes et les femmes, les écarts se réduiraient aussi à la maison et on pourrait envisager que des femmes travaillent pour des salaires suffisant pour un foyer et non pas compter seulement sur les belles carrières des messieurs.
En vérité, ça n'est pas à la société de rémunérer les choix perso et je ne suis pas favorable à une politique nataliste car on est déjà trop sur terre et c'est toujours aux femmes que reviennent ces charges mentales et de travail. Mais si l'égalité des charges ne peut pas être atteintes alors les travailleurs devraient rémunérer les "au foyer" sous leur toit qu'importe leur genre. Monsieur rémunère madame, madame rémunère monsieur ou pareil dans les couple homosexuels et dans les trouples. Ca participerait aussi d'une marque de respect et de reconnaissance dont tout humain a besoin.

 

[Moony Moomin]

Besoin de lâcher ce que j'ai sur le coeur : afin de remonter la pente suite à mon burn-out/dépression/syndrome anxieux sévère (oui si on cumule pas, c'est pas drôle) j'ai entamé il y a plusieurs mois une thérapie EMDR afin de gérer un peu mieux mes traumas d'enfance. Alors ça a plutôt bien marché, même si ça a été douloureux, mais quelque chose m'a profondément déplu : la psychologue qui me faisait les séances a plusieurs remis en question mon non désir d'enfant "vous verrez, après ça vous ne serez plus entravée par vos traumas d'enfance. Et vous ne vous direz plus que vous ne voulez pas d'enfant." ou encore "mais ce non désir, n'est il pas lié à vos traumas ? Alors c'est pas que vous n'en voulez pas". Ah et cerise sur le gâteau "si vous ne voulez pas être en couple c'est uniquement à cause de vos traumas. Vous verrez vous allez vous trouver quelqu'un".

Euuuuuh... c'est moi ou c'est assez mal venu comme remarques ? Bon à côté de ça la thérapie a plutôt bien marché, mais bon je me suis sentie jugée bien fort. Comme si je ne pouvais m'épanouir qu'à travers le couple et la procréation. Un peu envie de m'arracher les ovaires rien qu'en y repensant

 

[Lyt'chiie]

@Moony Moomin en effet c'est mal venu c'est "couple et enfant centré" mais malheureusement je pense que c'est "commun". Les professionnels de santé sont avant tout des êtres humains et n'échappent pas à la société et aux pressions et diktats etc.
En revanche, l'éthique et la déontologie voudraient que lea psychologue t'accueille avec une écoute neutre et bienveillante. Et s'il est important de questionner l'impact de tes traumas sur ta vie en général tant la question des enfants, du couple que de la vie pro ou de l'achat d'un bien, que sais je encore... ça doit rester des questionnements et explorations dans le cadre de la thérapie et non des affirmations et des vérités générales.
Peut-être que libérée de tes traumas tu auras de nouvelles envies et capacités mais peut-être pas et ces thématiques là ne sont pas plus sujette à changement que d'autres concernant tes choix de vie.
Contente que ça ait fonctionné, disons qu'en thérapie EMDR l'outil majeur n'est pas la parole donc "ca n'empêche pas le travail thérapeutique" mais dans le cas contraire ca aurait été difficile de te sentir comprise et soutenue... et donc difficile de poursuivre avec cette personne !