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Membre supprimé 374825
Guest
Mes parents ne seront pas des grands-parents non plus (ou en tous cas c'est bien parti pour finir comme ça). Nous sommes quatre dans mon adelphie : l'aîné est célibataire endurci, je suis la seconde (mariée sans enfant et persuadée que c'est la meilleure décision de ma vie), le troisième et sa conjointe, 39 et 37 ans, n'ont pas d'enfant et une vie tout sauf stable (on n'est pas à l'abri, mais ça semble pas parti pour), et la quatrième, 33 ans, en couple depuis peu, vit dans un foyer et travaille en milieu protégé, elle n'arrive pas à vivre dans le monde ordinaire.J'ai lu l'article sur les grands parents
Bah j'ai envie de dire, bien fait pour eux. Mes parents sont des gens gentils et qui nous ont élevés du mieux qu'ils ont pu. Par contre, la bienveillance et l'écoute ça pesait pas lourd. Je suis tombée sur un album photo récemment et j'ai été frappée du nombre de photo où je pleure (j'ai beaucoup pleuré entre ma naissance et douze ans, je suis donc étiquetée emmerdeuse, pas enfant qui souffre). Quel parent trouverait devant sa gamine qui pleure que l'urgence c'est de prendre une photo plutôt que de la consoler ? On ne m'a jamais écoutée : j'ai fait les études que j'ai choisies, mais on m'a obligée à faire du sport alors que c'est pour moi une réelle souffrance, physique et morale, on n'a jamais pris en compte au-delà d'un comprimé d'antadys mes douleurs de règles (insoutenables, on soupçonne une endométriose maintenant que j'ai passé 29 ans à souffrir, il était temps), aucun de nous n'existait comme individu (sauf peut-être ma soeur, beaucoup plus jeune que nous) : on nous appelait "les enfants". On m'a obligée à apprendre à conduire alors qu'on sait maintient je n'en étais pas capable et on m'a reproché mes échecs dans ce domaine pendant plus de dix ans (c'est clairement du harcèlement). L'an dernier, quand j'ai été hospitalisée, mes parents ont joué chacun leur numéro (mon père version passif agressif histoire que le fait qu'il s'en fout soit masqué et ma mère qui joue les gourdes pour cacher son désintérêt) devant la psychiatre su service. J'ai pu jeter un oeil à son rapport et disons que je n'ai pas été surprise en lisant qu'ils rapportent tout à eux et que clairement je passe après.
Mes parents m'ont négligée (le psychiatre que je consulte estime qu'à ce niveau c'est de la maltraitance), au point que j'en suis encore blessée et que je n'arrive pas à guérir, des décennies plus tard. Oui, définitivement, je pense que c'est mieux qu'ils ne puissent pas nuire à une autre génération.