Je trouve ça fascinant la manière dont notre personnalité, notre façon de voir le monde nous font appréhender la réalité par un prisme qui sera certainement différent de celui par lequel notre voisin voit le monde. Comme quand par exemple, pas mal de filles de la VPS disent qu'après s'être sensibilisée au féminisme, le sexisme leur explose à la gueule, dans une grande majorité des pubs, films, musiques, remarques, etc., un sexisme qu'elles ne voyaient pas avant.
Ou comme quand Christine Boutin, dont le combat contre le mariage, et l'adoption pour les couples homosexuels, semble être sa principale occupation (ha non, elle commente aussi des articles sur A. Jolie qu'elle n'avait, j'espère, pas lu, pardon), qui trouve que les gays sont sur-représentés dans les médias, dans la culture, dans l'art. Ah oui ?
"
On peut pas voir un flm à la télévision ou une série sans qu'il y ait les gays qui s'expriment. [...] On est envahis, on ne peut plus avoir maintenant une histoire sans histoire gay, je crois que là aussi il y a une saturation."
Je ne connais pas son amour pour le cinéma ; je ne sais pas à quels films elle s'intéresse. Par contre ce que je sais, c'est que si on ne s'intéresse qu'à ce qu'on pourrait appeler cinéma grand public (terme qui n'est absolument pas péjoratif évidemment
), non, pardon, on n'est pas vraiment envahi. Les homosexuels sont suffisamment marginaux dans la société pour que, lorsque dans un film il y a un couple homosexuel, il est (très souvent) le sujet principal du film (par exemple
La Vie d'Adèle, puisque c'est de lui qu'elle parle).
Contrairement aux couples hétérosexuels que l'on voit partout, tout le temps, qui sont ou sujet principal du film (
The Great Gatsby par exemple, ou une comédie romantique) ou une histoire supplémentaire, qui vient se greffer à l'intrigue principale (
Pirate des Caraïbes par exemple). Alors que l'homosexualité, elle, est trop marginale pour faire simplement partie du décor comme peut se le permettre l'hétérosexualité.
Et du coup, on fait vite le tour des films dans lequel l'homosexualité est présente. Si on demandait à elle, ou à n'importe qui, de citer toute cette myriade de films qui nous envahissent en nous imposant l'expression des gays, ils nous citeraient certainement
La Vie d'Adèle, puisqu'on en parle beaucoup ces temps-ci. Et puis, peut-être,
Le Secret de Brokeback Mountain d'Ang Lee (2005),
Alexandre de Stone (2003) ou
Billy Elliot, de Daldry (2000)... Voilà, j'imagine qu'en gros, la plupart des gens ne seraient capables que de citer cinq/dix films, éparpillés sur quinze années, qui évoquent l'homosexualité. Une invasion, vous dis-je.
Surtout quand on les replace dans leur contexte, c'est-à-dire... que par an, les Etats-Unis produisent plus de 450 films (en 2000 en tout cas, mais 13 ans après, j'imagine qu'on est t / oujours dans ces eaux-là) alors qu'en France, en était à environ 200 il me semble. Donc, en résumé, sur plus de 650 films produits chaque année par les Etats-Unis et la France, il doit y en avoir une dizaine, ou pire, une petite vingtaine, évoquant l'homosexualité, et seulement une petite dizaine, au grand mot, dont le grand public se souvient, mais éparpillé sur dix ou quinze ans.
Ah oui, une saturation ?
Et pardon évidemment, de laisser les gays s'exprimer. Quelle idée.
(Edit : Pardon, je débarque comme une fleur dans le débat
Et la vidéo de Ch. Boutin - même si j'imagine que vous l'avez certainement déjà vue - peut se trouver
ici).
(Edit² : Mais qu'est-ce que tu big-uppes vite @-Katouchka- !
)