@Tusaistousser @Mewen Je pense aussi qu'on est foutus. MAIS.
On va pas crever du jour au lendemain.
- Soit on crève suite à une catastrophe quelconque dans 15 ou 20 ans. Jusqu'à ce funeste événement, on peut effectivement se dire qu'on va vivre à fond sans penser au futur, mais perso je ne pourrais pas vivre de façon heureuse si c'est en désaccord avec mes convictions, donc en polluant/consommant etc à outrance. Donc jusque là, je préfère vivre le plus possible écologiquement (et puis bon, même si on sait tous qu'on va mourir un jour ou l'autre, c'est pas pour autant qu'on n'essaie pas de donner un sens à notre vie).
- Soit on crève pas, auquel cas il faudra faire face à de nouveaux défis (climatiques, énergétiques...). Donc ma position, c'est de profiter de ce temps pour se préparer. D'explorer les alternatives, etc.
Au final, pour moi c'est le système qui va s'effondrer. Concrètement, à un moment donné il y aura des failles dans la machine, l'énergie ne sera plus distribuée avec régularité comme aujourd'hui, les magasins ne seront plus approvisionnés, enfin moi je le vois comme ça. Donc en attendant, je pense que la meilleure chose à faire c'est de se préparer à vivre sans tout ça (sans l'énergie fournie par l'Etat, sans les produits que l'on achète, etc.).
Je ne pense pas qu'il se passera quelque chose de si dramatique que l'espèce humaine entière va s'éteindre. Je pense qu'il restera toujours des petits noyaux d'humains à différents endroits, et ces noyaux d'humains, ce seront ceux qui auront anticipé et qui ne se retrouveront pas du jour au lendemain dans le noir et les placards vides. Ce seront ceux qui auront, des années auparavant, assuré leur autonomie alimentaire, construit des réseaux d'entraide et de coopération, qui auront un lien entre eux qui sera plus fort que les liens d'argent actuels (je veux dire par là : entre le client d'une épicerie et le gérant de l'épicerie, si le monde part en vrille, le gérant de l'épicerie ne ressentira aucune obligation à partager ses biens avec son client. Mais entre 2 personnes qui auront bossé ensemble pendant 5 ou 10 ans pour mener un projet, si le monde s'effondre, ils auront toujours ce lien-là, d'humanité si on peut dire).
Et je me dis aussi qu'on ne sait jamais, on n'est pas à l'abri non plus que soit tout se passe bien, soit l'effondrement n'arrive que dans 50 ou 100 ans. Donc je préfère inscrire mes projets à la fois dans une dynamique d'autonomie, et à la fois une dynamique plus commerciale (= faire un potager, planter des arbres fruitiers, construire une communauté. ET : bosser dans le tourisme, dans l'accueil et la restauration).
Pour les earthships, ceux dont j'ai entendu parler utilisent plutôt des sacs de sable, sacs en polypropylène ou autre matériau "plastique" et non des pneus. C'est pas forcément "mieux" mais je pense, que ce soit du plastique ou des pneus, que l'on ne peut pas vivre sans polluer. A mes yeux c'est strictement impossible (autant se suicider tout de suite !). Donc je vise "le moins possible". Les matériaux de récup n'induisent pas de pollution supplémentaire que celle qui a déjà été nécessaire pour leur fabrication. (Je pense que l'enduit évite les émanations toxiques)(mais qu'est-ce qu'il y a dans l'enduit ?
). Après, il faut aussi faire avec les réalités du terrain. Nous on a du sable, mais c'est trouver les sacs qui est plus compliqué. Pour l'instant on s'oriente plutôt vers les constructions traditionnelles d'ici (briques, pierres, bois, feuilles d'arbres). Mais c'est sûr que c'est pas parfait non plus.