Veille permanente psychophobie

K

Kiskeya

Guest
@Le poussin-licorne : Mon Dieu, je sais que je répond avec un gros train de retard mais ton message fait beaucoup échos et d'une façon assez troublante à ce que je ressens, gros big up pour la dernière partie, j'aurai pu écrire la même chose. Pour la dernière partie, j'ai moi même voulu demander à ma mère ce qu'elle pensait de faire un test de surdouance avant de me rétracter parce que je me trouvais finalement prétentieuse et avait peur de paraître ainsi comme si évoquer cette possibilité était obscène dans le genre ''la fille qui se croit intelligemment supérieure'' LOL. Mais en creusant bien, ça m'aurai plus soulagé d'un poids, pouvoir mettre un mot, un diagnostic sur cette espèce de sentiment d'être toujours inadaptée, à coté de la plaque, bizarre et incomprise et de savoir que je n'étais pas seule et que ce que je ressentais était réel et légitime. Mais je n'ai pas sauté le pas parce que j'ai peur de la déception.
Mais honnêtement, prends cette décision que je n'ose pas prendre et fais le ! Je peux vivre avec ça, je ne suis pas au bord d'un précipice et je me remet de mes périodes dépressives mais toi ça peut te sauver. Tu n'as rien à perdre. Je suis sûre que ça pourra mettre progressivement à un terme à tout ça.

Bref, je suis une ovni qui souffre de son inaptitude sociale et qui a découvert la dépression à l'âge de 11 ans. Et j'ai sorti la tête de l'eau il y a quelques années, on peut s'en sortir. Je ne connais pas l'étendue de tes problèmes de santé mentale même si ton cas m'a l'air bien plus grave que le mien, ni tes problèmes familiaux et personnels mais je crois que ton principal problème c'est le fait que tu te sentes différente, que c'est plutôt un handicap et une souffrance, que tu ne te comprends pas totalement et que les autres n'y arrivent pas non plus et donc que tu te noies dans une solitude destructive. Mais ce n'est pas la solution, même si tu ne peux pas trouver de psy, parle à quelqu'un qui sera assez ouvert pour au moins t'écouter sans te juger même quelqu'un qui ne fait pas partie d'un corps spécialisé. Personnellement, j'ai plusieurs fois essayer d'aller voir un psy mais je savais que je ne réglerai ce problème que toute seule. Tu peux changer la relation que tu as avec toi même, être plus indulgente avec ta vulnérabilité, rendre tes sentiments légitimes et ne pas essayer de te battre contre eux mais tenter de les appréhender. Ce n'est pas toi le problème, le problème c'est que tu penses que tu l'es. Ce qui m'a sauvé c'est de parler avec ma sœur, de découvrir que mes sentiments étaient rendus légitimes par son écoute et de l'entendre dire que cette ''différence'' (je mets ça entre guillemets parce que je ne crois pas que ce mot soit vraiment perspicace) peut-être ton plus bel atout, parce que la différence est richesse. En parlant sur des forums notamment, je me suis rendu compte que ce que je pensais et disais était important et pouvait être enrichissant pour une tierce personne. Ne cesses jamais de t'exprimer comme tu l'as très bien fait ici d'ailleurs. Les gens hors de la norme quels qu'ils soient atteints de problèmes psychologiques mentaux ne sont déjà pas censé survivre, ils sont censés se conformer et ainsi disparaître, tu n'étais pas censé survivre et saches que ce que tu fais ici est déjà admirable. Le silence ne protège pas, les raisons du silence ce sont nos propres peurs, peurs du mépris, de la censure, du jugement et derrières lesquelles on se cache cache, mais surtout c'est la peur de la visibilité. Je sais que se dissimuler ou prétendre peut être une solution mais ça n'en est pas une à long terme. N'hésites donc pas à parler de tes problèmes, n'essayes jamais de dissimuler ce que tu es, ne te dissimules jamais derrière ta souffrance comme si c'étaient deux entités distinctes que tu peux séparer. Je ne sais pas si c'est vraiment utile mais je voulais le dire quand même, juste pour te faire savoir que tu n'es pas seule.<3

@Shann : Je crois que parce que les gens ne comprennent pas, ils préfèrent incriminer la personne hypersensible pour des comportements qui la dépassent complètement plutôt que de s'incriminer eux même de ne pas pouvoir comprendre. Ça remettrai tellement de choses en cause qu'ils se remettent eux même en question, c'est comme pour tout, le sexisme, le racisme, l'homophobie, la psychophobie c'est la même merde. C'est du victim-blaming littéralement et c'est dégueulasse. Le gros problème ce n'est pas tant que certaines personnes aient du mal à comprendre mais plutôt qu'ils refusent de s'adapter et d'accepter les personnes comme elles sont. Ils ont tellement un soucis de conformité qu'ils n'essaient même pas de se mettre dans la peau de ceux qui en souffrent argh. Ça fait tellement longtemps que je n'ai pas pleuré, d'ailleurs parfois j'évite de trop le montrer pour qu'on ne me sorte le fameux ''qu'est ce qu'il y a encore ?'' donc j’intériorise, ça fait moins mal que ce genre de phrases.

ET MERCI POUR CE TOPIC VRAIMENT §§§ <3
 
13 Mai 2014
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Montréal/Grenoble
@Kiskeya : Merci beaucoup, ton message m'a juste tellement touché, c'est vraiment une attention adorable et j'avais besoin de ces mots là. Même si en ce moment je commence à aller mieux, je me renseigne doucement pour les diagnostiques au Québec (parce que je suis à l'étranger donc ça freinait un peu ma réflexion et possiblement, ma démarche.)
Il ne me manquera plus que le courage d'en parler plus sérieusement à ma mère - et c'est pas gagné, même si ton message me motive - et de l'argent. :rire:
Sinon je pense que j'attendrais mon retour en France, si j'ai tenu 16 ans je tiendrais bien 5 mois de plus !
Après je verrai pour ce qui est du syndrome d'Asperger (Parce que mes doutes subsistent mais bien moins fortement que pour la douance), je vais y aller étape par étape. :cretin:

Encore merci. <3
 

Lullabye

Ambassadrice de Ville
25 Novembre 2013
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Sujet très nécessaire. :top:

Je partage cette petite vidéo fort rafraîchissante :d


J'ai regardé 1min30 et ça m'a saoulé. Y'a pas besoin qu'il précise qu'il est psychanalyste hein, parce que ça s'entend en 2sec (j'ai rien contre la psychanalyse, j'aime juste pas les psychanalyste qui dénoncent le courant qu'est la psychopathologie pure et dure). Et faut pas y connaître grand chose pour dire ce qu'il dit par ailleurs, faut vraiment être très fermé d'esprit.

Pour faire un récapitulatif très rapide, le DSM est en effet le manuel des troubles mentaux international. C'est une classification. Un livre. Donc un outil. C'est juste un outil, qui essaye non pas de classer les gens, mais de classer les troubles, ce qui est très différent. Parce que nier le DSM, c'est nier l'existence de pathologies mentales, ce qui est en fait invraisemblable dans la bouche de quelqu'un qui vient te parler de psychologie clinique et psychopathologie.
Et donc, c'est un outil, qu'un psychologue/psychanalyste/psychothérapeute peut utiliser, mais il l'utilise en fonction du patient. C'est à lui de faire la part des choses, de voir s'il est utile de poser un diagostic, si un diagnostic précis peut être posé, pour orienter ensuite la thérapie, la relation avec son patient. En bref, j'ai vu qu'une minute de cette vidéo et tout ce que ce monsieur dit dedans est une absurdité.

Surtout, surtout que le DSM-V prend en compte la notion de gravité, ce qui veut dire qu'il met au coeur qu'il n'y a pas cette dichotomie normal-pathologique, mais qu'il s'agit bien d'un continuum. C'est quand même la base de toute la psychologie clinique ce continuum (poke @Le poussin-licorne ).

Ça me fait penser à une réflexion que je me faisais récemment :
Est-ce que "l'anormalité" existe ? Est-ce que ce n'est pas en effet juste nier le fait que les gens puisent être différent ? Dans quelle mesure peut-on parler de "troubles" ? (Je ne remet en aucun cas en cause les diagnostique d'autres personnes !)

La notion de normal - anormalité est vaste à expliquer. En psychologie, on parle plutôt de normalité et de pathologie, et c'est un continuum allant de l'un à l'autre. On considère que tout le monde peut avoir dans sa vie, des moments où il est moins "normal" que d'autres.
La normalité, ça fait référence à un concept statistique, c'est à dire que ça suit une courbe de Gauss (50% de la population est comme ça, c'est "typique"). Par exemple l'intelligence, plus de 50% des gens ont un QI très proche de 100. Plus tu t'écartes de 100, plus tu es atypique, différent de la plupart des gens. Ca ne veut pas dire que c'est bien, ou mal, c'est juste un fait.
La normalité fait aussi référence à la norme sociale. On a tout un tas de règles sociales, sociétales, qui font qu'on doit se comporter de telle ou telle manière, ce qui est influencée par notre culture. Par exemple, foutre le feu à une voiture, c'est pas considéré comme un comportement normal au regard de notre société.
La normalité fait aussi référence à la maladie, c'est-à-dire d'une part la maladie somatique, et d'autre part, la maladie mentale. Là ça fait directement référence à la notion de pathologie. Ce qui fait qu'un individu est "malade", c'est que d'une part, il rapporte un certain nombre de symptômes qui font qu'au vu de classifications comme le DSM, on peut considérer qu'il a un trouble (de la même façon que tels symptômes somatiques vont renvoyer à une maladie particulière). Et d'autres part ça va être la façon dont ces symptômes vont le faire souffrir et vont le rendre "inadapté". Et là, on voit bien le lien avec la norme sociale. Lorsqu'une personne souffre d'agoraphobie, elle peut en arriver à un point où elle ne peut plus sortir de chez elle, elle n'a plus un comportement qui est adapté.

Tout ça pour dire que les critères principaux pour dire qu'une personne a un trouble, c'est le fait qu'elle exprime une souffrance (pas toujours consciente) et/ou qu'elle soit inadaptée (en général, ça signifie qu'elle est isolée socialement, qu'elle a des difficultés relationnelles, ou encore qu'elle ne peut plus travailler/étudier etc., et donc qu'elle a des difficultés pour vivre).
 
18 Décembre 2011
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Je sais plus trop quoi faire. J'ai envie d'aller bien mais je ne sais même pas si j'ai quelque chose à soigner. Je vous explique un peu ma situation..


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Sinon voilà un joli pavé écrit durant un moment d'insomnie.




Voilà voilà... Merci de votre oeil attentif, si vous avez des conseils je suis preneuse.
J'édite si tu veux que je supprime une partie de ton message.
Tu me rapelles moi autrefois, je me retrouve dans ton discours. Quel âge as tu ? 16, 17 ans?
Bon , je vais commencer par parler de moi un peu
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Je finirai mon récit un autre moment.(spoiler: il se finit bien) Il est minuit !

Tu n'es pas autiste, tu es capable d'émotions et capable de les identifier. Par contre tu souffres de solitude, c'est certain. Et tu déprimes . Tu es capable d'émotions, mais parfois tu t'en coupes, c'est normal, c'est un réflexe de protection. Tu n'es pas un robot dénué d'émotions. Si tu ne sais pas pourquoi, ou pour qui tu fais ton BAC, c'est peut-être la raison pour laquelle tu as peur de l'avenir et que tu as du mal à te "battre " pour ton BAC. Il faut que tu te trouves.
Un psy ne fera pas le boulot à ta place, mais tu ne peux pas le faire toute seule. Le psy, c'est le miroir, c'est l'épaule. Prends de la distance avec ta maman s'il le faut, en tout cas elle doit être ta mère, pas ta psy.
 

Lullabye

Ambassadrice de Ville
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Euh ? :confused: Les autistes ont des émotions, autant que les autres personnes. Ielles sont même souvent hypersensibles. Les autistes sans empathie, c'est vraiment un cliché, et un moche.

Je rejoins @Ma Poule sur ce point. Déjà, "autiste" c'est vaste, on parle plus de TSA "trouble du spectre autistique" qui recoupe plusieurs troubles dont Asperger. Et on a tendance à un peu tout mettre dans le même panier, il y a des similitudes, mais aussi des différences non négligeables. Là je suppose que vu vos fonctionnements assez adéquats sur internet, vous parlez plus d'Asperger.
Pour en revenir au propos, l'hypersensibilité ça veut tout et rien dire à la fois. Chez les autistes (& Asperger), ce qui prime c'est surtout l'hypersensibilité sensorielle plus que l'hypersensibilité émotionnelle. Ils vont être plus vite gêné par le bruit, la lumière etc. Et le point à souligner dans les propos de @Ma Poule c'est le fait d'identifier les émotions qui est déficitaire chez les autistes (& Asperger).
Et dire que "les autistes sans empathie, c'est un cliché", en fait pas du tout. Déjà être empathique et ne pas avoir des émotions, ce sont deux choses différentes et distinctes. Avoir des émotions, c'est ressentir, c'est en soi. Etre empathique ça engage directement un lien à l'autre. Même si je te l'accorde, ça reste liée, quand on est empathique c'est que ça nous fait ressentir des choses en soi, mais on peut ressentir des choses sans être empathique. Et donc ce n'est pas un cliché car les autistes et les Asperger ont ce qu'on appelle un "défaut de la théorie de l'esprit". La théorie de l'esprit, c'est le fait d'être capable d'identifier chez autrui des désirs, souhaits, émotions, pensées... Concrètement, les autistes et Asperger ont de grandes difficultés à comprendre ce que veulent les autres, ce qu'ils ressentent, ça va se traduire par des problèmes de compréhension du second degré, tout ce qui se joue entre deux personnes mais qui n'est pas forcément explicite etc. C'est pour ça que dans certain cas, s'ils ne comprennent pas les pensées et émotions de l'autre, ils peuvent sans le vouloir être non-empathique.

@Lullabye Le questionnement de base n'est pas sans intérêt je trouve. Les troubles aussi sont des continuums, cela pose toujours la question de la limite entre les formes les plus légères d'une pathologie et les personnes qui ont des traits proches sans valider le diagnostic. Cela interroge aussi à quel moment on a vraiment un trouble à soigner et à quel autre ce n'est pas le comportement en lui-même qui pose problème mais son impact sur la capacité de l'individu à suivre les règles de la majorité (notamment sociales et scolaires). Ce que je veux dire, c'est que certains handicaps découlent principalement ou entièrement des discriminations. Il est probable que si les mentalités et les structures étaient plus ouvertes à la différence, les seuils de certains diagnostics seraient plus exigeants.

Mais ce n'est pas tellement ce que discute la vidéo finalement (mais le sujet aurait pu être intéressant).

Je suis globalement du même avis que toi mais je n'ai pas saisi pourquoi tu discutais de la fonction d'outil du DSM. Pourquoi le fait que ce soit un outil enlèverait la possibilité qu'il soit nuisible ou excessif ? (Attention, je ne dis pas que c'est le cas, je questionne l'argument.)

C'est pour ça que le diagnostic n'a pas toujours besoin d'être posé. Un psy ne travaille pas qu'avec des patients qui ont une pathologie mentale pure et dure, il travaille avec tous ceux qui exprime une souffrance, une inadaptation à la vie quotidienne.
Pour ce qui est des seuils de diagnostics, ils sont en fait très exigeants. On pense que n'importe qui rentre dans une case, peu être étiqueté, mais c'est faux. Pour répondre à un diagnostic, il y a pour toutes les pathologies tout un tas de critères, et n'importe qui ne peut pas y répondre, il faut vraiment avoir un trouble marqué pour y répondre.

Et c'est une fausse question de s'interroger entre "est-ce que c'est un trouble à soigner ?" et "est-ce que c'est juste le comportement qui impact sur la capacité à suivre les règles de la majorité ?" Les deux cas sont problématiques. Parce que tout bêtement, l'homme est social par essence, et on a donc besoin de règles. C'est adapté de pouvoir les suivre. C'est inadapté de ne pas pouvoir les suivre. J'en reviens à ma notion de normalité - atypicité. La majorité des gens sont capables de les suivre, ce qui fait qu'on a plutôt un bon fonctionnement sociétal. Les personnes qui ne les suivent pas, c'est rarement juste que leur comportement fait défaut au regard de la société, si tu n'es pas capable de suivre les règles, c'est qu'il y a probablement une raison, probablement une souffrance qui se cache.

Je pense qu'il est important de différencier aussi le travail des psy, la notion de "soin". C'est différent de soigner une personne dépressive, d'une personne autiste. Les problématiques sont très différentes car on ne naît pas dépressif réellement, il y a un temps où on était adapté, et un temps où on est dépressif, il y a un avant, et le rôle du psy c'est d'aider la personne a retrouvé cet état d'avant. Une personne autiste l'est depuis sa naissance, le rôle du psy n'est pas tant le soin, mais d'une part aider au développement de l'enfant, et par la suite aider à ce que cette personne puisse être le mieux adaptée pour fonctionner le plus correctement dans son monde social. Dans le premier cas, c'est le soin d'une souffrance qui est recherché, dans le second cas c'est le fait d'aider la personne a acquérir de meilleures compétences sociales pour qu'elle soit adaptée le plus à son environnement et qu'elle souffre le moins de sa différence, de ses difficultés face à cet environnement qu'elle ne comprend pas tout à fait.

Ca peut bien sûr être questionné dans ce second cas, pourquoi c'est la personne qui doit être "soignée" pour rentrer dans le moule, et pas la société qui doit s'adapter à elle ? Parce que c'est plus compliqué de changer le monde, que d'essayer d'adapter un plus petit ensemble d'individus. Et tout simplement parce que ces règles sociales font que le monde fonctionne plutôt bien.
Mais je ne nie pas qu'il faille s'adapter à ces personnes. Et d'ailleurs, les psy et toute l'équipe qui doit s'occuper de ces personnes, vont essayer de permettre que le monde entourant la personne autiste (ou autre) s'adapte à elle. C'est pour ça qu'il va y avoir un aménagement au niveau de la scolarité et ce genre de choses.
Et sensibiliser plus la population générale aux pathologies mentales, qu'il s'agisse de pathologies à vie qui sont plus une différence (tel que l'autisme), ou d'un état plus temporaire (tel que la dépression), est quelque chose qui devrait se faire. Car finalement l'adaptation doit être dans les deux sens pour que tout le monde s'y sente mieux.
 
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Réactions : Thinocephale
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Euh ? :confused: Les autistes ont des émotions, autant que les autres personnes. Ielles sont même souvent hypersensibles. Les autistes sans empathie, c'est vraiment un cliché, et un moche.
J'ai mal définit mon propos. Dit comme ça, :hesite:c'est vrai que la phrase laisse à penser que je nie la capacité d'émotion des autistes... Il n'en est rien. Je voulais plutôt accentuer sur la capacité à comprendre ses émotions propres, à les identifier, et la capacité à les reconnaitre chez les autres. Capacité que les personnes présentant un trouble du spectre autistique n'ont pas/ ont peu, et que @Le poussin-licorne présente sans souci :happy:
Mais à ce niveau, @Lullabye a bien su développer mon propos .
 

Lullabye

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Les perceptions de la sensibilité des autistes évoluent, moins ils sont verbaux et plus on a du mal à savoir ce qu'ils ressentent. C'est un peu comme le potentiel intellectuel, longtemps on a pensé que les autistes de bas niveau étaient très souvent déficients mentaux, de plus en plus on reconsidère cela en prenant en compte qu'il y a un gouffre en ce qu'ils savent et ressentent et ce qu'ils montrent.]

Ta première phrase est véridique pour tout le monde, ça n'a rien de spécifique aux autistes, moins quelqu'un est verbal, moins on sait ce qu'il ressent, pense.

Pour ta seconde phrase, c'est toujours véridique. Plus un autisme est "grave", plus il y a un retard mental important. Aujourd'hui on parle plutôt de retard mental que de déficience. On ne considère pas que les gens sont "bêtes", mais que les personnes ne sont pas capables de développer les compétences attendues pour leur âge, qu'elles n'ont pas un développement normal. Dans l'autisme (autisme de Kanner), la fonction la plus touchée par ce retard est le langage. Plus le retard est important plus il va toucher de fonction.
Et donc plus l'autisme est "grave" (c'est à dire handicapant), plus il y a un retard important. Un autisme moins sévère, signifiera absence de retard, ou faible retard.

Moins clairement que des non-autistes, d'accord, mais pas à un niveau aussi radical. Il ne faut pas oublier que les enfants autistes grandissent et apprennent à compenser. C'est en partie pour ça qu'on a tant d'Aspergers sans diagnostics, parce qu'ielles se sont adapté.e.s.

J'ajouterais que l'émotionnel est rarement ce qui encombre le plus la communication chez les Aspergers (et chez les autistes en général mais plus chez elleux). On a bien davantage de personnes qui s'inquiètent et qui souffrent de difficultés à capter les nuances et les flous du langage. Personnellement, je considère que ma lecture des émotions me gène peu, voire très peu, alors que les implicites sont de vrais poisons dans la communication.

C'est pour ça que j'ai mentionné la théorie de l'esprit, qui est plus vaste que la difficulté à comprendre les émotions de l'autre.
Donc c'est exactement ça que je voulais dire, c'est la difficulté à comprendre tout l'implicite.

A nouveau, si Le poussin-licorne était concernée par l'autisme, elle aurait un profil semblable à celui de Loulam ou de moi, donc quasi-indétectable sur le plan empathique et encore moins par écrit.

Je ne dis pas que c'est ce qui arrive ici, mais je mets en garde contre les dérives très réelles que peuvent causer la théorie. Les conséquences peuvent être très fâcheuses.

C'est pas tant la théorie qui cause les dérives, ce sont les gens qui en comprennent ce qui en veulent, ce sont les médias qui véhiculent de fausses informations.
Il suffit de regarder ce que la schizophrénie signifie pour tout un chacun, de ce qu'elle signifie réellement au regard de la science. C'est ce qu'on lit partout, c'est même une expression "machin fait un film schizophrénique", ça ne veut juste rien dire au regard de la véritable pathologie.

Là on rentre dans la psychophobie par ailleurs. Tous ces clichés véhiculés, faux, sur quasiment toutes les maladies mentales. La maladie qui a peut-être une représentation proche de la réalité, dans la tête des gens, c'est la dépression et l'anxiété.
Le reste c'est un flou total, des amalgames.
 
26 Août 2014
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(Désolée, je coupe un peu votre discussion :red:)

Mais depuis hier soir j'ai peur qu'on tombe dans la psychophobie à cause du co-pilote de l'A320 qui a fait crasher l'avion.
Voilà c'est une histoire terrible, un drame humain, y'a pas de mot pour le décrire et je pense qu'il y a un moment d'apaisement à avoir pour en parler (mais c'est mon avis, là à chaud je peux pas analyser cette situation. Y'a pas grand chose à dire non plus :dunno:)

Mais voilà, il était dépressif. Et j'ai peur qu'on diabolise cette maladie, qu'on sous-entende que les depressifs sont des psychopathes en puissance. Ca me fait très peur, surtout quand on pose des questions sur la maladie à des gens qui sont expert dans l'AEROSPATIAL. Le mec connais les avions pas les maladies :scream: Et on lui demande son avis sur ce qu'il se passe dans la tête d'un dépressif.

Voilà, ça m’énerve, parce que je suis persuadée que ça va partir en amalgames pourris et diabolisations (moi, pessimiste ? :lalala:).
 

Lullabye

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25 Novembre 2013
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Tes messages @Le poussin-licorne me semblent mal placé sur ce topic. D'une parce que t'as l'air de chercher à ce qu'ici tu trouves les réponses quant au trouble que tu pourrais avoir. Hors c'est le rôle d'une psy de faire ça. C'est par ailleurs souvent néfaste de s'informer, parce que justement là c'est le coeur du sujet, il y a beaucoup d'informations erronées sur internet, ou pas comprise normalement. Et tu as l'air de t'informer beaucoup, et je suis pas sure que ce te soit bénéfique. Par exemple, tu mentionnes la déréalisation, la dépersonnalisation qui sont des termes très précis, et tu lis ça à un truc qui n'a rien à voir, donc je ne suis pas du tout certaine que tu saches ce que sont l'un et l'autre.
Et d'autres part, car ici le coeur du sujet c'est la psychophobie, c'est-à-dire plutôt la vision que les autres, les médias, ont des troubles mentaux, de la psychologie clinique, ou encore des gens ayant un trouble, une différence. Disons que là, tu évoques plus ton cas, plus qu'autre chose. Tu évoques surtout ton ressenti, tes possibles symptômes, plus que le regard du monde vis-à-vis de troubles. Et je comprends que tu as l'air d'avoir besoin de parler de toi, de ce que tu vis, que tu essayes de te comprendre, mais je pense que le topic sur les troubles psychologiques est plus approprié.
 
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Réactions : Ma Poule

Lullabye

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@Lumiciole Je trouve ça très dérangeant que tu ramènes tout à l'autisme. Déjà, le terme de "autisme" c'est un panier très large, le terme de "non-autiste" c'est encore pire et ça ne veut pas dire grand chose au final. Et tu mets une grande frontière entre les populations, autistes vs non-autistes, alors que tu te demandes s'il faudrait pas être plus souple sur la notion de diagnostic, sur les seuils etc. C'est assez contradictoire selon moi.
Puis moi, je me considère pas non-autiste. J'ai pas d'affiliation à l'autisme de nulle part, et je vois pas pourquoi ce terme me désignerait. Par exemple, je suis blanche de peau, je me vois pas dire que je suis "non-noire". Ca met des barrières assez importante de commencer à mettre d'un côté les gens comme ça et de l'autres les "non-comme ça". Il y a des gens comme ça, comme ci, comme ceci, comme cela, etc.

"En revanche, la difficulté de compréhension des émotions peut être faible et n'être même pas perceptible. "
Bien, donc peut-être que toi, tu n'as pas de problèmes, mais tu ne représentes pas la communauté entière des autistes, et les autistes ont des difficultés à identifier les émotions dans la majorité des cas.
Par ailleurs, là où se situe aussi le problème dans les explications, c'est que tu distingues à peine l'autisme (ou autisme de Kanner) du trouble d'Asperger. Tu le fais, mais pas tout le temps et c'est pas clair. Par exemple, pour cette difficulté de reconnaissance des émotions, elle va essentiellement touché les gens présentant un autisme, alors que ça va très peu toucher une personne présentant un syndrome d'Asperger. Et là, je sais pas de quoi tu fais mentions exactement, de l'autisme de Kanner, du syndrome d'Asperger, les deux ?

Et on parle pas vraiment de bas niveau et de haut niveau, on parle plutôt de sévérité. Enfin, je sais que certains parlent de haut et bas niveau, mais ça renvoie à l'intelligence, au QI, et comme tu le dis l'intelligence c'est complexe à évaluer chez les autistes puisque la majorité des tests utilisent l'intelligence verbale qui est déficitaire chez les autistes. La sévérité, ça fait plus référence à quelque chose de plus large, qui est l'adaptation, le développement, la gêne du trouble dans la vie quotidienne. Et c'est moins péjoratif. Je trouve ça très péjoratif de dire qu'un tel est "bas-niveau", m'enfin c'est peut-être que moi ça.


"Et plus on compense bien et plus on se fait répondre qu'on ne peut pas avoir de lien avec l'autisme, à cause de cette idée persistante que l'autisme est quelque chose d'évident, qui saute aux yeux. "
Si le syndrome d'Asperger est moins handicapant, oui, il peut sauter moins aux yeux. Mais l'autisme de Kanner se diagnostique assez rapidement, ça se voit, normalement on peut poser le diagnostic avant 6 ans, et les premiers signes d'un autisme apparaissent dès 6 mois. Donc c'est pas un cliché de dire que l'autisme se repère assez vite. Le syndrome d'Asperger non par contre, il peut passer plus inaperçu s'il est léger, et si la personne a pu s'adapter assez correctement.
Enfin, avant d'être classés dans les Troubles du Spectre Autistiques, ils étaient quand même classés dans les Troubles Envahissant du Développement, et ça veut bien dire ce que ça veut dire. C'est envahissant, ça touche le développement, les parents le voient assez vite qu'il y a quelque chose "d'anormal" chez leur enfant.
 
26 Août 2014
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@La louve des steppes : J'suis rassurée de pas être la seule non plus à penser ça :) Tu as bien écrit ce que je ressentais sur ce sujet.

En fait, cette situation montre bien que malgré les progrès concernant la prise en charge ou la représentation (zut, je sais pas quel mot utiliser :annoyed:) des troubles psychiatriques il y a encore un long chemin à faire.
Dans un monde où les gens ont plus tendance à souffrir d'un épisode dépressif, c'est quand même super dangereux de diaboliser la maladie comme ça. Les gens qui vont en souffrir vont nier parce que "j'ai pas envie de tuer des gens".

J'extrapole sûrement, je suis sous le coup de l’émotion et de la colère quand au traitement de cette affaire par les médias. Par exemple, le quotidien allemand qui titre "le pilote fou" ... On est en 2015, la psychiatrie clinique n'utilise plus le terme "fou" depuis un moment (je sais plus trop, mes cours de psycho datent un peu là).
Je sais pas, les médias ont un rôle énorme dans ce genre d'affaire, ils ne sont pas juste là pour rapporter des faits. A force de vouloir être les premiers à sortir une info, ils méprisent totalement la dignité et la réflexion.

Enfin bon .... En tant "qu'ancienne" dépressive je le prends super mal et j'ai l'impression que le mal qu'on peut se donner pour rendre cette maladie moins obscure vole en éclat.

Après voilà, je suis sûrement pas objective, mais à un moment je pense aussi à la famille du co-pilote qui doit morfler à cause des journalistes peu scrupuleux et des gens qui vont les harceler alors qu'ils n'y sont pour rien et ne peuvent pas faire grand chose.
 

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