@Little Moi-Même quand j'ai dit que certaines personnes noires refusent aux métis.ses leur "noirté" je parlais pas de toi. Ça m'est arrivé récemment et ça a fait du mal à beaucoup d'ami.e.s métis.ses qui se sont encore vu refuser l'entrée dans le club des noir.e.s.
Mais c'est pas tant une définition par l'identité dont je parlais (j'avoue c'était la nuit, encore), mais de définition par l'expérience. Je sais que je me répète en fait, mais j'y crois toujours : je ne suis une femme noire que parce que le monde m'a toujours traitée comme une femme noire. Y a pas d'autre raison, c'est pas culturel, j'ai pas de nationalité africaine, je suis jamais allée dans le pays de mon père... Mais comme on me traite en personne noire, je vis des choses qui sont communes aux autres personnes noires, et aux autres femmes en particulier. Et en même temps, je ne vis pas TOUT ce que vivent les autres femmes noires, je sais donc que ma couleur claire est un avantage social et que le colorisme sévit très durement (en fait je sais pas comment il sévit, mais je sais comment il est un privilège pour moi).
J'ai rien d'une femme africaine, tout comme j'ai rien d'une personne de classe populaire, mais on m'associe à ça et je le
deviens au fur et à mesure. Aujourd'hui, d'une part j'assume d'être une femme noire et je choisis d'en être fière (je pense qu'être noire ça veut dire "résilience", ça veut dire "empathie", ça veut dire "combativité", je choisis de définir ça comme ça), et d'autre part mon chômage de longue durée et ma non employabilité me mènent doucement, tout doucement vers les classes populaires. Tout ça ne vient pas de moi. Ça vient du regard blanc, du monde blanc, mais ça fait bien de moi une femme noire.
on a le même chemin de pensée mais c'est juste le vocabulaire qui change je crois.
Moi aussi je veux faire mon chemin et être une personne à part entière. J'ai jamais voulu autre chose. Mais on m'a pas donné cette option, on me traite en général comme une partie d'un tout. En réponse, je choisis de m'allier à d'autres personnes qui ont les mêmes challenges, et de s'entraider, se porter mutuellement pour égaliser nos chances avec celles des gens "normaux".