Je viens de tomber sur
un rapport qui donne quelques chiffres sur la parité garçons/filles dans l'ensemble du système éducatif, et il y a quand même de quoi se poser des questions...
Dans la section S la parité est presque atteinte (46% de filles en 2010), et pourtant après le bac peu de filières sont parfaitement mixtes, en général il y a une répartition des garçons et filles entre d'un côté les sciences et de l'autre les lettres et les sciences humaines (je schématise à fond mais c'est quand même ce qui ressort du rapport).
Ca interroge quand même, non? Si la filière S qui mène logiquement à des études scientifiques présente une parité presque parfaite, comment expliquer que les études scientifiques et technologiques soient encore dominées par les garçons?
Dans le cas de l'école de
Système, si on accorde des points bonus aux filles ça n'est pas pour pallier une quelconque déficience intellectuelle, c'est pour assurer la parité au sein de l'école. Pareil pour la prime de 1000€. A mon avis ces mesures sont mises en place pour créer un effet boule de neige : on attire les filles et plus il y a de filles dans ces formations, moins elles apparaitront comme le domaine réservé des hommes, jusqu'au jour où on n'aura plus besoin de ces mesures parce que les filles n'auront plus besoin d'incitation pour se lancer dans ce genre d'étude.
On peut estimer que la discrimination positive c'est injuste et que c'est dévalorisant pour les femmes, mais je pense qu'on est obligé d'en passer par là pour dépasser les réticences et les préjugés qui peuvent représenter des obstacles à la parité dans bien des domaines.
Au passage, je me rappelle d'une interview de Meryl Streep qui disait qu'à son époque la fac était un univers d'hommes, qu'il n'y avait même pas de toilettes pour filles et que ces dernières étaient prises de haut par leurs congénères masculins. Bien sûr on en est plus là, mais ça prouve bien que même si en théorie l'université est ouverte à tous, dans les faits elle peut représenter un territoire à conquérir pour ceux qui ne s'y sentent pas légitimes en raison de leurs origines sociales ou de leur sexe par exemple. Et ces deux barrières peuvent et doivent être surmontées, parce qu'elles ne déterminent en rien l'intelligence et la motivation de ces personnes et qu'elles représentent des entraves injustifiées à l'exploitation de leur potentiel.