Je viens de penser à un truc (soudainement, en plein milieu d'un épisode de
Supernatural alors que ça n'a absolument rien à voir avec la choucroute
) concernant tous (ou en tout cas une grande majorité) ces gens qui participent au levé de boucliers contre la théorie du genre, et que je vois comme une incohérence de leur part. On retrouve chez eux deux idées, qui m'ont l'air bien souvent incompatibles.
L'idée que, comme le rappelle si bien @lenjomineuse, (fervente partisane de cette théorie comme on le sait tou-te-s ici
), tu es en fonction de ton sexe biologique. C'est-à-dire que tu seras ou douce, fragile et maternelle parce que tu es une femme, parce que tu as un vagin et un utérus et tout le bardum, etc. ; ou alors, parce tu as un pénis et des testicules gonflés de testostérone, tu seras un homme (mon fils), ambitieux, fort, violent, l'incarnation même de ce superbe (au deux sens du terme d'ailleurs, mais l'un ironique, sauras-tu deviner lequel ?
) principe de la virilité. C'est l'idée que chaque sexe est dirigé vers un comportement précis ; l'idée que ce que tu es dépend de cette caractéristique physique seule, de tes gonomosomes en gros.
L'autre idée concerne la théorie du genre, ou, de manière plus éloquente, les enfants éduqués de manière absolument non-genrée - comme Storm, et les autres, dont j'ai oublié les prénoms.
Non seulement l'entourage ignore leur sexe, mais lui-même l'ignore. C'est la fin de tout : l'enfant ne peut se construire correctement, puisqu'il leur manque leur référent principal : leur sexe. Or, cette conception des choses nie totalement la première idée que j'évoquais.
Si la personnalité, si l'être ne se fabriquerait que par rapport à son appareil génital, ses hormones, etc., Storm n'aurait pas besoin de savoir s'il est de sexe masculin ou si elle est de sexe féminin, puisqu'il serait naturellement dirigé vers les caractéristiques inhérentes à son sexe. Et donc, que si Storm était de sexe masculin, même sans le savoir, il ne pourrait qu'être un garçon, un "homme" en devenir, au goût pour les activités dites masculines (bricolage, sports, ou que sais-je) et aux caractéristiques masculines (force, ambition, forte volonté, je ne connais pas suffisamment les clichés de genre pour continuer
) - et inversement, si elle est de sexe féminin, même sans le savoir, elle deviendrait "femme".
Pour moi, cette peur du "Oh mon dieu, mais que va donc devenir cet-te enfant à cause de ses cruels parents ? Comment pourra-t-il-ou-elle-on-ne-sait-même-pas-oh-mon-dieu se construire sans connaître son sexe ?", est justement une preuve même que l'homme et la femme sont des constructions sociales et non pas purement physiques. Parce que si ces personnes ont raison et que l'enfant ne pourrait véritablement pas se construire sainement sans connaître son sexe, cela voudrait juste dire qu'on aurait besoin de se construire par rapport à une personnification d'un genre (ou d'un sexe, si le mot genre fait trop peur) social, mais alors qu'il n'y aurait aucun lien entre ce genre (ou sexe social, considérons comme eux que le mot "genre" est un gros mot) et le sexe.
(Je ne sais pas trop si ce que je dis est compréhensible, j'ai l'impression d'écrire un gros gloubi-boulga ; dans ma tête en tout cas, c'est très clair
Je tenterais de reformuler au besoin).
Du coup, je me demandais, est-ce que moi qui ne comprends rien, malheureuse, à leur manière de voir les choses ? Aurais-je loupé un chaînon liant ces deux idées et permettant leur compatibilité ? Ou alors, j'ai juste raison (
) ?
(Désolée, on a peut-être évoqué tout ça lors du "
Stormgate" et des "
autres-enfants-élevés-de-manière-non-genrée-gate", mais c'était y a tellement longtemps
).