@tallahassee
Le truc, c'est que je suis d'accord avec ce que tu dis, je n'ai jamais dit que les études de médecine n'étaient pas empreintes de sexisme, bien au contraire. Je dis juste que selon mes ami(e)s, dans le cas des fresques et dessins obscènes, les filles n'étaient pas les seules touchées, n'étaient pas les seules en position de soumission. Après, leur fac avait peut-être une ambiance plus sympa, je ne sais pas.
@MorganeGirly
A mon sens, ton exemple me prouve juste que l'interne qui t'a opéré était un con, je ne sais pas s'il faut rattacher ça à son genre. Si je reprends l'exemple d'une de mes amis qui avait fait un stage en chirurgie plastique, elle était en admiration devant un chirurgien qu'elle trouvait d'une empathie incroyable (et très bon dans ce qu'il faisait) et était choqué par le comportement de deux chirurgiennes qui étaient très peu respectueuses. Je ne crois pas pouvoir en tirer des conclusions.
Enfin, encore une fois, je ne remet pas en question le sexisme dans les études de médecine, je sais que mes amies l'ont senti passé. Je pose la question des fresques et autres dessins et du rapport au corps. Je ne compte plus le nombre de personnes qui m'ont raconté être tombé dans les pommes la première fois qu'ils/elles se sont retrouvées au bloc opératoire parce que si tu commences à penser que justement, ça pourrait être toi qu'on opère, ça te retourne l'estomac et du coup, à quel point Ils avaient besoin de penser le corps comme une machine - ce qui n'empêche pas d'être emphatique avec la personne. Quand on me raconte ça, je me dis que voir les choses uniquement sous l'angle du sexisme est peut-être réducteur dans ce cas, ça m'interroge.
Franchement vu le nombre de médecins qui manquent d'empathie et sont persuadés d'en avoir, je crois qu'il y a un gros souci avec la phrase "voir le corps comme une machine" (que ça puisse paraitre acceptable comme phrase me donne l'impression que les Asiatiques qui voient la conception de la médecine occidentale qui "démembre" comme problématique ont totalement raison). La chirurgie n'est qu'un seul type de médecine donc les médecins ne passent pas leur temps à "découper des corps". Avoir peur de tomber dans les pommes pendant une opération... ça ne concerne qu'un seul type de médecin. Il ne s'agit pas de se dire "et si c'était mon corps", mais simplement de continuer à percevoir ce corps comme celui d'une personne et non comme une machine justement.
Les nudistes désacralisent le corps! Cela veut simplement dire qu'ils ne l'associent plus à des tabous, des hontes et qu'ils ne le sexualisent plus. Pas qu'ils le perçoivent comme une masse plastique sans âme.
Quant aux auxiliaires de vie dont les clients finissent invariablement par mourir, elles n'ont pas besoin de dessins pornos pour "décompresser" face à "la pulsion de mort" (j'ai vu que des grands professeurs utilisaient cette expression pour défendre le comportement de leurs étudiants). C'est l'implication émotionnelle qu'elles travaillent, pas le rapport au corps du patient transformé en un simple objet, alors même qu'elles touchent souvent ses excréments et le manipulent bien plus souvent qu'un médecin ne le fait.
Ensuite certes, mon histoire n'avait peut-être pas de rapport avec le genre pendant l'opération comme je l'ai dit moi-même (bien qu'avoir des histoires inversées n'est en rien la preuve que le genre n'était pas impliqué), n'empêche que le fait que la chirurgienne ait une réputation de "caractère difficile" chez les médecins alors qu'elle a un très bon contact avec les patients (et qu'elle avait l'air d'avoir un très bon contact avec les infirmières), pour moi ça sent le sexisme à plein nez. Et j'ai bien senti que ça posait problème à l'interne que sa chef femme lui parle comme ça (franchement j'ai été assez victime d'attitudes sexistes pour sentir ce genre de choses), ce qui est probablement lié aux faits que les médecins hommes ont dû l'avertir que c'était une femme difficile et autres gentillesses.