Ha beau topic ! J'ai fréquemment des conversations avec mon copain militaire qui, totalement charmant et adorable, a grandi sans véritable présence féminine et a été formé par la camaraderie militaire... Donc il s'est jamais vraiment trop posé la question du féminisme, et moi qui arrive avec mes gros sabots, c'est probablement le plus gros combat de ma vie, bah ca bouillonne un peu parfois. Il me prend malheureusement je pense (il ne l'avoue pas) pour ces féministes reloues qui cherchent la petite bête partout. Mais ca je me suis fait une raison, c'est comme ca partout, rien à battre d'être qualifiée de féministe mal baisée.
Lorsque j'exprime qu'en effet les hommes et les femmes ont des manières de faire différentes (il faut quand même pas le nier, même si on enlevait les stéréotypes de genre qu'on a intégré depuis notre enfance je pense qu'on aurait toujours quelques différences), mais que ce n'est pas pour autant que chaque genre ne devrait pas avoir les mêmes opportunités, il trouve mon raisonnement bancal. "Mais si on a pas les mêmes capacités, y'a surement un genre qui est plus doué que l'autre pour telle tache ou telle tache". Alors pq pas, mais différentes manières de faire ne veut pas dire meilleure ou moins bonne. Au contraire, il faut embrasser la diversité. Pour lui, le fait que nous soyons sensiblement différents dans nos manières de faire implique forcément que l'un est meilleur que l'autre dans un domaine.
Ce qui m'agace le plus au quotidien, et vient de son éducation masculine puis militaire, c'est les réflexions en apparence sans impact, mais qui pourtant conditionnent le sexisme en France et en Europe aujdhui : "nan jvoulais pas me plaindre jvoulais pas passer pour une fille" "ahahhahhaha nan mais c'est bon pose tes couilles sur la table la". MY GENDER IS NOT AN INSULT. Notre genre n'est pas un synonyme de "moins courageux" "minable" "faible". Et il comprend ça, mais pense que ces phrases n'ont aucun impact et c'est juste des expressions, dites comme ça.
Enfin, dans notre vie intime, lorsque monsieur exprime une certaine humeur, je répond accordingly. Lorsque moi j'exprime une certaine humeur, je suis toujours recue par un "ahahah" ou un "oula il t'arrive quoi" rigolard avant de continuer... Si nous sommes très ouverts sur notre sexualité, inconsciemment, il doit encore y avoir une barrière face à l'expression de mes envies, barrière bien moins présente pour les siennes. Enfin, la masturbation féminine "c'est quand même bien moins courant que chez les mecs". Ce a quoi je répond que cela vient majoritairement du voile posé sur la sexualité féminine depuis des années, jugée comme plus honteuse que chez les hommes. Sa réponse est forcément "nan je pense pas va pas trop loin, vous le faites moins c'est tout"... Pas sure du tout...
Voilà quelques tribulations de la vie quotidienne. Rien d'étonnant pour une française de 22 ans. Extrêmement étonnant pour une race humaine qui existe depuis plus de 30 000 ans.