@Lilou la licorne,
@Licorne Misandre,
@Miss Rayven,
@PousseMoussue : merci pour vos réponses, ça me rassure de voir que je suis pas toute seule à m'être posée la question.
Pour les amis, j'ai la chance d'avoir un entourage plutôt open, et même si on est pas d'accord, elles sont ouvertes à la discussion, et ça fait plaisir. Mais comme certaines d'entre vous, j'ai tendance à faire le tri assez rapidement et à mettre les gens dans des case en mode "les sujet que je n'aborderais pas avec untel.le". Et si c'est des gens que je viens de rencontrer, je ne m'encombre pas, je jarte.
Pour la famille c'est plus compliqué, "on choisit pas ses parent, on choisit pas sa famille" comme dirait l'autre. Ma mère est plus open, j'ai eu des discussions avec elle récemment sur l'homophobie notamment, sur le féminisme de plus en plus. Elle fait parti de la génération d'entre les deux vagues du féminisme, donc il y a eu quelques trucs qu'elle a pas intégré, mais ça se fait de plus en plus. Par contre mon père je me suis écharpée pour la première fois avec lui l'an dernier sur le harcèlement de rue. Il a été un véritable enfoiré à clamer son privilège de dire bonjour aux gens dans la rue et tout... Je ne pouvais plus le fréquenter pendant 3 jours suite à ça, j'ai du quitter la maison et l'éviter. Ca m'avait trop choqué de voir mon propre père dire des trucs aussi peu évolués. J'ai une cousine qui est assez sexiste aussi, mais elle est de plus en plus open depuis qu'elle a un copain vraiment adorable, donc je la travaille sur certains sujets de temps en temps.
Pour les relations amoureuses c'est plus compliqué... et je me pose sérieusement la question de l'intérêt de rester avec quelqu'un qui n'est pas déconstruit ET qui fait de la résistance. La phrase préférée de mon principal actuel : "oh ben ces derniers temps on peut plus rigoler de rien!". Gloups. J'ai tenté à peu près toutes les approches, sur une tonne de sujet (racisme institutionnel, sexisme institutionnel, victime-blaming, slut-shaming, homophobie, transophobie, végéphobie, anti-capitalisme, agriculture conventionnelle vs. bio, lutte des classes, traditionnalistes, porno féminisme...), et les 9/10 du temps on s'écharpe. Il est pas d'accord, il me dit que je ne n'ai pas d'humour, que je vois le mal partout, que si je continue comme ça je vais mal vieillir, que l'histoire des privilèges c'est n'importe quoi, que tous les articles que je lis sont mal écrits et que je m'invente des problèmes, que c'est pas assez scientifique... En gros le seul moyen d'avoir une discussion posée, c'est sur des sujets bien consensuel. Ca fait 9 mois qu'on se fréquente, on va être séparé pour les 6-8 prochains mois et j'avoue que je suis soulagée, parce qu'on va s'éloigner progressivement et j'aurais pas besoin de lui dire pourquoi j'en peux plus. Pourtant j'y ai cru, il avait l'air plus intelligent que ça, mais là c'est plus possible. C'est dommage, il avait des arguments pour lui...
Du coup je pense sérieusement que la prochaine fois que je me rapproche de quelqu'un, je vais lancer deux-trois sujets importants pour moi et voir en fonction de la réaction. Je ne suis plus capable de supporter la résistance au changement, et j'ai plus envie de subir ça dans le cadre d'une relation intime... Du coup j'ai l'impression d'être une extrémiste.