@MorganeGirly je repondrais plus en detail plus tard mais l'etude ne vas autant en arriere dans le temps. Je me suis peut être mal exprime. Utiliser des insultes de ce genre envers les femmes de façon disons décontracté, c'est assez moderne. Les chercheurs se sont penches la dessus et n'ont pas vraiment développé le cote historique.
Par contre j'argumente la dessus
La fonction biologique de la femme est effectivement la procreation d'après la psychologie evolutionaire, celle de l'homme aussi bien sur histoire d'assurer une nouvelle generation. Donc les hommes seraient attires par les femmes pour le sexe oui mais la procreation surtout. Cela revient au meme. Il n'y aurait pas de separation plaisir vs procreation. Mais alors que pour les hommes, le sexe est une histoire de minutes sans consequences aucun, la grossesse est pénible pour les femmes. Encore une fois d'apres le theoreme evolutionaire, la femme aurait plus d'interet a s'engager dans une relation monogame ou son partenaire l'aidera et pourra la protéger elle et ses enfants. J'insiste bien sur le fait que la psychologie evolutionaire n'essaye absolument pas dire que le monde moderne doit rester ainsi mais cherche plutôt a expliquer les influences qu'ont eu l'evolution. En revanche, l'homme peut se reproduire de façon quasi illimité disons. Bref, de ce point de vue la, il est dans l'intérêt de la femme que l'homme lui reste fidele dans une relation monogame plutôt que d'avoir des relations sexuelles avec d'autres ce qui pourrait éventuellement la laisser seule avec leur progéniture. On voit bien donc comment la théorie evolutionaire se positionne par rapport a l'étude des chercheurs.
Hum hé bien ça reste difficile de débattre d'un article sans l'avoir sous les yeux
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Parce que dans ton premier message, la manière dont tu présentes les choses en parlant d'époque et de passé laisse entendre que... bah c'est dans le passé
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Vu que je n'ai mentionné concrètement que le 19e siècle, je ne comprends plus bien pourquoi tu dis que ce n'est pas "si en arrière dans le temps" mais en même temps le message d'origine a l'air de parler d'une société révolue
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Ensuite quand on parle de prostituées, on ne parle pas de procréation donc idem, ton message de base ne me laissait pas entendre que l'étude considérait que procréation et sexualité avaient le même but. Donc j'arrête de commenter un truc que je n'ai pas lu
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Malgré tout, je suis quand même confuse car soit on parle d'une sorte de passé mythique (genre "l'époque des hommes préhistoriques" où supposément la nature prenait le pas sur l'organisation sociale), soit on parle d'un passé proche et dans ce cas, les hommes n'ont aucun intérêt à se reproduire pour se reproduire, du style "je sème à tous vents". L'intérêt de la reproduction consiste à avoir une descendance... et donc à la connaitre/la prendre en charge. Du coup, cette théorie me parait bien... théorique justement.
@MorganeGirly
En fait ce qui me gène dans ce que tu dis c'est que tu expliques pourquoi des femmes jugent d'autres femmes mais pas pourquoi ces femmes se font juger au départ? C'est plus ça qui est complexe à expliquer et l'étude de
@Yuliia y apporte une réponse, je trouve
En fait, la question c'est pourquoi, un jour, on a décidé qu'une femme allait être jugée par rapport à sa sexualité, qu'est ce qui a amené ce jugement de valeur?
En quoi c'est gênant ce que je dis? J'avais l'impression que l'étude mentionnée tirait des conclusions très hâtives, ce qui constituait mon principal reproche. Du coup je ne vais pas faire la même chose et en tirer mes propres conclusions hâtives sur pourquoi la sexualité des femmes est durement jugée. D'autant plus que c'est sûrement une combinaison de multiples facteurs et que les raisons du jugement sur la sexualité féminine en 2016 ne sont certainement pas exactement les mêmes qu'en 1789, en 430 avant JC, en France, aux Etats-Unis ou au Japon. Et si on a l'impression que "c'est tout pareil", c'est peut-être parce qu'on interprète les réactions à travers notre grille de lecture et qu'on ne saisit pas toutes les nuances.
Mais sinon, il y a plein d'autres grandes théories (souvent simplifiées) visant à expliquer pourquoi on dit que la sexualité des femmes est jugée : le fait que ce soit Eve et non Adam qui soit tentée par le Serpent dans l'Ancien Testament, le fait qu'un homme qui veut être certain de sa paternité sur un enfant doit contrôler la sexualité de sa compagne alors que la femme est toujours certaine d'être la mère etc.
Moi c'est juste la notion de "sexe comme monnaie d'échange ayant de la valeur" qui me parait particulièrement douteuse.
@MorganeGirly Je trouve toujours tes posts super intéressants ! J'avoue que j'ai tendance à penser que les femmes sont "passées de l'autorité du père à celle du mari" pendant une énorme partie de l'Histoire (dans nos sociétés/cultures occidentales évidemment, je ne m'y connais pas trop pour les autres malheureusement donc c'était peut-être différent) mais tu dis que c'est vraiment récent, est-ce que tu pourrais me diriger vers des bonnes sources ? Ca m'intéresse du coup, j'aimerais bien me renseigner sur ça !
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Est-ce que ça veut dire que le patriarcat était inexistant ou se manifestait très différemment à une autre époque ?
En fait, je ne dis pas que le patriarcat n'existait pas avant le 19e siècle en France. Mais le patriarcat ne s'est pas toujours exprimé de la même manière et la forme qu'on connait aujourd'hui a été fixée par les lois napoléoniennes du 19e siècle. C'est là que l'autorité paternelle et l'autorité maritale ont été définies juridiquement dans une conception proche de celle qu'on a aujourd'hui.
Après, c'est difficile de faire des généralités sur l'autorité du père et du mari avant ça car ça varie selon les époques, les régions, les classes sociales etc. Rien que si l'on compare la France et l'Angleterre, on voit qu'il y a des différences puisque les femmes pouvaient prétendre au trône en Angleterre et pas en France, ou parce que certains titres de noblesse ou domaines permettaient un héritage légal des femmes, contrairement à la France. Ainsi, en Angleterre au 18e siècle, certains hommes abandonnaient leur nom de famille pour prendre celui de leur femme car telle était la condition pour hériter d'un domaine (et ça s'est également fait en France au Moyen-Âge comme on le voit ici
http://www.persee.fr/doc/hom_0439-4216_1994_num_34_129_369690).
En France même, les différentes régions ont eu des pratiques différentes. Par exemple, le Pays Basque favorisait le droit d'aînesse et non le genre pour l'héritage, mais ce n'était pas le cas de régions voisines comme le Béarn. Ainsi, une fille basque pouvait hériter de l'intégralité du patrimoine familial alors qu'elle avait des frères. Cet article en parle (mais c'est assez mal écrit) :
https://lapurdum.revues.org/955
L'autorité pouvait donc provenir des hommes du côté maternel plutôt que du père directement par exemple, et une femme mariée pouvait rester protégée par sa famille d'origine dans certains contextes. De même, une mère veuve ou plus riche que son mari par exemple être la détentrice de l'autorité familiale.
Ensuite, il ne faut pas oublier que dans la structure patriarcale, les garçons sont également soumis à l'autorité du père et de la famille en général. Leur mariage est contrôlé, le métier qu'ils exercent aussi etc. Bien sûr ce contrôle est plus ou moins fort selon les périodes et les lieux, et il prend des formes différentes du contrôle des femmes mais l'autorité du père pèse aussi sur les fils, même mariés.
Et certaines règles étaient contradictoires également. Par exemple en France au 18e siècle, la transmission patrimoniale, du titre de noblesse ou autre se faisait par le père mais le statut d'esclave ou d'individu libre se faisait par la mère. Ainsi, le fils d'un aristocrate et d'une esclave gardait le statut d'esclave... mais pouvait prétendre à un titre de noblesse si son père l'affranchissait et le reconnaissait tandis que le fils d'une aristocrate et d'un esclave était libre MAIS ne pouvait pas prétendre à un titre de noblesse car sa mère pouvait lui transmettre sa liberté mais pas son titre.
Et puis il y a la question du consentement au mariage puisque le mariage chrétien ne repose que sur le consentement des époux. Les parents n'ont théoriquement pas leur mot à dire, ce qui ne veut pas dire que le mariage était un choix toujours libre mais que malgré l'autorité des pères, il était fort possible de choisir seul son conjoint.
Donc c'est aussi difficile de donner des sources synthétiques sur le sujet tant les situations sont variées et complexes, et je n'ai pas forcément de sources précises en tête
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Je te balance des trucs en vrac du coup.
Ici, cet article montre que les femmes d'armateurs géraient leurs affaires en leur absence et bénéficiaient d'une procuration :
http://www.persee.fr/doc/anami_0003-4398_1976_num_88_127_1633
Les épouses bordelaises citées ici ne sont pas les seules. C'était assez fréquent qu'une femme gère une propriété dans les colonies, ou même dans certaines régions, ou une affaire en l'absence du mari et exerçaient donc un pouvoir économique. Certaines femmes d'artisans n'avaient pas le titre d'artisan mais pouvaient travailler gérer l'affaire de leur mari, ou parfois obtenir un titre par dérogation comme ici pour les veuves:
http://www.cairn.info/revue-d-histoire-moderne-et-contemporaine-2009-3-page-92.htm
Des corporations de métiers féminins (voire mixtes) existaient également :
https://clio.revues.org/462?lang=en
Mais sinon tu lis l'anglais?