adita;4604528 a dit :
polymoooorph;4604385 a dit :
Je dois être fatiguée parce que j'ai pas compris le rapport entre whitecisheteromaletears et cet article (qui est d'ailleurs discutable mais intéressant).
C'est parce que l'auteur est un homme? Je ne l'avais pas vu au début et je ne vois toujours pas bien le rapport vu qu'il rapporte les propos de féministes américaines, mais je veux bien qu'on m'explique
J'y vois du mansplaining plutôt que des male tears puisqu'il ne reproche pas la virulence des féministes envers les hommes mais plutôt la virulence des féministes entre elles : il rapporte plutôt les white-cis-hetero tears des féministes blanches cis hétéros en se posant en arbitre neutre et posé - et donc autorité sur le sujet.
Bref, ce que je préfère dans cet article :
[ul]
[li]l'utilisation du mot "dictature" dans le titre (le mot féminazi est là, si proche, si tentant !)[/li]
[li]l'utilisation d'une femme d'origine asiatique en train de crier comme illustration (histoire de bien enfoncer le clou sur le fait que les féministes "cumulant les discriminations" sont hystériques - on ne pouvait pas utiliser de femme blanche parce que c'est elles qu'on défend, et si on avait utilisé une femme noire, ç'aurait peut-être été perçu comme "raciste" par ces affreuses rabat-joies)[/li]
[li]"
Les féministes entre elles seraient aussi cruelles, si ce n’est pire, que les trolls sexistes." : bonus "vous êtes pire que ceux contre qui vous vous battez" ![/li]
[li]"
Michelle Goldberg a raison de dénoncer ce climat délétère, qui finit par desservir la cause générale du féminisme." : bonus "c'est mauvais pour la cause" ![/li]
[li]L'exemple de harcèlement vicieux et pire que du troll : "
So you're really committed to doubling down on using a term that you've been told many times is exclusionary & harmful?" .....
WOW !! Tant de violence ! Tant de bullying ! Moi en lisant ça, je serais allée pleurer sous ma couette en tremblant. (Surtout que le tweet sous-entend qu'il y a eu des précédents et que la personne visée persiste et signe.)[/li]
[li]"
“De nombreuses normes et règles complexes se sont développées [sur Twitter], généralement inconnues des non-initiés, qui leur sont néanmoins martelées s’ils viennent à y contrevenir sans le savoir” écrit Michelle Goldberg." : le mieux, quand il y a une règle dans une communauté et que quelqu'un de non-initié la brise, c'est de ne rien lui dire parce qu'il-elle n'était pas au courant. C'est la meilleure façon pour qu'il puisse la rebriser par la suite (et attention, comme ce sera encore "sans le savoir", on n'aura toujours rien le droit de dire !)[/li]
[li]"
Michelle Goldberg dénonce [la critique du tone-policing]
, qui fait que “vous ne pouvez jamais poser la question de l’efficacité de la colère, surtout quand elle vient d’une personne issue d’une communauté marginalisée”." C'est vrai, quoi, si on ne peut plus dire aux personnes victimes d'oppression de se calmer parce que leur colère ne fait rien qu'à nous mettre mal à l'aise...[/li]
[li]"
Twitter est devenu ces derniers temps un espace d’indignation permanente, où une police de la pensée fait régner la terreur." : police de la pensée, terreur, indignation permanente... où est mon bingo féministe, je pense qu'on va faire un carton plein ![/li]
[li]"
Tous les jours, des tweets jugés sexistes, racistes, homophobes ou même webophobes sont dénoncés avec virulence sur le réseau" : et c'est quand même drôlement pénible de ne plus pouvoir exclure tout le monde tranquillement. Je veux dire, si on ne peut plus être oppressif, qu'est-ce qui nous reste en ce bas-monde...[/li]
[li]"
Il y a un vrai paradoxe : c’est sur le réseau où l’on s’exprime le plus vite, avec le moins de réflexion préalable, qu’on a le plus de chance de se faire réprimander pour ses propos." : ah, pardon, j'ai pas saisi où était le paradoxe ? C'est là où on a le plus de chances de dire de la merde parce qu'on ne réfléchit pas qu'on... risque le plus de se faire reprocher d'avoir dit de la merde ? Oui, y a bien un truc qui m'échappe.[/li]
[li]"
Les féministes noires [...] défendent la violence de l’échange, comme une contrepartie de la discrimination." : AAAH mais bien sûr. Toute cette "violence" dans la dénonciation du racisme, ce n'est en fait qu'une simple histoire de contrepartie, de compensation... en bref, de revanche. C'est donc ça que défendent en fait les féministes noires : la loi du Talion.[/li]
[li]
"Twitter se veut un lieu ouvert de débat, neutre comme l’Internet" : LOOOOOOOL[/li]
[li]
"mais finalement, il serait aussi un lieu de compensation des débats de la vraie vie." : ouais, vous savez, "la vraie vie", pas ce truc qui n'existe pas, "l'Internet", et qui n'a aucune conséquence dans "la vraie vie", vous savez, cet endroit où les gens communiquent vraiment avec des vrais mots, ressentent vraiment des vrais sentiments d'exclusion et subissent de la vraie discrimination avec de la vraie souffrance. Donc bon, faut croire que les personnes qui vivent ça essayent de compenser ces vrais débats avec de la fausse violence virtuelle complètement infondée qui dessert leur cause.[/li]
[/ul]
TLDR :
L'intersecionnalité, c'est vraiment trop méchant.
EDIT : ah oui, et à la base, je voulais copier/coller ce super commentaire :
"Par Ori
Je ne suis pas sur Twitter, mais je compatis avec votre souffrance. Devoir être tenu responsable des propos que l'on tient dans l'espace public doit être terriblement dur. On sous-estime sans cesse la souffrance de l'homme blanc cis hétéro qui se voit reprocher de tenir des propos racistes ou sexistes. Il était temps que quelqu'un montre enfin à quel point être accusé de racisme ou (cis-)sexisme est plus grave et douloureux que de subir du racisme ou du (cis-)sexisme. Il était temps que quelqu'un, spécialement un homme blanc cis hétéro CSP+, nous protège contre la dictature des indigné-e-s dirigée par les trans noires lesbiennes en fauteuil roulant. Il était temps que quelqu'un se dresse contre la police de la pensée des personnes "qui cumulent les discriminations". On commence par tolérer que les personnes discriminées dénoncent un peu les discriminations qu'elles subissent, puis elles nous reprochent d'être raciste quand on fait des blagues sur les noirs, et on finit par les laisser décider elles mêmes de comment mener leur lutte !
Il est très courageux de votre part d'écrire ce que personne n'avait jamais oser écrire jusque là : les noir-e-s, féministes et autres groupes discriminés sont trop agressifs envers les groupes privilégiés ; les féministes exagèrent ; il vaut mieux être raisonnable et modéré ; on ne peut plus rien dire. Vous m'avez ouvert les yeux.
Je vous félicite d'avoir pensé à dénoncer la dictature des indigné-e-s, ce qui permet de décrédibiliser à l'avance toute réaction négative, donc, de fait, empêcher toute prise en compte des critiques : si des personnes s'indignent, c'est bien la preuve qu'on est dans la dictature des indigé-e-s ! Félicitation pour votre maîtrise des syllogisme. Au moins, on sera pas emmerdé par les féministes."