systeme;4605814 a dit :J'ai eu un petit débat internetien, avec quelqu'un qui prônait l'égalité entre sexes mais qui disait qu'il n'était pas féministe. J'ai donc dit que le féminisme, c'était justement vouloir l'égalité, rien de plusEt on m'a répondu "La définition Larousse du féminisme est : « Mouvement militant pour l’amélioration et l’extension du rôle et des droits des femmes dans la société. » On n’y mentionne aucunement l’égalité …", puis on me parle des droits des pères dans les gardes parentales...
Aidez moi ?![]()
Pff, ça m'énerve, je crois que @ShinyPony a déjà eu ce genre de réponse sur ce qu'est le féminisme.
Je ne vois pas ce qui les gêne dans cette définition. Il n'y a pas écrit "la dominance des femmes" mais "l'amélioration de leurs droits". Si des gens s'opposent à cette définition, c'est qu'ils pensent que l'égalité absolue est déjà acquise et que par conséquent étendre la place des femmes revient à leur en donner plus qu'aux hommes... Mais pour le moment, étendre leur place, c'est surtout s'acheminer vers l'égalité!
Je suis ptete pas fan du terme "extension" mais en dehors de ça, je ne vois vraiment pas ce qui gêne les gens.
C'est comme l'autre jour où un collègue avait trouvé ça "très mauvais" que je sois pour le droit des femmes. Euh...
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En fait, ça ne mentionne même pas l'égalité parce qu'une grosse partie des féministes du monde sont bien loin d'arriver à ce stade et que par conséquent "améliorer" la condition des femmes semble plus réaliste à court et moyen terme que d'atteindre l'égalité. Je dirais donc que si ça ne mentionne pas l'égalité c'est l'inverse d'un désir de dominer les hommes : c'est justement parce qu'on est très très très loin de cette hypothèse à l'échelle mondiale!
Je sais pas, c'est comme si je disais "je travaille à la défense et à l'amélioration du droit des enfants" et que des gens répondraient "ah non car après, on va laisser des enfants devenir président de la République alors qu'ils n'ont pas les compétences juste pour assurer leurs droits, mais où irait le monde! Moi, je suis contre les droits des enfants!".
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Vouloir améliorer les droits de quelqu'un, ça ne signifie pas lui donner des pouvoirs totalement arbitraires...
mamiecaro;4605838 a dit :heste;4605580 a dit :@maelyra j'ai beaucoup de mal avec son texte, déjà je n'ai pas compris le principe de la "camaraderie entre femme", je ne sais pas, il est rare que j'envisage une personne par le prisme de son sexe, je ne me sens pas plus liée aux femmes parce que je suis féministe. Enfin ça me questionne beaucoup ce terme. Je veux une camaraderie entre tous les êtres humains, homme ou femme ou neutre ou n'importe quelle autre genre.
En fait je trouve sa prise de parole très intéressante pour tout ce qu'elle dénonce sur la transphobie, la lesbophobie qui existe même dans le féminisme.
Mais je ne suis pas d'accord avec ce paragraphe:
" C’est plutôt qu’en toute logique, sortir de l’hétérosexualité chacune de son côté, paraîtrait être la première étape vers l’autonomie des femmes et la possibilité pour chacune de vivre sa vie seulement pour elle-même, le premier pas nécessaire vers le bazardement de l’hétérosexualité en tant que système politique, et du patriarcat."
Je ne crois pas que le désir d'être en couple soi seulement un truc d'hétéro ou de femmes d'ailleurs. Comme on peut trouver des femmes hétéros qui conçoivent très bien vivre sans être en couple.
Alors pour la camaraderie entre femmes, je suis abbbbbsolument d'accord avec elle. (Qu'est-ce que vous croyez que je viens faire sur le forum madmoiZelle, à part rechercher votre délicieuse compagnie ?Venir profiter d'un lieu de camaraderie féminine. Ben oui.) Dans le cadre du boulot, par exemple, quand je suis arrivée dans mon service actuel en étant la seule femme (et pas encore pleinement féministe), ça n'a pas été évident tout les jours, et mes collègues femmes qui sont arrivées par la suite ont été d'immenses bols d'air pour moi (même si elles-mêmes ne sont pas féministes - je ne mets pas la barre bien haut, hein !)
Mais simplement, il y a quelque chose qui passe avec les femmes - le fait d'avoir vécu des situations de sexisme, le fait de savoir - vraiment - ce que ça fait d'avoir grandi en subissant les contraintes liées à notre genre, le fait de comprendre les questionnements et contradictions liées à nos pratiques de la féminité, etc etc... Plein de questionnements et de ressentis que bien, bien peu de mecs n'ont jamais eus. Et mine de rien, oui, ça crée quelque chose d'indéniable. Même quand on n'est pas féministe, et pas pleinement conscientes de notre statut de victime d'oppression, on sent qu'il y a quelque chose qui nous rapproche. Sauf... sauf bien sûr quand on a internalisé le sexisme au point d'accepter l'idée que les femmes doivent être rivales, se méfier les unes des autres, et autres conneries du même acabit. Bref, oui, on PASSE notre temps à aborder les gens sur le critère de leur genre (on s'imagine que non, mais quand on commence à se poser la question, en fait, SI, TOUT-LE-TEMPS), et dans le cadre de l'oppression sexiste, la camaraderie entre femmes est très, très importante.
Tout-à-fait d'accord avec cette partie

Pour le reste, je suis plus nuancée.
astipalaya;4605541 a dit :Je m'interroge sur la non-mixité des écoles, surtout depuis que j'ai lu l'article sur le sexisme ordinaire dans la cours de récré. Est-ce que ça pourrait être bénéfique?
En tout cas si vous aviez des liens ou si je pouvais avoir votre avis ce serait chouette![]()
CC @Tardigrade
La non-mixité pour mieux aider les filles et les garçons est un gros débat dans les sciences de l'éducation, notamment en ce qui concerne l'éducation physique et sportive. Tu trouveras plein d'articles de ce côté-là.
Ce qui me déplait, c'est qu'une partie de ces théories ont tendance à tirer vers l'essentialisme et à ne pas vraiment analyser l'impact des stéréotypes de genre sur le comportement scolaire des jeunes.
Par exemple, le gros credo de certains chercheurs c'est de dire "les garçons sont plus dans la compétition, l'individualisme, le raisonnement brut ; les filles sont plus tournées vers la coopération, le groupe, le dialogue donc en les séparant, on va adapter la manière de leur faire cour en fonction de leurs préférences en favorisant le travail en groupe dans les écoles de filles et la compétition dans les écoles de garçons".
Donc ils partent d'un constat de différences de sociabilisation mais n'en tirent pas des conclusions très pertinentes à mon sens : au lieu d'aider les garçons à améliorer leurs compétences en groupe et les filles leur résistance au stress, ils décident qu'amplifier et reproduire ces comportements est une bonne chose. C'est comme s'ils considéraient que les filles sont naturellement ainsi et que du coup, on s'adapte à leur nature!
Ce qui n'est pas idiot, c'est que beaucoup de filles vont avoir plus de mal à s'exprimer individuellement, surtout quand la parole est souvent prise par les garçons. Utiliser leurs préférences sociales dans un premier temps peut être un moyen d'améliorer leur confiance en elles et de leur apprendre à maitriser les situations dites "masculines" (tout en faisant la même chose avec les garçons qui apprendront à maitriser les situations "féminines"), mais il faut que ça reste un tremplin et non un programme éducatif!
L'autre problème c'est que vu que ces différences ne sont pas naturelles mais sociales, il va y avoir des grosses disparités de comportements entre certaines filles et certains garçons. Certaines filles vont avoir été élevées dans une optique de compétition tandis que certains garçons seront beaucoup plus à l'aise en groupe. Du coup, les placer dans un environnement à l'inverse de leurs préférences au nom de l'intérêt du plus grand nombre de personnes de leur sexe peut nuire à leur développement scolaire alors que la mixité leur aurait offert plus d'équilibre entre les méthodes.
Et bien sûr, il y a le risque que des enseignements mal sensibilisés aux questions des stéréotypes de genres renforcent encore plus leurs pré-supposés sur les filles et les garçons et creusent les écarts. Ainsi, les filles recevraient une éducation plus basée sur le ressenti, la parole, avec moins d'activités physiques, tandis que les garçons auraient une éducation plus scientifique, plus élitiste etc. quelque soit le programme (car forcément, l'équipe éducative même en respectant le programme l'interprète à sa manière).
Je précise aussi que je soupçonne que cette promotion de la non-mixité soit portée par certains surtout parce qu'ils pensent que la mixité nuit aux garçons et non aux filles. Une des grandes "sonnettes d'alarme" de la mixité, c'est de dire que les filles réussissent beaucoup mieux à l'école que les garçons et qu'il faut donc agir pour les aider, EUX.
Alors bien sûr, il faut travailler là-dessus pour que la réussite scolaire des garçons soit la même que celle des filles et du coup, réfléchir aux stéréotypes qui les entravent. Par contre, les filles ont beau être meilleures en classe, elles perdent leur "avance" dès qu'elles quittent le système scolaire... C'est bien que les résultats purs et durs ne sont peut-être pas la vraie question sur laquelle se focaliser?
A part ça, je donne mon opinion très française car chez nous, la mixité est totalement encouragée. Par contre, dans des pays où le droit des femmes est plutôt bien respecté, la non-mixité semble loin d'être négative.
La Nouvelle-Zélande par exemple est le premier pays au monde à avoir donné le droit de vote aux femmes et même si la société est quand même imprégnée comme partout de stéréotypes de genre visibles (l'idéal de l'homme Néo-Zélandais par exemple, c'est un travailleur besogneux, qui ne se plaint jamais, n'exprime pas ses sentiments et se confronte au danger sans reculer), la non-mixité a plutôt des résultats positifs.
Beaucoup d'écoles et de lycées sont non-mixtes et ont en fait deux sections, celle des filles et celle des garçons. Les enfants et adolescents ont donc plusieurs occasions organisés de se mélanger et sont souvent encouragés à faire des événements communs. Par contre, en classe, ils sont séparés, dans leurs activités extra-scolaires aussi etc. Les filles ont ainsi la possibilité de prendre des responsabilités de leadership dans de nombreux clubs et temps de classe, alors que les garçons risqueraient de prendre leur place autrement, et le système étant héritier de l'Empire Britannique, les garçons sont de leur côté encouragé à affiner leur sociabilisation par des activités de groupes (sport, clubs etc.).
Bien sûr, les écoles mixtes fonctionnent bien aussi mais la non-mixité ne semble pas nuire aux élèves du tout.
Bref, je ne suis pas favorable à la non-mixité mais y réfléchir est loin d'être idiot.