@Ewen : je me permets de répondre.
Badinter représente aujourd'hui un certain féminisme blanc, bourgeois, islamophobe et raciste qui juge que les femmes ne sont plus guère opprimées en Occident sauf, bien sûr, au sein des populations immigrées ou enfants d'immigré.es (qui viennent plutôt du Maghreb que de Suisse ou des États-Unis, on le comprend bien). Il s'agit donc de protéger les femmes de ce milieu/cette origine contre la violence sexiste de "leurs" hommes. Son féminisme contribue ainsi à légitimer un discours (et des politiques) raciste(s) tout en invisibilisant le sexisme qui n'est pas issu de ces milieux.
Quelques citations :
"Franchement, depuis longtemps, dans la société française de souche, que ce soit le judaïsme ou le catholicisme, on ne peut pas dire qu'il y ait une oppression des femmes" (
L'Arche, novembre-décembre 2003)
"
l'arrivée du 3è millénaire coincide avec un extraordinaire renversement des rapports de force. Non seulement le système patriarcal sera mort et enterré dans la plus grande partie de l'Occident industrialisé, mais on assistera à la naissance d'un nouveau déséquililbre, cette fois-ci au profit exclusif des femmes" in "Une prospective pour l'an 2000", 1987.
I wish.
Un article
ici.
Christine Delphy en parle également dans
Classer, Dominer (je ne me souviens pas de l'article exact mais c'est celui qui m'a rendu Badinter infréquentable).
Je dois avouer qu'étant passée par des féministes qui critiquaient Badinter avant de la lire, cela m'a singulièrement refroidie et ôtée toute envie de me pencher sur ses ouvrages. Pour autant, elle a pu écrire des choses intéressantes.
Edit : sans oublier qu'elle est actionnaire majoritaire de Publicis, un grand groupe de publicité. Et chacun sait que la publicité ne véhicule que des messages émancipateurs pour les femmes. Au pire des cas, elle est inoffensive (dixit Badinter elle-même).
Mona Chollet en parle dans
Beauté Fatale.