Je sais pas si vous connaissez la page Facebook "Humans of New York" que j'adore. Elle est tenue par le photographe Brandon Stanton qui photographie des gens ordinaires de New York et accompagne la photo d'un bout de leur histoire qu'ils racontent eux-mêmes. Avec le succès, Brandon a été invité a participé à plein de projets : photos et témoignages de réfugiés, de vétérans de guerre, de détenus en prison etc. J'adore son projet parce qu'il présente toujours ses sujets de manière extrêmement humaine et empathique, peu importe ce qu'ils racontent.
Depuis hier, il a commencé à poster une série sur Hillary Clinton et encore une fois, je trouve son angle d'approche super intéressant. Je sais pas si vous suivez les élections américaines ou si vous avez une opinion sur Hillary mais elle parle de sa place de femme en politique et à l'université d'une manière assez "fraiche".
Hillary Clinton a pas mal utilisé l'argument de l'anti-sexisme pour se distinguer d'autres candidats (pas dans le sens "c'est sexiste de voter contre moi" mais "je comprends les discriminations que vivent les femmes donc je vous comprends"), et je sais pas si c'est la façon qu'elle a d'en parler ou les autres candidats qui l'ont décrédibilisée là-dessus mais son discours là-dessus m'a souvent paru sonner faux ou opportuniste. Du genre oui, face à Donald Trump c'est clair qu'elle comprend mieux le sexisme... Mais est-ce qu'elle vit vraiment le sexisme comme le vit une grande partie des femmes, est-ce qu'elle sait encore vraiment ce que subissent les femmes sans son pouvoir?
Et du coup, ces portraits de Human of New York sont vraiment bien parce qu'ils lui donnent la possibilité de parler de manière assez humaine du sexisme, et ça montre qu'elle a quand même vraiment bien réfléchi au sujet.
https://www.facebook.com/humansofne...916530784/1362452657162164/?type=3&permPage=1
https://www.facebook.com/humansofne...099916530784/1362236273850469/?type=3&theater
Je vous les traduis approximativement :
"Je passais un examen d'entrée à la fac de droit dans une grande salle de Harvard. Mon amie et moi-même étions les seules femmes dans la seule. Je me sentais nerveuse. Je n'étais pas sûre de ce que j'étais capable de faire. Et pendant que nous attendions que l'examen commence, un groupe d'hommes a commencé à crier des choses comme 'Vous n'avez pas besoin d'être là' et 'Il y a plein d'autres choses que vous pouvez faire'. Leurs propos montaient en puissance. L'un d'eux a même dit 'Si vous prenez ma place, je serais appelé, et j'irai au Vietnam, et je mourrai." Et ils ne plaisaientaient pas du tout. C'était intense. C'était devenu très personnel. Mais je ne pouvais pas réagir. Je ne pouvais pas me permettre de me laisser distraire parce que je ne voulais pas échouer au test. Alors j'ai continué à regarder par terre, en espérant que le surveillant rentre dans la salle. Je sais qu'on peut me percevoir comme indifférente, froide ou incapable d'éprouver des émotions. Mais en tant que jeune femme, j'ai dû apprendre à contrôler mes émotions. Et ce n'est pas un chemin facile à prendre. Parce que vous devez vous protégez, vous devez garder votre stabilité mais en même temps temps, vous ne voulez pas avoir l'air fermée. Et parfois, je crois que je donne l'air d'être plus fermée qu'autre chose. Et si je donne cette impression, alors j'en prends la responsabilité. Je ne me considère pas comme froide ou incapable d'émotions. Et mes amis non plus. Et ma famille non plus. Mais si c'est l'impression que je provoque, alors je ne peux pas blâmer les gens pour le penser."
"Je ne suis pas Barack Obama. Je ne suis pas Bill Clinton. Tous deux évoluent avec un naturel qui plait énormément au public. Mais je suis mariée à l'un d'eux et j'ai travaillé avec l'autre alors je sais combien ils ont dû travailler dur pour être naturels. Ce n'est pas quelque chose qu'ils font sans réfléchir. Ils travaillent et ils répètent ce qu'ils vont dire. Ce n'est pas qu'ils essayent d'être quelqu'un d'autre. Mais cela demande beaucoup de travail de se présenter de la meilleure façon possible. Il faut être capable de parler d'une manière qui fait dire aux gens 'Ok, je la comprends'. Et ça peut être beaucoup plus dur pour une femme. Parce que qui sont vos modèles? Si vous voulez faire campagne pour le Sénat ou la Présidence du pays, la plupart de vos modèles vont être des hommes. Et ce qui fonctionne pour eux ne fonctionnera pas pour vous. Les femmes sont vues à travers d'autres lunettes. Ce n'est pas une mauvaise chose. C'est juste un fait. C'est plutôt drôle en fait. Je vais à ces événements et des hommes parlent avant moi, et ils scandent leur message, et ils hurlent qu'on a absolument besoin de gagner l'élection. Et les gens adorent. Et je veux faire la même chose. Parce que ces choses comptent pour moi. Mais j'ai appris que je ne peux pas être aussi passionnée dans mes présentations. J'adore agiter mes bras, mais apparemment ça fait peur aux gens. Et je ne peux pas crier trop. C'est perçu comme "trop bruyant" ou "trop strident" ou "trop ceci" ou "trop cela". Ce qui est drôle parce que je suis persuadée que les gens du premier rang adorent."
Depuis hier, il a commencé à poster une série sur Hillary Clinton et encore une fois, je trouve son angle d'approche super intéressant. Je sais pas si vous suivez les élections américaines ou si vous avez une opinion sur Hillary mais elle parle de sa place de femme en politique et à l'université d'une manière assez "fraiche".
Hillary Clinton a pas mal utilisé l'argument de l'anti-sexisme pour se distinguer d'autres candidats (pas dans le sens "c'est sexiste de voter contre moi" mais "je comprends les discriminations que vivent les femmes donc je vous comprends"), et je sais pas si c'est la façon qu'elle a d'en parler ou les autres candidats qui l'ont décrédibilisée là-dessus mais son discours là-dessus m'a souvent paru sonner faux ou opportuniste. Du genre oui, face à Donald Trump c'est clair qu'elle comprend mieux le sexisme... Mais est-ce qu'elle vit vraiment le sexisme comme le vit une grande partie des femmes, est-ce qu'elle sait encore vraiment ce que subissent les femmes sans son pouvoir?
Et du coup, ces portraits de Human of New York sont vraiment bien parce qu'ils lui donnent la possibilité de parler de manière assez humaine du sexisme, et ça montre qu'elle a quand même vraiment bien réfléchi au sujet.
https://www.facebook.com/humansofne...916530784/1362452657162164/?type=3&permPage=1
https://www.facebook.com/humansofne...099916530784/1362236273850469/?type=3&theater
Je vous les traduis approximativement :
"Je passais un examen d'entrée à la fac de droit dans une grande salle de Harvard. Mon amie et moi-même étions les seules femmes dans la seule. Je me sentais nerveuse. Je n'étais pas sûre de ce que j'étais capable de faire. Et pendant que nous attendions que l'examen commence, un groupe d'hommes a commencé à crier des choses comme 'Vous n'avez pas besoin d'être là' et 'Il y a plein d'autres choses que vous pouvez faire'. Leurs propos montaient en puissance. L'un d'eux a même dit 'Si vous prenez ma place, je serais appelé, et j'irai au Vietnam, et je mourrai." Et ils ne plaisaientaient pas du tout. C'était intense. C'était devenu très personnel. Mais je ne pouvais pas réagir. Je ne pouvais pas me permettre de me laisser distraire parce que je ne voulais pas échouer au test. Alors j'ai continué à regarder par terre, en espérant que le surveillant rentre dans la salle. Je sais qu'on peut me percevoir comme indifférente, froide ou incapable d'éprouver des émotions. Mais en tant que jeune femme, j'ai dû apprendre à contrôler mes émotions. Et ce n'est pas un chemin facile à prendre. Parce que vous devez vous protégez, vous devez garder votre stabilité mais en même temps temps, vous ne voulez pas avoir l'air fermée. Et parfois, je crois que je donne l'air d'être plus fermée qu'autre chose. Et si je donne cette impression, alors j'en prends la responsabilité. Je ne me considère pas comme froide ou incapable d'émotions. Et mes amis non plus. Et ma famille non plus. Mais si c'est l'impression que je provoque, alors je ne peux pas blâmer les gens pour le penser."
"Je ne suis pas Barack Obama. Je ne suis pas Bill Clinton. Tous deux évoluent avec un naturel qui plait énormément au public. Mais je suis mariée à l'un d'eux et j'ai travaillé avec l'autre alors je sais combien ils ont dû travailler dur pour être naturels. Ce n'est pas quelque chose qu'ils font sans réfléchir. Ils travaillent et ils répètent ce qu'ils vont dire. Ce n'est pas qu'ils essayent d'être quelqu'un d'autre. Mais cela demande beaucoup de travail de se présenter de la meilleure façon possible. Il faut être capable de parler d'une manière qui fait dire aux gens 'Ok, je la comprends'. Et ça peut être beaucoup plus dur pour une femme. Parce que qui sont vos modèles? Si vous voulez faire campagne pour le Sénat ou la Présidence du pays, la plupart de vos modèles vont être des hommes. Et ce qui fonctionne pour eux ne fonctionnera pas pour vous. Les femmes sont vues à travers d'autres lunettes. Ce n'est pas une mauvaise chose. C'est juste un fait. C'est plutôt drôle en fait. Je vais à ces événements et des hommes parlent avant moi, et ils scandent leur message, et ils hurlent qu'on a absolument besoin de gagner l'élection. Et les gens adorent. Et je veux faire la même chose. Parce que ces choses comptent pour moi. Mais j'ai appris que je ne peux pas être aussi passionnée dans mes présentations. J'adore agiter mes bras, mais apparemment ça fait peur aux gens. Et je ne peux pas crier trop. C'est perçu comme "trop bruyant" ou "trop strident" ou "trop ceci" ou "trop cela". Ce qui est drôle parce que je suis persuadée que les gens du premier rang adorent."