Veille Permanente Sexisme

adita

Dans le game en claquette
27 Décembre 2011
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@Althée Oui exactement! Sur le coup en lisant le livre et en voyant le soutien qu'on apporté les féministes de l'époque aux luttes de classe (et même en prenant part intégrante à ces combats) et le peu de "réciprocité" de ces messieurs pour leurs luttes à elles, y'avait de quoi désesperer.
Après je ne sais pas si l'erreur est "irréparable" pour les luttes de classe. Je suis pas super calée sur ce sujet là et j'ai beau avoir pas mal lu les philosophes anarchistes et Marx dans ma "jeunesse" j'avoue que je ne fréquente pas beaucoup ces milieux militants là (oui parce que le sexisme, le racisme et le classisme (oui oui) d'une partie de leur base militante, ça m'a très vite refroidi (et puis bon Marx et Proudhon quoi)).
Mais j'aurais fait un rapprochement entre l'exclusion des femmes et du féminisme de ces mouvements avec celle du sous-prolétariat (lumpenprolétariat), enfin là comme ça c'est ce qui me vient. Des mouvements de lutte des classes qui excluent une grande (très grande) partie des concernés.
Je veux esperer que c'est "rattraable" et que les milieux révolutionnaires aient tout à gagner à être plus intersectionnel. Je me demande si le fait que le féminisme soit une lutte beaucoup plus visible et médiatique en ce moment va "rattraper" la chose (je sais pas vous mais moi à l'époque où j'étais au lycée c'était les luttes révolutionnaires qui étaient très visibles et très peu le féminisme), les milieux révolutionnaires vont bien devoir s'y mettre.
Après comme tu dis c'est un devoir (oui les grands mots aussi :cretin:) pour le mouvement féministe d'inclure toutes les luttes, d'apporter du soutien et d'inclure dans ces problématiques et propositions des combats qui sont moins visibles. Et aussi d'integrer vraiment tout le monde dans les luttes, même le "sous-prolétariat" dont Marx ne voulait pas, histoire que la lutte des classes soit moins... classiste.
Bon je suis pas experte sur le sujet donc ces reflexions restent un peu confuses dans ma tête (et dans ce message donc :cretin:).
 
Dernière édition :
6 Janvier 2012
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Lille
Bon, je débarque comme un cheveu dans la soupe, mais je me suis encore prise une remarque de merde de la part d'un des responsables de la boîte dans laquelle je bosse, et ça me pète les boobs au plus haut point...
La semaine dernière c'était "Avec toi comme commerciale sur tel dossier, nos seules chances de l'emporter sont que tu investisses dans un double Wonderbra pour la soutenance"
Hier, j'ai eu droit au fait que moi mon truc c'était les vidéos pornos sur le net, qu'il m'avait déjà vue et j'en passe.
Et oui, nous parlons bien d'un "bon père de famille", la cinquantaine, marié, père de deux gamine :mur:
 
22 Décembre 2012
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(J'avais commencé cette réponse ce matin et je comptais développer mais les récentes polémiques m'ont un peu refroidie...)

@adita Oui effectivement, on peut faire un rapprochement avec le lumpenproletariat, je n'y avais pas pensé, même si cette catégorie est exclue de la lutte communiste pour des raisons morales (ce sont des voyous, ils sont incapables d'organiser une lutte organisée...) alors que les femmes le sont sur des arguments "biologiques/naturels". C'est révoltant quand on voit comme les femmes les plus précaires subissent un double mépris : des grands mouvements féministes sauf quand elles ont la chance de s'être fait mettre la main aux fesses, auquel cas elles rentrent dans les grandes causes défendus par ces groupes (sinon la misère sociale, les contrats de travail précaires, les mauvaises conditions de travail... problématiques de pauvres, on vaut bien mieux que ça) et des combats du militantisme d'extrême-gauche car trop femmes. Si on commence à s'insurger du fait que les femmes fassent le ménage systématiquement dans le petit prolétariat, où va-t-on à ce rythme ?! Bon, je suis très pessimiste, pardon, et en plus je m'écarte de ce qu'on disait mais ce qu'on peut dire, c'est que finalement la question du travail des femmes est dans une sorte de no man's land, à part les questions d'égalité salariale car elle touche les plus aisées des femmes, donc celles qui ont le plus de chances et de moyens de se faire entendre. Pour le reste, j'ai l'impression, d'un regard extérieur et peut-être erroné (je l'espère !) que personne ne veut s'en emparer.
D'ailleurs, c'est drôle de voir comme la condition des prostituées émeut à tort et à travers (surtout à travers) avec un paternalisme de rigueur alors que celle des "femmes de ménage" (cette expression déjà !) laisse globalement l'opinion publique relativement indifférente et la petite voix féminazie en moi me chuchote que c'est peut-être que l'une des causes implique directement les hommes et l'autre non. (Surtout que la préservation de ce tout petit prolétariat extrêmement précaire que sont les personnes employées pour l'entretien des particuliers (pfff la périphrase...) arrange tout le monde.)
 
23 Décembre 2012
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20anspasses.wordpress.com
Un article (vulgarisé) du CNRS intéressant sur la ville et les politiques de développement durables qui creusent les inégalités de genres :
https://lejournal.cnrs.fr/billets/la-ville-durable-creuse-les-inegalites

Extraits:
"Les décideurs (élus, responsables des finances, de l’urbanisme, des transports, des grands travaux), sont en grande majorité des hommes, comme le montrent nos travaux sur la Communauté urbaine de Bordeaux. (...)

Les femmes, de tous âges, seraient défavorisées par les « bonnes pratiques » de mobilité dans la ville durable, et notamment l’abandon de la voiture. Les raisons en sont aussi bien la nature des tâches qui leur sont encore majoritairement dévolues (accompagnement des enfants, des personnes âgées, courses) que leur sentiment d’insécurité dans l’espace public (crainte de l’agression dans certains quartiers ou bien la nuit). (...)

Les piétonnes regrettent qu’on éteigne de bonne heure les éclairages de rue pour faire des économies tandis qu’on éclaire et arrose abondamment des stades, considérés comme nécessaires à l’attractivité des métropoles et fréquentés uniquement par des hommes. Le harcèlement dans la rue et les transports en commun apparaît, à Bordeaux comme ailleurs, si peu anecdotique et tellement systématique (...) [que] la voiture, plus qu’un outil de mobilité, représente un moyen de protection pour affronter la nuit.

L’une de nos enquêtes sociologiques porte en particulier sur une opération de concertation autour des nouvelles mobilités urbaine organisée en 2012. Pendant six mois, cette démarche participative exemplaire a réuni des centaines de citoyens, experts, élus et responsables associatifs. Mais elle n’a mobilisé que 23 % de femmes, représentées par seulement 10 % du temps de parole et par 0 % d’experts. La faiblesse du temps de parole des femmes n’était pas due à des mécanismes d’auto-censure : les femmes n’étaient tout simplement pas « prioritaires » aux yeux des présidents de séances ; des mesures quantitatives (temps de parole) et qualitatives (pertinence de l’intervention) le prouvent. (...)

La promesse d’une ville durable tranquille, meilleure pour la santé, récréative, favorisant le vivre-ensemble nécessite que chacun fasse un effort pour s’y adapter. Mais, dans les faits, les nouvelles pratiques qui en découlent ressemblent comme deux gouttes d’eau à des pratiques d’hommes jeunes, libres d’obligations familiales et en bonne santé. (...)

La reproduction des inégalités femmes-hommes se réalise en outre sous une apparence démocratique qui reste crédible tant que ne sont pas questionnés les processus de construction de la ville sous l’angle du genre. Pendant ce temps, comme le montrent des études menées par des réseaux européens et internationaux, la gestion quotidienne des économies d’énergie, des déchets, de l’alimentation, de la santé continue d’incomber majoritairement aux femmes.
"
 
6 Mai 2015
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Sur cette question d'urbanisme masculin, je me rappelle aussi avoir lu (mais il faut que je retrouve) que certaines traces simples que l'espace public a été conçu par et pour des hommes étaient notamment la taille des infrastructures (genre un panier de basket à une certaine hauteur, les poubelles, les trottoirs et j'en passe encore) basée sur la taille moyenne des hommes, et non de la population d'un territoire. L'espace public est en moyenne trop grand pour une femme (justement puisqu'elle était censée pas s'y trouver donc bah voilà hein on a qu'à s'en foutre).
Un autre exemple criant est le nombre de toilettes, identique mais qui prouve bien que les gens ont rien compris aux besoins des femmes...

edit: j'arrive pas retrouver, ça me perturbe :hesite:
(j'ai aussi un souvenir que l'espace public était vu comme un espace de loisirs, en opposition à l'espace domestique féminin. Peut-être que je devrais changer mes mots-clés XD)
 
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Pochemuchka-Lilou

anciennement Lilou la licorne
31 Octobre 2014
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Justement, quand on parle de politiques urbaines etc, en ce moment les Parisien-ne-s peuvent voter pour 10 projets différents dans le cadre des budgets participatifs 2017 : 5 projets à l'échelle de toute la ville + 5 projets dans leur propre arrondissement.
Et dans les projets globaux, j'ai eu la surprise d'en trouver un consacré aux femmes : il s'agit de créer une bibliothèque spécialisée en littérature féministe, notamment pour donner à celle-ci de la visibilité.
Les parisien-nes, je ne suis pas en train de vous dire de voter pour ce projet-là (il y a tellement de chouettes projets, chacun choisit ceux qui lui semblent les mieux :)), mais je voulais tout de même signaler ça, je trouve ça chouette que cette proposition ait été retenue (et à l'échelle de toute la ville).
 

Ada or ardor

Get out my hay
6 Septembre 2010
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Un strip sur le victim-blaming (c'est pas uniquement féministe mais je sais pas trop où le poster :happy:)
J'adore les liens qu'elle a posté ! Déjà c'est cool de savoir que le concept de victim blaming est pas si récent que ça (je pensais vraiment que ça avait quelques années, que c'était issu du militantisme internet). Ensuite je l'ai pas lu en entier mais le 4ème lien renvoie vers un article en anglais qui parle du victim blaming qui a lieu aussi bien dans les cas de viols que lorsque certaines personnes tiennent pour responsables de leur situation les gens pauvres car ils seraient trop flemmards, et j'avais jamais pensé à ça :oo:. C'est super intéressant.
 
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