C'est un propos qu'on retrouve souvent et qui me donne un peu l'impression du serpent qui se mord la queue : la liberté de la femme, c'est lui laisser le choix de ce qu'elle veut être et si elle veut travailler c'est bien, si elle veut avoir des enfants c'est bien, si elle veut combiner les deux c'est bien. En fait, pour moi ça ce n'est pas du féminisme : être libre, c'est avoir le choix. Penser que les sexes se complètement forcément cela veut dire qu'ils dépendent l'un de l'autre, qu'une femme est libre en faisant le ménage et en s'occupant des enfants en gros.
Je ne nie pas que la liberté de travailler que les femmes ont acquis les ont rendues pions du capitalisme ( elles l'étaient déjà en tant que consommatrices mais bref ), néanmoins pouvoir travailler contribue à libérer la femme du patriarcat. Donc oui, le féminisme a libéré les femmes, l'économie et l'entreprise les emprisonnent mais au même titre que les hommes.
Perso j'ai pas compris ce passage comme toi: pour moi les femmes ne sont pas emprisonnées "au même titre que les hommes" par le capitalisme car notre société reste patriarcale, elle le sont donc encore plus.
Je lis ce passage comme l'aveu d'un "manque d'accomplissement en pratique" des idées féministes qui aboutissent paradoxalement à plus de pression pour les femmes: en gros la libération de la femme c'est bien, sans en avoir ne serait-ce que la moitié des moyens c'est pas top... car au final, même de nos jours, les femmes n'ont bien souvent pas téellement le choix: si une femme veut combiner travail et enfants elle n'y sera généralement pas aidée, et c'est elle qui se tapera la fameuse "deuxième journée" après le boulot (et même sans enfants, dans un couple H/F où les deux travaillent c'est surtout la femme qui fait les tâches ménagères...).
Le tout en réussissant à tout mener de front et en se conformant aux milliers d'autres injonctions (souvent paradoxales) qui pèsent sur les femmes.
Si elle "choisit" le travail elle sera juger sur ça, si elle "choisit" d'être femme au foyer elle sera jugée aussi.
Cette pression peut amener certaines à se reconnaître dans un modèle plus traditionnel car vu comme plus "sécurisant" et donc à le choisir comme leur modèle de vie.
Je trouve intéressant la réflexion sur le choix car c'est souvent comme ça qu'on résume le féminisme (avoir le choix) mais quand le choix fait par certaines correspond à des idées rétrogrades ça passe pas... (sans compter que "avoir le choix" c'est compliqué avec la pression sociale, l'absence de réelles conditions pour avoir le choix, etc).
Pour moi le féminisme n'a pas réussi à libérer les femmes, non pas parce que c'est une mauvaise idéologie ou que c'est un échec, mais parce qu'on est encore "sur le chemin", il y a eu des avancés mais pas encore de "libération totale".
Je suis d'accord sinon pour le fait qu'il ne faudrait pas rapprocher ces deux termes dans les médias, en tout cas sans faire la part des choses, expliquer pourquoi, etc, je pense.