@Roonie Ce texte de Crêpe Georgette peut t'aider à mieux cerner le sexisme de la galanterie (et le sexisme bienveillant en général):
"J'ai pensé lui expliquer que la galanterie était ridicule, qu'elle n'avait aucun sens et que seule la politesse importait. Et j'ai compris que cet homme-là voulait cette dernière joie, celle d'être galant. Alors j'ai cédé et j'ai vu dans ses yeux sa fierté d'être toujours un homme bien."
"La galanterie est comme le Mademoiselle, elle est vendue comme une valeur positive aux femmes. Après tout cela ne mange pas de pain que de se faire tenir la porte, se faire payer le restau ou se faire porter un sac. Hormis le fait de passer pour une petite chose incapable et dépendante, peut-être."
Elle cite une étude passionnante de chercheurs belges sur les capacités cognitives des femmes confrontées au sexisme bienveillant. Lorsque nous sommes face à ce genre de comportement, nous perdons en capacité. C'est vraiment très intéressant et, même si j'étais consciente du sexisme bienveillant et des problèmes qu'il pose, je n'avais pas idée de la gravité de ces comportements.
J'avais d'ailleurs lu un article que je ne retrouve plus mais il était écrit par un homme (le même profil que ton ami, blanc, professeur d'université...) qui expliquait la galanterie par une évolution des mœurs. Schématiquement, selon lui, la galanterie est née pour pacifier les rapports hommes femmes. Pour lui, c'est la galanterie qui a permis que les hommes passent d'un comportement extrêmement violent (et impuni) vis a vis des femmes à une relation polie et civile. Et, c'est là où ce texte est devenu intéressant selon moi, il allait même plus loin en émettant l'idée que c'était ce refus de la galanterie qui nous avait ramené à l'âge de pierre et qui expliquait donc le harcèlement sexuel. Je trouve le fond de sa réflexion évidemment erronée et sexiste mais ce qui est dit entre les lignes rejoint cette idée exposée dans le billet de Crepe Georgette "Glick et Fiske ont mené une enquête il y a 20 ans sur le sexisme bienveillant dans 20 pays et ont démontré que sexisme hostile et sexisme bienveillant vont de pair ; le sexisme bienveillant récompensant les femmes restant dans des rôles traditionnels pendant que le sexisme hostile punirait celles tentant d'en sortir." Le harcèlement sexuel était, selon l'auteur, notre punition pour avoir rejeté la galanterie. En tant que femme dans l'espace public, j'ai souvent vécu la galanterie comme un harcèlement sexuel, sa réflexion me conforte dans cette idée comme s'il y avait un harcèlement gentil, bienveillant que les femmes rejettent donc les hommes se voient obligés de devenir violent.
En ce qui concerne le progrès, il me semble primordial de relever que ces progrès sont le résultat des luttes que les personnes concernées par ces opressions ont menées. Sans Rosa Parks et d'autres, la ségrégation n'aurait pas disparu, ce qui ne fait que confirmer que nous devons lutter, et notamment contre le sexisme qu'il soit bienveillant ou pas. (Dans ce cadre, il est important de rappeler qu'une lutte contre une opression et ses moyens ne peuvent être définie par l'oppresseur). Je trouve ce discours "Oui mais il y a 100 ans..." particulièrement décourageant, pourquoi n'aurions nous pas le droit à l'égalité aujourd'hui? Pourquoi attendre encore 100 ans? Pourquoi n'étions nous déjà pas égaux il y a 100 ans? D'ailleurs le Civil Act Rights qui met fin à la ségrégation raciale aux USA à été signé en 1964, soit il y a à peine plus d'un demi siècle et tout juste un an avant que les femmes puissent ouvrir un compte bancaire seule en France. Les progrès sont bien plus récents que ce que ton ami veut croire.
J'espère que ces pistes de réflexion t'aideront, lutter contre le sexisme de son partenaire est particulièrement difficile émotionnellement, si je peux me permettre, pense à te protéger avant de vouloir l'éduquer.
"J'ai pensé lui expliquer que la galanterie était ridicule, qu'elle n'avait aucun sens et que seule la politesse importait. Et j'ai compris que cet homme-là voulait cette dernière joie, celle d'être galant. Alors j'ai cédé et j'ai vu dans ses yeux sa fierté d'être toujours un homme bien."
"La galanterie est comme le Mademoiselle, elle est vendue comme une valeur positive aux femmes. Après tout cela ne mange pas de pain que de se faire tenir la porte, se faire payer le restau ou se faire porter un sac. Hormis le fait de passer pour une petite chose incapable et dépendante, peut-être."
Elle cite une étude passionnante de chercheurs belges sur les capacités cognitives des femmes confrontées au sexisme bienveillant. Lorsque nous sommes face à ce genre de comportement, nous perdons en capacité. C'est vraiment très intéressant et, même si j'étais consciente du sexisme bienveillant et des problèmes qu'il pose, je n'avais pas idée de la gravité de ces comportements.
J'avais d'ailleurs lu un article que je ne retrouve plus mais il était écrit par un homme (le même profil que ton ami, blanc, professeur d'université...) qui expliquait la galanterie par une évolution des mœurs. Schématiquement, selon lui, la galanterie est née pour pacifier les rapports hommes femmes. Pour lui, c'est la galanterie qui a permis que les hommes passent d'un comportement extrêmement violent (et impuni) vis a vis des femmes à une relation polie et civile. Et, c'est là où ce texte est devenu intéressant selon moi, il allait même plus loin en émettant l'idée que c'était ce refus de la galanterie qui nous avait ramené à l'âge de pierre et qui expliquait donc le harcèlement sexuel. Je trouve le fond de sa réflexion évidemment erronée et sexiste mais ce qui est dit entre les lignes rejoint cette idée exposée dans le billet de Crepe Georgette "Glick et Fiske ont mené une enquête il y a 20 ans sur le sexisme bienveillant dans 20 pays et ont démontré que sexisme hostile et sexisme bienveillant vont de pair ; le sexisme bienveillant récompensant les femmes restant dans des rôles traditionnels pendant que le sexisme hostile punirait celles tentant d'en sortir." Le harcèlement sexuel était, selon l'auteur, notre punition pour avoir rejeté la galanterie. En tant que femme dans l'espace public, j'ai souvent vécu la galanterie comme un harcèlement sexuel, sa réflexion me conforte dans cette idée comme s'il y avait un harcèlement gentil, bienveillant que les femmes rejettent donc les hommes se voient obligés de devenir violent.
En ce qui concerne le progrès, il me semble primordial de relever que ces progrès sont le résultat des luttes que les personnes concernées par ces opressions ont menées. Sans Rosa Parks et d'autres, la ségrégation n'aurait pas disparu, ce qui ne fait que confirmer que nous devons lutter, et notamment contre le sexisme qu'il soit bienveillant ou pas. (Dans ce cadre, il est important de rappeler qu'une lutte contre une opression et ses moyens ne peuvent être définie par l'oppresseur). Je trouve ce discours "Oui mais il y a 100 ans..." particulièrement décourageant, pourquoi n'aurions nous pas le droit à l'égalité aujourd'hui? Pourquoi attendre encore 100 ans? Pourquoi n'étions nous déjà pas égaux il y a 100 ans? D'ailleurs le Civil Act Rights qui met fin à la ségrégation raciale aux USA à été signé en 1964, soit il y a à peine plus d'un demi siècle et tout juste un an avant que les femmes puissent ouvrir un compte bancaire seule en France. Les progrès sont bien plus récents que ce que ton ami veut croire.
J'espère que ces pistes de réflexion t'aideront, lutter contre le sexisme de son partenaire est particulièrement difficile émotionnellement, si je peux me permettre, pense à te protéger avant de vouloir l'éduquer.