Veille Permanente Sexisme

9 Mars 2014
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@MorganeGirl

Oui, je suis d'accord, comme je le disais Nikki Reed est libre de lui pardonner, c'est son choix. Ce que je n'aime pas c'est le traitement médiatique: non seulement c'est vu comme un geste romantique, mais en plus c'est minimisé. Et en plus t'as souvent des hommes pour crier au scandale quand une femme leur fait un "bébé derrière le dos".
 

adita

Dans le game en claquette
27 Décembre 2011
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Je viens vous demander vos lumières :happy:
Je cherche une féministe, et ses écrits, dont j'ai entendu parlé il y a longtemps, qui postulait que le viol était quelque chose de fréquent, qui "arrivait dans la société", et qu'il fallait "vivre avec cette possibilité" (non pas que d'autres féministes ne disent pas la même chose mais elle a théorisé tout ça il me semble). Je crois que c'est une féministe américaine. Ça dit quelque chose à quelqu'un?
 
23 Décembre 2012
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@Naurore Je comprends que l'article ne t'attire pas, surtout qu'il mentionne d'autres cas de viols sur mineurs et donne beaucoup de détails sur cette histoire et les conditions du viol (des détails qui pour moi sont nécessaires pour comprendre le contexte et l'aberration mais peuvent être difficiles à lire). Donc ne le lisez pas si vous pouvez être vraiment secouée par ça.
Mais moi qui essaye souvent d'éviter ce genre de "faits divers", je l'ai quand même lu et je l'ai trouvé bien traité par le journaliste qui prend clairement le parti de la victime, et même très intéressant car il y a des choses que j'ignorais. Je trouve que c'est plutôt respectueux de la petite fille.
Du coup, je vais copier/coller certains extraits qui ne décrivent pas les cas de viols pour vous permettre de lire ce qui est intéressant sans vous confronter aux histoires racontées. Mais bon, bien évidemment ça peut rester difficile à lire pour certaines car ça parle de la législation relative aux abus sur mineurs...

Le parquet de Pontoise n’a pas souhaité répondre à nos questions sur la qualification choisie dans cette affaire. Mais pour Me Diebolt, spécialiste de ces questions, « beaucoup de magistrats n’ont pas été formés à ces questions et ne connaissent pas les mécanismes du cerveau lors d’un viol. La sidération et la dissociation conduisent à l’anesthésie. On ne ressent plus sa peur, comme l’a analysé la psychiatre Muriel Salmona. C’est d’autant plus vrai pour un enfant. Dans les films, on se débat. Mais dans la vie réelle, on est souvent tétanisé. Comme le disait Gisèle Halimi, “subir, ce n’est pas consentir”. Et l’agresseur n’a pas pu se méprendre sur le rejet et la détresse de Sarah ».
Pour l’avocate, les faits d’« atteinte sexuelle » doivent donc être requalifiés à l’audience en « viol », et renvoyés pour instruction. Car l’article 227-25 du Code pénal définit ainsi l’atteinte sexuelle sur mineur de 15 ans : « Le fait, par un majeur, d’exercer sans violence, contrainte, menace ni surprise une atteinte sexuelle sur la personne d’un mineur de quinze ans est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende. » Il s’agit donc d’un rapport sexuel consenti, moins répréhensible qu’une agression sexuelle (pas de pénétration) ou un viol (avec pénétration), tous deux non consentis.
A contrario, pour qu’un viol (punissable de 15 ans de réclusion criminelle, 20 ans sur mineur) ou une agression sexuelle soient caractérisés juridiquement, il doit être démontré que la victime a subi une contrainte, une violence, une menace ou une surprise (art. 222-22 et 222-23 du Code pénal). Il n’existe dans le Code pénal aucune atténuation à ce principe lorsque la victime est un enfant. Depuis 2005, la Cour de cassation considère seulement que la contrainte est présumée pour les enfants en « très bas âge "La loi du 8 février 2010 est seulement venue préciser que « la contrainte peut être physique ou morale. La contrainte morale peut désormais résulter de la différence d’âge existant entre une victime mineure et l’auteur des faits ».
La plupart des législations occidentales ont pourtant adopté une « présomption irréfragable d’absence de consentement du mineur victime d’actes sexuels » : 14 ans en Allemagne, Belgique, Autriche ; 16 ans pour l’Angleterre et la Suisse, 12 ans en Espagne et aux États-Unis. À chaque fois, avant que cet âge soit atteint, il ne peut y avoir consentement.
En se fondant sur ces comparaisons, le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes a préconisé dans son avis de novembre 2016 d’instaurer « un seuil d’âge de 13 ans en dessous duquel un.e enfant est présumé.e ne pas avoir consenti à une relation sexuelle avec un.e majeure ». Pour Ernestine Ronai, une des rapporteures de l’avis, et responsable de l’Observatoire des violences envers les femmes de Seine-Saint-Denis, « l’âge de 13 ans paraît adapté car c’est un âge en dessous duquel les relations sexuelles ne nous paraissent pas souhaitables. C’est aussi un âge couperet, qu’on retrouve souvent dans le droit français ».


L'article explique ensuite que des enfants très très jeunes (5-6 ans) peuvent être considérés comme "consentants" pour la législation française. Et c'est ça qui m'a "intéressée" dans l'article car je pensais qu'un mineur de moins de 15 ans était par défaut considéré comme incapable de consentir! J'ai vécu dans des pays où il y a beaucoup de problèmes d'abus sur mineurs, beaucoup de travail à faire sur la culture du viol, et pourtant, la loi de ces pays considère bien qu'un mineur qui a des relations sexuelles avec un adulte est par défaut victime de viol, donc je suis tombée des nues de découvrir que c'était pas le cas en France!
En France, il faut que l'adulte exerce un ascendant sur le mineur (ex: un prof, un flic, un parent) pour que le consentement soit jugé impossible. Mais là encore, vu certains exemples cités dans l'article, je me mets à douter et je me demande si on considère bien qu'il s'agit d'un viol ou seulement d'une "atteinte sur mineurs".

Bref, cet article m'a vraiment stupéfaite et appris des trucs sur les aberrations de notre système judiciaire.
 
25 Février 2014
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Nantes
Vous pensez quoi du débat sur la possibilité de punir le harcèlement de rue?

Sans être dans le juridique, donc sans me poser la question de sa faisabilité (harcèlement lié à un espace particulier, c'est possible??), je suis assez déçu de certaines féministes, croisé sur les réseaux sociaux, voire journaliste qui sont contre ce projet sous pretexte que ça toucherait en premier les personnes racisés et les pauvres. Déjà, on est dans l'optique de dire que les blancs aussi font du harcèlement de rue, et ensuite, c'est encore invisibiliser le féminisme au profit d'autre lutte.
Bref, personnellement, je vois plus ça comme une loi symbolique qui signifie que l'état français reconnait et puni le harcèlement de rue, même si dans les fait c'est très compliqué à démontrer (rarement de flagrant délit je pense). Et je me reconnais de moins en moins dans le féminisme que je croise sur les réseaux sociaux/internet en général (limite, j'arrive plus à dire que je suis féministe tellement je me sens éloigné des méthodes actuelles)
 
26 Septembre 2012
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Vous pensez quoi du débat sur la possibilité de punir le harcèlement de rue?

Sans être dans le juridique, donc sans me poser la question de sa faisabilité (harcèlement lié à un espace particulier, c'est possible??), je suis assez déçu de certaines féministes, croisé sur les réseaux sociaux, voire journaliste qui sont contre ce projet sous pretexte que ça toucherait en premier les personnes racisés et les pauvres. Déjà, on est dans l'optique de dire que les blancs aussi font du harcèlement de rue, et ensuite, c'est encore invisibiliser le féminisme au profit d'autre lutte.
Bref, personnellement, je vois plus ça comme une loi symbolique qui signifie que l'état français reconnait et puni le harcèlement de rue, même si dans les fait c'est très compliqué à démontrer (rarement de flagrant délit je pense). Et je me reconnais de moins en moins dans le féminisme que je croise sur les réseaux sociaux/internet en général (limite, j'arrive plus à dire que je suis féministe tellement je me sens éloigné des méthodes actuelles)
Je dirais que la pénalisation permet de ne plus dire "c'est rien, c'est pas méchant, c'est de la drague", non c'est un délit.
 
23 Décembre 2012
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Vous pensez quoi du débat sur la possibilité de punir le harcèlement de rue?

Sans être dans le juridique, donc sans me poser la question de sa faisabilité (harcèlement lié à un espace particulier, c'est possible??), je suis assez déçu de certaines féministes, croisé sur les réseaux sociaux, voire journaliste qui sont contre ce projet sous pretexte que ça toucherait en premier les personnes racisés et les pauvres. Déjà, on est dans l'optique de dire que les blancs aussi font du harcèlement de rue, et ensuite, c'est encore invisibiliser le féminisme au profit d'autre lutte.
Bref, personnellement, je vois plus ça comme une loi symbolique qui signifie que l'état français reconnait et puni le harcèlement de rue, même si dans les fait c'est très compliqué à démontrer (rarement de flagrant délit je pense). Et je me reconnais de moins en moins dans le féminisme que je croise sur les réseaux sociaux/internet en général (limite, j'arrive plus à dire que je suis féministe tellement je me sens éloigné des méthodes actuelles)
Je sais pas si tu as lu cet article :
http://www.liberation.fr/debats/2017/09/26/contre-la-penalisation-du-harcelement-de-rue_1599121
Au début le postulat de base (pénaliser le harcèlement = se focaliser sur les personnes racisées) me paraissait peu pertinent. Mais je trouve que ce qui est dit dedans fait pas mal réfléchir.

L'argument suivant m'a particulièrement convaincu :

On pourrait se réjouir que le droit des femmes à la ville fasse l’objet de l’attention publique. Toutefois, ce projet de pénalisation pose problème. Comme le montrent les difficultés de mise en œuvre de l’arsenal institué en Belgique. Dès 2012, Bruxelles instaurait des sanctions administratives contre le harcèlement de rue et les injures sexistes. Deux ans plus tard, une loi contre le sexisme dans l’espace public était adoptée et s’appliquait au pays. Le dépôt de plainte est très faible puisque, comme pour d’autres atteintes aux corps des femmes, la charge de la preuve continue de leur incomber. Qui plus est, ces nouvelles infractions se superposent à un arsenal législatif déjà existant.

De la même façon en France, les insultes, le harcèlement et les atteintes physiques et sexuelles sont déjà considérés comme des infractions. Pourquoi alors créer une infraction spécifique quand il suffirait de former les acteurs de terrain pour les amener à changer leurs pratiques ? Alors que la chaîne pénale a déjà du mal à prendre en compte les crimes de viol et d’agressions sexuelles, mieux vaudrait développer la formation des personnels de police, des juges et des avocats pour expliquer les rouages des violences sexuelles et le continuum existant entre toutes ces formes de violence, dans tous les espaces sociaux.

J'ai été plus dubitative face à l'argument suivant mais je trouve qu'en y réfléchissant il est assez sensé :

En insérant la catégorie «harcèlement de rue» dans le domaine pénal, la rue devient précisément la cible renouvelée des politiques publiques. Du même coup, elle vise les populations qui l’occupent, lesquelles appartiennent souvent aux fractions paupérisées et racisées. D’autres terminologies pourraient souligner que le contrôle du corps des femmes ne s’applique pas seulement à la rue, qu’il existe également dans les entreprises, les universités ou les lieux de loisirs, et jusque dans leur foyer.

Ainsi, le problème de cette catégorie et plus encore des projets de verbalisation et de pénalisation est bien de circonscrire une catégorie spécifique d’actes jugés inacceptables - le harcèlement de rue - et une catégorie de personnes - les hommes des classes populaires et racisées - qui sera jugée particulièrement problématique. Or, on sait que les jeunes hommes des classes populaires et racisées subissent déjà, plus que d’autres, le contrôle policier et les violences des forces de l’ordre. On peut donc légitimement craindre que cette nouvelle infraction viendra renforcer cet état de fait.

Verbaliser ou pénaliser le harcèlement de rue ne répondra pas aux différentes formes de contraintes sur le corps et la mobilité des femmes, dans la rue et ailleurs. Constituer une nouvelle infraction ne fera que renforcer la répression et le contrôle des hommes des catégories défavorisées.

Du coup, j'avoue que je suis assez d'accord avec cette opposition alors qu'à la base, je trouvais ça cool qu'on pénalise le harcèlement de rue. C'est vrai qu'on peut théoriquement déjà demander justice pour une main aux fesses dans le métro ou un "salope, viens me sucer" dans la rue. Sauf que la police est pas trop formée pour ça, donc est-ce que vraiment créer une nouvelle infraction changera les choses?
Et c'est vrai aussi que ça augmente le risque de contrôle de certaines populations. Si tu es dans le métro et que tu te prends une main aux fesses sans voir de qui ça vient, ya de fortes chances que les forces de l'ordre se dirigeront d'office vers le jeune homme arabe ou le mec noir avec un jogging Nike plutôt que vers l'homme blond en costard. C'est vrai également qu'il y a plus de chance que la Police prenne des mesures si elle voit que l'homme a une apparence "douteuse" (aka il est mal fringué et racisé) que s'il a l'air propre sur lui.
Du coup, pour moi c'est ptete mieux de former la Police au fait que le harcèlement de rue doit être pénalisé quand une femme porte plainte pour insulte, attouchement etc. plutôt que de créer une infraction qui cible spécifiquement certaines situations et certaines populations (parce qu'il faut être honnête, quand on pense "harcèlement de rue", l'image la plus courante c'est "la bande de racailles" donc les groupes de jeunes racisés/de classes populaires). Et il ne s'agit pas de passe-droit aux populations racisées ou pauvres hein, juste de ne pas se focaliser sur elles en risquant au passage d'invisibiliser les autres types de harcèlement.

Donc je reste partagée et je ne trouve pas cette opposition à la loi si infondée, même si je suis d'accord avec ce qui dit @LovelyLexy sur la confusion drague/harcèlement.
 

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