Veille Permanente Sexisme

23 Décembre 2012
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@Naurore Je comprends que l'article ne t'attire pas, surtout qu'il mentionne d'autres cas de viols sur mineurs et donne beaucoup de détails sur cette histoire et les conditions du viol (des détails qui pour moi sont nécessaires pour comprendre le contexte et l'aberration mais peuvent être difficiles à lire). Donc ne le lisez pas si vous pouvez être vraiment secouée par ça.
Mais moi qui essaye souvent d'éviter ce genre de "faits divers", je l'ai quand même lu et je l'ai trouvé bien traité par le journaliste qui prend clairement le parti de la victime, et même très intéressant car il y a des choses que j'ignorais. Je trouve que c'est plutôt respectueux de la petite fille.
Du coup, je vais copier/coller certains extraits qui ne décrivent pas les cas de viols pour vous permettre de lire ce qui est intéressant sans vous confronter aux histoires racontées. Mais bon, bien évidemment ça peut rester difficile à lire pour certaines car ça parle de la législation relative aux abus sur mineurs...

Le parquet de Pontoise n’a pas souhaité répondre à nos questions sur la qualification choisie dans cette affaire. Mais pour Me Diebolt, spécialiste de ces questions, « beaucoup de magistrats n’ont pas été formés à ces questions et ne connaissent pas les mécanismes du cerveau lors d’un viol. La sidération et la dissociation conduisent à l’anesthésie. On ne ressent plus sa peur, comme l’a analysé la psychiatre Muriel Salmona. C’est d’autant plus vrai pour un enfant. Dans les films, on se débat. Mais dans la vie réelle, on est souvent tétanisé. Comme le disait Gisèle Halimi, “subir, ce n’est pas consentir”. Et l’agresseur n’a pas pu se méprendre sur le rejet et la détresse de Sarah ».
Pour l’avocate, les faits d’« atteinte sexuelle » doivent donc être requalifiés à l’audience en « viol », et renvoyés pour instruction. Car l’article 227-25 du Code pénal définit ainsi l’atteinte sexuelle sur mineur de 15 ans : « Le fait, par un majeur, d’exercer sans violence, contrainte, menace ni surprise une atteinte sexuelle sur la personne d’un mineur de quinze ans est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende. » Il s’agit donc d’un rapport sexuel consenti, moins répréhensible qu’une agression sexuelle (pas de pénétration) ou un viol (avec pénétration), tous deux non consentis.
A contrario, pour qu’un viol (punissable de 15 ans de réclusion criminelle, 20 ans sur mineur) ou une agression sexuelle soient caractérisés juridiquement, il doit être démontré que la victime a subi une contrainte, une violence, une menace ou une surprise (art. 222-22 et 222-23 du Code pénal). Il n’existe dans le Code pénal aucune atténuation à ce principe lorsque la victime est un enfant. Depuis 2005, la Cour de cassation considère seulement que la contrainte est présumée pour les enfants en « très bas âge "La loi du 8 février 2010 est seulement venue préciser que « la contrainte peut être physique ou morale. La contrainte morale peut désormais résulter de la différence d’âge existant entre une victime mineure et l’auteur des faits ».
La plupart des législations occidentales ont pourtant adopté une « présomption irréfragable d’absence de consentement du mineur victime d’actes sexuels » : 14 ans en Allemagne, Belgique, Autriche ; 16 ans pour l’Angleterre et la Suisse, 12 ans en Espagne et aux États-Unis. À chaque fois, avant que cet âge soit atteint, il ne peut y avoir consentement.
En se fondant sur ces comparaisons, le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes a préconisé dans son avis de novembre 2016 d’instaurer « un seuil d’âge de 13 ans en dessous duquel un.e enfant est présumé.e ne pas avoir consenti à une relation sexuelle avec un.e majeure ». Pour Ernestine Ronai, une des rapporteures de l’avis, et responsable de l’Observatoire des violences envers les femmes de Seine-Saint-Denis, « l’âge de 13 ans paraît adapté car c’est un âge en dessous duquel les relations sexuelles ne nous paraissent pas souhaitables. C’est aussi un âge couperet, qu’on retrouve souvent dans le droit français ».


L'article explique ensuite que des enfants très très jeunes (5-6 ans) peuvent être considérés comme "consentants" pour la législation française. Et c'est ça qui m'a "intéressée" dans l'article car je pensais qu'un mineur de moins de 15 ans était par défaut considéré comme incapable de consentir! J'ai vécu dans des pays où il y a beaucoup de problèmes d'abus sur mineurs, beaucoup de travail à faire sur la culture du viol, et pourtant, la loi de ces pays considère bien qu'un mineur qui a des relations sexuelles avec un adulte est par défaut victime de viol, donc je suis tombée des nues de découvrir que c'était pas le cas en France!
En France, il faut que l'adulte exerce un ascendant sur le mineur (ex: un prof, un flic, un parent) pour que le consentement soit jugé impossible. Mais là encore, vu certains exemples cités dans l'article, je me mets à douter et je me demande si on considère bien qu'il s'agit d'un viol ou seulement d'une "atteinte sur mineurs".

Bref, cet article m'a vraiment stupéfaite et appris des trucs sur les aberrations de notre système judiciaire.
 
25 Février 2014
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Vous pensez quoi du débat sur la possibilité de punir le harcèlement de rue?

Sans être dans le juridique, donc sans me poser la question de sa faisabilité (harcèlement lié à un espace particulier, c'est possible??), je suis assez déçu de certaines féministes, croisé sur les réseaux sociaux, voire journaliste qui sont contre ce projet sous pretexte que ça toucherait en premier les personnes racisés et les pauvres. Déjà, on est dans l'optique de dire que les blancs aussi font du harcèlement de rue, et ensuite, c'est encore invisibiliser le féminisme au profit d'autre lutte.
Bref, personnellement, je vois plus ça comme une loi symbolique qui signifie que l'état français reconnait et puni le harcèlement de rue, même si dans les fait c'est très compliqué à démontrer (rarement de flagrant délit je pense). Et je me reconnais de moins en moins dans le féminisme que je croise sur les réseaux sociaux/internet en général (limite, j'arrive plus à dire que je suis féministe tellement je me sens éloigné des méthodes actuelles)
 
26 Septembre 2012
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Vous pensez quoi du débat sur la possibilité de punir le harcèlement de rue?

Sans être dans le juridique, donc sans me poser la question de sa faisabilité (harcèlement lié à un espace particulier, c'est possible??), je suis assez déçu de certaines féministes, croisé sur les réseaux sociaux, voire journaliste qui sont contre ce projet sous pretexte que ça toucherait en premier les personnes racisés et les pauvres. Déjà, on est dans l'optique de dire que les blancs aussi font du harcèlement de rue, et ensuite, c'est encore invisibiliser le féminisme au profit d'autre lutte.
Bref, personnellement, je vois plus ça comme une loi symbolique qui signifie que l'état français reconnait et puni le harcèlement de rue, même si dans les fait c'est très compliqué à démontrer (rarement de flagrant délit je pense). Et je me reconnais de moins en moins dans le féminisme que je croise sur les réseaux sociaux/internet en général (limite, j'arrive plus à dire que je suis féministe tellement je me sens éloigné des méthodes actuelles)
Je dirais que la pénalisation permet de ne plus dire "c'est rien, c'est pas méchant, c'est de la drague", non c'est un délit.
 
23 Décembre 2012
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Vous pensez quoi du débat sur la possibilité de punir le harcèlement de rue?

Sans être dans le juridique, donc sans me poser la question de sa faisabilité (harcèlement lié à un espace particulier, c'est possible??), je suis assez déçu de certaines féministes, croisé sur les réseaux sociaux, voire journaliste qui sont contre ce projet sous pretexte que ça toucherait en premier les personnes racisés et les pauvres. Déjà, on est dans l'optique de dire que les blancs aussi font du harcèlement de rue, et ensuite, c'est encore invisibiliser le féminisme au profit d'autre lutte.
Bref, personnellement, je vois plus ça comme une loi symbolique qui signifie que l'état français reconnait et puni le harcèlement de rue, même si dans les fait c'est très compliqué à démontrer (rarement de flagrant délit je pense). Et je me reconnais de moins en moins dans le féminisme que je croise sur les réseaux sociaux/internet en général (limite, j'arrive plus à dire que je suis féministe tellement je me sens éloigné des méthodes actuelles)
Je sais pas si tu as lu cet article :
http://www.liberation.fr/debats/2017/09/26/contre-la-penalisation-du-harcelement-de-rue_1599121
Au début le postulat de base (pénaliser le harcèlement = se focaliser sur les personnes racisées) me paraissait peu pertinent. Mais je trouve que ce qui est dit dedans fait pas mal réfléchir.

L'argument suivant m'a particulièrement convaincu :

On pourrait se réjouir que le droit des femmes à la ville fasse l’objet de l’attention publique. Toutefois, ce projet de pénalisation pose problème. Comme le montrent les difficultés de mise en œuvre de l’arsenal institué en Belgique. Dès 2012, Bruxelles instaurait des sanctions administratives contre le harcèlement de rue et les injures sexistes. Deux ans plus tard, une loi contre le sexisme dans l’espace public était adoptée et s’appliquait au pays. Le dépôt de plainte est très faible puisque, comme pour d’autres atteintes aux corps des femmes, la charge de la preuve continue de leur incomber. Qui plus est, ces nouvelles infractions se superposent à un arsenal législatif déjà existant.

De la même façon en France, les insultes, le harcèlement et les atteintes physiques et sexuelles sont déjà considérés comme des infractions. Pourquoi alors créer une infraction spécifique quand il suffirait de former les acteurs de terrain pour les amener à changer leurs pratiques ? Alors que la chaîne pénale a déjà du mal à prendre en compte les crimes de viol et d’agressions sexuelles, mieux vaudrait développer la formation des personnels de police, des juges et des avocats pour expliquer les rouages des violences sexuelles et le continuum existant entre toutes ces formes de violence, dans tous les espaces sociaux.

J'ai été plus dubitative face à l'argument suivant mais je trouve qu'en y réfléchissant il est assez sensé :

En insérant la catégorie «harcèlement de rue» dans le domaine pénal, la rue devient précisément la cible renouvelée des politiques publiques. Du même coup, elle vise les populations qui l’occupent, lesquelles appartiennent souvent aux fractions paupérisées et racisées. D’autres terminologies pourraient souligner que le contrôle du corps des femmes ne s’applique pas seulement à la rue, qu’il existe également dans les entreprises, les universités ou les lieux de loisirs, et jusque dans leur foyer.

Ainsi, le problème de cette catégorie et plus encore des projets de verbalisation et de pénalisation est bien de circonscrire une catégorie spécifique d’actes jugés inacceptables - le harcèlement de rue - et une catégorie de personnes - les hommes des classes populaires et racisées - qui sera jugée particulièrement problématique. Or, on sait que les jeunes hommes des classes populaires et racisées subissent déjà, plus que d’autres, le contrôle policier et les violences des forces de l’ordre. On peut donc légitimement craindre que cette nouvelle infraction viendra renforcer cet état de fait.

Verbaliser ou pénaliser le harcèlement de rue ne répondra pas aux différentes formes de contraintes sur le corps et la mobilité des femmes, dans la rue et ailleurs. Constituer une nouvelle infraction ne fera que renforcer la répression et le contrôle des hommes des catégories défavorisées.

Du coup, j'avoue que je suis assez d'accord avec cette opposition alors qu'à la base, je trouvais ça cool qu'on pénalise le harcèlement de rue. C'est vrai qu'on peut théoriquement déjà demander justice pour une main aux fesses dans le métro ou un "salope, viens me sucer" dans la rue. Sauf que la police est pas trop formée pour ça, donc est-ce que vraiment créer une nouvelle infraction changera les choses?
Et c'est vrai aussi que ça augmente le risque de contrôle de certaines populations. Si tu es dans le métro et que tu te prends une main aux fesses sans voir de qui ça vient, ya de fortes chances que les forces de l'ordre se dirigeront d'office vers le jeune homme arabe ou le mec noir avec un jogging Nike plutôt que vers l'homme blond en costard. C'est vrai également qu'il y a plus de chance que la Police prenne des mesures si elle voit que l'homme a une apparence "douteuse" (aka il est mal fringué et racisé) que s'il a l'air propre sur lui.
Du coup, pour moi c'est ptete mieux de former la Police au fait que le harcèlement de rue doit être pénalisé quand une femme porte plainte pour insulte, attouchement etc. plutôt que de créer une infraction qui cible spécifiquement certaines situations et certaines populations (parce qu'il faut être honnête, quand on pense "harcèlement de rue", l'image la plus courante c'est "la bande de racailles" donc les groupes de jeunes racisés/de classes populaires). Et il ne s'agit pas de passe-droit aux populations racisées ou pauvres hein, juste de ne pas se focaliser sur elles en risquant au passage d'invisibiliser les autres types de harcèlement.

Donc je reste partagée et je ne trouve pas cette opposition à la loi si infondée, même si je suis d'accord avec ce qui dit @LovelyLexy sur la confusion drague/harcèlement.
 
23 Décembre 2012
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@MorganeGirly mais on faisant ça n'invisibilisons nous pas ce harcèlement précis des classes populaires ?
C'est une vrai question car je suis la première à me censurer pour pas prêter le flan aux racistes ou autre Mais du coup je ne me rends pas forcément service non plus car cela entraine une méfiance décuplée de ma part envers ces personnes car en intériorisant tout pour ne pas les stigmatiser plus.
Je ne comprends pas bien en quoi une loi sur le harcèlement de rue t'empêcherait de stigmatiser ces populations? C'est une vraie question, hein pas une attaque :fleur:
J'ai l'impression que ta première phrase dit qu'il faut reconnaitre que les classes populaires harcèlent par ce type de loi. Je veux bien rentrer dans ce raisonnement mais... on ne créé pas une loi pour chaque type de discrimination sexiste en fait. Par exemple, on n'a pas de loi pour harcèlement dans les dîners mondains, ou harcèlement par le mari de ta voisine, ou blagues graveleuses et main aux fesses d'un client etc. On parle juste de harcèlement et/ou d'agression sexuelle! Pourquoi en faire un spécifiquement sur les classes populaires?
Mais j'ai ptete pas du tout compris ta remarque parce qu'en vrai je suis pas sûre de voir le lien entre ton classisme/racisme inconscient et la loi:hesite:
 
25 Février 2014
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" Le dépôt de plainte est très faible puisque, comme pour d’autres atteintes aux corps des femmes, la charge de la preuve continue de leur incomber. Qui plus est, ces nouvelles infractions se superposent à un arsenal législatif déjà existant."

Pour moi le harcèlement de rue c'est particulier, sinon, on en aura entendu parlé avant 2012/2014. On ne peut pas pénaliser quelqu'un parce qu'il siffle, dans le cas du projet de loi, à priori, ça peut-être étudié? Pour moi, ça complète l'arsenal législatif justement, et ça l'ouvre un peu plus. Et on ne va évidemment pas punir autant un mec qui siffle qu'une agression sexuelle. Pour la charge de preuve, ça me semble logique, on est dans une société présumé innocent :hesite:

"en France, les insultes, le harcèlement et les atteintes physiques et sexuelles sont déjà considérés comme des infractions." pour moi, le harcèlement de rue englobe plus de choses.

"Alors que la chaîne pénale a déjà du mal à prendre en compte les crimes de viol et d’agressions sexuelles, mieux vaudrait développer la formation des personnels de police, des juges et des avocats"
Je suis la première à dire qu'on peut se battre sur plusieurs front... Pour moi, l'un empêche pas l'autre. L'un favoriserait peut-être l'autre même, parce que j'imagine qu'il va y avoir une sensibilisation à ce qu'est le harcèlement de rue s'il passe dans la loi (fin, il faut bien que ceux qui doivent faire appliquer la loi soit au courant et aient des formations non?)

" la rue devient précisément la cible renouvelée des politiques publiques. Du même coup, elle vise les populations qui l’occupent, lesquelles appartiennent souvent aux fractions paupérisées et racisées."
Et donc? :dunno: On a bien le harcèlement moral du code du travail qui a priori vise essentiellement les situations au travail justement, et pour le coup, la population visée c'est plus le CSP+ blanc là. C'est le genre de phrase qui me fait dire qu'encore le féminisme s'efface au profit d'autre lutte.

"on sait que les jeunes hommes des classes populaires et racisées subissent déjà, plus que d’autres, le contrôle policier et les violences des forces de l’ordre. On peut donc légitimement craindre que cette nouvelle infraction viendra renforcer cet état de fait."
C'est à mes yeux le point le plus pertinent, mais je reste quand même mitigée pour les mêmes raisons qu'au dessus.


Avec ce genre de raisonnement, on peut dire que les femmes doivent arrêter de travailler parce qu'elles sont souvent dans des emplois précarisés, donc elles précarisent plus les hommes pauvres (volent le travail, toussa)? Et en plus, les femmes qui ont un bon niveau de vie se mettent généralement en couple avec des hommes de même catégories sociales ce qui augmente encore l'écart pauvres/riches (c'est véridique, et c'est un vrai problème mais qui ne doit pas être réglé par un retour des femmes à la maison, of course)
Bref, je suis pour l'intersectionnalité, mais pas au détriment de nous, la catégorie sociale femme :dunno:

Après, moi je vois beaucoup le symbolique (reconnaissance du harcèlement de rue) et on a juste des échos comme quoi ça va être étudié, on sait pas du tout ce qu'il y aura dedans, p'être que y'aura justement des comités de réflexions "comment ne pas faire de cette loi une loi raciste?". Et concernant : "quand on pense "harcèlement de rue", l'image la plus courante c'est "la bande de racailles" donc les groupes de jeunes racisés/de classes populaires" c'est les féministes qui ont développé ce terme de harcèlement de rue pour ce que j'en sais, et il serait de toute façon étonnant de le voir écrit tel quel dans une loi.
 
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Avec ce genre de raisonnement, on peut dire que les femmes doivent arrêter de travailler parce qu'elles sont souvent dans des emplois précarisés, donc elles précarisent plus les hommes pauvres (volent le travail, toussa)? Et en plus, les femmes qui ont un bon niveau de vie se mettent généralement en couple avec des hommes de même catégories sociales ce qui augmente encore l'écart pauvres/riches (c'est véridique, et c'est un vrai problème mais qui ne doit pas être réglé par un retour des femmes à la maison, of course)
Euh je commence par ça parce que je suis désolée mais je vois pas DU TOUT le rapport avec mon post et les arguments de l'article, mais alors vraiment pas du tout :hesite: Du coup je me demande si tu es vraiment disposée à écouter les arguments opposés aux tiens ou si tu cherches juste à les critiquer parce qu'ils t'ont l'air faux :dunno: Après j'ai peut-être absolument pas compris ton propos, auquel cas j'en suis désolée, mais là je dois dire que ça fait un peu argument de l'homme de paille.
Enfin je veux pas qu'on se frite hein :fleur: mais je dois dire que je vois pas trop comment débattre avec ce genre d'arguments qui n'ont strictement rien à voir avec ce que j'ai dit ou que je pense :hesite:

Je suis la première à dire qu'on peut se battre sur plusieurs front... Pour moi, l'un empêche pas l'autre. L'un favoriserait peut-être l'autre même, parce que j'imagine qu'il va y avoir une sensibilisation à ce qu'est le harcèlement de rue s'il passe dans la loi (fin, il faut bien que ceux qui doivent faire appliquer la loi soit au courant et aient des formations non?)
Je sais pas si tu as lu l'article du coup ou juste mes citations mais il y a écrit ça ensuite :
On peut donc légitimement se poser la question de la volonté de pénaliser, alors même que les coupes budgétaires drastiques de ce gouvernement affecteront les associations féministes de promotion des droits des femmes, et notamment celles qui se trouvent au cœur des dispositifs de lutte contre les violences de genre.

En gros : yaura pas les moyens pour faire de la prévention sur les violences contre le genre et sensiliser aux droits des femmes, donc peut-être qu'on devrait se concentrer là-dessus plutôt que de créer une loi écran parce que non, on va pas se battre sur les deux fronts en fait.
Pour moi le harcèlement de rue c'est particulier, sinon, on en aura entendu parlé avant 2012/2014. On ne peut pas pénaliser quelqu'un parce qu'il siffle, dans le cas du projet de loi, à priori, ça peut-être étudié? Pour moi, ça complète l'arsenal législatif justement, et ça l'ouvre un peu plus. Et on ne va évidemment pas punir autant un mec qui siffle qu'une agression sexuelle. Pour la charge de preuve, ça me semble logique, on est dans une société présumé innocent :hesite:
Franchement, ça m'étonnerait qu'on pénalise un mec qui siffle dans la rue. Si la loi est acceptée gaiement et passe la barrière de l'assemblée et du Sénat, c'est certainement que les députés/sénateurs ne se sentiront pas potentiellement visés par cette loi, donc que ça ne concernera pas les gens qui t'abordent pour te demander ton numéro, te dire que tu es fort charmante ou autre (il me semble que les lois contre le harcèlement de rue dans des endroits comme Dubaï pénalisent ça de manière très efficace mais je vois pas comme ça marcherait en France). Ce sera plutôt des gens qui t'insultent et te touchent... soit des lois qui existent déjà! Mais bon, je reconnais que sur ce point ce ne sont que des spéculations et tu as peut-être raison mais je doute quand même du fait que cette loi apportera réellement quelque chose.
Et donc? :dunno: On a bien le harcèlement moral du code du travail qui a priori vise essentiellement les situations au travail justement, et pour le coup, la population visée c'est plus le CSP+ blanc là. C'est le genre de phrase qui me fait dire qu'encore le féminisme s'efface au profit d'autre lutte.
Alors non pas du tout, le harcèlement moral ne vise pas du tout le CSP+ blanc :dunno: Il est puni "même sans lien hiérarchique avec l'auteur des faits", et n'a pas de rapport avec le genre. Tu peux parfaitement être harcelée par une ouvrière quand tu es la nouvelle cadre fraichement diplômée.
Ce n'est pas non plus un truc qui est là pour protéger les femmes en priorité puisque les hommes peuvent parfaitement être victime de harcèlement moral de la part de femmes ou d'hommes et ce n'est pas "une minorité" puisque le harcèlement moral correspond à des remarques désobligeantes, des insultes ou autres : tout le monde peut en être l'auteur ou la victime.
Si le harcèlement moral est pénalisé dans le milieu travail (et pas quand c'est ton boulanger ou ta voisine du 5e etc.), c'est parce que la victime se trouve en position de faiblesse du fait de sa dépendance économique au milieu toxique. Il y a donc une spécificité de ce harcèlement qui oblige la victime à rester exposée en permanence à ses harceleurs. C'est une circonstance aggravante en gros. Pour le harcèlement de rue, je ne vois pas trop ce qu'il a de très différent des autres discriminations sexistes pour nécessiter une loi à part entière.
Honnêtement, je ne connais pas de loi visant à défendre les femmes et ciblant en priorité les catégories privilégiées :hesite:
Même la loi sur le harcèlement sexuel (qui prévoit une spécificité pour les salariés, les stagiaires et les agents publics) est applicable à tous les lieux. Le site de Service Public précise même "Il peut par exemple s'agir d'un harcèlement dans la rue." Et si c'est au harcèlement sexuel au travail et non au harcèlement moral que tu pensais, c'est pas une question de milieu social. Je travaille dans un domaine qui traite ce genre de situation et il y a beaucoup de plaintes contre de simples collègues sans lien hiérarchique voire pas du même service.
p'être que y'aura justement des comités de réflexions "comment ne pas faire de cette loi une loi raciste?".
De la part du gouvernement qui veut rendre l'état d'urgence permanent, j'ai quand même de gros doutes sur ce point :lunette:

Mais je suis d'accord avec toi qu'on sait pas le contenu de cette loi. C'est juste qu'au début je me suis dit "trop cool!" parce que par exemple, se balader à Dubaï est un plaisir en tant que femme... Mais une loi peut avoir l'air intéressante et cacher des trucs moins cools, c'est pour ça que je trouve intéressant de réfléchir à ce débat. Juste balancer un truc anti-harcèlement de rue dans les médias (un concept qui a été hyper à la mode l'an dernier) parce qu'on sait que c'est bien vu par l'opinion publique sans rien dire du tout de plus sur la direction qu'on souhaite prendre, ça laisse quand même songeur sur le véritable objectif derrière ce type d'annonce.
 
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