mamiecaro;4624075 a dit :
destynova;4624042 a dit :
Le conseil de l'ordre des médecins reconnait qu'il y a eu de gros
dysfonctionnements dans la façon dont a été traitée l'affaire du Dr Hazout et s'excuse auprès des patientes (plus d'une trentaine quand même et la première plainte remonte à 1988 et a été classée sans suite, soit 26 ans).
TW : abus, agressions sexuelles, viol.
Je ne sais pas ce que tu en penses, mais en ce qui me concerne, pour ce Dr comme pour les jeunes de Steubenville je pense que ces mecs savaient très bien ce qu'ils faisaient.
TW : viol, propos choquants
Le "ah mais en fait je pensais pas que c'était un viol!" c'est de la pure stratégie de mauvaise foi (consciente ou pas) qui consiste à jouer sur la notion du viol et des mythes autour justement (moi je ne suis pas un méchant étranger avec un couteau qui l'agresse la nuit donc ça ne peut pas être un viol). Cette stratégie est relayée aussi par les médias (CNN qui rappelle que ce sont de bons garçons, avec un bel avenir etc c'est insister sur l'écart entre ce que serait un "vrai" viol et ce qui s'est passé). Je pense que les violeurs ont conscience justement de toutes ces stratégies de rejet de la faute/minimisation, et ont conscience que l'auditoire a bien ça en tête lui aussi (il suffit de dire que tu pensais que la nana en avait envie/qu'elle était bourrée pour jeter le doute).
D'ailleurs tout le procès du Dr Haznout a tourné autour des questions de consentement, bien que les victimes ont avoué qu'elles avaient peur de lui, qu'elles se sentaient obligées/contraintes pour avoir leur bébé, qu'il les a surprises pour certaines etc.
Bref tout le procès a tourné autour de cette défense "je ne pensais pas que c'était un viol".
Je pense qu'il ya plein de choses intéressantes à analyser sur tout ce qu'on appelle les jugements d'attribution en psycho, et aussi sur la justification a postériori, et pour finir sur la question que tu soulèves de l'identification de l'acte de violence ou non. En flânant dans ma bibliothèque je suis tombée sur un livre (qui s'appellent "Les hommes aussi changent"), ils montraient un cas où il présentaient à des hommes et des femmes une histoire avec des actes plus ou moins violents (mais rien à voir avec des actes sexuels). Et ils remarquaient que quand le texte n'impliquait pas les hommes et que ceux ci sortaient alors de leur position défensive, ils identifiaient beaucoup mieux la violence que les femmes (qui je pense, ont intégré certaines choses).
J'avais lu plus ou moins la même chose sur des scénari qu'on montrait à des hommes sur des situations de rejet. Et les hommes identifiaient très bien les phrases ou attitudes de rejet (en particulier de femmes). Le but étant de montrer que la fameuse ambiguïté autour du viol ("je pensais qu'elle voulait/qu'elle aimait ça"), ou du harcèlement (et moi j'avais envie d'étendre ça à la friendzone) n'existait pas.
Enfin je pense que pour Steubenville, le "je pensais pas que c'était un viol", a mon avis ça signifie plus "je ne pensais pas qu'on me punirait" (sachant que je ne l'ai pas frappée donc, et qu'elle était fin ivre et qu'en général on insulte les filles qui boivent et que ça passe comme une lettre à la poste, je pensais vraiment que je serais intouchable).
Je pense que tout le monde sait ce que c'est un viol mais que la culture du viol fait qu'il y a différents niveaux de viol ("legitimate rape" et compagnie) et que dans certains cas les jeunes ont appris qu'ils seraient moins mis en tort que la fille.
Enfin j'espère, parce que sinon ça signifie que ces jeunes pensent vraiment en toute bonne foi qu'on peut coucher avec une fille morte/endormie/bourrée/dans le comas sur un lit d’hôpital, que c'est envisageable d'avoir des relations sexuelles avec des personnes qui n'en expriment pas l'envie, que c'est pareil que les relations avec sa copine.
Sinon sur le fait de "savoir se tenir" ou pas la phrase m'avait fait tiquer sans que je sache trop pourquoi. Effectivement ça laisse un peu sous entendre que tous les gynécos sont des violeurs qui ont le sens de la déontologie.
Pour finir en faisant juste une petite recherche sur le net on trouve pas mal d'articles qui dépeignent encore ce mec comme un "séducteur" même s'il s'agit d'articles sur la condamnation.
Oh ben tiens justement, une petite perle "
Il faut interdire les relations sexuelles entre médecin et patient" Beau dérapage plein de confusions entre relations sexuelles et viol, déontologie/pas déontologie (moi qui pensait que le viol ça n'était jamais déontologique quelque soit la profession). Écrit par le président de l'institut de victimologie si j'ai bien compris, ça promet
@suzi-lee J'ai vu la pub plusieurs fois à la TV et j'avais même pas tilté sur les morphos ^^ honte à moi