Veille Permanente Sexisme

23 Décembre 2012
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theodelinde;4635076 a dit :
euki;4635058 a dit :
L'expression "get lucky" se traduit comme étant l'équivalent de notre "pécho". Après est-ce que "pécho" c'est sexiste en soi? Je crois pas tant que c'est consenti. Généralement si on parle d'une soirée festive comme c'est le cas dans la chanson, les deux parties sont mêmes là pour ça, s'amuser et voilà! C'est l'impression que me donne la chanson, avec les deux points de vue d'ailleurs!
Faudrait voir le reste des paroles en détails! ;)

En tout cas je préfère ça à Robin Truc et à moult rappeurs!

D'accord avec toi, surtout qu'en fait, les deux autres expressions tournent aussi autour de "pécho" : le mec est debout pour "get some" (manière familière de dire "pécho") et la fille pour "good fun" (et en général cette expression "good fun" dans ce contexte c'est pas "faire la fête" c'est plutôt "s'amuser au lit").

Puis ensuite, le refrain ne dit plus il/elle mais "nous"... et tout le reste ça décrit assez sommairement une fête sans rien de très spirituel.
ça me parait juste être une soirée sans prise de tête où tout le monde est sur la même longueur d'onde (on ne parle pas de gens déchirés ou quoi).

EDIT : @Ankou, du coup il n'y a pas vraiment de différence entre l'homme et la femme dans la chanson, je pense que c'est juste un effet de style d'alterner elle/je puisqu'après ça devient "nous" pour les mêmes activités.
 
Dernière édition :
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@euki : de façon générale, l'expression "get lucky" et l'expression "pécho" sont toutes deux empreintes de sexisme car elles traduisent des rapports inégalitaires entre genres.

Dans "get lucky" (et "get some", c'est un peu pareil), il y a l'idée que le sexe est une chance, quelque chose dont il faut profiter... quand on est un homme. Dans "pécho" (donc chopper) il y a l'idée qu'il faut se trouver une proie et "l'attraper"... quand on est un homme. Bien sûr, ces expressions sont parfois utilisées en parlant de femmes, mais ça reste ultra-minoritaire - on les entend majoritairement utilisées par et pour des hommes hétéros.

Un truc qui est vraiment flagrant aussi, c'est que dans ces expressions, les partenaires sont tout simplement effacé-e-s, il-elle n'existe plus. On est donc au-delà de l'objectification : ce n'est même plus que le-la partenaire n'est qu'un objet sexuel, il-elle n'existe même pas. On va entendre : "I got lucky yesterday!", "so, did you get some?", "ce soir, je vais pécho !" L'accent est mis sur l'activité du sujet, et uniquement sur lui. C'est comme si l'autre n'existait pas, comme si le sexe n'était pas une activité qui se faisait à deux. Et c'est profondément et tristement révélateur de la façon dont le sexe est perçu dans notre société.
 
23 Décembre 2012
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mamiecaro;4635095 a dit :
@euki : de façon générale, l'expression "get lucky" et l'expression "pécho" sont toutes deux empreintes de sexisme car elles traduisent des rapports inégalitaires entre genres.

Dans "get lucky" (et "get some", c'est un peu pareil), il y a l'idée que le sexe est une chance, quelque chose dont il faut profiter... quand on est un homme. Dans "pécho" (donc chopper) il y a l'idée qu'il faut se trouver une proie et "l'attraper"... quand on est un homme. Bien sûr, ces expressions sont parfois utilisées en parlant de femmes, mais ça reste ultra-minoritaire - on les entend majoritairement utilisées par et pour des hommes hétéros.

Un truc qui est vraiment flagrant aussi, c'est que dans ces expressions, les partenaires sont tout simplement effacé-e-s, il-elle n'existe plus. On est donc au-delà de l'objectification : ce n'est même plus que le-la partenaire n'est qu'un objet sexuel, il-elle n'existe même pas. On va entendre : "I got lucky yesterday!", "so, did you get some?", "ce soir, je vais pécho !" L'accent est mis sur l'activité du sujet, et uniquement sur lui. C'est comme si l'autre n'existait pas, comme si le sexe n'était pas une activité qui se faisait à deux. Et c'est profondément et tristement révélateur de la façon dont le sexe est perçu dans notre société.

Je ne suis pas vraiment d'accord sur l'emploi de ces expressions.
Je les entends utiliser autant pour des femmes que pour des hommes!
Quand j'habitais dans des pays anglophones, mes potes mecs me demandaient souvent après des soirées "did you get lucky last night?" (et ce n'est pas juste anecdotique, je l'entendais super souvent pour des filles), quant à "pécho" ou "chopper" je l'entends autant pour des filles!
Je parle de notre génération bien sûr, je sais pas si c'est pareil pour les gens de 50 ans (:hesite:) mais pour nous c'est unisexe je trouve.

Et je ne trouve pas ça insultant pour "get lucky", c'est comme si on me demande "tu t'es bien amusée hier?", on me parle à moi, on me pose la question à moi!
Bon "pécho" ok, c'est un violent si on regarde le vrai sens du mot mais dans l'usage, je trouve que c'est pas vraiment utilisé dans l'irrespect contrairement à d'autres verbes sexuels qui sont eux typiquement masculins.
 
7 Octobre 2010
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-boobi-;4634649 a dit :
c'est grave là :
si vous voulez intervenir allez y parce qu'on lit des choses incroyables, ça vaut le détour :

http://www.vinted.fr/forum/relations-and-sentiments/282532-sexisme-choc?page=5


les femmes ont un instinct maternel et les garçons aiment les petits soldats ! c'est l'ordre des choses

Edit : en fait vous risquez de perdre votre temps sur ce topic, y a une mauvaise foi pas possible.
Le dernier commentaire m'a achevé je laisse tomber :
"Si ton mari te frappe, remets toi en question", conseille de sa mère ! Putain c'est TENDU

Non mais attends, t'exagères aussi! Si certaines veulent rester à la maison, faire à manger pour leur petit mari et torcher les fesses de leur 12 gamins, c'est leur droiiiiiit!

:troll:

Trêve de plaisanterie, elles sont vraiment désespérantes... Ce qui me choque le plus, c'est que j'ai l'impression que la moyenne d'âge du forum, c'est plutôt dans les 20 ans non ? Avoir cette mentalité à 20 ans... :erf: Je voudrais bien ne pas paraître trop critique dans mes propos mais je trouve que, pour le coup, c'est difficile.
 
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@Tardigrade :

Le problème, j'ai l'impression, c'est qu'à partir du moment où tu prends position sur un sujet dit épineux, forcément tu deviens "extrême" aux yeux des gens qui ne veulent surtout pas changer leur vision des choses ou admettre que ce n'est pas aussi simpliste qu'ils l'imaginent.

C'est un peu pareil avec les végétaliens/Vegan, ce sont de vilains extrémistes qui veulent te faire changer tes habitudes, bouh. Alors qu'en réalité, ce sont surtout des gens qui en ont marre de la vision étriquée de certains et qui voudrait bien leur faire admettre certains trucs.

Enfin, je le perçois comme ça vu que je traîne pas mal sur "veille permanente végétarisme" et que, pour le coup, le rapprochement est presque évident, quelques fois :fleur:

C'est le cas quand j'ose prendre position par rapport au végétarisme/lisme et que les omnivores viennent m'embêter en me disant "j'en ai marre des végétariens qui me font la morale!". Oui mais... Si on m'attaquait pas systématiquement, peut-être que je n'aurais pas besoin de me défendre autant! Là, ça me semble pareil en fait.
 
30 Mai 2012
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morganegirly;4635099 a dit :
Je ne suis pas vraiment d'accord sur l'emploi de ces expressions.
Je les entends utiliser autant pour des femmes que pour des hommes!
Quand j'habitais dans des pays anglophones, mes potes mecs me demandaient souvent après des soirées "did you get lucky last night?" (et ce n'est pas juste anecdotique, je l'entendais super souvent pour des filles), quant à "pécho" ou "chopper" je l'entends autant pour des filles!
Je parle de notre génération bien sûr, je sais pas si c'est pareil pour les gens de 50 ans (:hesite:) mais pour nous c'est unisexe je trouve.

Comme je le disais, ça peut être utilisé pour les femmes comme pour les hommes... Sauf qu'en général, c'est plutôt les hommes qui sortent socialement glorieux d'une relation sexuelle dans notre belle société. L'idée de sortir en boîte dans le seul but de "chopper", quand j'étais en école, c'était un truc sur lequel on allait blaguer entre filles, mais qui était pris beaucoup plus au pied de la lettre par les mecs.

morganegirly;4635099 a dit :
Et je ne trouve pas ça insultant pour "get lucky", c'est comme si on me demande "tu t'es bien amusée hier?", on me parle à moi, on me pose la question à moi!
Bon "pécho" ok, c'est un violent si on regarde le vrai sens du mot mais dans l'usage, je trouve que c'est pas vraiment utilisé dans l'irrespect contrairement à d'autres verbes sexuels qui sont eux typiquement masculins.

Mais cette notion de "lucky", de chance liée au fait d'avoir eu des relations sexuelles ou pas (car l'expression "get lucky" se réfère bien au sexe, il ne s'agit jamais de "as-tu eu la chance d'avoir trouvé quelqu'un avec qui tu as passé un bon moment et que tu aimerais revoir car tu te sens bien avec cette personne" mais bien "est-ce que tu as consommé avec quelqu'un - n'importe qui, on s'en fout tant qu'il y a eu sexe ?"), elle ne te dérange pas ? Dans les discussions entre mecs, il n'y a même pas de notion de plaisir ou de s'être amusé (puisqu'il est communément admis que s'il y a eu rapport, ça a forcément été agréable pour le mec), il y a cette notion binaire - t'as baisé ou pas baisé.

Dans le cas où des amis te demandent ça à toi : justement, si la question est "est-ce que tu t'es amusée ?", "as-tu passé un bon moment ?", c'est très différent - tu y mets ce que tu veux : ça peux être danser, rencontrer des gens, te défouler et chanter du Britney Spears à tue-tête, rencontrer quelqu'un avec qui vous avez échangé vos numéros, ou bien faire l'amour comme des bêtes avec une ou plusieurs personnes.

Alors que si on te demande "did you get lucky?", la réussite de ta soirée n'est placée que sur cet axe - sexe ou pas sexe. Ce qui, au passage, t'enferme dans ce raisonnement - si tu réponds que non, ça veut dire que tu n'as pas eu la chance de baiser, et c'est dommage ; si tu réponds oui, ça veut dire que tu as baisé et c'est super.

Et si tu n'as pas baisé parce que tu n'avais pas envie, tu réponds quoi ?
"Not lucky" ?

Et si tu t'es réveillée avec des emballages vide de capotes autour de toi sans trop de souvenirs de la veille, tu réponds quoi ?
"Lucky" ?

Et si tu as baisé avec ce mec sur qui tu as des vues même si tu ne te sentais pas prête parce que tu pensais que c'était la seule façon pour qu'il s'intéresse à toi, tu réponds quoi ?
"Lucky" ?

Bien sûr, le contexte compte, mais je trouve que cette notion de "chance" associée au sexe n'est pas si saine qu'on voudrait le croire, surtout quand la culture étudiante est tellement imprégnée de culture du viol.

padme_;4635111 a dit :
Trêve de plaisanterie, elles sont vraiment désespérantes... Ce qui me choque le plus, c'est que j'ai l'impression que la moyenne d'âge du forum, c'est plutôt dans les 20 ans non ? Avoir cette mentalité à 20 ans... :erf: Je voudrais bien ne pas paraître trop critique dans mes propos mais je trouve que, pour le coup, c'est difficile.

HAHAHA MOMENT DÉPRIME : j'étais pareil à 20 ans. Peut-être pas au niveau de "les filles en rose, les garçons en bleu", mais le slut-shaming, la misogynie internalisée, le victim-blaming, la méfiance vis-à-vis du féminisme... Ben, c'était moi. La prépa et l'école d'ingénieurs, c'est marrant comme ça encourage pas à lire du Judith Butler. (Enfin, je dis ça - le collège et le lycée, c'était folklo aussi.)

Bref, y a pas de miracle : baigner dans une culture sexiste, ça a des conséquences réelles. Quand tu es une jeune fille, le plus simple pour se sentir valorisée, c'est de cracher sur les autres, de se croire "différente", moins "girly", et de se dire que "moi je couche pas parce que moi, je me respecte".
 
26 Septembre 2012
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@MamieCaro: ton analyse, très pertinente, me fait penser aux memes qu'on voit fleurir sur Internet avec le "No Matter, Had sex" ( ou variantes): comme si s'envoyer en l'air compensait tout ( y compris le fait de violer sa partenaire)
 
23 Décembre 2012
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mamiecaro;4635210 a dit :
morganegirly;4635099 a dit :
Je ne suis pas vraiment d'accord sur l'emploi de ces expressions.
Je les entends utiliser autant pour des femmes que pour des hommes!
Quand j'habitais dans des pays anglophones, mes potes mecs me demandaient souvent après des soirées "did you get lucky last night?" (et ce n'est pas juste anecdotique, je l'entendais super souvent pour des filles), quant à "pécho" ou "chopper" je l'entends autant pour des filles!
Je parle de notre génération bien sûr, je sais pas si c'est pareil pour les gens de 50 ans (:hesite:) mais pour nous c'est unisexe je trouve.

Comme je le disais, ça peut être utilisé pour les femmes comme pour les hommes... Sauf qu'en général, c'est plutôt les hommes qui sortent socialement glorieux d'une relation sexuelle dans notre belle société. L'idée de sortir en boîte dans le seul but de "chopper", quand j'étais en école, c'était un truc sur lequel on allait blaguer entre filles, mais qui était pris beaucoup plus au pied de la lettre par les mecs.

morganegirly;4635099 a dit :
Et je ne trouve pas ça insultant pour "get lucky", c'est comme si on me demande "tu t'es bien amusée hier?", on me parle à moi, on me pose la question à moi!
Bon "pécho" ok, c'est un violent si on regarde le vrai sens du mot mais dans l'usage, je trouve que c'est pas vraiment utilisé dans l'irrespect contrairement à d'autres verbes sexuels qui sont eux typiquement masculins.

Mais cette notion de "lucky", de chance liée au fait d'avoir eu des relations sexuelles ou pas (car l'expression "get lucky" se réfère bien au sexe, il ne s'agit jamais de "as-tu eu la chance d'avoir trouvé quelqu'un avec qui tu as passé un bon moment et que tu aimerais revoir car tu te sens bien avec cette personne" mais bien "est-ce que tu as consommé avec quelqu'un - n'importe qui, on s'en fout tant qu'il y a eu sexe ?"), elle ne te dérange pas ? Dans les discussions entre mecs, il n'y a même pas de notion de plaisir ou de s'être amusé (puisqu'il est communément admis que s'il y a eu rapport, ça a forcément été agréable pour le mec), il y a cette notion binaire - t'as baisé ou pas baisé.

Dans le cas où des amis te demandent ça à toi : justement, si la question est "est-ce que tu t'es amusée ?", "as-tu passé un bon moment ?", c'est très différent - tu y mets ce que tu veux : ça peux être danser, rencontrer des gens, te défouler et chanter du Britney Spears à tue-tête, rencontrer quelqu'un avec qui vous avez échangé vos numéros, ou bien faire l'amour comme des bêtes avec une ou plusieurs personnes.

Alors que si on te demande "did you get lucky?", la réussite de ta soirée n'est placée que sur cet axe - sexe ou pas sexe. Ce qui, au passage, t'enferme dans ce raisonnement - si tu réponds que non, ça veut dire que tu n'as pas eu la chance de baiser, et c'est dommage ; si tu réponds oui, ça veut dire que tu as baisé et c'est super.

Et si tu n'as pas baisé parce que tu n'avais pas envie, tu réponds quoi ?
"Not lucky" ?

Et si tu t'es réveillée avec des emballages vide de capotes autour de toi sans trop de souvenirs de la veille, tu réponds quoi ?
"Lucky" ?

Et si tu as baisé avec ce mec sur qui tu as des vues même si tu ne te sentais pas prête parce que tu pensais que c'était la seule façon pour qu'il s'intéresse à toi, tu réponds quoi ?
"Lucky" ?

Bien sûr, le contexte compte, mais je trouve que cette notion de "chance" associée au sexe n'est pas si saine qu'on voudrait le croire, surtout quand la culture étudiante est tellement imprégnée de culture du viol.

En fait, je crois qu'on ne doit pas du tout avoir les mêmes expériences parce que je ne reconnais pas du tout mon environnement dans ce que tu décris.
La culture étudiante imprégnée de culture du viol, je crois que c'est quand même spécifique à certains milieux estudiantins, notamment les écoles et les campus américains. Mais dans ma fac anglo non US comme dans ma grosse fac de sciences humaines parisienne, yavait pas franchement une culture étudiante donc encore moins une culture étudiante imprégnée de culture du viol... Ma vie festive de mes années étudiantes, je l'ai pas forcément vécu au milieu des étudiants, c'était des environnements beaucoup plus mélangés puisque c'était surtout les soirées classiques dans les bars et boites de nuit de la ville avec n'importe qui.
Et sinon je ne faisais pas vraiment référence à la culture étudiante en fait dans les propos qu'on me tenait, ça fait quelques années que j'ai quitté le milieu ;) Mes potes que je mentionnais plus haut, certains avaient 35 ans d'ailleurs!

Sinon le "get lucky", non ça ne me dérange pas du tout qu'on axe certaines questions sur ma soirée par rapport à ça, tant que ça n'est pas une course mais plutôt un échange de potins! Quand je disais que c'était des questions qu'on me posait, c'était pas l'unique question qu'on me posait, c'était une question, comme on échange les derniers ragots entre potes. Et puis ça ne me dérange pas l'idée qu'on puisse avoir comme but de trouver un coup d'un soir en allant en soirée, ya plein de gens qui y vont surtout pour ça donc la question ne me choque pas.
Moi, le "lucky", ça me faisait limite l'effet inverse du langage cru en fait. Dans ma tête, c'était même plutôt une manière de parler "pour filles" parce que c'est une sorte de métaphore pudique : au lieu de "did you have sex?" on te demande "did you get lucky?", comme si on tournait autour du pot pour pas te choquer en parlant trop directement.
Et puis justement, le "lucky", c'est un terme positif, la chance c'est un bénéfice, c'est pas "baiser n'importe qui", c'est "avoir passé du bon temps" que ça sous-entend.

Sinon je comprends qu'on veuille se prémunir contre la culture du viol, mais je trouve ça contre-productif, limite oppressant, de partir du pire cas possible. Avec les exemples que tu prends, on dirait forcément qu'une fille qui choppe en soirée est en danger ou qu'elle ne maitrise pas la situation, que la sexualité libre est une menace omniprésente pour elle, que le viol nous guette à chaque instant de relâchement, que du coup on devrait faire gaffe à ce qu'on dit parce que notre interlocutrice vient peut-être de vivre un viol.
Je ne vais pas me mettre à choisir mon vocabulaire autour du sexe en partant de l'idée du viol par défaut, c'est pas parce que c'est trop ancré dans notre culture que je devrais me construire autour de ça :)
Si j'ai passé une mauvaise soirée ou qu'il m'est arrivé un truc grave, bien sûr que ce ne sera pas considérée comme "lucky"...

Enfin la sexualité féminine était beaucoup plus assumée dans les pays anglo où j'ai vécu et comme ça fait plusieurs années que j'alterne vie en France et expatriations donc que je baigne dans des milieux assez particuliers, je sais pas, je ne réalise ptete pas bien comment ce que ça implique dans un contexte français...

EDIT : :cretin: Je viens de réaliser que je débats depuis deux heures autour d'une expression de Daft Punk alors que j'aime même pas cette chanson :goth:
 
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morganegirly;4635271 a dit :
Sinon je comprends qu'on veuille se prémunir contre la culture du viol, mais je trouve ça contre-productif, limite oppressant, de partir du pire cas possible. Avec les exemples que tu prends, on dirait forcément qu'une fille qui choppe en soirée est en danger ou qu'elle ne maitrise pas la situation, que la sexualité libre est une menace omniprésente pour elle, que le viol nous guette à chaque instant de relâchement, que du coup on devrait faire gaffe à ce qu'on dit parce que notre interlocutrice vient peut-être de vivre un viol.
Je ne vais pas me mettre à choisir mon vocabulaire autour du sexe en partant de l'idée du viol par défaut, c'est pas parce que c'est trop ancré dans notre culture que je devrais me construire autour de ça :)
Si j'ai passé une mauvaise soirée ou qu'il m'est arrivé un truc grave, bien sûr que ce ne sera pas considérée comme "lucky"...

Enfin la sexualité féminine était beaucoup plus assumée dans les pays anglo où j'ai vécu et comme ça fait plusieurs années que j'alterne vie en France et expatriations donc que je baigne dans des milieux assez particuliers, je sais pas, je ne réalise ptete pas bien comment ce que ça implique dans un contexte français...

Quand 16% des femmes entre 18 et 59 ans en France ont vécu un viol ou une tentative de viol dans leur vie, je ne trouve pas ça aberrant de toujours garder cette possibilité dans un coin de son esprit quand on parle de sexe. Il n'est pas question de "se construire autour de ça", mais de cesser de considérer que le sexe est quelque chose de forcément formidable ou forcément désirable. (Au passage, quid des asexuel-le-s qui assistent à ce genre de discussion ?)

Je ne dis pas "il faut arrêter d'utiliser cette expression", j'essaye juste de réfléchir aux modes de pensée qu'elle révèle, aux problèmes qu'elle peut soulever, et j'ai l'impression que tu prends ça de façon personnelle... Ce n'était pas du tout le but.

Le fait que la sexualité féminine soit "assumée" ou "libérée" n'empêche pas du tout la prévalence de la culture du viol.

Et bon, ben puisqu'on en est à parler de notre vie estudiantine : j'aurais pu penser comme toi que tout était cool dans notre école et que le viol n'existait pas. Sauf que je repense à un truc qui m'est arrivé, et je vois quelque chose que je n'avais tout simplement pas réalisé à l'époque - et je me demande quelles autres choses je n'ai pas vues voire oubliées. Comme c'est assez personnel, HS.


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La culture de l'alcool jusqu'à s'en rendre malade, dans une école composée à environ 75% de mecs qui cachent à peine qu'ils voient les filles comme des "chattes-à-patte", dans une école où le fait qu'une des filles se soit fait refaire les seins avait fait le tour de l'école plus vite qu'une trainée de poudre, dans une école où des mecs avaient enregistré les cris de plaisir d'une fille de la résidence à travers sa porte, et la réputation qu'elle avait eu suite à ça (salope) et la réputation que s'était faite son copain suite à ça (héros), et moi qui riais à tout ça...

Étant donné à quel point tous les éléments en place et les mentalités sont similaires à ce qu'on lit sur les affaires aux États-Unis, je crois que non, la culture du viol ne s'arrête pas à l'Atlantique. Donc on ne peut pas faire l'impasse sur le fait d'en discuter parce que c'est "oppressant" - ce qui est oppressant, c'est le silence et le manque de réflexion autour de ces problématiques en milieu étudiant.
 
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Sinon je comprends qu'on veuille se prémunir contre la culture du viol, mais je trouve ça contre-productif, limite oppressant, de partir du pire cas possible. Avec les exemples que tu prends, on dirait forcément qu'une fille qui choppe en soirée est en danger ou qu'elle ne maitrise pas la situation, que la sexualité libre est une menace omniprésente pour elle, que le viol nous guette à chaque instant de relâchement, que du coup on devrait faire gaffe à ce qu'on dit parce que notre interlocutrice vient peut-être de vivre un viol.
Je ne vais pas me mettre à choisir mon vocabulaire autour du sexe en partant de l'idée du viol par défaut, c'est pas parce que c'est trop ancré dans notre culture que je devrais me construire autour de ça :)
Si j'ai passé une mauvaise soirée ou qu'il m'est arrivé un truc grave, bien sûr que ce ne sera pas considérée comme "lucky"...

Enfin la sexualité féminine était beaucoup plus assumée dans les pays anglo où j'ai vécu et comme ça fait plusieurs années que j'alterne vie en France et expatriations donc que je baigne dans des milieux assez particuliers, je sais pas, je ne réalise ptete pas bien comment ce que ça implique dans un contexte français...

Quand 16% des femmes entre 18 et 59 ans en France ont vécu un viol ou une tentative de viol dans leur vie, je ne trouve pas ça aberrant de toujours garder cette possibilité dans un coin de son esprit quand on parle de sexe. Il n'est pas question de "se construire autour de ça", mais de cesser de considérer que le sexe est quelque chose de forcément formidable ou forcément désirable. (Au passage, quid des asexuel-le-s qui assistent à ce genre de discussion ?)

Je ne dis pas "il faut arrêter d'utiliser cette expression", j'essaye juste de réfléchir aux modes de pensée qu'elle révèle, aux problèmes qu'elle peut soulever, et j'ai l'impression que tu prends ça de façon personnelle... Ce n'était pas du tout le but.

Le fait que la sexualité féminine soit "assumée" ou "libérée" n'empêche pas du tout la prévalence de la culture du viol.

Et bon, ben puisqu'on en est à parler de notre vie estudiantine : j'aurais pu penser comme toi que tout était cool dans notre école et que le viol n'existait pas. Sauf que je repense à un truc qui m'est arrivé, et je vois quelque chose que je n'avais tout simplement pas réalisé à l'époque - et je me demande quelles autres choses je n'ai pas vues voire oubliées. Comme c'est assez personnel, HS.

La culture de l'alcool jusqu'à s'en rendre malade, dans une école composée à environ 75% de mecs qui cachent à peine qu'ils voient les filles comme des "chattes-à-patte", dans une école où le fait qu'une des filles se soit fait refaire les seins avait fait le tour de l'école plus vite qu'une trainée de poudre, dans une école où des mecs avaient enregistré les cris de plaisir d'une fille de la résidence à travers sa porte, et la réputation qu'elle avait eu suite à ça (salope) et la réputation que s'était faite son copain suite à ça (héros), et moi qui riais à tout ça...

Étant donné à quel point tous les éléments en place et les mentalités sont similaires à ce qu'on lit sur les affaires aux États-Unis, je crois que non, la culture du viol ne s'arrête pas à l'Atlantique. Donc on ne peut pas faire l'impasse sur le fait d'en discuter parce que c'est "oppressant" - ce qui est oppressant, c'est le silence et le manque de réflexion autour de ces problématiques en milieu étudiant.

Non, je n'ai pas pris ça de façon personnelle du tout :)
Mais je ne pense pas que l'attitude à adopter soit d'agir comme si une relation sexuelle était potentiellement un viol et éviter d'en parler comme de quelque chose de positif pour ça... plutôt être prêt à réagir si on a des signes qui nous laissent penser que ça peut l'être.
Bien sûr, que le sexe n'est pas toujours agréable... Mais je ne vois pas bien le rapport entre le fait que des potes veulent savoir si tu as passé une bonne soirée niveau sexe et le fait que l'asexualité et le viol existe! C'est pas le premier venu que je rencontre par hasard au supermarché qui me pose cette question : c'est des potes ou des gens avec qui j'ai passé la soirée... Et je dis je mais c'est pas vraiment parce que je le prends personnellement, c'est pour dire que je ne vois pas le problème de cette discussion et que ça n'a rien d'excluant pour tes potes asexuels ou d'agressif pour tes amies qui ont vécu un viol.

Sinon pour répondre à "puisqu'on en est à parler de notre vie estudiantine : j'aurais pu penser comme toi que tout était cool dans notre école et que le viol n'existait pas" en fait j'ai mal dû m'exprimer mais je disais pas que l'ambiance était trop cool chez moi... juste qu'il y avait zéro vie étudiante!
Tous ceux qui ont été en fac de sciences humaines avec 800 inscrits dans une seule filière en L1 voient de quoi je parle : tu vas à la fac pour les cours et la bibli puis tu rentres chez toi, pas grand-chose d'autre. En 5 ans, j'ai dû me faire 5 vagues connaissances et seulement 2 amis si je ne compte pas ceux du club de sport qui n'étaient pas vraiment lié à la fac. On ne faisait jamais de soirée ensemble, personne ne se connaissait parce qu'on était tellement nombreux et éparpillés qu'on ne se revoyait presque jamais d'une heure à l'autre, on ne se parlait pas, sauf de temps en temps pour échanger des cours par nécessité.
Donc avec un manque aussi flagrant de contact entre gens, je vois mal comment la culture du viol, l'alcoolisation mutuelle, les réputations des filles, la compétition sexuelle entre mecs aurait pu se développer.
Je ne dis pas que la culture du viol dans le milieu estudiantin c'est juste un truc US, je pense effectivement que les écoles françaises ont des problème à ce niveau là. Mais je dis que c'est loin de concerner tous les étudiants parce que la culture étudiante est tout sauf uniforme d'une filière et d'une structure à l'autre, surtout en France.

Sinon, j'ai parlé de sexualité "libérée" non pas parce que j'ai l'impression que tu le remets en cause mais parce qu'effectivement, j'ai très très souvent entendu des gens faire des réflexions sur les filles qui couchent avec des inconnus en parlant de "mise en danger" et en regardant la situation avec suspicion. Et bien sûr, que des filles subissent des viols dans ce genre de situation mais le fait de toujours rappeler la potentialité du viol empêche aussi les filles de se sentir libre dans leur sexualité et dans la parole autour de ça.
Ce que je trouve oppressant c'est par exemple de toujours rappeler l'existence du viol quand tu racontes une soirée arrosée. Evoquer le viol quand tu entends des mecs se vanter de trucs vraiment glaucques, oui, le faire parce qu'on parle de sexe et de soirée dans la même phrase, je suis moins d'accord.

Ce que je trouve oppressant c'est que lorsque que tu te sens dans une situation de liberté sexuelle, on vient te rappeler le spectre du viol.
Je ne dis pas "arrêtons d'en parler pour être tranquille", je dis qu'il y a une différence entre une compétition alcoolisée autour de la "performance" sexuelle et demander à tes potes s'ils ont passé une bonne soirée niveau sexe.
Je trouve d'ailleurs à ce sujet que certaines campagnes contre le viol sont plus anxiogènes qu'autre chose. Je pense notamment à celles qui parlent de statistiques du type "1 femme sur 3 se fera violer dans sa vie" qui sous-entend que dans ton groupe de 4 copines, c'est le destin inévitable d'au moins une d'entre vous... et qui n'aide pas beaucoup à se sentir libre et forte, genre "tu seras violée, ma fille".
C'est à ça que je réagis surtout, au fait qu'il y a un équilibre à trouver autour de la sensibilisation entre faire ouvrir les yeux aux bonnes personnes, notamment par un choc, et effrayer les gens en leur donnant l'impression qu'on ne peut pas y échapper.
Donc voilà, parler de sexe de manière informelle entre amis en pensant au viol, je trouve que ça se rattache à cette prévention-peur et c'est pour ça que j'ai dit ça.

Enfin bon, je ne suis même pas sûre qu'on parle de la même chose en fait :) (en plus ça me fait tout bizarre de pas être d'accord avec toi, j'aime pas trop :puppyeyes:)
 
Dernière édition :
30 Mai 2012
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morganegirly;4635385 a dit :
mamiecaro;4635343 a dit :
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Sinon je comprends qu'on veuille se prémunir contre la culture du viol, mais je trouve ça contre-productif, limite oppressant, de partir du pire cas possible. Avec les exemples que tu prends, on dirait forcément qu'une fille qui choppe en soirée est en danger ou qu'elle ne maitrise pas la situation, que la sexualité libre est une menace omniprésente pour elle, que le viol nous guette à chaque instant de relâchement, que du coup on devrait faire gaffe à ce qu'on dit parce que notre interlocutrice vient peut-être de vivre un viol.
Je ne vais pas me mettre à choisir mon vocabulaire autour du sexe en partant de l'idée du viol par défaut, c'est pas parce que c'est trop ancré dans notre culture que je devrais me construire autour de ça :)
Si j'ai passé une mauvaise soirée ou qu'il m'est arrivé un truc grave, bien sûr que ce ne sera pas considérée comme "lucky"...

Enfin la sexualité féminine était beaucoup plus assumée dans les pays anglo où j'ai vécu et comme ça fait plusieurs années que j'alterne vie en France et expatriations donc que je baigne dans des milieux assez particuliers, je sais pas, je ne réalise ptete pas bien comment ce que ça implique dans un contexte français...

Quand 16% des femmes entre 18 et 59 ans en France ont vécu un viol ou une tentative de viol dans leur vie, je ne trouve pas ça aberrant de toujours garder cette possibilité dans un coin de son esprit quand on parle de sexe. Il n'est pas question de "se construire autour de ça", mais de cesser de considérer que le sexe est quelque chose de forcément formidable ou forcément désirable. (Au passage, quid des asexuel-le-s qui assistent à ce genre de discussion ?)

Je ne dis pas "il faut arrêter d'utiliser cette expression", j'essaye juste de réfléchir aux modes de pensée qu'elle révèle, aux problèmes qu'elle peut soulever, et j'ai l'impression que tu prends ça de façon personnelle... Ce n'était pas du tout le but.

Le fait que la sexualité féminine soit "assumée" ou "libérée" n'empêche pas du tout la prévalence de la culture du viol.

Et bon, ben puisqu'on en est à parler de notre vie estudiantine : j'aurais pu penser comme toi que tout était cool dans notre école et que le viol n'existait pas. Sauf que je repense à un truc qui m'est arrivé, et je vois quelque chose que je n'avais tout simplement pas réalisé à l'époque - et je me demande quelles autres choses je n'ai pas vues voire oubliées. Comme c'est assez personnel, HS.

La culture de l'alcool jusqu'à s'en rendre malade, dans une école composée à environ 75% de mecs qui cachent à peine qu'ils voient les filles comme des "chattes-à-patte", dans une école où le fait qu'une des filles se soit fait refaire les seins avait fait le tour de l'école plus vite qu'une trainée de poudre, dans une école où des mecs avaient enregistré les cris de plaisir d'une fille de la résidence à travers sa porte, et la réputation qu'elle avait eu suite à ça (salope) et la réputation que s'était faite son copain suite à ça (héros), et moi qui riais à tout ça...

Étant donné à quel point tous les éléments en place et les mentalités sont similaires à ce qu'on lit sur les affaires aux États-Unis, je crois que non, la culture du viol ne s'arrête pas à l'Atlantique. Donc on ne peut pas faire l'impasse sur le fait d'en discuter parce que c'est "oppressant" - ce qui est oppressant, c'est le silence et le manque de réflexion autour de ces problématiques en milieu étudiant.

Non, je n'ai pas pris ça de façon personnelle du tout :)
Mais je ne pense pas que l'attitude à adopter soit d'agir comme si une relation sexuelle était potentiellement un viol et éviter d'en parler comme de quelque chose de positif pour ça... plutôt être prêt à réagir si on a des signes qui nous laissent penser que ça peut l'être.
Bien sûr, que le sexe n'est pas toujours agréable... Mais je ne vois pas bien le rapport entre le fait que des potes veulent savoir si tu as passé une bonne soirée niveau sexe et le fait que l'asexualité et le viol existe! C'est pas le premier venu que je rencontre par hasard au supermarché qui me pose cette question : c'est des potes ou des gens avec qui j'ai passé la soirée... Et je dis je mais c'est pas vraiment parce que je le prends personnellement, c'est pour dire que je ne vois pas le problème de cette discussion et que ça n'a rien d'excluant pour tes potes asexuels ou d'agressif pour tes amies qui ont vécu un viol.

Sinon pour répondre à "puisqu'on en est à parler de notre vie estudiantine : j'aurais pu penser comme toi que tout était cool dans notre école et que le viol n'existait pas" en fait j'ai mal dû m'exprimer mais je disais pas que l'ambiance était trop cool chez moi... juste qu'il y avait zéro vie étudiante!
Tous ceux qui ont été en fac de sciences humaines avec 800 inscrits dans une seule filière en L1 voient de quoi je parle : tu vas à la fac pour les cours et la bibli puis tu rentres chez toi, pas grand-chose d'autre. En 5 ans, j'ai dû me faire 5 vagues connaissances et seulement 2 amis si je ne compte pas ceux du club de sport qui n'étaient pas vraiment lié à la fac. On ne faisait jamais de soirée ensemble, personne ne se connaissait parce qu'on était tellement nombreux et éparpillés qu'on ne se revoyait presque jamais d'une heure à l'autre, on ne se parlait pas, sauf de temps en temps pour échanger des cours par nécessité.
Donc avec un manque aussi flagrant de contact entre gens, je vois mal comment la culture du viol, l'alcoolisation mutuelle, les réputations des filles, la compétition sexuelle entre mecs aurait pu se développer.
Je ne dis pas que la culture du viol dans le milieu estudiantin c'est juste un truc US, je pense effectivement que les écoles françaises ont des problème à ce niveau là. Mais je dis que c'est loin de concerner tous les étudiants parce que la culture étudiante est tout sauf uniforme d'une filière et d'une structure à l'autre, surtout en France.

Sinon, j'ai parlé de sexualité "libérée" non pas parce que j'ai l'impression que tu le remets en cause mais parce qu'effectivement, j'ai très très souvent entendu des gens faire des réflexions sur les filles qui couchent avec des inconnus en parlant de "mise en danger" et en regardant la situation avec suspicion. Et bien sûr, que des filles subissent des viols dans ce genre de situation mais le fait de toujours rappeler la potentialité du viol empêche aussi les filles de se sentir libre dans leur sexualité et dans la parole autour de ça.
Ce que je trouve oppressant c'est par exemple de toujours rappeler l'existence du viol quand tu racontes une soirée arrosée. Evoquer le viol quand tu entends des mecs se vanter de trucs vraiment glaucques, oui, le faire parce qu'on parle de sexe et de soirée dans la même phrase, je suis moins d'accord.

Ce que je trouve oppressant c'est que lorsque que tu te sens dans une situation de liberté sexuelle, on vient te rappeler le spectre du viol.
Je ne dis pas "arrêtons d'en parler pour être tranquille", je dis qu'il y a une différence entre une compétition alcoolisée autour de la "performance" sexuelle et demander à tes potes s'ils ont passé une bonne soirée niveau sexe.
Je trouve d'ailleurs à ce sujet que certaines campagnes contre le viol sont plus anxiogènes qu'autre chose. Je pense notamment à celles qui parlent de statistiques du type "1 femme sur 3 se fera violer dans sa vie" qui sous-entend que dans ton groupe de 4 copines, c'est le destin inévitable d'au moins une d'entre vous... et qui n'aide pas beaucoup à se sentir libre et forte, genre "tu seras violée, ma fille".
C'est à ça que je réagis surtout, au fait qu'il y a un équilibre à trouver autour de la sensibilisation entre faire ouvrir les yeux aux bonnes personnes, notamment par un choc, et effrayer les gens en leur donnant l'impression qu'on ne peut pas y échapper.
Donc voilà, parler de sexe de manière informelle entre amis en pensant au viol, je trouve que ça se rattache à cette prévention-peur et c'est pour ça que j'ai dit ça.

Enfin bon, je ne suis même pas sûre qu'on parle de la même chose en fait :) (en plus ça me fait tout bizarre de pas être d'accord avec toi, j'aime pas trop :puppyeyes:)

J'ai rigolé sur la dernière phrase parce que ça me fait la même chose ! :red:

Sur la vie estudiantine, OK, je comprends mieux ta remarque - quand il y a peu de socialisation, forcément, c'est très différent. En école d'ingénieurs, on passe plus de temps à socialiser qu'à étudier, donc effectivement, ça donne des cultures très très différentes ! :cretin:

Sur les discussions sur le sexe, je ne dis pas qu'il faut parler de viol dès qu'il est question de sexe, ni suggérer que c'est notre destin, mais simplement réfléchir à la façon dont nos discussions sur le sujet ont un impact de façon plus globale. C'est toujours pareil : une discussion, un film, une remarque ne cause pas la culture du viol, c'est un ensemble de toutes petites choses, de façons de penser, d'oublis, d'ignorances, etc, qui mis bout à bout forment un espace où la culture du viol peut se développer. Être attentif à ces détails ne veut pas dire penser "DANGER !! VIOL !!".

Sur les chiffres, certes ça fout un peu les boules, mais ça permet de lutter contre l'idée que "c'est juste l’œuvre de quelques malades isolés" - l'idée que la majorité des hommes n'a même pas besoin de réfléchir au sujet, même pas besoin de remettre en question leur comportement puisque ça ne les concerne pas et que ça ne concerne pas les femmes autour d'eux. Quand le fait que ce soit un phénomène répandu est révélé, et pas quelques cas "inévitables", ça force chacun à se demander comment on en est arrivés là, et comment on peut lutter contre. (Dans le cas extrême où quelqu'un fait une blague sur le viol à table à midi alors qu'il y a 5 femmes à table, le fait de savoir qu'il y a de fortes chances pour qu'au moins une d'entre elle ait subi une tentative de viol devrait leur faire comprendre que non, ce n'est pas "juste une blague", ce n'est pas anodin.)

Depuis que la notion de culture du viol a commencé à émerger, j'ai l'impression que la parole s'est (très légèrement) libéré sur le sujet. On essaye de soulever un coin du voile sur le tabou, et pour celles qui se sentaient seules et pas légitimes à parler sur le sujet, ça peut être libérateur - alors que si on traite ça comme un sujet qu'il vaut mieux éviter, qu'on fait comme si c'était des évènements exceptionnels (ce qui fait que certaines se disent "moi, c'était pas affreux comme ce qu'on lit dans les journaux, donc ça ne peut pas être un VRAI viol"), c'est là que la parole se voit étouffée. Et je pense qu'on est plus fortes, plus préparées, et mieux équipées pour aider les victimes ou dénoncer les prédateurs quand on sait de quoi on parle que quand il s'agit d'une vague menace aux contours flous.

Bref, pour en revenir à la discussion entre potes, je ne dis pas que dire "alors, hier, t'as chopé ?", c'est EN SOI entretenir la culture du viol et qu'il faut arrêter. Je dis juste que ça vaut le coup de réfléchir aux mécanismes de pensée qui font que "choper" est perçu comme un succès (pourquoi ? par rapport à quoi ?), que le partenaire soit effacé de la question de façon que seul l'acte semble compter, etc. Le langage est révélateur, je trouve ça intéressant de le décortiquer, c'est tout ce que je dis, en somme.

EDIT : en fait, je comprends complètement l'idée de la peur permanente liée à la sensibilisation dont tu parles, mais je n'arrive pas à articuler mes pensées là-dessus là tout de suite... Va falloir que j'y réfléchisse et que je revienne plus tard.
 
9 Mars 2013
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Pour continuer le sujet sur le viol, en parler +/- @MamieCaro et @MorganeGirly : j'ai passé des heures très inconfortables à lire des articles féministes sur le viol, la culture du viol, le slut-shaming, etc. puis à analyser mes expériences en la matière à la lumière de ces nouvelles connaissances. Et je me sens mieux armée aujourd'hui pour "me défendre" lors d'une situation similaire, sur des petites choses mais pas seulement. Enfin, ça m'a permis de me rendre compte que "the personal is political" et d y réagir (plus ou moins) en conséquence.

Un seul exemple (perso):

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A y repenser, je ne sais toujours pas s'il était de bonne foi (cf le mythe du problème de communication comme quoi le viol ne serait que le fruit d'un malentendu violeur/victime). Et je me pose toujours des questions sur ce que cela implique sur la façon dont il me perçoit (il croit que je suis du type à dire non et penser oui ?).

Mais le truc c'est que, parce que j'ai lu toutes ces choses déprimantes (parce que quand même :goth:), j'ai été en mesure d'analyser une situation en des termes féministes et cela m'a permis de ne pas me laisser m'imposer la volonté d'autrui, chose que je n'ai pas toujours été capable de faire ou même de reconnaître.

C'est vrai que les statistiques peuvent donner une impression d'inéluctable qui est tout sauf empowering. Mais j'ai l'impression que même sans parler des chiffres ou même sans se pencher sur des campagnes de prévention, cette menace du viol plane toujours. Et c'est tout aussi anxiogène (sauf que c'est souvent culpabilisant en prime du type "tu devrais pas sortir dans ce quartier parce que..." et que ça brasse des clichés qui masquent la réalité du viol).
 

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