Veille Permanente Sexisme

30 Mai 2012
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mamie-caro.tumblr.com
Il n'y a pas besoin que le mot "non" soit prononcé pour que le violeur sache qu'il est en train d'outrepasser les limites de la personne.

Je cite un texte qui m'avait pas mal ouvert les yeux (c'est en anglais, si quelqu'un veut une traduction, n'hésitez pas) :

"I’d like you to remember the last time you found it difficult to give an explicit “no” to somebody in a non-sexual context. Maybe they asked you to do them a favour, or to join them for a drink. Did you speak up and say, outright, “No?” Did you apologise for your “no?” Did you qualify it and say, “Oh, I’m sorry, I can’t make it today?” If you gave an outright “no,” what privileged positions do you occupy in society, and how does your answer differ from the answers of people occupying more marginalised positions?

This form of refusal was analysed in 1999 by Kitzinger and Frith (K&F) in Just Say No? The Use of Conversation Analysis in Developing a Feminist Perspective on Sexual Refusal. Despite the seeming ambiguity in question/refusal acts like, “We were wondering if you wanted to come over Saturday for dinner,” “Well, uhh, it’d be great but we promised Carol already,” they are widely understood by the participants as straightforward refusals.

K&F conclude by saying that, “For men to claim [in a sexual context] that they do not ‘understand’ such refusals to be refusals (because, for example, they do not include the word ‘no’) is to lay claim to an astounding and implausible ignorance of normative conversational patterns.”
"

Source : brutereason.tumblr.com
Article dans son intégralité : http://radtransfem.wordpress.com/2012/01/10/under-duress-agency-power-and-consent-part-one-no/

Ce que j'avais trouvé tout à fait juste, c'est qu'il faut arrêter de faire comme si c'était si fréquent de ne pas VRAIMENT comprendre que l'autre lui a envoyé le message "pas envie". Ce qui est fréquent, c'est de penser qu'en insistant un peu, l'autre va changer d'avis, ou que la personne fait "semblant" de ne pas avoir envie (mais si elle-il faisait "semblant", c'est bien que la personne a perçu le message "pas envie" et l'a ensuite interprété comme un "jeu"). Parce que, même sans que des mots soient prononcés, on sait à peu près comment agit quelqu'un qui a envie de faire quelque chose et comment agit quelqu'un qui a moyennement envie ou se force pour nous faire plaisir. Et si on est dans une relation où l'autre se force visiblement, il est bon d'en parler et de se demander s'il n'y a pas un problème plutôt que de se dire "allez, il y a consentement, zou !!", comme si avoir une relation sexuelle était plus important que le bien-être de notre partenaire.
 
22 Février 2014
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Oh, je viens de tomber sur la logique imparable du républicain Mainois Lawrence Lockman :

" If a woman has (the right to abortion), why shouldn’t a man be free to use his superior strength to force himself on a woman? At least the rapist’s pursuit of sexual freedom doesn’t (in most cases) result in anyone’s death. "

Non mais ne vous inquiétez pas, il s'est excusé après :

"I have always been passionate about my beliefs, and years ago I said things that I regret".

Passionné par ses croyances hein :lol:, jusqu'à dire que si une femme avorte alors un mec devrait être autorisé à la violer.

:facepalm:  :facepalm: :facepalm:
 
Dernière édition :
23 Décembre 2012
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20anspasses.wordpress.com
@MamieCaro :fleur:

Sinon pour revenir au sujet sans tout reprendre par rapport à hier et en dérivant un peu sur autre chose, @ShinyPony, je suis d'accord avec @MamieCaro sur le "non".
Je crois que c'était @DestyNova qui en avait parlé il y a quelques mois mais ça m'avait beaucoup frappée (et maintenant je le ressors à tout le monde comme si c'était une évidence connue et du coup les gens sont là "ah ouais, t'as raison) cette histoire du "non" que n'exige jamais de nous dans la vie normale parce qu'on s'exprime aussi par des signes non-verbaux qui sont très bien compris mais tout-à-coup pour le viol, ça ne fonctionne plus comme ça.
Bien sûr, les gens ne lisent pas dans les pensées mais très souvent, ils ignorent en situation sexuelle (volontairement ou inconsciemment du fait de la culture dans laquelle il a évolué) des signes qui veulent dire "non" et qu'ils auraient pourtant compris tout de suite s'il s'agissait de nous resservir du poulet ou d'aller voir un navet au cinéma.

cc @Chasc
Ensuite, par rapport à la "peur du viol". C'est très bien qu'on sensibilise là-dessus mais le problème c'est que le viol reste dans la tête des gens une tâche indélébile qui te change pour l'éternité. On élève encore les filles avec l'angoisse du viol comme "pire que la mort" ou presque.
Je ne dis pas que le viol n'est pas traumatisant, attention! Ce que je dis c'est qu'on le présente comme une ombre qui planera éternellement sur toi si tu en es victime. Du coup, l'idée du viol qui peut te tomber dessus, ce n'est pas le même genre d'angoisse que l'idée que tu peux te faire tabasser dans la rue.
Dans ce contexte-là, je trouve que certaines campagnes de sensibilisation sont mal faites.

Quand je cite le "1 femme sur 4 sera violée dans sa vie", ça épouvante, ça choque... Oui mais ça a surtout ce goût amer d'inéluctable, cette impression (dans notre contexte culturel) qu'1 femme sur 4 est destinée à voir sa vie brisée.
"1 femme sur 4 sera violée" ça a un côté qu'on veut choquant, j'imagine pour réveiller les gens en mode "fais quelque chose pour que ça n'arrive pas à ta soeur!" mais le message que ça envoie aux femmes c'est aussi "tu ne peux pas y échapper... et si tu y échappes, c'est ta copine qui y passera car c'est la malédiction qui plane sur les femmes".
Un slogan comme "1 femme sur 4 a été violée", c'est déjà bien différent parce que ça lève le voile sur une situation existante, ça ne te donne pas l'impression que c'est inévitable pour l'avenir même si ça peut paraitre plus détaché dans le sens où plusieurs personnes vont penser à tort "ah mais ça ne me concerne pas, je ne connais personne à qui c'est arrivé!".

Exemple:
"1 femme sur 3 sera battue, violée ou tuée par un homme dans sa vie" http://www.aufeminin.com/societe/1-femme-sur-3-sera-battue-violee-ou-tuee-par-un-homme-dans-sa-vie-s6555.html
Ce genre de titre, je trouve ça terrible! Qu'est-ce que ça dit à la fille de 20 ans?
"Ok, tu y as échappée aujourd'hui, mais dans 10 ans ça te rattrapera et si ce n'est pas dans 10 ans, ce sera dans 20 et si ce n'est pas dans 20 ans, ce sera dans 30 car c'est ce qui arrive aux femmes... Oh mais tu te dis que tu peux faire partie des 2 à qui il n'arrivera rien? Bien sûr mais alors prépare-toi à assister aux enterrements de tes amies parce que ça arrivera forcément à 1/3 d'entre vous".

Et malheureusement, je trouve que beaucoup de campagnes (probablement involontairement) s'appuient sur ce qui horrifie la société dans le viol pour sensibiliser. Or ce qui horrifie la société est aussi grandement basé sur un stigmate social, celui de la victime "endommagée" par le viol, qui ne pourra jamais s'en remettre. Du coup, ces campagnes portent en elles une partie de cette terreur du viol lié au "déshonneur", à la "honte", à une supposée marque indélébile sur notre esprit et notre corps.
Il y a des campagnes très bien, attention! Mais je pense qu'il y a un côté à double-tranchant actuellement dans la manière dont la sensibilisation est faite.

Donc oui, entendre parler de viol, ça permet de réaliser certains fonctionnements sociaux et personnellement, sauf quand il y a des descriptions horribles, je n'ai pas besoin de me forcer à lire sur le sujet, ça ne me traumatise pas. Sauf qu'il y a différentes manières d'en parler et que certaines réveillent des peurs sociales sans vraiment désamorcer des clichés nocifs.

Et du coup, je trouve ça bien aussi de réfléchir au viol dans des contextes qu'on aurait pas vraiment prévu... mais par exemple, moi ce qui me met mal à l'aise c'est quand des gens disent "si une fille est ivre, c'est un viol".
Si une fille est ivre morte, qu'elle sait à peine ce qu'elle fait, ok. Mais souvent aussi, une fille ivre peut avoir envie de coucher avec quelqu'un, même si elle aurait vu les choses un peu différemment sobre. Et là, ça me gêne beaucoup... Parce que si c'est un message à destination des mecs pour être sûr qu'ils comprennent que dans le doute mieux vaut s'abstenir, ok... Seulement du coup, je l'ai déjà entendu à destination de filles aussi : "tu étais bourrée, tu dis que tu n'aurais probablement pas couché avec lui autrement et tu en ris ce matin... je pense que tu te voiles la face : c'était un viol parce que tu n'étais pas en état de consentir".
Non! Je trouve ça pire de secouer l'idée du "il t'est arrivé quelque chose de terrible hier, il faut que tu le comprennes" plutôt que le "écoute, ce sont des choses qui arrivent, ne te sens pas mal, ne t'en veux pas!" à quelqu'un qui n'est pas spécialement traumatisé.
D'ailleurs même quelqu'un qui se sent mal, je pense qu'il vaut mieux essayer de voir si c'est un sentiment de culpabilité ("je suis une salope, j'ai trop honte de mon comportement sexuel!") ou si c'est quelque chose de plus profond ("j'ai l'impression qu'on a abusé de moi, que j'ai fait des choses que je n'aurais pas voulu faire") avant de lui affirmer qu'elle a été violée.
(Attention, là je ne parle de convaincre une fille qu'elle exagère en se croyant violée mais plutôt de l'aider à éclaircir ses sentiments pour la laisser définir elle-même ce qui lui est arrivé).
Bon je me permets d'écrire ça parce qu'on est entre nous et je sais qu'on ne peut pas avoir ce discours devant n'importe qui au risque qu'il soit mal interprété mais voilà, je trouve que le "une fille ivre = c'est un viol" est parfois un peu trop catégorique!
 
28 Décembre 2012
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shinypony;4636402 a dit :
Une position non voulue lors d'une relation sexuelle voulue, des attouchements pendant le sommeil.. Ce sont des viols.
A côté de ça j'ai aussi des amies traumatisées, certes, mais je trouve ça étrange de travailler à la fois sur la banalité du viol et à la fois sur le traumatisme qui en découle sachant que finalement il n'est pas systématique.

Mais quelle est la part du ressenti de la personne en question dans la définition du viol ?

Comme dit @theatre_of_tragedy dans ce cas là on a toutes subi un viol au moins une fois dans notre vie...?

Ou l'exemple de la fille totalement bourrée qui couche avec un mec sans le vouloir vraiment mais en étant trop bourrée pour s'en rendre vraiment compte, qui finalement le lendemain se dit qu'elle a fait une connerie et puis c'est tout, peut-on parler de viol ? Si la fille "s'en fout", le vit bien..?
 
28 Décembre 2012
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marygrey;4636579 a dit :
Et du coup, ce commentaire de @khalea

Et c'est peut-être du slut-shaming ce que je vais dire là (allez-y lancez moi des cailloux), mais y'a quand même un paquet de filles que je ne pourrais pas m'empêcher de traiter de pouffe. Les filles obsédées par leur maquillage, tout le temps à se regarder dans la glace pour remettre une mèche "à sa place", à se regarder dans tous les sens, de profil, de devant, de dos, et les fesses, etc… Les filles obsédées par elles-mêmes, qui d'ailleurs n'hésiteront pas à critiquer "la fille pas très bien coiffée/habillée là bas"…

A mes yeux c'est des pouffes, je le pense dans ma tête très fort. Après, je vais pas aller leur parler, leur faire des remarques ou quoi, mais non, je n'aurais pas une bonne idée d'elles. Ce ne seront certainement pas des amies.

En fait l'article me paraît un peu mode "faut pas critiquer les autres, en + c'est sur t'as fait pareil quand t'étais jeune" , bah je peux critiquer mon "moi-jeune", heureusement que j'ai évolué depuis le temps, mais de là à ne plus pouvoir critiquer personne parce que "han mais tu sais pas ce qu'il/elle a vécu quand même heeein", non merci.

Oui ?.. :shifty:

Je ne sais plus de quand date ce commentaire, mais euh je crois que j'ai changé depuis. :shifty: Enfin par rapport au paragraphe sur les filles que je considérais comme "pouffe" de base.

@euki Ben si le mec est bourré aussi ? Enfin je trouve que par moment, il faut quand même voir au cas par cas. Je sais pas, je m'imagine totalement bourrée faire des choses que je n'aurais pas faites, allumer un mec à fond, le baiser comme lui me baisera parce qu'il sera lui aussi ivre, et me réveiller le lendemain en mode "meeeerdeeee....."
Enfin je crois qu'il y avait déjà eu cette "étude de cas" sur le VPS, mais si les deux partenaires ne sont plus vraiment maîtres de leurs actions à cause de l'alcool ou tout autre stupéfiant... Je ne sais pas... Pour moi ça s'apparenterait + à un danger de l'alcool en lui-même qu'à un viol. Enfin je ne suis pas très claire.
 
28 Décembre 2012
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@shinypony

Oui là pour les exemples que tu donnes dans ton dernier post, je considère aussi ça comme du viol (quand bien même la relation sexuelle est commencée, si au bout d'un moment l'un ou l'autre veut arrêter et que l'autre continue, y'a viol).

@euki Ok.. Je comprends. Enfin, c'est la loi quoi. :yawn:

Oui donc en fait, je crois j'ai tendance à me dire que si la personne qui aurait subi un viol ne le vit pas mal, alors ce n'est pas "vraiment un viol", alors qu'en fait si, c'en est un.

:shifty:
 

adita

Dans le game en claquette
27 Décembre 2011
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euki;4636626 a dit :
@Khalea   : même si le gars est alcoolisé lui aussi, ça reste un viol.

C'est même une circonstance aggravante apparemment en France :
"Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu'il soit, commis sur la personne d'autrui par violence, contrainte, menace ou surprise est un viol.
[..]
Après, c'est à la victime de décider si elle porte plainte ou non.

khalea;4636614 a dit :
@euki Ben si le mec est bourré aussi ? Enfin je trouve que par moment, il faut quand même voir au cas par cas. Je sais pas, je m'imagine totalement bourrée faire des choses que je n'aurais pas faites, allumer un mec à fond, le baiser comme lui me baisera parce qu'il sera lui aussi ivre, et me réveiller le lendemain en mode "meeeerdeeee....."
Enfin je crois qu'il y avait déjà eu cette "étude de cas" sur le VPS, mais si les deux partenaires ne sont plus vraiment maîtres de leurs actions à cause de l'alcool ou tout autre stupéfiant... Je ne sais pas... Pour moi ça s'apparenterait + à un danger de l'alcool en lui-même qu'à un viol. Enfin je ne suis pas très claire.

J'ai suivi la conversation depuis le début (et le terme pécho) et depuis quelques posts j'ai l'impression que vous ne parlait tout simplement pas de la même chose.
On peut très bien être ivre et avoir un rapport consenti et le regretter le lendemain. C'est ce que j'ai lu dans l'exemple de @Khalea

Je n'arrive pas à formuler mes idées correctement sur l'idée de prévention/peur. Je suis complétement d'accord avec tout ce qu'a dit @MorganeGirly mais il y a encore un point qui me gène dans ce débat, je vais essayer de mettre le doigt dessus et de reformuler mes idées.
 
9 Mars 2013
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theatre_of_tragedy;4636534 a dit :
@ShinyPony a dit :
Une position non voulue lors d'une relation sexuelle voulue, des attouchements pendant le sommeil.. Ce sont des viols.

Hé ben, j'ai du me faire violer une bonne douzaine de fois dans ma vie, et ça m'a pas du tout traumatisé dis donc. C'est quand même super catégorique de dire ça, et surtout ça donne l'impression de dire " mais si, cherchez bien, vous aussi vous vous êtes faites VIOLER, dans le bus, quand le monsieur vous a peloté le cul, c'était un VIOL, quand votre copain vous a caressé les seins la nuit, c'était un VIOL. " Ca banalise quand même vachement la chose, tu m'étonnes qu'après le sujet ne soit plus pris au sérieux... Non franchement, arrêtons deux minutes...

Voici la définition légale du viol : " Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu'il soit, commis sur la personne d'autrui par violence, contrainte, menace ou surprise est un viol.

Le viol est puni de quinze ans de réclusion criminelle.
"

(Article 222-23 du code pénal, j'ai l'impression de m'en servir beaucoup).

On remarque plusieurs choses à propos de cette définition (je ne fais pas des études de droit, à part ça) :
[ul]
[li]il n'est pas directement question de consentement : le terme en est absent et on en donne une définition négative (violence, contrainte, menace ou surprise => pas de consentement). Peut-être parce que la notion de consentement est trop complexe ?[/li]
[li]cette définition est ando-centrée : si on se fie à ce seul texte, un homme à qui on ferait une fellation sous la violence, la contrainte, la menace ou la surprise ne serait pas victime de viol. Je ne sais pas ce qu'il en est du côté de la jurisprudence. [/li]
[li]on ne parle pas du tout de la victime mais de ce que fait le violeur, on parle de la contrainte qu'elle a subi, pas de ce qu'elle a fait ou pas fait pour s'en défendre[/li]
[/ul]

"ça banalise le viol" : mais le viol est banal, tout comme les agressions sexuelles (dont tu parles dans ton post : se faire peloter dans le métro par un inconnu, c'est une agression sexuelle mais pas un viol (cf ce site du service public). Il est le plus souvent commis par le conjoint ou l'ex conjoint chez la victime. Il n'est pas spectaculaire ni cinématographique. La personne violée ne sait pas toujours qu'elle est violée.
(cf un post de crêpe georgette là dessus -TW, donc, attention-  : "Ces quatre scènes constituent des viols, mais, pour beaucoup d'entre nous ce seront des dérapages, des filles chiantes, des filles indécises, une baise ratée, une tentative. Combien de femmes ont vécu ces situations sans réaliser qu'elles ont été violées ? Combien d'hommes ont accompli ces actes sans se douter qu'ils violaient ?")

"tu m'étonnes qu'après le sujet ne soit plus pris au sérieux... Non franchement, arrêtons deux minutes..."
J'ai l'impression que tout le monde est prêt à prendre le sujet au sérieux... mais à certaines conditions.
[ul]
[li]si et seulement si la victime est "propre sur elle" : pas une prostituée, vierge de préférence, pas grosse, pas moche (parce que ce ne serait pas crédible et après tout elle a eu de la chance, tout compte fait), habillée modestement, aux mœurs irréprochables, ni droguée ni alcoolisée[/li]
[li]ssi le violeur est un peu fou, un peu racisé et pas très bien intégré. S'il s'agit d'un footballeur prometteur, d'un grand-père respectable, d'un gynécologue charismatique, on le plaint et on ne trouve pas la victime crédible[/li]
[li]ssi ça se passe dans un parking tard le soir (mais qu'y faisait la victime, cette imprudente ? Disons qu'elle revenait d'un cours qui se finissait tard et qu'elle a fait deux-trois courses en voiture)[/li]
[/ul]

Voilà. Le problème, c'est que ce "vrai viol" ne correspond pas à la réalité.
Prendre le viol au sérieux, c'est se donner la peine de comprendre ce qui constitue un viol et de se remettre en question (est-ce que j'ai violé / agressé sexuellement ? Est-ce que j'en ai été le témoin ? Est-ce que j'ai encouragé un violeur/agresseur ? Est-ce que j'ai imposé le silence à une victime ?).
Le problème, c'est qu'à partir de ce moment là, on se rend compte que notre société et nous-même avons un problème avec le viol. C'est inconfortable.
 
28 Décembre 2012
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marygrey;4636647 a dit :
@khalea Je me demandais justement si quelques mois plus tard sur le forum de Madz et surtout ici n'avait pas fait évolué ton ressenti :)

Ah oui c'est sûr qu'avec le forum, j'ai vraiment évolué sur le jugement/les critiques... Et heureusement !!! :)
 
24 Juin 2013
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*arrive trois plombes après*
Les experts ont identifié les caractéristiques comportementales d'un violeur et qui sont communes à ce jour aux violeurs reconnus et parmi celles-ci, figure "ignore vos souhaits", ça tend à appuyer les propos de certaines personnes sur ce topic, évidemment.

Pourquoi le consentement est-il un énorme problème ? car il n'est pas vraiment appris. L'une des premières façons où les hommes explorent la sexualité est à travers la pornographie. Voyez-vous tout consentement réel passer dans le porno ? Je veux dire, selon cette industrie, on s'en fout de la situation, les femmes veulent se faire baiser. Les hommes deviennent "des casanovas rapides" et tout ce qu'il faut, c'est quelques attouchements. S'il n'y a aucune résistance, il abaisse son pantalon et dit "regarde ma bite je sais que tu la veux, salope".
Ce qui laisse une impression sur les jeunes garçons naviguant dans les débuts difficiles de la puberté, se demandant comment s'exprimer sexuellement et faire des avances à la personne désirée. Le porno leur donne une idée tordue de la façon de comment s'y prendre à ce sujet, faisant ressembler le sexe à quelque chose de non négociable et une sorte de chose qu'ils sont toujours autorisés à avoir. "elle le veut ! toutes les femmes le veulent" est le message qui vient à travers des scènes composées de faux orgasmes et d'autres expressions exagérées.
Alors pourquoi les gens sont tellement abasourdis que l'intimité a été jusqu'ici simplifiée, que le consentement n'a pas d'importance pour beaucoup de gens ? Il y a toute une industrie en plein essor où n'existe même pas le consentement.

Le sociologue Erving Goffman souligne aussi que, dans nos interactions quotidiennes, nous sommes susceptibles d'éviter de parler ou de nous comporter de manière à ruiner l'interaction, nous essayons de maintenir un semblant de normalité. Les femmes apprennent notamment à prendre soin des autres et de prendre soin de leur relation, de sorte qu'elles sont susceptibles de faire un effort pour ne pas "surréagir" ou "mal interpréter", et en même temps, elles apprennent à ne pas faire confiance à leurs propres sentiments ou perceptions et peuvent donc réagir plus lentement ou faiblement que ce ne serait efficace. Cette tendance peut être contre-productive pour les femmes parce qu'elles peuvent être considérées comme ne pas résister adéquatement aux avances sexuelles.
Quand pensez-vous ?
 
Dernière édition :
9 Mars 2013
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theatre_of_tragedy;4636736 a dit :
chasc;4636656 a dit :
Voici la définition légale du viol : " Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu'il soit, commis sur la personne d'autrui par violence, contrainte, menace ou surprise est un viol. "



"ça banalise le viol" : mais le viol est banal.

Je ne comprends pas ou tu veux en venir. On dirait qu'il y a tout et son contraire. La définition même du viol est " pénétration ", alors NON, le viol n'est PAS banal.

Un attouchement n'est PAS un viol. Ca ne me semble pas très compliqué. Qu'un attouchement soit traumatisant ou non, là n'est pas la question. Mais assimiler un attouchement à un viol contribue à banaliser le viol ( cf, définition ) d'une façon des plus primaire.

Pour le coup, je ne suis pas très sûre de comprendre où tu veux en venir non plus.

"Tout et son contraire"
Ttu peux développer ? je ne vois pas ce à quoi cela renvoie.

"La définition même du viol est " pénétration ", alors NON, le viol n'est PAS banal."
=> Pourquoi ?
Si je me réfère à la définition du Larousse : "[En parlant d'un événement] Qui peut arriver à tout le monde. Un accident, un événement, un incident banal; p. oppos. un accident, un fait-divers peu banal."
Si je me réfère à La lettre de l'Observatoire National des violences faites aux femmes de novembre 2013, "83 000 femmes sont victimes de viols ou de tentatives de viols chaque année".
A mon sens, c'est suffisant pour être qualifié de "banal", d'habituel, de non-exceptionnel. Je ne voulais pas dire autre chose.

"Un attouchement n'est PAS un viol. Ca ne me semble pas très compliqué. Qu'un attouchement soit traumatisant ou non, là n'est pas la question."
Je n'ai pas dit le contraire. Dans mon post, j'ai pris soin de distinguer le viol de l'agression sexuelle, ce que tu n'as pas fait dans ton post précédent (pourquoi d'ailleurs, si tu connais la différence ?).

"Mais assimiler un attouchement à un viol contribue à banaliser le viol ( cf, définition ) d'une façon des plus primaire."
Qu'est-ce que tu veux dire ? Je ne comprends pas. :shifty:

Je tente une réponse :
Je vois bien que le terme "banaliser" a une connotation péjorative (cf ceux qui déploraient la possible "banalisation" de l'avortement). Mais quand je me réfère à la définition qu'en donne le Larousse, "rendre quelque chose banal, commun, courant : Banaliser un sujet tabou", je me dis que ce ne serait pas plus mal.
Mais attention, ça ne revient pas, à mon sens, à dire que le viol n'est pas grave et que parce qu'il est fréquent, ça ne sert à rien de le poursuivre (je ne vois pas pourquoi je dirais ça, d'ailleurs). Au contraire, il me semble que prendre a mesure de son caractère banal, au sens d'habituel, est nécessaire pour ensuite le combattre de manière efficace. On méconnaît le viol si on pense qu'il est exceptionnel.

Enfin, je te re-renvoie à l'article de Crêpe Georgette, qui dit mieux que moi ce que je voudrais dire : Comment lutter contre le viol.
 
21 Septembre 2012
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On ne voit pas bien mais la phrase en bas c'est:
"Hockey becomes a passion from the very beginning"

Posté par une fille dont le copain est un professionnel de hockey. Dans les commentaires, elle plaisante sur la tenue de hockeyeur de l'homme (ce ne doit pas être un vrai équipement).

Je ne sais pas si l'équipement du hockeyeur est adapté mais je tique sérieusement sur les vêtements de la fille. L'homme lui a une tenue de sport mais la femme non. N'y-a-t-il que les hommes qui font du hockey ? Seuls les hommes transmettent-ils la passion du hockey ?
Est-on obligé de coller un mini short sur une paire de jambes avec des talons, pour exprimer l"idée que le hockey est une passion qui débute bébé ?

Bonjour à la femme potiche qui n'est là que pour être sexy et faire des gosses qui auront la chance de se voir transmettre des passions uniquement par papa.

Sexisme ordinaire te voila encore.
 

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