hawley;4649278 a dit :shinypony;4649258 a dit :Mais.. Mais.. Mais.. C'est horrible
Du coup, oui, ce que j'ai dit est très simpliste en effet![]()
Je pense surtout que c'est applicable à certaines situations et pas à d'autres ! Discuter calmement une heure avec un pote d'un pote dans un bar et lui exposer des arguments qui finissent par le faire réfléchir, lui proposer des lectures... Oui, ça peut le faire changer d'avis, si ce n'était pas le cas absolument personne ne serait sensibilisé au féminismeJe ne pense pas qu'il faille arrêter de faire ça sous prétexte que ça ne marche pas dans tous les contextes et avec toutes les personnes. Tout le monde n'est pas complètement fermé à l'idée de changer d'avis sur le féminisme, on parle de personnes très différentes ici : il y a un monde entre la personne qui a baigné dans le patriarcat de façon passive ou presque et qui est ouverte à d'autres idées, et celle qui y participe de façon active et qui ne veut rien entendre. On peut très bien convaincre les premiers avec du dialogue et sans les accuser, j'y tiens même.
J'imagine que tu dis ça par rapport à ce que j'ai dit, je précise que je parlais des violences conjugales.
Sinon ce n'était pas non plus mon propos de dire qu'il faille arrêter toute discussion. Je pense qu'on peut tout à fait faire changer d'avis les gens, mais s'il suffisait d'expliquer par A+B alors justement, beaucoup plus de gens auraient déjà rejoint la cause, puisqu'on a des statistiques, des témoignages etc.
Mais si les gens ne rejoignent pas cette cause, ce n'est pas parce qu'on manque de preuves ou d'arguments.
Mais 1) on est mus par tout un tas de variables qui font que modifier un comportement c'est quelque chose de très difficile à obtenir même quand il s'agit d'une bonne cause (écologie, santé, ou toute forme de discrimination sociale). 2) Ca fait quand même partie du système de privilèges de pouvoir balayer d'un revers de main tous les arguments féministes au profit d'arguments basés sur des stéréotypes faux (les féministes veulent le pouvoir, etc.). Il ne faut pas oublier que dans une discussion avec une féministe, il y a une personne qui défend le statu quo, ce qui est nettement avantageux.
Si tu vis dans un monde où tout le monde pense que la Terre est plate et que tu arrives avec ta théorie comme quoi la Terre est ronde, tu vas te heurter à quelques rejets avant que ton idée soit acceptée, que ce soit par des personnes individuellement ou par le groupe.
Et puis avec un homme ça reste une discussion entre un dominant et un dominé. Pour donner un autre exemple, je travaille dans un domaine masculin, je suis souvent la seule nana. Quand je donne une idée, elle est souvent minimisée, même si j'argumente. C'est déjà arrivé qu'un collègue donne exactement la même idée que moi (qui a été rejetée 10 min avant) mais dans sa bouche on se dit "ah oui pourquoi pas". Ma parole a toujours moins de poids. Dans le cas du féminisme c'est pareil voire pire parce qu'il s'agit de personnes qui veulent sortir de leur rôle et ça sous entend d'ébranler la position du dominant.
Ce qui ne veut pas dire qu'il faut arrêter d'en parler mais que, comme ça a été dit "il suffit d'expliquer les gens changent d'avis" ça fonctionne pas toujours (comme si on n'avait jamais essayé de faire ça avant).
C'est important aussi d'identifier les mécanismes qui font qu'on a tant de mal à faire avancer le débat.
Sinon @shinypony moi aussi je suis passée par cette période un peu idéaliste où je me disais qu'il fallait expliquer, démontrer, puisque ça avait fonctionné pour moi. Mais dans la majorité des cas, le problème ce n'est pas l'argument en lui-même (parce qu'encore une fois des éléments rationnels, des stats etc on en a) c'est ce qu'il représente pour la personne et la société, et c'est pour ça qu'on est face à des résistances.
Pour les violences conjugales ce qui est horrible c'est qu'on a peu de réponses à apporter face à ce genre d'individus. Faudrait que je me renseigne où on en est à ce sujet en clinique, et je sais qu'il existe quand même des choses pour aider les "familles" à surmonter ça quand même (donc tout le groupe, pas juste les victimes). Mais quand le problème est culturel, que la société condamne peu (au niveau pénal mais aussi social) et que la personne n'a pas envie de se remettre en question, il y a peu de choses à faire.
@Higreq
Bon au sujet du jeu vidéo, je m'attendais à ça comme réponse "internet c'est un monde à part", "l'anonymat, etc". Oui sauf qu'en fait internet =/= anonyme. Tout n'est pas anonyme sur le net, tu peux commenter des vidéos et des blogs avec ton compte facebook, twitter ou google +. Ca n'empêche pas les gens de faire des menaces de viol (ya eu suffisamment de captures d'écran pour le prouver).
Quand les gens ont l'impression d'être dans leur bon droit ils agissent en toute impunité, pourquoi ils se cacheraient?
De toute façon ce n'est qu'un exemple, en général toute initiative qui vise à faire progresser les droits des femmes est vue comme une agression au statut des hommes, même si ce n'est absolument pas l'intention.
Il y a des gens qui sont réceptifs et qui sont intéressés, mais il y a aussi beaucoup de gens qui pensent qu'elle n'a simplement pas le droit de s'exprimer sur ce sujet parce qu'elle est une femme.
On peut penser que les mecs ont regretté après coup, ou alors on peut penser qu'ils n'ont pas eu de déclic et que malgré les milliers de vues sur les vidéos d'Anita la communauté du JV refuse toujours de reconnaitre que les femmes font partie de cette communauté et qu'elles ont droit à un traitement spécial, qui comporte son lot de discriminations, mais aussi de violences et de harcèlement.
La violence en général c'est quand même une escalade qui va dans le sens moindre -> grave plutôt que dans l'autre sens. Donc je ne crois pas qu'il faille minimiser et se dire qu'en suite ils vont changer.
Sinon oui les intentions c'est bien mais tout le monde a déjà l'intention de ne pas être sexiste/raciste/ ne pas être violent. En général, les gens pensent plutôt qu'ils ne le sont pas, ou que leur comportements son justifiés (genre tout le monde trouve que violer c'est mal, mais quand même elle portait une jupe).
Mais oui je pense aussi qu'il faut continuer d'en parler, il faut prendre l'espace de parole.
Tu trouves que c'est violent de dire que le simple fait d'exister est une forme d'oppression? que sur la base d'un chromosome c'est affreux de dire qu'on portera un fardeau toute notre vie qui fait qu'on aura une influence négative sur l'autre sexe?
He ben c'est tout aussi violent de s'entendre dire depuis la naissance que puisque je suis née avec un utérus, alors le simple fait d'exister justifie mon statut de dominée, mon salaire en moins et les violences à mon égard. Je trouve ça super violent de m'entendre dire depuis que j'ai atteint la puberté que le simple fait que j'ai des seins fait que je peux transformer les hommes en prédateur sexuel.
Je n'ai absolument pas dit qu'il fallait évincer les hommes ni lutter contre eux, j'ai bien dit qu'il fallait juste qu'ils en soient conscients, ce qui est déjà dur à faire dans la mesure où ils trouvent souvent la situation "normale". Et dans la mesure du possible qu'ils essaient d'agir en conséquence (en particulier avec leurs pairs).
Ce contre quoi il faut lutter c'est ce système qui sur la base de critères biologiques, t'attribue un genre et te catégorise dès la naissance. Il y a deux genres et l'un va avoir des privilèges l'autre des handicaps. C'est contre ça qu'il faut lutter.
Être privilégié te rend oppresseur dans un système où ton statut de dominant se fait sur le dos de la catégorie dominée. Au début de la conversation e t'ai parlé des femmes qui avaient un niveau de vie plus précaire (car contrats temps partiels, intérim, salaires plus bas, postes moins importants + enfants + tâches ménagères) ce qui profite aux hommes qui se retrouvent avec le reste du monde à disposition (ce qui inclut le contrôle de l'économie, de la politique etc). On justifie les violences des hommes sur les femmes par ce système également. En conséquence, les femmes sont responsables de leurs viols, de leur harcèlement, etc et leurs libertés sont limitées (ou alors elles peuvent défier ce système, mais si elles le font elles vont devoir payer des pénalités, du type tout le monde va la considérer comme coupable en cas de viol, ou tout le monde va la traiter de salope si elle s'affiche avec trop de mecs). Et les hommes en conséquence peuvent aller et venir librement dans les espaces publics, avoir autant de partenaires sexuels qu'ils le veulent, etc.
Ce n'est pas de leur faute, mais leurs privilèges, même s'ils ne les utilisent pas sont acquis sur le dos de la catégorie dominée.
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