lizzou;4699961 a dit :
@
Eternity-
Merci pour tes précisions.
En fait, l'internaute défendait surtout une forme de théorie de l'évolution Darwinienne biaisée. Du genre: si les girafes ont un grand cou, c'est pour qu'elles puissent manger les feuilles en hauteur, leur cou s'est allongé au fil du temps, et non: les girafes ont un long coup parce que seules celles avec un cou assez grand ont survécu (ce que défendait Darwin je crois, et qui paraît plus en accord avec la génétique).
Voici d'ailleurs un extrait de son message:
"Cependant, le fonctionnement même du cerveau s'est vu échafaudé pendant des millénaires sans aucune autre éducations que celle de la survie, et les différences physiologiques évidentes entre les hommes et les femmes ont fait que la praticité et le réalisme était une obligation.
La femme étant immobilisé par les vie qu'elle mettait au monde, elle était en charge de la protection, de l'alimentation, de l'éducation des enfants alors que les hommes, non ralentis par les grossesses et de plus grande force physique était eux parqué à aller chasser ou cueillir. Et ces rôles quotidiens bien dissociées et perpétués pendant des siècles et des siècles on façonné la connectivité du système neuronal
Donc éducation et fonctionnement cérébral sont deux choses bien différentes et les cerveaux mal et femelles ont des fonctionnements bien différents mais assez souples pour que la même éducation donne les mêmes résultats entre les filles et les garçons."
C'est vrai qu'avec l'histoire des hormones, je botte toujours un peu en touche, parce que ça influence en effet nos comportements. Mais je pense comme toi qu'ils ne suffisent pas à modeler un "cerveau d'homme" ou un "cerveau de femme".
Tout son raisonnement ne tient pas la route, car il est basé sur plusieurs postulats faux.
1er postulat erroné : le mythe de la femme qui reste au foyer pendant que l'homme va chasser.
Déjà, cette idée est bel et bien un mythe, et au mieux juste une théorie, car SCOOP, personne n'a encore remonté le temps pour aller étudier nos ancêtres de visu.
Les théories sont donc échafaudées selon ce qu'on trouve dans les lieux de fouille, conjuguées à des observations de peuples dit "primitifs" (
), et on extrapole le tout.
Le fait est que cette idée du chasseur mâle/femmes foyer a été principalement élaborée par des hommes, et à une époque où les femmes devaient encore lutter pour le droit de vote, où le colonialisme était encore vu comme bienveillant, et où on aimait bien étayer des propos sexistes ou racistes par des observations "naturelles". Ça laisse juger du biais social.
Les théories plus récentes sur les modes de vie ancestraux sont beaucoup moins catégoriques. Si on se réfère aux peuples actuels avec des moeurs de chasseurs cueilleurs,
la grossesse et les enfants n'empêchent en rien le travail à l'extérieur.
En fait, il est même fréquent que les femmes concilient les deux, en emmenant les enfants avec elles, et qu'elles se révèlent extrêmement résistantes, et tout aussi costaudes que les hommes (si ce n'est plus). Et encore je dis les femmes gardent les enfants, mais il y a des exemples de peuples dont ce sont les hommes qui s'occupent des enfants. Pas forcément le père d'ailleurs, plus souvent l'oncle maternel. (c'est - c'était - assez fréquent chez les peuples du Pacifique par exemple).
2nd postulat erroné : Cf point précédent, les femmes ne sont pas de petits êtres fragiles, rendues invalides par les grossesses.
En fait, d'un point de vue purement biologique, elles ont même un potentiel immunologique supérieur aux hommes, et une meilleure endurance
( @Eternity, tu devrais voir ça en L3 si je me souviens bien ).
Concernant la différence de taille et la force physique entre femmes et hommes, Arte a diffusé d'excellents reportages sur le sujet, démontrant que la principale origine de ce dimorphisme n'avait rien de fondamental ou naturel, mais était liée principalement à la différence sociologique d'accès à la nourriture. Et que c'était réversible.
3ème postulat erroné : Tout bêtement hein, mais nous ne SOMMES PLUS des HOMMES PRÉHISTORIQUES DEPUIS au moins 10000 ANS.
Nous sommes des êtres extrêmement adaptatifs et changeants (au point que nous pouvons même modifier notre environnement), c'est notre caractéristique, et ce qui fait notre puissance de survie en tant qu'espèce.
Donc quand bien même la théorie du chasseur male/femme foyer serait vraie (et elle ne l'est pas), il est stupide de penser que notre espèce serait physiologiquement restée bloquée sur ce modèle alors qu'elle a connu d'énormes changements de son mode de vie.
Concernant la physiologie, la génétique et les hormones :
Tout comme les organes sexuels, les hormones "mâles" et "femelles" ont la même origine, et dérivent les unes des autres. Leur structure commune correspond à un groupe d'hormones très influentes : les hormones stéroïdiennes.
Et hommes comme femmes, nous produisons les deux types de stéroïdes sexuels. Les hommes produisent des œstrogènes, tout comme les femmes produisent aussi de la testostérone.
Car ces hormones n'ont pas qu'une fonction sexuée.
La différence se situe sur les quantités mais aussi surtout sur la localisation des récepteurs hormonaux.
Hors, dans le cerveau, hormis l'axe hypothalamo-hypophysaire (qui ne fait pas partie du SNC), et encore, il y a peu de différence notable entre les deux sexes sur la localisation et la réactivité des récepteurs.
Cf Catherine Vidal pour en savoir davantage sur le SNC et sa non-sexualisation.
Et certes, les gonades et tissus reliés à la reproduction vont réagir de façon sexuée et différenciée aux stéroïdes sexuels... Mais ce n'est pas le cas pour les autres organes !
Il y a des fonctions communes aux deux sexes.
C'est aussi pour cette raison que les hommes et les femmes ne seront pas égaux face à une même maladie : le taux d'hormones stéroïdiennes sexuelles sera différent à cause de leur sexe, quand bien même leur besoin pour les fonctions non sexuées sera identique.
Et rajoutons à cela que les hormones ayant un effet limité, réversible, et variable dans le temps d'un individu à un autre, il est vraiment stupide de leur attribuer quelque chose d'aussi stable que des habitudes et des comportement sociaux très établis et durables.