Je vous voyais parler des nouveaux philosophes, et ça m'a fait pensé à ce texte de Luc Ferry sur la "théorie du genre" que mon prof d'anglais nous avais distribué:
"D’abord, il n’existe à proprement parler aucune « théorie du genre », mais une infinité de gender studies. Nées aux États-Unis dans les années 1950, elles se développent surtout dans l’après-68 et reposent essentiellement sur quatre idées :
-le sexe biologique et l’orientation sexuelle peuvent différer, comme on le voit d’évidence chez certains couples homosexuels ;
-les discriminations commencent très tôt, dès l’école maternelle, avec le coin rose /poupée /cuisine pour les petites filles, et le coin bleu/voiture/pistolet pour les petits garçons; elles sont d’origine sociale, non naturelle, et il faut pourchasser les stéréotypes sexistes dans nos classes comme dans nos manuels scolaires ;
-les valeurs qui régissent l’orientation sexuelle sont purement arbitraires, imposées par l’idéologie dominante, de sorte que l’hétérosexualité n’est elle-même qu’une norme bourgeoise sans aucune légitimité ni fondement biologique (c’est là que ça commence à déraper ferme…) ;
-enfin, c’est la norme qui crée l’anormalité, c’est elle qui produit la maladie : le pathologique n’existe pas en soi; faire une différence entre le normal et l’anormal est « fasciste » – où l’on voit les études sur le genre rejoindre le courant de l’antipsychiatrie et franchir le mur du çon…
Les deux premiers points sont défendables, les deux derniers délirants. Pour en comprendre l’origine, il faut rappeler qu’au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale l’idée d’une biologie des comportements rappelait fâcheusement le nazisme. Je me souviens des débats que nous avions dans les cours de psychologie en 1968 : dire, par exemple, qu’il pouvait exister une origine génétique de l’autisme ou de la schizophrénie était littéralement impensable, impossible à exprimer en public sous peine de mort sociale. C’était perçu comme le retour pur. et simple des fantasmes eugénistes les plus sombres. Tout devait absolument venir de l’histoire, de la famille, du milieu, de la mère – ce qui conduisit au passage à culpabiliser de manière honteuse des milliers de malheureux parents, qu’on accusait implicitement, voire explicitement, d’avoir rendu leurs enfants malades, alors qu’à peu près tous les biologistes pensent aujourd’hui qu’il y a bel et bien une origine génétique de l’autisme. Les gender studies n’ont été au fond qu’un cas extrême de ce refus du biologique, de ce rejet du naturel, de cette idée que rien n’est inné, que tout est acquis. S’agit-il vraiment de cela dans les « ABCD » ? Je ne le crois pas. Vincent Peillon n’a pas l’intention d’introduire à l’école les gender studies, seulement de réactiver le projet, récurrent dans le ministère, de lutter contre les clichés sexistes, ce qui n’a rien d’illégitime."
Pour préciser, mon prof' d'anglais nous donne souvent des articles sur des sujets de société, pour qu'on ait un peu de connaissances si on tombe sur l'un d'entre eux aux concours (je suis en prépa scientifique).
Il est relativement progressiste en temps normal, il dit que c'est bien de lutter contre les stéréotypes (sexistes, homophobes...). Je crois même qu'il avait dit qu'il était pour le mariage pour tous et que la "théorie du genre" n'existait pas. Mais bon, il a tendance à se donner un peu un genre, nous a déjà passé des trucs de BHL, et quand il nous avait conseillé de lire un peu la presse française au début de l'année, il n'avait parlé que de journaux de droite/centre droit
(EDIT: je précise que j'ai pas de problème à ce qu'on lise des journaux de droite/centre droit, hein, Le Monde a rien à envier à Libé', ça m'avait juste fait tilt qu'il ne cite QUE des journaux ouvertement de ce bord.), dont Le Figaro (
![facepalm :facepalm: :facepalm:](https://forum.mmzstatic.com/smilies/Facepalm_emote.gif)
). Il est aussi très pro-américain.
Mais là je dois dire que même si je l'aime pas plus que ça, j'ai été vraiment déçue, parce que c'était la première fois qu'il nous passait de trucs vraiment mensongers! Je veux dire, il a une certaine responsabilité quand même, et sachant que plein de gens de prépa ont pas trop le temps de se renseigner sur ce type de sujets délicats, que la seule référence qu'on ait soit un truc hyper discutable...
Parce que je ne me trompe pas les filles, la partie en gras, c'est du gros bullshit, non?! J'étais déjà pas mal renseignée sur les études de genre avant de lire cet article, et je suis allée re-vérifier après parce qu'il m'avait semé de doute, mais NULLE PART je n'ai trouvé que les études de genre défendaient les deux dernières idées dont il parle. Il y a peut être des gens qui pensent ça parmi tous ceux qui étudient la question, mais c'est clairement pas la base de ces études, je me trompe?