Veille Permanente Sexisme

30 Mai 2012
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mamie-caro.tumblr.com
lizzou;4732886 a dit :
Car moi aussi j'ai tendance à faire l'analogie racisme/sexisme. Souvent pour tenter d'ouvrir les yeux d'un interlocuteur (homme) sur l'absurdité de sa position ou le problème de sa légitimité concernant le sexisme: j'ai l'impression, peut-être fausse, que les gens sont légèrement plus sensibilisés au racisme qu'au sexisme (enfin c'était mon cas: mes parents ont toujours pris garde à ne pas explicitement ramener quelqu'un à son ethnie, même pour blaguer, alors que pour les femmes, si, sous couvert d'humour généralement). Mais bon, même si j'avais de bonnes intentions, je vais éviter de le faire à partir de maintenant, surtout vue ma condition de blanche.

On a toutes fait ce genre de comparaisons, car la comparaison est un outil qui intuitivement nous semble très utile pour dire : "tout le monde trouve X inacceptable, X et Y sont très similaires, pourquoi tout le monde ne trouve pas Y inacceptable ?"

Or les deux axiomes de base sont bancals.

"tout le monde trouve X inacceptable" : sur le racisme, on va considérer que tout le monde est sensibilisé au racisme, que tout le monde le dénonce, et que d'une certaine façon, ce n'est plus un problème et que donc, maintenant qu'on a réglé le racisme, il faut s'attaquer au sexisme. Ce qui est faux et archifaux, le racisme n'est pas une chose du passé, et certaines personnes qui sont persuadées de ne pas être racistes perpétuent des façons de penser, des idées et des comportements racistes. Donc faire comme si c'était déjà réglé, c'est insultant pour les personnes qui le subissent encore.

"X et Y sont très similaires" : c'est ce que je disais plus haut, le fait que sexisme et racisme, bien que partageant des mécanismes oppressifs, ont des particularités et c'est parfois un raccourci trop rapide de dire que "c'est pareil".

Ensuite, il y a le fait que, en faisant ça, on considère le racisme et le sexisme comme deux axes parallèles, alors qu'il y a intersection (c'est-à-dire que quand on "compare" sexisme et racisme, on a tendance à comparer l'expérience des femmes blanches et celle des hommes non-blancs, en oubliant qu'il existe des femmes non-blanches qui ne peuvent pas dissocier ces deux aspects de leur vie et de leur oppression), et aussi le fait qu'on "utilise" les expériences réelles et douloureuses de personnes qui se sont battu, ont souffert, et se battent et souffrent encore, pour faire avancer une autre cause.

Trudy, ma blogueuse préférée, une femme noire américaine womaniste, avait publié un excellent texte sur son blog Gradient Lair, sur la façon dont le racisme subi par les noirs est utilisé de façon insultante par certains militants de l'égalité.

De façon générale, quand je sens que j'ai envie de faire une analogie entre deux oppressions, je me pose les questions suivantes : ai-je vraiment besoin de faire cette analogie ? Est-ce que je ne peux pas trouver des exemples au sein de l'oppression dont je parle ? Est-ce qu'au lieu de m'appuyer sur un exemple, je ne pourrais pas expliquer en termes simples et directs pourquoi je trouve Y inacceptable ?

Non seulement ça évite de faire des amalgames douteux ou de ramener une oppression que je subis à une oppression que je ne subis pas personnellement ou bien sur laquelle je suis moins renseignée, et donc éventuellement d'être indélicate voire oppressive envers certaines personnes, mais en plus, ça permet de vraiment poser des mots et des concepts sur mes idées, et ça me force à développer des arguments plus forts que de dire "c'est comme X, donc c'est mal".

lizzou;4732886 a dit :
Ensuite, petite question de vocabulaire sans rapport:
On considère que "homme" et "femme", cela concerne uniquement le genre, et non le sexe biologique, c'est ça? Alors, quel mot on utilise pour dire "est né avec un pénis(vagin)/a des chromosomes XY(XX)"? De "sexe masulin" et de "sexe féminin"?
Est-ce que c'est insultant de dire d'une femme transgenre qu'elle est de sexe masculin?

Là, je te renvoie au topic sur le sujet ! Moi-même je me pose parfois ce genre de question, et je ne saurais pas répondre, et je serais intéressée par la réponse !
 
17 Juin 2013
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vaniada;4732927 a dit :
Vu sur facebook :

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J'hésite à me prendre quelques places .. :cyclope:
Perso je viens de le faire :yawn: j'en ai pris une dizaine.
 
22 Janvier 2013
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higreq;4732864 a dit :
Les stéréotypes féminins ne sont pas en soi dévalorisants, ils accordent à la femme une place nécessaire au bon fonctionnement du monde.
Oui et non. Ils ne sont pas dévalorisants en soi, mais ils ont été dévalorisés.

On peut tout à fait partir du principe (et certaines sociétés le font) que le rôle de la femme est de s'occuper de son foyer et celui de l'homme, de travailler, mais que les deux sont d'une importance égale et donc d'une dignité égale. C'est réducteur pour ceux qui ne se reconnaissent dans les stéréotypes de leur genre, mais c'est à peu près égalitaire.
(je dis à peu près parce la femme se retrouve quand même dans une position de dépendance, donc dans les faits, non ce n'est pas égalitaire, mais dans les représentations que l'on s'en fait, ça peut l'être).

Sauf que notre société ne considère pas du tout ces deux rôles comme égaux. D'une façon générale, tout ce qui est féminin est dévalorisé.
(note: je parle évidemment dans ce qui va suivre des valeurs attribuées à chaque genre et pas d'une quelconque vérité universelle)

Les garçons se tournent davantage vers les filières scientifiques, les filles vers les filières littéraires. Le bac S est le plus valorisé, le bac L, le plus souvent méprisé parce que ça sert à rien et qu'on va toutes finir chômeurs (oui, le masculin générique fait qu'on parle souvent au masculin quand on s'adresse à des filles). D'où une mauvaise orientation des lycéens qui sont guidés par les stéréotypes plus que par leurs goûts et les réalités du marché du travail.
(mon bac L et moi, on a eu plus d'offres d'emploi qu'on ne peut en accepter, merci pour nous).

Tout ce qui est de l'ordre de la productivité et de la croissance économique est masculin (c'est les hommes qui travaillent), tout ce qui est de l'ordre de prendre soin des autres et des générations futures est féminin (c'est les femmes qui s'occupent des enfants). J'ai comme l'impression qu'on ne foncerait pas tout droit à la catastrophe écologique (déjà bien commencée) si les dirigeants portaient des valeurs un peu plus féminines au lieu de mépriser tout ce qui ne permet pas de faire du profit... (et ce, indépendamment du genre de nos dirigeants, soit dit en passant).

Etre sexuellement actif, c'est un truc de mecs, la femme est censée ne consentir au sexe que par amour pour son conjoint parce que elle, c'est les sentiments qui l'intéressent. Un homme qui va donc être entreprenant et multiplier les conquêtes sera bien vu, il est dans son rôle; un homme plus timide, et/ou qui ne conçoit pas le sexe sans sentiments (donc perçu comme féminin) sera moqué par les autres hommes; "puceau", "tapette", sont des insultes courantes. Une femme sexuellement active se fera traiter de salope parce qu'elle n'est pas dans son rôle de femme, une femme qui attend le grand amour pour coucher se fera moquer parce que pour une femme non plus, se conduire de façon féminine, c'est pas bien vu.

La raison est masculine, l'intuition est féminine. Se fier à son intuition pour prendre une décision importante est très mal vu, la raison est partout célébrée comme LA valeur absolue. Et pourtant je peux t'affirmer que j'ai fait un tas de très mauvais choix en cédant à la pression sociale de penser ra-tion-nel-le-ment; par contre quand j'ai enfin accepté de prendre des décisions irréfléchies juste parce que je le "sentais" bien, ça s'est plutôt bien fini pour moi. Je dis pas que c'est un modèle qui vaut pour tout le monde, mais c'est comme ça que je fonctionne.

T'as un tas de pseudo-pédopsychiatres pour affirmer que le lien mère-enfant, indispensable à la survie du bébé (même s'il peut tout à fait être remplacé par un lien père-enfant quand le père accepte d'endosser un rôle traditionnellement féminin), en fait c'est mal. Aimer ton enfant, c'est l'étouffer, c'est être une mère abusive, et l'allaitement, c'est de la maltraitance, et prendre ton enfant dans tes bras quand il pleure le rendra capricieux. Un bébé qui pleure pour que sa mère le prenne dans ses bras ne fait pas un caprice, il exprime un besoin, ne pas y répondre ne va surement pas l'aider à se développer. (évidemment, je sais qu'un bébé c'est contraignant et qu'il va pas en mourir si tu le laisses pleurer trente secondes parce que tu es occupée; mais le laisser pleurer juste pour le laisser pleurer alors que tu es disponible pour t'occuper de lui, quel intérêt? Depuis quand pleurer c'est un truc épanouissant qui aide à grandir?). Donc, si tu prends un congé parental pour être présente dans les premières années de la vie de ton enfant, que tu allaites et que tu le prends dans tes bras quand il exprime un besoin de sécurité, tu es une mère abusive; mais si tu le fais pas, tu es une mauvaise mère. Et si t'as pas d'enfants, tu n'es pas dans ton rôle de femme, c'est mal. Par contre, un homme qui prend un congé parental sera peut-être moqué par certains, mais aussi admiré par d'autres; et personne ne trouvera rien à redire à un homme qui n'est présent dans l'éducation de son enfant que 30 minutes par jour (généralement pas celles où il faut changer la couche, apprendre à faire sa douche tout seul, ou préparer son cartable pour l'école). Pour beaucoup de gens, se consacrer à l'éducation de ses enfants est quelque chose qui a perdu toute sa dignité (oui on m'a déjà sorti cash qu'il n'y avait aucune dignité à être mère au foyer. Plusieurs fois)

Prendre soin de son apparence, de sa garde-robe et de son corps, c'est un truc de fille. Un homme qui le fait sera moqué par certains parce qu'il est pas viril, mais pas forcément par tous (tant qu'il ne s'éloigne pas trop de l'idéal de virilité, qu'il ne porte pas de jupes ou du rose par exemple, il a le droit de s'intéresser quand même à la mode et d'aller chez le coiffeur, voire de soigner son alimentation). Un homme qui ne prend pas du tout soin de lui, tant qu'il n'est pas obèse et qu'il ne pue pas, personne ne trouve rien à lui redire. Une femme qui ne prend pas spécialement soin d'elle, par contre, aura droit à tout un tas de conseils condescendants; combien de fois ai-je entendu que je pourrais être tellement jolie en me maquillant et en portant des vêtements plus féminins... Si par contre elle passe beaucoup de temps à faire du shopping pour être élégante, on se moque d'elle parce qu'elle est superficielle. Parce qu'elle est trop femme en fait...

Et si une femme ou petite fille s'habille et se comporte comme un homme, certaines personnes vont s'en plaindre parce qu'elle n'est pas dans son rôle, mais beaucoup vont la trouver sympa et naturelle. Plus que cette petite pouf toute en rose n'est-ce pas? Par contre un homme ou un garçon qui se comporte et s'habille comme une femme à tous points de vue (pas juste en lui piquant certaines valeurs féminines citées ci-dessus qui restent encore pas trop mal vues, et donnera l'impression de le faire mieux que les femmes et en retirera plus de mérite) sera condamné de façon quasiment unanime. Parce que être un garçon, c'est bien cool, mais être une fille, c'est dégradant.

Pour résumer: les valeurs féminines sont dévalorisées partout et de manière systématique dans notre société comme niaises, superficielles, dépourvues de la sacro-sainte (et masculine) rationalité (sauf parfois, de temps à temps, certaines d'autres elles parmi les plus admirables peuvent être bien vues... quand ce sont des hommes qui se les approprient). Les valeurs masculines sont célébrées unanimement, mais faut pas trop non plus que les femmes y touchent, c'est réservé. Sauf de temps en temps si c'est pour se comporter comme un bonhomme afin de ne pas nous faire chier avec sa féminité, mais va pas pour autant t'imaginer que tu recevras les privilèges qui vont avec juste parce que t'aimes boire de la bière devant le foot et faire des blagues graveleuses. Ta présence parmi nous n'est que tolérée pour ce genre d'activités parce que t'es sympa, mais pas non plus légitime.

Les conséquences de la misogynie sont donc que d'une, les femmes sont oppressées, méprisées, maintenues dans la précarité économique, écartées des cercles de pouvoir, agressées impunément; et de deux, nous vivons dans une société qui glorifie à l'excès la compétition, la violence et le productivisme aux dépens du bien-être, voire de la survie.

Les conséquences de la misandrie, c'est que des fois, y'a des hommes qui vont se sentir blessés parce que certaines femmes ne les aiment pas.
 
Dernière édition :
28 Avril 2014
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Lille
Bonjour tout le monde!
Je suis toute nouvelle ici (mais je vous suis depuis quelques bons mois par contre;)). Bref, j'ai 19 ans, et je m'intéresse de plus en plus au féminisme, j'adore tous vos débats passionnés, et vous m'avez fait beaucoup réfléchir sur pas mal de sujets.


Je me permets de poster ici, parce qu'une certaine question me turlupine depuis quelques temps...
J'ai bien compris et lu quelques articles au sujet du viol et du fait que ce n'était pas la frustration/pulsion sexuelle qui poussait au viol mais bien la domination d'un groupe sur un autre ( généralement hommes/femmes).

Mais alors que faites-vous des pédophiles? Ou du viol de personnes agées, et/ou handicapées? Est-ce là encore un acte de domination? Car pour moi, la domination n'est plus "à prouver" avec ces personnes.
Donc ça serait plus une attirance physique, un réel besoin de sexe (pathologique?!). Et comment différencié un viol "de domination" et un viol "de besoin, de pulsion"?
Même si je suis d'accord, que l'un comme l'autre, c'est inexcusable.

J'espère que je me goure pas totalement. Enfin, c'est très confus dans ma tête, je sais pas trop en quoi en penser.

Merci de vos réponses en tout cas :taquin:
 
11 Avril 2012
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Besancon
Il y a quand même un truc que je ne comprends pas trop dans votre argumentation, c'est que vous faites un gros tas marqué "Hommes" dessus, mais je ne trouve pas forcément ça très cohérent... Je sais que dans les commentaires internets (facteur représentatif qui vaut ce qu'il vaut, rappelons-le...) on trouve beaucoup d'hommes, mais pas mal de femmes aussi qui entretiennent des discours misogynes... Et je sais pas si c'est à cause des sites ou je traine mais je ne trouve pas qu'elles soient si peu nombreuses. Et si les unes les tiennent des discours oppressifs qui leurs ont été imposés au long de leur éducation, pourquoi pas les autres ? Je trouve pas qu'entretenir ce discours en étant femmes leur donne une circonstance atténuante...

Ca ne serait pas plus cohérent de parler de personnes plutôt que ramener au genre encore une fois ? Je trouve pas ça très productif de généraliser sur le genre, vraiment. En fait ce qui me gêne c'est les généralités je pense. Comme quoi "les femmes se remettent en question", "les hommes ne participent pas à l'évolution des mentalités" où plus précisément "les femmes" et "les hommes". Le patriarcat utilise déjà bien trop ces classifications pour les enrichir à notre tour non ?
Et pourtant je connais les chiffres qu'on me donne à chaque fois, je ne nie pas le patriarcat, je ne suis pas masculiniste (loul insulte véridique).
Et juste sur la partie "les hommes veulent qu'on se batte aussi pour eux mais nous enterre de l'autre main" ; je ne pense pas qu'il s'agisse des mêmes hommes ?
Je pense que c'est en partie ce point qui rebute beaucoup de gens à la classification "féministe". J'étais pareille au début, avant d'intégrer que l'égalité à laquelle j'aspirais n'étais possible que si les droits des femmes était défendus. On retrouve souvent l'appellation "égalitariste" qui se veut un peu d'apparence un peu plus inclusive mais beaucoup moins radicale, j'ai l'impression qu'on n'ose pas utiliser un terme a racine féminine et ça me dérange la dedans. Disons que je pense que les individus ne devraient pas avoir peur ou honte de se considérer féministes, de prendre la défense de la cause des femmes si on peut dire, et ce peut importe leur genre... Et quand j'entends qu'on à pas besoin d'être secourues par le dominant j'ai plutôt envie de dire qu'on aurait bien besoin d'être tous secourus par l'unité face aux inégalités genrées. Et qu'on pourrait chanter cumbaya autour d'un feu après.

On sait que le sexisme n'existe que contre les femmes, je remets pas ça en question, mais pour moi dire que la mysandrie n'existe pas vraiment autrement qu'une private-féministe-joke est un peu irréel, quand on voit les discours que peuvent avoir certaines. Je pense que c'est anecdotique, mais on ne peut pas dire que ça n'existe pas réellement. Et si c'est anecdotique, les conséquences aussi, je suis bien d'accord...

Enfin le débat est super intéressant ceci-dit, ça fait réflechir :). Et je suis désolée si je pars un peu dans tous les sens aussi ou si je ne suis pas très claire...
 
Dernière édition :
22 Janvier 2013
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higreq;4733361 a dit :
Mais pour moi c'est une question de sexisme, du système entier, plutôt que de misogynie. Je ne vois pas de haine particulière des femmes ici, simplement les conséquences d'un système qui est bancal parce qu'il part de postulats faux.
Le mépris systématique envers tout ce qui est associé au féminin est de la misogynie. Le fait de trouver que le rose c'est moche, qu'il n'y a pas de dignité à être mère au foyer, que les domaines féminins ne t'apporteront aucune reconnaissance sociale, que... tous les exemples que j'ai déjà donnés en fait. Il n'y a pas une des valeurs connotées féminines qui ne soit pas méprisée par notre société.
Il n'y a guère de différence entre la haine de tout ce qui est associé au féminin, et la haine des femmes elles-mêmes. Passe faire un tour sur un blog féministe où les commentaires ne sont pas censurés pour t'en rendre compte. Ou sur les commentaires reçus par Jack Parker suite à son agression. Ou sur 9gag. Ou sur... internet, en fait, ailleurs que sur madmoizelle.
 
21 Mars 2014
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malionne;4733313 a dit :
Bonjour tout le monde!
Je suis toute nouvelle ici (mais je vous suis depuis quelques bons mois par contre;)). Bref, j'ai 19 ans, et je m'intéresse de plus en plus au féminisme, j'adore tous vos débats passionnés, et vous m'avez fait beaucoup réfléchir sur pas mal de sujets.


Je me permets de poster ici, parce qu'une certaine question me turlupine depuis quelques temps...
J'ai bien compris et lu quelques articles au sujet du viol et du fait que ce n'était pas la frustration/pulsion sexuelle qui poussait au viol mais bien la domination d'un groupe sur un autre ( généralement hommes/femmes).

Mais alors que faites-vous des pédophiles? Ou du viol de personnes agées, et/ou handicapées? Est-ce là encore un acte de domination? Car pour moi, la domination n'est plus "à prouver" avec ces personnes.
Donc ça serait plus une attirance physique, un réel besoin de sexe (pathologique?!). Et comment différencié un viol "de domination" et un viol "de besoin, de pulsion"?
Même si je suis d'accord, que l'un comme l'autre, c'est inexcusable.

J'espère que je me goure pas totalement. Enfin, c'est très confus dans ma tête, je sais pas trop en quoi en penser.

Merci de vos réponses en tout cas :taquin:
Heu, justement, ce sont tes exemples qui montrent que c'est plus la domination que l'acte sexuel qui est recherché dans le viol! Attaquer quelqu'un de plus ""faible"", sur lequel on a en principe une domination, c'est un moyen de réaffirmer sa force, de se sentir puissant. Dire que le viol est un acte de domination ne veut pas uniquement dire que ça sert à "remettre à leur place" des personnes qui pensaient être meilleures que nous, c'est dire que ça permet de se sentir "fort" face à l'autre, en abusant de lui (et c'est ce que permet les exemples de viols que tu donnes).

De toute façon, quand on pense à l'acte que constitue le viol (EDIT: dont tu parles), il y a en fait peu (pas) de "sexe" dedans, car il n'y a ni partage, ni réciprocité enthousiaste: c'est juste "mettre un engin dans un trou". Ce que la masturbation, ou un sextoy quelconque pourrait très bien satisfaire comme besoin, s'il s'agissait de besoin.
Ce qui me laisse donc penser que ce n'est pas l'acte sexuel en lui même qui pousse l'agresseur à agresser, mais bien le contexte dans lequel il se produit (une situation de domination), ou la volonté de prouver quelque chose à un groupe (cas des viols dans les Fraternités par exemple).

EDIT: J'ai parlé ici juste des types de viols "reconnus à peu près universellement comme des viols", pas de ceux qui résultent d'une vision totalement biaisée du consentement (genre, il faut le/la pousser un peu pour qu'il/elle dise oui, c'est le jeu).
 
Dernière édition :
30 Mai 2012
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malionne;4733313 a dit :
Bonjour tout le monde!
Je suis toute nouvelle ici (mais je vous suis depuis quelques bons mois par contre;)). Bref, j'ai 19 ans, et je m'intéresse de plus en plus au féminisme, j'adore tous vos débats passionnés, et vous m'avez fait beaucoup réfléchir sur pas mal de sujets.


Je me permets de poster ici, parce qu'une certaine question me turlupine depuis quelques temps...
J'ai bien compris et lu quelques articles au sujet du viol et du fait que ce n'était pas la frustration/pulsion sexuelle qui poussait au viol mais bien la domination d'un groupe sur un autre ( généralement hommes/femmes).

Mais alors que faites-vous des pédophiles? Ou du viol de personnes agées, et/ou handicapées? Est-ce là encore un acte de domination? Car pour moi, la domination n'est plus "à prouver" avec ces personnes.
Donc ça serait plus une attirance physique, un réel besoin de sexe (pathologique?!). Et comment différencié un viol "de domination" et un viol "de besoin, de pulsion"?
Même si je suis d'accord, que l'un comme l'autre, c'est inexcusable.

J'espère que je me goure pas totalement. Enfin, c'est très confus dans ma tête, je sais pas trop en quoi en penser.

Merci de vos réponses en tout cas :taquin:

Salut et bienvenue !

Je vais mettre un avertissement pour parler de viol de façon assez crue.


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22 Janvier 2013
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@destynova: mais-euuuh, moi je t'aime d'abord et même si tu allais châtrer tous les hommes que tu croises je t'aimerais encore :hugs:
 
2 Mai 2009
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La misandrie, ça n'existe pas (Sans vouloir faire de comparaison foireuse entre racisme et sexisme, tout ça me fait penser, dans les grandes lignes, au "débat" sur l'existence du "racisme anti blanc" (on se marre bien) )
Les normes de genre imposées aux hommes n'existent que pour justifier/renforcer les normes de genre imposées aux femmes, normes qui donnent du pouvoir aux premiers et asservissent les secondes. (Au passage, les féministes ne se battent pas pour "prendre le pouvoir", mais pour, à terme le DETRUIRE.)

La misandrie ça n'existe pas. La misogynie oui. Si un homme se prend dans la tronche une réflexion du genre "De toute façon je ne veux pas t'écouter car tu es un homme, et comme tous les hommes, tu es sans doute lâche, obsédé et menteur, c'est dans ta nature" il se sera pris, à la limite, un propos ""misandre"" (je met double ration de guillemets parce que perso, je n'utilise pas ce mot, j'utilise "sexisme" dans ce cas, plus neutre.) Mais la misandrie n'est pas institutionnalisée. Elle n'est pas systémique.
Et c'est pas une insulte de dire "Les hommes sont des dominants", c'est un fait.

Et c'est sans importance que des nanas qui s'en prennent plein la tronche tous les jours se lâchent un peu et fassent quelques blagues sur UN TRUC QUI N'EXISTE PAS histoire de souffler. C'est même plutôt sain en fait. (l'humour, la bonne santé, toussa toussa.) (Et qu'on ne me dise pas que c'est un humour qui discrimine, ça fait au moins 3 pages qu'un tas de filles bien calées expliquent en long en large et en travers (Manque plus que la version Klingon, sérieux) que ce n'est pas une discrimination. Zut.)


Les injonctions que subissent les hommes pour, par exemple, correspondre à l'image de la "virilité" vue par le patriarcat, ce n'est pas de la misandrie. Ce n'est pas de la discrimination. C'est le prix à payer pour être dominant. Et ils payent pas bien cher hein, c'est un peu le principe.


(Aller, on se la fait en Klingon. C'est cadeau.)
 

Pièces jointes

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21 Mars 2014
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higreq;4733361 a dit :
Une femme qui correspond à une caractéristique "masculine" aussi sera insultée (un homme qui aime l'argent est ambitieux, une femme est vénale), c'est de sortir du moule qui est déprécié.
Regarde la différence de traitement chez les enfants entre les "garçons manqués" (pas forcément encensées, mais au moins tolérées sans trop de soucis) et les "filles manquées" (bah, y'en a quasiment pas, et si un garçon commence à avoir des traits "féminins", les parent s'inquiètent, et les insultes fusent vite).
Essaye d'offrir une poupée à un petit garçon, et des legos à une petite fille, et observe la réaction des parents... J'avais lu un article très intéressant d'une libraire, qui parlait du marketing genré des livres, et observait que les parents acceptaient facilement, voire étaient fiers de voir leur fille se tourner vers des livres "de garçon", alors que ceux dont les garçons voulaient un truc "de fille"... ça passait pas aussi bien! (L'article en question: http://culturesgenre.wordpress.com/2013/05/28/de-linconvenient-detre-feministe-en-librairie-jeunesse/)

Eh puis, rien que notre langue est révélatrice: toutes les insultes liées à leur sexe pour les garçons dénoncent leur "féminité" ou potentielle homosexualité (qui est associée au fait d'être efféminé) :"tapette", "femmelette", et autres insultes plus vulgaires... Il n'y a aucun équivalent pour les filles (allez, au pire "grosse bourrine"?). Le mot "con" lui-même vient d'une référence aux organes génitaux féminins. On utilise facilement le mot  "mâle" pour parler d'un homme de façon valorisante, avec "femelle" pour une femme, bon courage... (Bon, ça c'est Simone de Beauvoir dans le Deuxième Sexe qui me l'a fait réaliser. Merci Simone! :d)

Donc sortir du moule est généralement déprécié certes, mais si c'est pour t'associer au sexe "le plus cool", ça peut passer, voire être valorisé, mais si c'est pour t'associer "au plus nul", c'est beaucoup plus délicat.
 

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