nashi;4743039 a dit :
Je crois qu'on a toutes été d'accord pour dire que les hommes devraient avoir davantage de contraceptifs à leur disposition !

Et que les femmes qui "piègent" volontairement des hommes pour leur faire des enfants dans le dos, c'est flippant - je ne vais pas aller piocher dans les différences réponses, mais on a été plusieurs à dire que c'était vraiment fourbe !
Néanmoins, ce n'est pas parce que les femmes et autres personnes possédant un utérus ont accès à davantage de contraceptifs qu'elles-ils ont un contrôle absolu de leur fertilité, et le problème c'est que trop de gens croient à cette espèce de mythe !
Imaginons un couple hétéro entre deux personnes cisgenres où la femme prend la pilule et donc (après avoir passé un test VIH/MST, faites-vous tester les amis !) ils arrêtent d'utiliser le préservatif. Et puis la fille, malgré son utilisation (correcte ou pas tout à fait) de la pilule, tombe enceinte. Peut-on parler de "paternité forcée" ? Pour qu'il y ait la notion de "forcée", cela veut dire que la grossesse est quelque chose d'intentionnel de la part de la mère, or on n'a pas de télécommandes magiques !

Donc le problème c'est : comment faire la différence entre une grossesse "intentionnelle" et une grossesse "accidentelle" ?

Et le risque est qu'on se retrouve avec encore plus de mères célibataires dans la galère s'il est décidé qu'elles l'ont forcément fait exprès, alors qu'il y a mille autres éventualités (manque d'éducation sexuelle, défaut de la contraception genre trou dans la capote, pilule oubliée accidentellement, voire grossesse malgré l'emploi correct d'un contraceptif...) Et le problème, c'est
comment démontrer de manière légale la nuance entre ces différents cas ?
En fait, cette idée que c'est la femme qui "décide" quand elle tombe enceinte semble logique si on s'appuie sur l'existence de moyens de contraception efficaces à leur disposition, mais dans les faits, on se rend bien compte que ce n'est pas aussi simple.
Donc oui, s'il existe un moyen de prouver qu'une femme a fait croire à son partenaire qu'elle utilisait un moyen de contraception alors que non, il serait bien qu'il existe un recours légal pour que le père biologique ne soit pas considéré comme père légal (est-ce que ça n'existe pas déjà ? Quelqu'un le sait ?). Le drame, c'est que, en l'absence de preuves, ça va être parole contre parole, et j'ai bien peur de savoir la parole de qui va être davantage pris en compte dans un cas comme ça...
Quant aux femmes qui s'opposent à la mise sur le marché de moyens contraceptifs masculins, c'est surement pas des féministes, et de toute façon je ne comprends vraiment pas la logique : je peux comprendre que certaines femmes veuillent rester entièrement responsable de leur contraception, comme @Pinceau_, mais en ce cas, ben... tu continues à prendre ta contraception et puis voilà ! C'est un choix personnel, et qui ne devrait pas du tout s'appliquer à l'ensemble des couples (perso mais je serais tellement RAVIE si mon copain se faisait faire une vasectomie ou un RISUG !!). Je ne vois pas pourquoi ces femmes s'opposent à la mise sur le marché de contraception masculine, ça n'a aucun sens !!

Ce n'est pas comme si on disait : "on arrête de commercialiser la contraception féminine !" donc vraiment, le raisonnement est débile. C'est comme si je disais "moi j'aime que le muesli au chocolat, donc je refuse qu'on mette sur le marché du muesli au fruits !"
En revanche, la conséquence possible, c'est... la "maternité forcée" ! Je ne vais pas dire que ce serait une nouveauté, puisque, comme le montrait le lien que j'ai posté plus haut, ça existe déjà, mais là ce serait une nouvelle tactique : "t'inquiète, j'ai pris ma pilule / j'ai fait un RISUG, donc pas besoin d'utiliser de capote !" Ce n'est pas pour autant qu'il faut en empêcher la mise sur le marché, ce serait ridicule, mais c'est une possibilité qui existerait.
La difficulté de ce sujet, c'est que les femmes sont déjà beaucoup plus "esclaves" de leur maternité que les hommes de leur paternité, donc tu peux comprendre qu'on est toujours un peu méfiantes quand on entend des gens s'affoler de la terrible situation des pères (et là je ne parle pas de toi mais
du prof qui a donné ce sujet à ses élèves), c'est pour ça que je me demandais si le sujet de la maternité forcée a été donné à un autre groupe. Car si tout le paquet est mis sur les difficultés rencontrées par les hommes et que les difficultés rencontrées par les femmes sont passées sous silence, ça montrerait un gros, gros parti pris. Sans qu'on nie ici que la paternité forcée existe, le fait de mettre le sujet en avant comme aussi - voire davantage - problématique que les difficultés rencontrées par les femmes serait vraiment un signe de masculinisme aigu de la part du prof.
chasc;4742551 a dit :
[Christine Delphy] y parle de la "revendication maternelle" (qui se construirait contre une possible "revendication paternelle").
Elle caractérise cette revendication maternelle ainsi:
[ol]
[li]tendance à fonder le droit des femmes -leur revendication de libération- sur leur spécificité (et non leur universalité, c-à-d leur appartenance à l'espèce humaine)[/li]
[li]tendance à fonder cette spécificité sur leur fonction particulière dans la procréation (ce qui n'est pas nouveau, hein)[/li]
[li]tendance à revendiquer des droits spéciaux sur une autre catégorie d'êtres humains : les enfants (
ce qui passe par le refus du partage de la propriété des enfants avec les hommes)[/li]
[/ol]
Wow, genre les Antigones ?
