Veille Permanente Sexisme

[AngelTen Richard II]

j'ai continué la lecture de la linguiste russe. Franchement, elle me tue. Morceaux choisis :

"Pour moi il n’y a pas d’insulte à être aimé et à fournir à un homme ce dont il a besoin et que seule une femme peut lui donner."

seule une femme ? Et les hommes qui prennent leur pied ensemble, non, oui, peut-être, comment ça se passe ?

"Je n’ai pas de femme de ménage, mais je fais un excellent travail moi-même, parce que je sais ce qu’est la propreté, que de faire une lessive et de cuisiner pour les personnes que j’aime. Et je suis heureuse de prendre soin de ma famille, ce qui, en principe, est normal pour une femme."

Non mais allô quoi ! Ma mère a une femme de ménage et donc ça veut dire qu'elle est une méchante qui nous déteste et qui n'est pas féminine ? LOL quoi.

"J’aime que l’on prenne soin de moi et me voir comme le sexe faible."

Voilà. Voilà. Bah pas moi, grognasse.

Le reste a été relevé par la plupart d'entre vous, notamment la magistrale conclusion. "Un homme féminin"... de la part d'une jeune fille aussi éminemment (hem) renseignée sur la féminité et donc sur le genre, je trouve qu'elle se plante carrément. Parce que ça existe, les hommes féminins. La preuve :

Et on se prend la main,
Et on se prend la main,
Un garçon féminin,
Une fille, au masculin...

Il est deux heures du matin, je vais dormir et rêver d'Indochine...

 

[Malionne]

Bonjour, d'abord je voulais vous remercier pour les réponses que vous m'avez données sur mes questions au sujet du viol et de la domination.

Je reviens avec autre chose :
Dans mes souvenirs, j'ai cru lire ici plusieurs fois le nom de Catherine Vidal, qui avait travaillé sur les différences anatomiques et biologiques chez le cerveau des femmes et hommes.

Je suis en études de psychologie, et dans mes actus aujourd'hui : http://www.scilogs.fr/raisonetpsychologie/le-sexe-du-cerveau/
C'est un article qui déconstruit un peu tout ce qu'elle a pu dire, mais que j'ai trouvé très juste scientifiquement parlant.

Qu'en pensez-vous finalement?

 

[Etcheverry]

Ubisoft, il y a une semaine : "Pour créer un personnage féminin, nous aurions dû refaire de nombreuses animations et costumes. Cela aurait doublé le temps nécessaire. L'équipe voulait vraiment le faire, mais nous avons dû prendre une décision... C'est malheureux, mais c'est une réalité du développement d'un jeu".

Ubisoft, aujourd'hui : "Certains joueurs adorent nos personnages, et d’autres non. C’est difficile de satisfaire tout le monde (avec Aiden – de Watch Dogs). Maintenant que nous avons entendu les réactions des joueurs, nous savons ce que nous devons faire pour nous améliorer. [...] Nous travaillons sur le sujet. Nous voulons dépenser plus de temps sur nos univers et nos personnages. [...] Nous voulons essayer de proposer plus de diversité."


Alors oui, je veux bien comprendre que dans un cas il s'agisse de modélisation et dans l'autre probablement de background, mais ces deux propos à une semaine d'intervalle, je trouve ça grotesque. Dans le premier, on dit qu'on n'a pas le temps, dans le deuxième, on veut le prendre.

Ubi, vous avez déjà proposé des personnages féminins jouables sur vos licences, voire des personnages féminins pas dégueulases. Mais là, vous vous empêtrez dans des excuses qui ne tiennent pas la route. Faites gaffe à votre communication.

 

[Maelyra]

@Tessy  Je ne sais pas si tu connais la série de livre "Le royaume de Tobin" écrit par Lynn Flewelling mais ça pourrait peut être t'intéresser.

Il y en a peut être d'autre mais ce doit être le seul livre d'heroic fantasy que j'ai lu dans lequel le personnage principal n'est pas un homme.

Par ailleurs il aborde des questions intéressantes sur l'identité et l'homosexualité.

 

[Bear]

Concernant la fantasy, je suis entrain de lire la Trilogie de l'empire de Raymond E. Feist qui a une femme pour héroïne.
C'est vraiment une très bonne trilogie (un peu manichéenne quand on est habitué au trône de fer)
La trilogie s'insinue dans les Chroniques de Krondor mais je pense qu'on n'a pas besoin de les avoir lu pour apprécier les bouquins.
Donc c'est l'histoire de Mara des Acoma qui hérite de son domaine suite à la mort de son père et de son frère. Elle doit tout faire pour survivre et faire prospéré sa maison.
C'est vraiment sympa parce qu'elle n'a face à elle que des hommes.

A la base je venais concernant une pub de rue du commerce :

Quand j'ai vu cette pub le slogan "faites du 130 saucisses à l'heure " m'a fait sourire et dans ma tête je me suis dit que finalement c'était pas compliqué de faire une pub non genré, sauf qu'à la fin : " + de 1200 marques qui font rêver les hommes "
, c'est vraiment TRES soulant.

 

[Denderah]

Bonjour, d'abord je voulais vous remercier pour les réponses que vous m'avez données sur mes questions au sujet du viol et de la domination.

Je reviens avec autre chose :
Dans mes souvenirs, j'ai cru lire ici plusieurs fois le nom de Catherine Vidal, qui avait travaillé sur les différences anatomiques et biologiques chez le cerveau des femmes et hommes.

Je suis en études de psychologie, et dans mes actus aujourd'hui : http://www.scilogs.fr/raisonetpsychologie/le-sexe-du-cerveau/
C'est un article qui déconstruit un peu tout ce qu'elle a pu dire, mais que j'ai trouvé très juste scientifiquement parlant.

Qu'en pensez-vous finalement?

Que son discours se targue de précisions et de sciences, qu'il joue les gentils accommodants en concédant que C. Vidal s'attaque à des raisonnements effectivement archaïques, mais sur le fond, ce n'est que pour mieux les défendre juste après, et il omet lui même mal de biais dans les exemples et les études qu'il cite en contre exemple.  ( @Tardigrade a bien explicité ce que je pense de cet individu = du vent )

La taille du cerveau qui serait "différente" par exemple.

Alors d'un coté, il affirme que ça n'a pas d'importance sur l'intelligence, etc... mais il en parle quand même !? Pourquoi si ce n'est pour sous entendre que tout de même, il y a une piste à chercher ?

En plus, il oublie bien volontairement de mentionner à ce moment que la taille du cerveau est liée à la taille de l'individu et à son parcours, et que ô surprise, la taille moyenne des femmes est inférieure de 15 cm à celle des hommes.
(et que l'on sait que la différence de taille est davantage due à une sélection par l'environnement et l'accès à l'alimentation sur des générations qu'à un prédéterminisme naturel de notre espèce)

La grosse blague quand il affirme : "De même, il est bien établi que la taille du cerveau diffère entre hommes et femmes (Goldstein et al., 2001)"

Cette étude n'a porté que sur... 48 individus.  Ça n'établit donc pas grand chose au contraire.

En fait, il faut savoir que l'étude la plus citée à ce sujet (dans l'article wiki du cerveau, et dans la plupart des autres articles "anti Vidal"), affirmant que le cerveau des hommes est plus gros en moyenne (100 g) selon la taille relative est une étude canadienne de 1992. Il est cependant intéressant de savoir que l'auteur (Ankney) est connu pour ses études racistes et sexistes (du genre à comparer qui a le plus gros cerveau entre asiatiques, noirs et caucasiens), et aime à affirmer que l'intelligence est corrélée à la taille du cerveau...


Depuis, plusieurs méta analyses ont prouvé que c'était loin d'être aussi binaire, et qu'on pouvait même arriver à la conclusion inverse.
En fait, on remarque surtout que globalement les personnes plus petites ont tendance à avoir un cerveau plus gros et plus compact que les personnes plus grandes, proportionnellement parlant (plus de matière grise, moins de matière blanche).



Il affirme reconnaitre les différences flagrantes liées à la plasticité cérébrale liée à l'environnement, mais refuse en même temps d'admettre que cela expliquerait les différences potentielles entre cerveaux féminins ou masculins. Et pour se justifier, il cite majoritairement... des études sociologiques. Qui sont dont forcément biaisées par l'éducation et l'environnement des individus testés.

Quant aux résultats sur la représentation spatiale... (Je n'ai pas encore vraiment analysé l'étude psychologique qui porte sur les bébés qu'il cite, mais certaines choses dedans m'interpellent )

Mais globalement, tous âges confondus, les statistiques sont tout de même loin d'être réellement binaires hommes vs femmes. Rien que ça, pour moi, ça prouve bien que non, ce n'est PAS lié au sexe.

Spoiler

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En fait, ce "talent" semble être dispatché dans la population selon les individus, comme tout autre caractéristique lambda.

Enfin bref, il y a matière à décortiquer et démonter tout le reste de son article.  (et je ne suis pas sure d'avoir vraiment envie de perdre du temps à ça :: )

 

[Malionne]

Ok, bon j'ai encore des gros progrès à faire alors...
Je dois être un peu trop naïve.
Vous parlez toutes tellement bien, j'aimerais vraiment avoir un semblant de votre esprit critique

C'est vrai qu'en y regardant mieux (et suite à vos remarques pertinentes), ça me semble évident qu'il ne va pas au fond des choses, et qu'il sélectionne les études qui l'arrangent etc.
Alors que pourtant, en psycho on nous apprend à critiquer des expériences et remettre en cause des méthodologies douteuses (va falloir que je bosse dessus haha)

Merci pour vos réponses, je ferai plus gaffe la prochaine fois!

 

[Rhapsody]

@Himeshann      @Pinceau_      Haha j'avais pas relevé le passage sur "les origines de la langue ne m'intéressent pas"...

Je n'ai pas de source sous la main pour l'affirmer mais il me semble me souvenir que la règle du masculin générique a été officialisée par les grammairiens du siècle de Louis XIV pour des raisons explicitement sexistes: le masculin étant le "genre noble", c'est normal qu'il domine.

Il me semble avoir lu plusieurs grammairiens du XVII° qui l'évoquait, mais je les plus ou moins oublié
Scipion Dupleix par exemple (historien, mais aussi un intellectuel du XVII°, donc très touche-à-tout - rhétorique, physique, etc.) théorise les raisons de cette règle grammaticale dans sa Liberté de la langue française dans sa pureté en 1651, et y écrit : "Trois substantifs, dont le premier est masculin et les autres deux féminins, quel genre ils demandent. Parce que le genre masculin est le plus noble, il prévaut tout seul contre deux ou plusieurs féminins, quoi qu'ils soient plus proches de leur adjectif. Par exemple, le travail, la conduite et la fortune joints ensemble peuvent tout".
Un siècle plus tard, Nicolas Beauzée (grammairien, élu à l'Académie française à la fin du règne de Louis XV), justifie encore cette règle dans Grammaire Générale, 1767, "Le genre masculin est réputé plus noble que le féminin, à cause de la supériorité du mâle sur la femelle".

Et déjà au XVIII°, certaines (pas sûre qu'il y ait eu beaucoup de "certains" ) ont gueulé contre cette conception et sa matérialisation grammaticale : en plein contexte de la Révolution française et tous les espoirs de renversement des inégalités qu'elle porte, une Requête des dames à l'Assemblée Nationale propose plusieurs décrets sur l'égalité hommes/femmes, dont "Le genre masculin ne sera plus regardé, même dans la grammaire, comme le genre le plus noble, attendu que tous les genres, tous les sexes et tous les êtres doivent être et sont également nobles." (C'est un texte très court (une dizaine de pages en comptant préface + articles) mais intéressant !)

 

[Maelyra]

En allant sur un de mes sites préférés en matière de jeu vidéo je suis tombée sur cette article qui pourrait vous intéresser.

Malheureusement c'est un site avec une audience assez faible même si je pense sincèrement qu'il mériterait d'être davantage connu.

 

[AngelTen Richard II]

Je viens de réfléchir à un truc

C'est à propos du harcèlement, de la drague dans la rue, des gens qui nous abordent, etc.

En fait, ce qui m'énerve, c'est qu'aujourd'hui, on ne peut plus aborder/être abordé-e sereinement. Parfois, dans la rue, dans le train, au lycée, il pourrait y avoir des gens qu'on voudrait aborder uniquement pour sympathiser, pour être ami.

Ca devrait être possible entre un homme et une femme, mais je sais pas pourquoi, dès qu'un homme aborde une femme, c'est tellement souvent pour quelque chose d'amoureux/sexuel qu'on a peur de se laisser aborder, ou qu'on rejette l'homme en question parce qu'on a pas envie d'avoir un rapport amoureux/sexuel avec lui.

C'est dommage, j'aimerais parfois me faire aborder dans la rue et le vivre sereinement, sans partir du principe qu'il veut du sexe et que je veux pas et que donc je dois couper court à toute amorce de conversation, alors que si ça se trouve, c'est un homme intéressant par ailleurs.

 

[Saphiah]

Une amie a écrit cet article que je vous partage : "Harcèlement, menaces, intimidations : ma vie ordinaire d'ancienne actrice porno".
Durant ses études de droit, elle a été travailleuse du sexe et a notamment tourné dans des films X sous un pseudonyme. Depuis, y compris dans sa vie professionnelle en tant que juriste, elle doit faire face au harcèlement, aux menaces de viol, aux insultes, aux intimidations la visant elle et ses proches, etc.
Certaines personnes mal intentionnées ont fait le lien entre son pseudonyme et son identité réelle et s'en servent pour l'atteindre dans sa vie privée et professionnelle.
Il lui est entre autres reproché de nuire du fait de son activité de travailleuse du sexe et donc de mériter qu'on lui nuise en retour en la réduisant pour sa vie entière à l'étiquette "actrice porno", en la harcelant et en la menaçant : juste retour de bâton tout à fait justifié, n'est-ce pas ?  En gros, elle aurait dû savoir, en s'engageant dans cette voie qui serait par nature "dégradante" et "indigne" qu'elle aurait le droit à ses réactions - par ailleurs, délictuelles - et devraient donc en assumer les conséquences, y compris les agressions dont elle est victime !

 

[Mau-Mau]

Bonjour à toutes.

Ce message est un peu hors-sujet , du coup, si c'est possible, répondez moi par mp.
Comme nous sommes sur la veille permanente sexisme, je me demandais si certaines d'entre vous font actuellement un master en études de genre.
J'ai été accepté à Lyon et Genève et je ne sais que choisir... Si vous êtes un peu au courant, pouvez vous me donner votre point de vu?

Merci!